A Chypre-Nord, le rêve de l'international avec un nouveau terminal aéroporturaire

Des voyageurs marchent dans le terminal nouvellement inauguré de l'aéroport d'Ercan, près de Nicosie, dans la République turque autoproclamée de Chypre du Nord (RTCN), le 21 juillet 2023. (AFP).
Des voyageurs marchent dans le terminal nouvellement inauguré de l'aéroport d'Ercan, près de Nicosie, dans la République turque autoproclamée de Chypre du Nord (RTCN), le 21 juillet 2023. (AFP).
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Publié le Lundi 28 août 2023

A Chypre-Nord, le rêve de l'international avec un nouveau terminal aéroporturaire

  • Chypre est divisée par une ligne de démarcation contrôlée par l'ONU depuis l'invasion du tiers nord de l'île par l'armée turque en 1974 en réaction à un coup d'Etat de nationalistes chypriotes-grecs qui souhaitaient rattacher le pays à la Grèce
  • En dépit de l'embargo international, Chypre-Nord profite des échanges avec le sud de l'île --neuf points de passage-- et des touristes attirés par les plages aux eaux turquoises et les sites historiques

NICOSIE: Isolée depuis près d'un demi-siècle, la République turque de Chypre-Nord (RTCN) vient d'inaugurer un terminal aéroportuaire d'un demi-milliard de dollars et rêve d'accueillir des vols internationaux, en dépit d'une situation politique inextricable sur l'île méditerranéenne, qui limite ses liaisons à la Turquie.

Chypre est divisée par une ligne de démarcation contrôlée par l'ONU depuis l'invasion du tiers nord de l'île par l'armée turque en 1974 en réaction à un coup d'Etat de nationalistes chypriotes-grecs qui souhaitaient rattacher le pays à la Grèce. La RTCN, autoproclamée et reconnue par la seule Turquie, est habitée par des Chypriotes-turcs et des colons turcs, tandis que la République de Chypre, membre de l'Union européenne, est peuplée de Chypriotes-grecs dans la partie sud.

L'espace aérien est lui aussi coupé en deux. La RTCN, non reconnue par l'Organisation de l'aviation civile internationale (OACI), contrôle la partie nord de la région d'information de vol (FIR) de Nicosie et une partie de la région d'information de vol (FIR) d'Ankara sur la côte sud de la Turquie, précise à l'AFP le directeur de l'aviation civile de la RTCN, Moustafa Sofi.

C'est de Turquie que viennent les seuls avions de ligne desservant Ercan, un aéroport situé à la périphérie de la partie occupée de Nicosie et "non reconnu par la communauté aéronautique internationale", rappellent à l'AFP des responsables de la direction de l'aviation civile de la République de Chypre. Celle-ci contrôle seulement l'espace aérien du sud de l'île.

« Etape importante »

En dépit de l'embargo international, Chypre-Nord profite des échanges avec le sud de l'île --neuf points de passage-- et des touristes attirés par les plages aux eaux turquoises et les sites historiques, à des prix plutôt attractifs dus notamment à la chute de la livre turque, devise de la RTCN qui accepte aussi les euros, dollars et livres sterling.

Le nouveau terminal d'Ercan, six fois plus grand que l'ancien désormais fermé, "constitue une étape importante pour notre pays, qui va porter le développement touristique et économique à un niveau encore plus élevé", a assuré à des médias locaux le ministre du Tourisme, Fikri Ataoglu.

Le tourisme est crucial pour la RTCN, et l'investissement conséquent: "environ 450 millions d'euros" pour une nouvelle piste et le nouveau terminal pouvant accueillir 10 millions de passagers annuellement (quatre millions ces dernières années), souligne M. Sofi. Un niveau comparable aux deux aéroports du sud de l'île, à Larnaca et Paphos (9,2 millions de passagers en 2022).

Le terminal d'Ercan a été inauguré fin juillet en présence du président turc, Recep Tayyip Erdogan. Dans le hall des départs de ce grand bâtiment moderne avec une zone duty free mais où plusieurs aménagements restent à faire, seules des villes de Turquie desservies par des compagnies turques s'affichent sur les tableaux.

Le ministre des Transports de la RTCN, Erhan Arikli, espère des vols internationaux d'ici "un an et demi ou deux ans", a-t-il déclaré à l'AFP.

« Francfort, Paris, Londres »

Mais aux yeux de Stefan Talmon, professeur à l'université de Bonn et spécialiste de Chypre, "il ne peut y avoir de vols internationaux directs vers l'aéroport d'Ercan tant que la communauté internationale considère qu'il n'y a qu'un seul Etat de Chypre et qu'elle reconnaît le gouvernement chypriote-grec comme le gouvernement de l'ensemble de Chypre", explique-t-il à l'AFP.

Cette question avait été tranchée "en 2009 et 2010 par des tribunaux britanniques saisis par une compagnie aérienne chypriote-turque qui demandait au gouvernement britannique d'autoriser les vols directs entre Londres et l'aéroport d'Ercan", ajoute M. Talmon.

La requête avait été rejetée au motif qu'"il ne peut y avoir de vols directs tant que le gouvernement chypriote-grec (qui ne reconnaît pas la RTCN, ndlr) ne désigne pas Ercan comme aéroport international", conformément à la Convention de Chicago relative à l'aviation civile internationale, qui doit être respectée par les compagnies aériennes, faute de quoi elles s'exposent à de lourdes sanctions, dit-il.

Ce que la RTCN recherche avant tout, ajoute-t-il, ce sont "des vols directs en provenance de Francfort, Paris ou Londres", qui permettraient aux touristes de "se rendre plus rapidement et plus économiquement dans le nord de Chypre qu'en faisant le détour par la Turquie ou le sud de Chypre".

Mais pour M. Talmon, "sans une solution politique à la question chypriote", dont les négociations sur une réunification de l'île sont au point mort depuis 2017, "les vols directs ne sont pas possibles".


L’humoriste Stephen Colbert défend les manifestants propalestiniens sur les campus après les critiques de Trump

Lors du Late Show, M. Colbert a exprimé sa solidarité avec les manifestants exhortant leurs institutions à couper les liens avec les entreprises qui tirent profit du conflit à Gaza. (Photo AFP)
Lors du Late Show, M. Colbert a exprimé sa solidarité avec les manifestants exhortant leurs institutions à couper les liens avec les entreprises qui tirent profit du conflit à Gaza. (Photo AFP)
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  • L’humoriste estime que les manifestations devraient être autorisées à se poursuivre tant qu’elles sont pacifiques
  • Donald Trump prétend que le rassemblement nationaliste blanc de 2017 à Charlottesville n’est «rien» par rapport aux manifestations propalestiniennes dans les universités

LONDRES: L’humoriste américain Stephen Colbert a défendu les manifestants propalestiniens sur les campus, s’opposant ainsi aux récentes critiques de l’ex-président Donald Trump.

La semaine dernière, ce dernier avait comparé les regroupements d’étudiants au rassemblement nationaliste blanc de 2017 à Charlottesville, en Virginie, affirmant que ce dernier n’était «rien» en comparaison.

Lors du Late Show, M. Colbert a exprimé sa solidarité avec les manifestants exhortant leurs institutions à couper les liens avec les entreprises qui tirent profit du conflit à Gaza.

L’animateur a déclaré que les manifestations pacifiques «devraient être autorisées», reprochant à M. Trump de «banaliser l’un des chapitres les plus sombres de l’histoire américaine».

«Même si vous n’êtes pas d’accord avec le sujet de leurs manifestations, tant que ces dernières sont pacifiques, les étudiants devraient être autorisés à manifester. C’est le droit que leur confère le premier amendement.» 

L’ancienne star de l’émission The Colbert Report a critiqué la réaction des responsables universitaires et des forces de l’ordre aux récents événements survenus à l’université Columbia, dénonçant le recours à des policiers lourdement armés et les menaces de faire appel à la garde nationale comme une «tactique classique de désescalade».

M. Trump a, quant à lui, salué la manière dont les forces de l’ordre ont géré la situation, félicitant la police de la ville de New York.

Les propos de M. Colbert ont coïncidé avec le déploiement de la police antiémeute au Hamilton Hall de l’université Columbia, ce qui a entraîné l’arrestation de nombreux étudiants propalestiniens qui occupaient le bâtiment.

Les descentes de police ont été condamnées par des groupes de pression tels que Jewish Voice for Peace et la rapporteuse spéciale de l’ONU, Francesca Albanese. Le maire de New York a indiqué que 282 étudiants avaient été arrêtés.

Des affrontements entre des groupes propalestiniens, des contre-manifestants et les forces de l’ordre ont ensuite éclaté dans d’autres campus des États-Unis.

Par ailleurs, l’université Brown, dans le Rhode Island, a conclu un accord avec les manifestants mardi. Il semble que ce soit la première fois qu’une université américaine accepte de voter sur le désinvestissement en réponse aux manifestations.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Les Etats-Unis accusent la Russie d'avoir usé d'un agent chimique en Ukraine

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  • Washington a annoncé mercredi une nouvelle vague de sanctions visant des entreprises ou des personnes russes ou étrangères
  • Une centaine d'entreprises russes, parmi les plus de 200 également visées, opèrent spécifiquement dans les secteurs de la défense, du transport ou des technologies

WASHINGTON: Les Etats-Unis accusent la Russie d'avoir eu recours à un agent chimique, la chloropicrine, contre les forces ukrainiennes, en violation de la Convention sur l'interdiction des armes chimiques (CIAC), selon un communiqué mercredi du département d'Etat.

En outre, la Russie se sert d'agents anti-émeutes comme "méthode de guerre en Ukraine, également en violation de la convention", ajoute la diplomatie américaine dans ce texte.

"L'utilisation de ces produits chimiques n'est pas un incident isolé et est probablement motivée par le désir des forces russes de déloger les forces ukrainiennes de positions fortifiées et de réaliser des avancées tactiques sur le champ de bataille", écrit le département d'Etat.

Washington a annoncé en parallèle mercredi une nouvelle vague de sanctions visant des entreprises ou des personnes russes ou étrangères, accusées de participer à l'effort de guerre russe dans l'invasion de l'Ukraine.

Outre des entreprises russes de la défense, ainsi que des entités chinoises, ces sanctions concernent également plusieurs unités de recherche et entreprises impliquées dans les programmes d'armes chimiques et biologiques russes.

"Le mépris permanent de la Russie pour ses obligations au titre de la CIAC s'inscrit dans la même logique que les opérations d'empoisonnement d'Alexeï Navalny et de Sergueï et Ioulia Skripal avec des agents neurotoxiques de type Novichok", poursuit le département d'Etat.

Alexeï Navalny, ancien opposant au président russe Vladimir Poutine, décédé le 16 février, avait été victime d'un grave empoisonnement qu'il avait attribué au Kremlin,

L'ancien agent double russe Sergueï Skripal et sa fille Ioulia Skripal avaient été empoisonnés en Angleterre en 2018.

La Russie a déclaré ne plus posséder d'arsenal chimique militaire, mais le pays fait face à des pressions pour plus de transparence sur l'utilisation d'armes toxiques dont il est accusé.

Selon les Instituts nationaux de la santé (NIH), la chloropicrine est un produit chimique qui a été utilisé comme agent de guerre et comme pesticide et qui, en cas d'inhalation, présente un risque pour la santé.

«Contournement» des sanctions 

"Les sanctions prises aujourd'hui visent à perturber encore plus et affaiblir l'effort de guerre russe en s'attaquant à son industrie militaire de base et aux réseaux de contournement (des sanctions existantes, ndlr) qui l'aident à se fournir", a déclaré la secrétaire américaine au Trésor, Janet Yellen, citée dans un communiqué.

Parmi les entreprises étrangères visées, seize sont chinoises ou hongkongaises, pour la plupart accusées d'aider la Russie à se fournir en composants qui sont normalement interdits, mais aussi, pour deux d'entre elles, d'avoir procuré les matériaux nécessaires à la production de munitions.

Les sanctions concernent des entreprises issues de cinq autres pays: les Emirats arabes unis, la Turquie et l'Azerbaïdjan, ainsi que deux membres de l'Union européenne, la Belgique et la Slovaquie.

Une centaine d'entreprises russes, parmi les plus de 200 également visées, opèrent spécifiquement dans les secteurs de la défense, du transport ou des technologies.

Enfin, les sanctions concernent aussi les infrastructures de gaz et pétrole russes, alors que Moscou cherche à développer celles qui lui permettraient d'exporter plus facilement ses hydrocarbures, en particulier vers la Chine. Ces exportations se font actuellement par pétroliers ou méthaniers, faute d'oléoducs et gazoducs suffisants vers l'est.

Ces sanctions prévoient notamment le gel des avoirs des entreprises ou personnes visées et présentes aux Etats-Unis, ainsi que l'interdiction pour des entités ou citoyens américains de faire affaire avec les cibles des sanctions.

Les membres du G7 ainsi que l'UE et plusieurs pays proches, tels que l'Australie ou la Corée du Sud, ont multiplié les sanctions à l'encontre de la Russie depuis le déclenchement de l'invasion de l'Ukraine en février 2022.

Les dernières sanctions ont en particulier ciblé le secteur minier, notamment l'aluminium, le cuivre et le nickel, dont l'importation aux Etats-Unis et au Royaume-Uni sont désormais interdits.


Ukraine: une attaque russe de missiles à Odessa fait une dizaine de blessés

Un policier ukrainien se tient à côté du corps d'une victime sur le site d'une frappe, dans le village de Zolotchiv, dans la région de Kharkiv, le 1er mai 2024, au milieu de l'invasion russe de l'Ukraine. (AFP)
Un policier ukrainien se tient à côté du corps d'une victime sur le site d'une frappe, dans le village de Zolotchiv, dans la région de Kharkiv, le 1er mai 2024, au milieu de l'invasion russe de l'Ukraine. (AFP)
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  • Odessa, un port sur la mer Noire vital pour les exportations ukrainiennes, est régulièrement visé par des attaques meurtrières de missiles et de drones
  • Tôt mercredi, les autorités locales avaient annoncé la mort d'au moins trois personnes, victimes d'une attaque russe de missiles sur la ville

KIEV: Une attaque russe de missiles a fait une dizaine de blessés à Odessa, une ville portuaire ukrainienne déjà ciblée en début de semaine par des attaques meurtrières, ont rapporté les autorités locales dans la nuit de mercredi à jeudi.

"Une nouvelle attaque russe de missiles balistiques" a touché Odessa, a rapporté le maire de cette ville du sud-ouest de l'Ukraine, Guennadiï Troukhanov, sur le réseau social Telegram.

"Des infrastructures civiles ont été détruites" et "13 personnes ont été blessées" dans l'attaque, a-t-il précisé, ajoutant que les pompiers combattaient "un incendie" d'ampleur, sans fournir davantage de détails.

Oleg Kiper, le gouverneur de la région d'Odessa, a de son côté affirmé qu'une "attaque russe de missile sur Odessa" avait blessé 14 personnes. "Des infrastructures civiles ont été endommagées, dont des entrepôts postaux", a-t-il ajouté.

Odessa, un port sur la mer Noire vital pour les exportations ukrainiennes, est régulièrement visé par des attaques meurtrières de missiles et de drones.

Tôt mercredi, les autorités locales avaient annoncé la mort d'au moins trois personnes, victimes d'une attaque russe de missiles sur la ville. Et lundi, une attaque similaire conduite par Moscou y avait tué cinq personnes, d'après des responsables locaux.

La Russie frappe sans relâche les villes ukrainiennes depuis des mois et avance sur le front est de l'Ukraine avant l'arrivée d'armes américaines cruciales pour Kiev.