Bac, maths en première, remplacements, abayas: les changements de la rentrée

Le ministre français de l'Éducation et de la Jeunesse, Gabriel Attal, tient une conférence de presse avant la rentrée scolaire, à Paris, le 28 août 2023. (Photo Bertrand GUAY / AFP)
Le ministre français de l'Éducation et de la Jeunesse, Gabriel Attal, tient une conférence de presse avant la rentrée scolaire, à Paris, le 28 août 2023. (Photo Bertrand GUAY / AFP)
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Publié le Lundi 28 août 2023

Bac, maths en première, remplacements, abayas: les changements de la rentrée

  • La tenue en mars des épreuves de spécialités du bac avait été accusée d'entraîner absentéisme et démotivation de certains élèves au dernier trimestre
  • Par ailleurs, pour l'épreuve du grand oral au bac, le ministre Gabriel Attal a annoncé lundi la suppression des cinq minutes dédiées au projet d'orientation des élèves, pour passer plus de temps sur "les savoirs"

PARIS: Epreuves de spécialités du bac déplacées en juin, retour des maths dans le tronc commun en première, remplacements des enseignants absents, interdiction des abayas: la rentrée de l'année scolaire 2023/2024 apporte son lot de changements.

Bac

La tenue en mars des épreuves de spécialités du bac avait été accusée d'entraîner absentéisme et démotivation de certains élèves au dernier trimestre. Le calendrier du bac va donc changer. Dès 2024, les épreuves de spécialités seront organisées en juin.

Par ailleurs, pour l'épreuve du grand oral au bac, le ministre Gabriel Attal a annoncé lundi la suppression des cinq minutes dédiées au projet d'orientation des élèves, pour passer plus de temps sur "les savoirs".

Pour le bac français, le nombre de textes au programme pour les épreuves orales sera ramené de 20 à 16 pour "mieux les approfondir et mieux les préparer".

Maths dans le tronc commun

Cette rentrée verra la réintroduction d'un enseignement des mathématiques obligatoire pour tous les lycéens de la filière générale en première. Dès septembre, ceux qui n'ont pas pris la spécialité mathématiques auront une heure et demie de cours en plus par semaine consacrée à cette discipline.

Heure de soutien et "devoirs faits" obligatoire en 6e

Cette année, une heure par semaine de renforcement ou d'approfondissement en français ou en mathématiques sera mise en place en 6e, assurée notamment par des enseignants d'école élémentaire. Chaque élève en bénéficiera. Pour permettre l'introduction de cette heure de soutien, l'heure de technologie en classe de sixième est supprimée.

Par ailleurs, "Devoirs faits" (dispositif qui permet aux élèves de faire leurs devoirs au collège) sera rendu obligatoire en 6e.

Hausse de rémunérations, pacte et remplacements

La hausse de rémunérations des enseignants présentée en avril par le président Emmanuel Macron entre en vigueur en cette rentrée, avec une partie inconditionnelle (le "socle") pour permettre à tous les enseignants de gagner plus de 2.000 euros net par mois, et une partie conditionnée à de nouvelles missions (le "pacte").

Ce pacte doit permettre notamment "le remplacement systématique des enseignants absents" pour de courtes durées dans les collèges et lycées, mission prioritaire pour le ministère.

Gabriel Attal a réaffirmé lundi qu'il y aurait "un professeur devant chaque classe" à la rentrée, notamment grâce au pacte.

Savoirs fondamentaux renforcés et nouvelles évaluations

L'accent sera mis sur le renforcement des savoirs fondamentaux dès le primaire. En CP, chaque jour, "deux heures seront consacrées à l'apprentissage et la pratique de la lecture", a indiqué le ministre.

En CM2, les élèves devront produire au moins un texte écrit chaque semaine. En CM1, ceux qui ont des difficultés en lecture bénéficieront d'une pratique quotidienne renforcée, avec notamment la lecture de textes longs.

Par ailleurs, de nouvelles évaluations nationales seront organisées en français et en mathématiques dès cette année pour les élèves de CM1 et 4e, pour mieux repérer les élèves en difficulté.

Abayas

Le port de l'abaya, longue robe traditionnelle portée par certaines élèves musulmanes, va être interdit à l'école en France au nom de la laïcité.

Les chefs d'établissements vont recevoir "un ensemble de textes", a promis M. Attal. Ils disposeront aussi d'une lettre signée du ministre de l'Education nationale, qu'ils "pourront adresser aux familles concernées".

Réforme du lycée pro et découverte des métiers au collège

Dès cette rentrée, les élèves de lycée professionnel vont toucher un peu d'argent pendant leur période en entreprise, jusqu'ici non rémunérée.

Au collège, des temps de découverte des métiers seront mis en place en 5e, 4e ou 3e. Un référent découverte des métiers assurera la coordination de ces actions dans les établissements.

Harcèlement

Le harcèlement scolaire a été érigé en priorité nationale pour cette rentrée, après le suicide en mai d'une adolescente. Il doit faire l'objet d'un plan interministériel.

Nouveauté, un élève responsable de harcèlement scolaire pourra désormais être transféré dans une autre école, évitant d'imposer ce changement à celui qui en est victime. Un auteur de cyberharcèlement contre un élève d'un autre établissement pourra aussi être sanctionné.


La défiance à l'égard de Macron et de Bayrou au plus haut, selon un sondage Paris, France

Le Premier ministre français François Bayrou et le président français Emmanuel Macron assistent à une réunion avec les élus de Nouvelle-Calédonie et les représentants de l'État au palais de l'Élysée, à Paris, le 12 juillet 2025. (AFP)
Le Premier ministre français François Bayrou et le président français Emmanuel Macron assistent à une réunion avec les élus de Nouvelle-Calédonie et les représentants de l'État au palais de l'Élysée, à Paris, le 12 juillet 2025. (AFP)
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  • La défiance à l'égard du président Emmanuel Macron s'est accrue en juillet pour atteindre le niveau le plus élevé de son second quinquennat
  • Le Premier ministre François Bayrou a établi un nouveau record d'impopularité, selon un sondage Elabe pour Les Echos publié jeudi

PARIS: La défiance à l'égard du président Emmanuel Macron s'est accrue en juillet pour atteindre le niveau le plus élevé de son second quinquennat, tandis que le Premier ministre François Bayrou a établi un nouveau record d'impopularité, selon un sondage Elabe pour Les Echos publié jeudi.

Près des trois quarts des Français interrogés (73%) affirment ne pas faire confiance au chef de l'Etat et la moitié (49%) va jusqu'à "ne pas lui faire du tout confiance", le niveau le plus élevé atteint de son second mandat, qu'il n'a dépassé qu'une seule fois depuis son arrivée à l'Elysée en 2017 au plus fort de la crise des gilets jaunes en décembre 2018.

Selon le sondage, seuls 21% des Français font confiance à Emmanuel Macron, soit un point de moins qu'en juin et 6 de perdus par rapport à mars.

Pour François Bayrou, qui a présenté à la mi-juillet les mesures d'économie prévues par le gouvernement dans son projet de budget pour l'année prochaine, la chute se poursuit avec seulement 12% des Français qui disent lui faire confiance, soit un nouveau record d'impopularité (-2 points).

La défiance à l'égard du chef du gouvernement a progressé, avec 80% des Français (+5 points en un mois) qui disent ne pas lui faire confiance et 56% qui affirment ne pas lui faire "du tout" confiance, soit un bond de 9 points depuis juin.

Au classement des personnalités, le RN Jordan Bardella conserve la première place avec 39% des Français (+3 points) qui ont une image positive de lui, devant l'ancien Premier ministre Edouard Philippe (37%) et Marine Le Pen (35%).

A gauche, le mieux classé est l'ancien président François Hollande qui s'installe en huitième position grâce à un bond de 6 points en un mois.

Sondage réalisé par internet les 29 et 30 juillet auprès d'un échantillon de 1.000 personnes représentatif de la population française âgée de 18 ans et plus, selon la méthode des quotas. Marge d'erreur entre 1,4 et 3,1 points.


Accord EU-USA: Bayrou juge que la France a été "un peu seule"

Le Premier ministre français, François Bayrou, s'adresse à la presse après une visite au siège de Tracfin, le service de lutte contre le blanchiment d'argent du ministère des Finances, à Montreuil, près de Paris, le 31 juillet 2025. (AFP)
Le Premier ministre français, François Bayrou, s'adresse à la presse après une visite au siège de Tracfin, le service de lutte contre le blanchiment d'argent du ministère des Finances, à Montreuil, près de Paris, le 31 juillet 2025. (AFP)
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  • Le Premier ministre, François Bayrou, a jugé jeudi que la France avait été "un peu seule" dans la bataille commerciale face aux Etats-unis
  • Le chef du gouvernement, qui avait vivement critiqué lundi l'accord commercial conclu entre l'Union européenne et les Etats-Unis, déplorant une "soumission" de l'Europe, a estimé que ce n'était "pas la fin de l'histoire"

PARIS: Le Premier ministre, François Bayrou, a jugé jeudi que la France avait été "un peu seule" dans la bataille commerciale face aux Etats-unis, en marge d'un déplacement dans les locaux de Tracfin, organisme de lutte contre la criminalité financière, à Montreuil (93).

Le chef du gouvernement, qui avait vivement critiqué lundi l'accord commercial conclu entre l'Union européenne et les Etats-Unis, déplorant une "soumission" de l'Europe, a estimé que ce n'était "pas la fin de l'histoire", et qu'il fallait "un processus encore pas totalement élucidé de ratification" de cet accord.

"Il y a à vérifier quelle est la portée exacte de ces accords, et les Etats auront d'une manière ou d'une autre leur mot à dire", a-t-il ajouté.

"Je sais que toutes les autorités françaises, et en particulier le président de la République (Emmanuel Macron), ont été ceux qui se sont battus le plus contre des concessions qu'on considérait comme excessives", a-t-il affirmé avant de s'interroger: "Est-ce que nous avons été un peu seuls? Oui".

"Est-ce qu'on a le sentiment qu'à l'intérieur de l'Union européenne, des forces politiques et économiques étaient plutôt sur une ligne de trouver des accommodements? Oui", a-t-il ajouté, en estimant que de son point de vue, "la voie pour l'Europe est une voie d'affirmation et de résistance quand il faut et de fierté le plus souvent possible".

La classe politique française a été unanime à dénoncer l'accord conclu entre le président américain, Donald Trump, et la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, qui prévoit notamment une hausse de 15% des droits de douane sur les exportations européennes.

Le président Emmanuel Macron a déploré mercredi en Conseil des ministres que l'Union européenne n'ait pas été assez "crainte" dans ses négociations commerciales avec les Etats-Unis, affirmant que la France continuerait de faire montre "d'exigence et de fermeté" dans la suite des discussions.


Lille: enquête ouverte après les propos sur internet d'une étudiante gazaouie

L'Institut d'études politiques (IEP) de Sciences Po à Lille. (AFP)
L'Institut d'études politiques (IEP) de Sciences Po à Lille. (AFP)
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  • Le parquet de Lille a annoncé jeudi avoir ouvert une enquête pour apologie du terrorisme et apologie de crime contre l'humanité concernant les publications sur les réseaux sociaux d'une étudiante gazaouie

LILLE: Le parquet de Lille a annoncé jeudi avoir ouvert une enquête pour apologie du terrorisme et apologie de crime contre l'humanité concernant les publications sur les réseaux sociaux d'une étudiante gazaouie, dont Sciences Po Lille a annulé l'inscription mercredi.

"Une enquête a été ouverte pour apologie du terrorisme, apologie de crime contre l'humanité avec utilisation d'un service de communication au public en ligne", a écrit la procureure de la République de Lille, Carole Etienne, à l'AFP.

Des captures d'écran circulant sur les réseaux sociaux montrent qu'un compte, attribué à cette étudiante par des internautes et fermé depuis, a repartagé des messages appelant à tuer des juifs.

Elle a été désinscrite de l'Institut d'études politiques de Lille, où elle devait étudier à partir de septembre, en raison du contenu de certaines de ses publications qui "entre en contradiction frontale avec les valeurs portées par Sciences Po Lille", a indiqué l'établissement mercredi.

"Pourquoi on est passé à travers? Il y a quand même une question, il faut y répondre", a reconnu jeudi sur RMC François-Noël Buffet, ministre auprès du ministre de l'Intérieur.

"Il y aura des poursuites qui seront engagées et sur la base de ces éléments-là, elle est susceptible d'être renvoyée dans son pays, bien évidemment", a-t-il ajouté.

"Administrativement, semble-t-il, je suis très prudent, il n'y avait pas de difficulté particulière, sauf que sur les réseaux sociaux, voilà, on s'en est rendu compte", a-t-il ajouté, précisant que "les services des titres de séjour relèvent du ministère des Affaires étrangères".

Sollicité par l'AFP, Sciences Po Lille a expliqué avoir "accueilli cette étudiante sur proposition du consulat général de France à Jérusalem".

L'incident a fait largement réagir dans la classe politique, jusqu'au gouvernement.

"Une étudiante gazaouie tenant des propos antisémites n'a rien à faire en France", a réagi sur X le ministre français des Affaires étrangères, Jean-Noël Barrot. Il a indiqué avoir "demandé à ce qu'une enquête interne soit diligentée pour que cela ne puisse en aucun cas se reproduire".

Le ministre de l'Intérieur, Bruno Retailleau, a souligné sur le même réseau social avoir "demandé de faire fermer ce compte haineux", et a martelé que "les propagandistes du Hamas n'ont rien à faire dans notre pays".