Ali Bongo, héritier contesté à la tête du Gabon depuis 14 ans

A la tête du Gabon depuis 14 ans, Ali Bongo a dû plusieurs fois lutter pour asseoir son pouvoir, hérité de son père. (AFP).
A la tête du Gabon depuis 14 ans, Ali Bongo a dû plusieurs fois lutter pour asseoir son pouvoir, hérité de son père. (AFP).
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Publié le Mercredi 30 août 2023

Ali Bongo, héritier contesté à la tête du Gabon depuis 14 ans

  • Quelques heures après l'annonce de la dissolution des institutions du pays par un groupe de militaires sur la chaîne de télévision Gabon 24, abritée au sein même de la présidence, on ignorait toujours le sort du chef d'Etat de 64 ans
  • Lors de son premier mandat, Ali Bongo a été l'antithèse de son père : sans le charisme et l'aplomb du "patriarche"

LIBREVILLE: A la tête du Gabon depuis 14 ans, Ali Bongo a dû plusieurs fois lutter pour asseoir son pouvoir, hérité de son père, et doit à présent affronter un coup d'Etat destiné à renverser la dynastie dirigeante depuis 55 ans.

Quelques heures après l'annonce de la dissolution des institutions du pays par un groupe de militaires sur la chaîne de télévision Gabon 24, abritée au sein même de la présidence, on ignorait toujours le sort du chef d'Etat de 64 ans.

Celui-ci venait d'être proclamé vainqueur de la présidentielle et réélu pour un troisième mandat avec 64,27% des voix, selon les résultats officiels, "tronqués" selon les putschistes.

En 14 ans de pouvoir, le président effacé et débonnaire élu en 2009 après le décès de son père - l'inamovible et intraitable Omar Bongo - s'est mué en un impitoyable chasseur de "traîtres" et de "profiteurs" au sommet de l'Etat, face à ceux qui l'avaient cru fini en 2018 après un accident vasculaire cérébral en Arabie saoudite.

Il avait alors disparu 10 longs mois à l'étranger, une convalescence et une intense rééducation qui semblent avoir fait de lui un miraculé mais ont fait vaciller son pouvoir.

Depuis, ses opposants mettent régulièrement en doute ses capacités intellectuelles et physiques à diriger le pays, certains affirmant même qu'un sosie le remplace... Mais si une raideur dans la jambe et le bras droits l'empêche de se mouvoir aisément, la tête est bien là, assurent des visiteurs réguliers, diplomates ou autres.

Deux électrochocs

Lors de son premier mandat, Ali Bongo a été l'antithèse de son père : sans le charisme et l'aplomb du "patriarche", qui régna sans partage 41 ans sur ce très riche petit Etat pétrolier d'Afrique centrale, il a difficilement assis son autorité, notamment face à des caciques rétifs de son tout-puissant Parti Démocratique Gabonais (PDG).

Jusqu'à sa réélection en 2016, déjà très contestée par l'opposition et officiellement remportée de 5.500 voix seulement. Un électrochoc pour lui, suivi d'un second - son AVC -, qui vont précipiter sa mue.

Sa convalescence avait été ponctuée par un putsch raté, aussi piteux que mystérieux, d'une poignée de militaires, le 7 janvier 2019, et une tentative rampante de mise au rancart par son omnipotent directeur de cabinet, Brice Laccruche Alihanga.

M. Bongo lui avait laissé les clefs du Gabon avec une confiance aveugle, comme à bien d'autres avant lui. M. Laccruche est en prison depuis plus de trois ans, avec plusieurs ministres et hauts fonctionnaires fidèles, tous visés par une impitoyable opération "anti-corruption".

Mutation

Ali Bongo s'est depuis affiché en "père la rigueur" pour des ministres et conseillers soumis à des audits et congédiés à la moindre suspicion, dans ce Gabon affligé par une corruption endémique depuis les décennies décriées de la "Françafrique", dont Omar Bongo était l'emblématique pilier.

Vains mots et postures, énièmes promesses jamais tenues, selon l'opposition, pour laquelle le fossé se creuse entre richissimes et pauvres dans un des pays les plus riches d'Afrique par habitant, mais qui peine à diversifier une économie trop dépendante du pétrole et maintient un habitant sur trois sous le seuil de pauvreté.

Lors de son premier mandat, héritier d'une partie de l'immense fortune paternelle, "Monsieur Fils" ou "Baby Zeus" comme on le brocardait alors, était dépeint par l'opposition comme distant de son peuple, reclus dans de luxueuses propriétés au Gabon et à l'étranger ou au volant de nombreuses voitures de luxe.

On lui a reproché de laisser conseillers et ministres mener les affaires du pays. Et les confondre parfois avec leurs propres affaires.

Stratège

Récemment, M. Bongo s'était aussi métamorphosé en redoutable stratège politique, comme son père : il a multiplié les disgrâces dans son camp et braconné, à coup de portefeuilles ministériels ou titres ronflants, dans une opposition désunie.

Pour ses zélateurs, il est un phénix renaissant de ses cendres, au prix de douloureuses séances de rééducation. Pour ses contempteurs, il est poussé par un entourage immédiat qui ne veut pas lâcher le pouvoir et ses acquis après 55 ans de "dynastie Bongo".

Le chemin n'était pas tracé. Jet-setteur passionné de musique, il se voulait le "James Brown gabonais" et s'imaginait une carrière, enregistrant en 1978 un 45 tours "soul, disco, funk".

Puis Alain-Bernard Bongo devient Ali Bongo quand son père convertit la famille à l'islam en 1973.

En 1989, Omar Bongo lui offre, à 29 ans, un maroquin de luxe, les Affaires étrangères, puis dix ans plus tard le stratégique portefeuille de la Défense, qu'il occupera jusqu'en 2009.

A peine élu, Ali Bongo prend ostensiblement ses distances avec la France, notamment pour rompre avec la politique de proximité du père. Au point de déserter les luxueuses demeures familiales qui valent à neuf autres enfants d'Omar une mise en examen (inculpation) à Paris, notamment pour recel de détournement de fonds publics, dans l'affaire dite des "biens mal acquis".


Zelensky va rencontrer des responsables du Pentagone sur fond d'initiative américaine pour régler le conflit

 Volodymyr Zelensky va rencontrer jeudi à Kiev des haut responsables du Pentagone, a annoncé son administration, au lendemain du dévoilement des éléments d'un plan américain pour mettre fin à la guerre menée par la Russie en Ukraine, à des conditions favorables au Kremlin. (AFP)
Volodymyr Zelensky va rencontrer jeudi à Kiev des haut responsables du Pentagone, a annoncé son administration, au lendemain du dévoilement des éléments d'un plan américain pour mettre fin à la guerre menée par la Russie en Ukraine, à des conditions favorables au Kremlin. (AFP)
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  • Depuis le retour au pouvoir de Donald Trump en janvier, peu de responsables américains se sont rendus en Ukraine
  • Selon un média américain Axios, Washington et Moscou préparent discrètement un plan pour mettre fin à la guerre en Ukraine, lancée en février 2022 avec l'invasion russe du pays voisin

KIEV: Volodymyr Zelensky va rencontrer jeudi à Kiev des haut responsables du Pentagone, a annoncé son administration, au lendemain du dévoilement des éléments d'un plan américain pour mettre fin à la guerre menée par la Russie en Ukraine, à des conditions favorables au Kremlin.

Cette réunion intervient au retour d'une visite infructueuse mercredi en Turquie du président ukrainien, qui espérait que Washington s'investisse à nouveau dans les négociations de paix. Mais l'émissaire de Donald Trump, Steve Witkoff, ne s'est pas déplacé.

Elle intervient également au lendemain d'une frappe russe ayant tué au moins 26 personnes dans une ville de l'ouest de l'Ukraine, l'une des attaques les plus meurtrières de Moscou sur son voisin ukrainien cette année.

La délégation du Pentagone, conduite par le secrétaire à l'Armée américaine, Daniel Driscoll, a rencontré mercredi le commandant en chef des armées ukrainiennes Oleksandre Syrsky et le ministre ukrainien de la Défense Denys Chmygal, selon leurs communiqués respectifs.

Le président Zelensky doit recevoir la délégation jeudi soir, a indiqué la présidence.

Depuis le retour au pouvoir de Donald Trump en janvier, peu de responsables américains se sont rendus en Ukraine.

Selon un média américain Axios, Washington et Moscou préparent discrètement un plan pour mettre fin à la guerre en Ukraine, lancée en février 2022 avec l'invasion russe du pays voisin.

Un haut responsable ukrainien a indiqué à l'AFP que ce plan requiert notamment que l'Ukraine cède à la Russie des territoires qu'elle occupe et réduise son armée de moitié.

Le Kremlin s'est refusé à tout commentaire et Washington et Kiev n'ont pas commenté publiquement les propositions de ce plan.

 


Grèce: découverte d'une toile géante avec 111.000 araignées dans une grotte

Appelée la "Sulfur cave", exceptionnellement riche en soufre, la grotte est située dans les gorges de Vromoner, une zone géologique à la frontière entre l'Albanie et la Grèce (nord-ouest), à 450km d'Athènes. (AFP)
Appelée la "Sulfur cave", exceptionnellement riche en soufre, la grotte est située dans les gorges de Vromoner, une zone géologique à la frontière entre l'Albanie et la Grèce (nord-ouest), à 450km d'Athènes. (AFP)
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  • La toile d'araignée découverte couvre quelque 106 m2 et comprend "69.000 individus de tégénaires domestiques (Tegenaria domestica) et plus de 42.000 de Prinerigone vagans (Linyphiidae)"
  • Des images, reçues mercredi par l'AFP, montrent des pans de cette immense toile, pendant sur la paroi comme un lourd rideau de velours noir, dans les profondeurs de cette grotte sous le regard fasciné d'un scientifique équipé comme un spéléologue

ATHENES: Des scientifiques ont récemment découvert une toile d'araignée géante de plus de 100 m2 avec quelque 111.000 araignées dans une grotte à la frontière entre la Grèce et l'Albanie, selon une étude publiée dans la revue Subterranean Biology.

Appelée la "Sulfur cave", exceptionnellement riche en soufre, la grotte est située dans les gorges de Vromoner, une zone géologique à la frontière entre l'Albanie et la Grèce (nord-ouest), à 450km d'Athènes.

La toile d'araignée découverte couvre quelque 106 m2 et comprend "69.000 individus de tégénaires domestiques (Tegenaria domestica) et plus de 42.000 de Prinerigone vagans (Linyphiidae)".

Des images, reçues mercredi par l'AFP, montrent des pans de cette immense toile, pendant sur la paroi comme un lourd rideau de velours noir, dans les profondeurs de cette grotte sous le regard fasciné d'un scientifique équipé comme un spéléologue.

"Mon dieu, incroyable! Quelle texture!", s'exclame en anglais ce scientifique touchant la toile avec ses doigts.

Selon lui, dans chacun de ces trous il y a une arachnide à l'origine de ces "mégapoles" d'araignées. On voit ensuite un membre de l'équipe réussir à attraper une araignée et la poser dans une tube à essai.

Dans la revue, les chercheurs évoquent "la découverte (...) d’un assemblage extraordinaire d’araignées coloniales" alors que ces deux espèces sont normalement solitaires.

Il s'agit du "premier cas documenté de formation de toile coloniale chez ces espèces", notent d'ailleurs les experts qui précisent que cette immense toile est formée "de nombreuses toiles individuelles, (...) chacune étant stratégiquement placée à un endroit où les ressources trophiques (la nourriture disponible, ndlr) sont abondantes".

"Certaines sections de la toile peuvent se détacher de la paroi sous leur propre poids", expliquent-ils.

Des sources d'eau situées dans les recoins profonds de la grotte alimentent un ruisseau sulfuré qui traverse toute la longueur du passage principal de la grotte, selon l'étude.

Les araignées partagent la grotte avec de nombreux autres insectes, notamment des mille-pattes, des scorpions et des coléoptères.

La découverte de cette immense toile a été rapportée pour la première fois par des membres de la Société spéléologique tchèque, selon l'étude.

 


Trump désigne l’Arabie saoudite comme allié majeur hors OTAN

Le prince héritier saoudien Mohammed ben Salmane et le président américain Donald Trump. (AP)
Le prince héritier saoudien Mohammed ben Salmane et le président américain Donald Trump. (AP)
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  • L’annonce a été faite lors d’un dîner de gala à la Maison-Blanche en l’honneur du prince héritier
  • Mohammed ben Salmane salue une nouvelle phase dans la coopération bilatérale et les liens économiques

WASHINGTON : Le président Donald Trump a annoncé mardi que les États-Unis désigneront officiellement l’Arabie saoudite comme allié majeur hors OTAN, marquant une élévation significative des liens de défense entre les deux pays.

Il a révélé cette décision lors d’un dîner de gala à la Maison-Blanche en l’honneur du prince héritier Mohammed ben Salmane.

« Ce soir, j’ai le plaisir d’annoncer que nous portons notre coopération militaire à un niveau encore plus élevé en désignant officiellement l’Arabie saoudite comme allié majeur hors OTAN — quelque chose de très important pour eux », a déclaré Trump.

« Et je vous le dis pour la première fois, car ils voulaient garder un petit secret pour ce soir. »

Ce nouveau statut ouvre la voie à une coopération militaire plus profonde et revêt un poids symbolique fort, Trump affirmant qu’il fera progresser la coordination militaire américano-saoudienne « à des sommets encore plus élevés ».

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Le prince héritier a remercié Trump pour un « accueil chaleureux et formidable », ajoutant : « Nous nous sentons chez nous. » Il a évoqué les fondements historiques de la relation entre les États-Unis et l’Arabie saoudite, rappelant que leur partenariat remonte à près de neuf décennies, à la rencontre entre le président Franklin D. Roosevelt et le roi Abdelaziz, fondateur de l’Arabie saoudite moderne.

Il a également souligné les jalons à venir pour les deux nations, les États-Unis approchant de leur 250e anniversaire et l’Arabie saoudite de son 300e, estimant que ces célébrations mettent en lumière la longue trajectoire d’une coopération partagée.

En retraçant l’histoire de l’alliance, le prince héritier a mis en avant les efforts communs durant la Seconde Guerre mondiale, la Guerre froide, et la longue lutte contre l’extrémisme et le terrorisme.

Mais il a insisté sur le fait qu’aujourd’hui marque une nouvelle phase de la coopération bilatérale, les liens économiques s’étendant à des secteurs sans précédent.

« Aujourd’hui est un jour particulier », a déclaré le prince héritier. « Nous pensons que l’horizon de la coopération économique entre l’Arabie saoudite et l’Amérique est plus vaste dans de nombreux domaines.

« Nous avons signé de nombreux accords qui peuvent ouvrir la voie à un approfondissement de la relation dans plusieurs secteurs, et nous allons travailler dessus. »

Il a ajouté : « Nous estimons que les opportunités sont immenses ; nous devons donc nous concentrer sur la mise en œuvre et continuer à accroître les opportunités entre nos deux pays. »

Trump a exprimé à plusieurs reprises son appréciation pour le partenariat et le leadership du prince héritier, mettant en avant les accords majeurs signés lors de la visite, notamment dans l’énergie nucléaire civile, les minéraux critiques et l’intelligence artificielle, qualifiant l’ampleur des investissements d’inédite.

Trump a souligné que l’Arabie saoudite entreprend une expansion majeure de ses capacités de défense, évoquant les projets du Royaume portant sur près de 142 milliards de dollars d’achats d’équipements et de services militaires américains, qu’il a qualifiés de « plus grande acquisition d’armement de l’histoire ».

Il a présenté ces acquisitions comme faisant partie d’une stratégie plus large visant à renforcer la sécurité au Moyen-Orient et à consolider le rôle du Royaume comme force de stabilité.

En plus de la désignation d’allié majeur hors OTAN, Trump a annoncé que les États-Unis et l’Arabie saoudite avaient signé un accord stratégique de défense historique qui permettra de créer « une alliance plus forte et plus capable » et de soutenir ce qu’il a décrit comme le moment où le Moyen-Orient est le plus proche d’une « paix véritablement durable ».

Trump a remercié le prince héritier « pour toute l’aide » dans ce qu’il a décrit comme un moment historique pour la paix régionale et la coopération américano-saoudienne, et pour son rôle central dans les avancées diplomatiques récentes, notamment des étapes ayant contribué à la fin de la guerre à Gaza.

« Même les grands experts… appellent cela un miracle », a-t-il dit à propos des évolutions régionales récentes. Les deux dirigeants ont présenté ce moment comme le début d’un nouveau chapitre.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com