Il y a 60 ans, l'avènement du «téléphone rouge» entre Washington et Moscou

Le président de l'Union Soviétique Nikita Khrouchtchev à la descente du train soviétique à bord duquel il est arrivé à la gare de Dijon, le 29 mars 1960 (AFP).
Le président de l'Union Soviétique Nikita Khrouchtchev à la descente du train soviétique à bord duquel il est arrivé à la gare de Dijon, le 29 mars 1960 (AFP).
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Publié le Mercredi 30 août 2023

Il y a 60 ans, l'avènement du «téléphone rouge» entre Washington et Moscou

  • Envoyé de Washington à Moscou, le message daté du 30 août 1963 avait davantage pour but de tester toutes les lettres de l'alphabet latin que d'éviter un conflit imminent
  • Contrairement à ce qui fut montré dans les films hollywoodiens, la ligne de communication n'a jamais été un téléphone rouge

WASHINGTON: Il y a 60 ans, une ligne directe de communication de crise était établie pour la première fois entre les Etats-Unis et l'Union soviétique: le fameux "téléphone rouge".

Envoyé de Washington à Moscou, le message daté du 30 août 1963 avait davantage pour but de tester toutes les lettres de l'alphabet latin que d'éviter un conflit imminent.

"THE QUICK BROWN FOX JUMPED OVER THE LAZY DOG'S BACK 1234567890", soit en français "le rapide renard marron a sauté par-dessus le dos du chien paresseux", était la teneur du message envoyé par la Maison Blanche.

Depuis, la fameuse ligne de communication a permis d'envoyer des messages d'alerte entre Washington et Moscou, dont les relations sont au plus bas avec l'invasion de l'Ukraine par la Russie.

La "hotline" a été mise en place dans le sillage de la crise des missiles de Cuba en 1962, le président américain John F. Kennedy et le leader soviétique Nikita Khrouchtchev s'accordant sur le fait que le monde était passé trop près d'une guerre nucléaire.

Base-ball et littérature 

Contrairement à ce qui fut montré dans les films hollywoodiens, la ligne de communication n'a jamais été un téléphone rouge. A l'origine, elle fonctionnait grâce à un imposant télégraphe et des câbles sous l'Atlantique que chaque pays testait toutes les heures.

Le Pentagone, qui gérait les communications côté américain, envoyait généralement des faits triviaux, comme des résultats de match de base-ball, tandis que le Kremlin préférait envoyer des extraits de littérature russe, a affirmé en 2014 Howard Patrick, linguiste qui a aidé à faire fonctionner la première machine.

Dans une interview à The Pioneer Press, il raconte le choc vécu quand la ligne a été utilisée pour la première fois, en novembre 1963. Le message, venant des Etats-Unis, annonçait aux Soviétiques que le président Kennedy avait été assassiné.

Selon des responsables américains, 19 messages seront échangés au cours du conflit entre le président américain Lyndon B. Johnson et le leader soviétique Alexeï Kossyguine.

Lyndon B. Johnson deviendra un adepte du "téléphone rouge", connu à Washington sous le nom de "Molink", et enverra fréquemment à Moscou des nouvelles des missions spatiales Apollo.

«Message le plus ferme»

Le téléphone rouge ne sera pas utilisé seulement pour éviter les tensions entre les deux superpuissances. Parfois, des avertissements seront lancés par ce biais.

En 1979, le président Jimmy Carter envoie à Léonid Brejnev ce que l'Américain décrira plus tard comme "le message le plus ferme" de son mandat, dans lequel il dénonce l'invasion soviétique de l'Afghanistan.

L'année suivante, le président américain avertit l'Union soviétique de "graves conséquences" si elle vient à envahir la Pologne afin d'écraser le mouvement syndical Solidarnosc. Le Kremlin n'interviendra pas.

En 2008, le téléphone rouge est remplacé par une connexion e-mail sécurisée. En 2016, Barack Obama l'utilise pour protester auprès du président russe Vladimir Poutine de l'ingérence présumée dans l'élection présidentielle américaine par Moscou.

Depuis l'invasion de l'Ukraine par la Russie, Washington a fortement restreint ses liens diplomatiques avec Moscou. Mais l'an dernier, le conseiller à la sécurité nationale de Joe Biden, Jake Sullivan, avait cependant assuré que les Etats-Unis "avaient la capacité de parler directement à de hauts niveaux" à la Russie, et ce, "sans équivoque".


Les forces américaines restent «dans une posture défensive» au Moyen-Orient annonce la Maison Blanche

Les forces américaines "sont dans une posture défensive" au Moyen-Orient "et cela n'a pas changé", a indiqué lundi un porte-parole de la Maison Blanche, Alex Pfeiffer, sur X. (AFP)
Les forces américaines "sont dans une posture défensive" au Moyen-Orient "et cela n'a pas changé", a indiqué lundi un porte-parole de la Maison Blanche, Alex Pfeiffer, sur X. (AFP)
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  • "Ce que vous voyez en temps réel, c'est la paix par la force et l'Amérique d'abord. Nous sommes en position défensive dans la région, pour être forts, dans la poursuite d'un accord de paix, et nous espérons certainement que c'est ce qui se passera"
  • "Et le président (Donald) Trump l'a dit clairement, c'est sur la table. La question est de savoir si l'Iran l'acceptera"

WASHINGTON: Les forces américaines "sont dans une posture défensive" au Moyen-Orient "et cela n'a pas changé", a indiqué lundi un porte-parole de la Maison Blanche, Alex Pfeiffer, sur X.

"Nous défendrons les intérêts américains" dans la région, a-t-il ajouté, alors que le conflit entre Israël et l'Iran se poursuit pour la cinquième nuit consécutive.

"Ce que vous voyez en temps réel, c'est la paix par la force et l'Amérique d'abord. Nous sommes en position défensive dans la région, pour être forts, dans la poursuite d'un accord de paix, et nous espérons certainement que c'est ce qui se passera", a déclaré de son côté le ministre de la Défense, Pete Hegseth, interrogé sur la chaîne Fox News.

"Et le président (Donald) Trump l'a dit clairement, c'est sur la table. La question est de savoir si l'Iran l'acceptera", a-t-il ajouté.

Le président américain va écourter sa participation au sommet du G7 au Canada pour rentrer à Washington dans la soirée en raison de la situation au Moyen-Orient, a indiqué la Maison Blanche.

Ces déclarations sur la posture "défensive" des forces américaines surviennent alors que des informations diffusées par des médias israéliens ont fait état d'une supposée participation directe des Américains aux frappes contre l'Iran.

Entretemps, le porte-avions américain Nimitz, qui croisait en mer de Chine méridionale, a mis le cap à l'ouest et prend la direction du Moyen-Orient, a confirmé un responsable du Pentagone.

Il remonte actuellement le détroit de Malacca, entre l'île indonésienne de Sumatra et la Malaisie.

Des sites qui géolocalisent en temps réel les positions des avions dans le monde entier ont identifié pour leur part dans la nuit de dimanche à lundi le mouvement d'une trentaine d'avions ravitailleurs américains, qui ont décollé des Etats-Unis et se sont dirigés vers différentes bases militaires en Europe.

Israël, allié des Etats-Unis, a lancé vendredi une campagne aérienne massive d'une ampleur sans précédent contre l'Iran, en ciblant des centaines de sites militaires et nucléaires, avec l'objectif affiché de l'empêcher de se doter de l'arme nucléaire. L'Iran tire depuis des salves de missiles en riposte.

Le président américain a appelé sur son réseau Truth Social "tout le monde à évacuer Téhéran immédiatement".

"L'Iran aurait dû signer l'+accord+ quand je leur ai dit de signer. Quel dommage et quel gâchis de vies humaines. Pour le dire simplement, L'IRAN NE PEUT PAS AVOIR D'ARME NUCLEAIRE", a-t-il aussi écrit.

Les Etats-Unis aident déjà Israël à intercepter les missiles iraniens visant son territoire.

 

 


Conflit Israël-Iran: Trump quitte prématurément le G7

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  • Le président américain, dont le séjour dans les Rocheuses canadiennes devait se prolonger jusqu'à mardi en fin de journée et se conclure par une conférence de presse, "rentre à Washington pour s'occuper de nombreux sujets importants"
  • Cette annonce vient peu après que Donald Trump a écrit sur son réseau Truth Social: "Tout le monde devrait évacuer Téhéran immédiatement."

KANANASKIS: "A cause de ce qui se passe au Moyen-Orient, le président Trump va partir ce soir après le dîner" avec les autres dirigeants du sommet du G7 au Canada, un jour plus tôt que prévu, a annoncé lundi sa porte-parole Karoline Leavitt sur X.

Le président américain, dont le séjour dans les Rocheuses canadiennes devait se prolonger jusqu'à mardi en fin de journée et se conclure par une conférence de presse, "rentre à Washington pour s'occuper de nombreux sujets importants", a-t-elle déclaré par ailleurs dans un court communiqué.

Cette annonce vient peu après que Donald Trump a écrit sur son réseau Truth Social: "Tout le monde devrait évacuer Téhéran immédiatement."


Trump reproche à Macron de ne pas avoir « compris » ses intentions concernant le conflit Iran-Israël

Le président français Emmanuel Macron, le premier ministre canadien Mark Carney, le président américain Donald Trump et le premier ministre britannique Keir Starmer participent à une photo de groupe devant les Rocheuses canadiennes au Kananaskis Country Golf Course lors du sommet des dirigeants du G7, le 16 juin 2025 à Kananaskis, en Alberta.(Getty Images via AFP)
Le président français Emmanuel Macron, le premier ministre canadien Mark Carney, le président américain Donald Trump et le premier ministre britannique Keir Starmer participent à une photo de groupe devant les Rocheuses canadiennes au Kananaskis Country Golf Course lors du sommet des dirigeants du G7, le 16 juin 2025 à Kananaskis, en Alberta.(Getty Images via AFP)
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  • Donald Trump a assuré lundi que son départ anticipé du G7 n'avait « rien à voir avec un cessez-le-feu » entre Israël et l'Iran.
  • Il a reproché au président français Emmanuel Macron de ne pas avoir « compris » ses intentions.

CALGARY, CANADA : Donald Trump a assuré lundi que son départ anticipé du G7 n'avait « rien à voir avec un cessez-le-feu » entre Israël et l'Iran, et a reproché au président français Emmanuel Macron de ne pas avoir « compris » ses intentions.

« Le président Emmanuel Macron, de France, a dit par erreur, dans le but de faire de la publicité, que j'avais quitté le sommet du G7 au Canada pour retourner à Washington afin de travailler à un cessez-le-feu entre Israël et l'Iran. Faux ! Il n'a aucune idée de la raison pour laquelle je suis maintenant en route pour Washington, mais cela n'a certainement rien à voir avec un cessez-le-feu. C'est beaucoup plus gros que ça », a-t-il tempêté sur son réseau Truth Social.

« Emmanuel ne comprend jamais rien, que ce soit volontairement ou non », a asséné le président américain, peu après avoir quitté le rassemblement des chefs d'État et de gouvernement du G7 dans les Rocheuses canadiennes, un jour plus tôt que prévu.

Le président français avait affirmé plus tôt, lors d'un point presse en marge du sommet, qu'« une offre avait été faite » de la part des Américains pour « une rencontre et des échanges » avec les Iraniens, ajoutant : « Si les États-Unis peuvent obtenir un cessez-le-feu, c'est une très bonne chose. » 

Ces dernières heures, Donald Trump a envoyé des signaux confus sur le conflit en cours entre Israël et l'Iran, alors que les spéculations vont bon train sur un éventuel engagement militaire direct des États-Unis.

Tout en exhortant l'Iran à conclure un « accord » sur son programme nucléaire « avant qu'il ne soit trop tard », il a aussi appelé à « évacuer » Téhéran dans un message particulièrement alarmiste sur Truth Social.

Le gouvernement américain a toutefois assuré que la posture des forces américaines dans la région restait « défensive ».

Selon le site Axios, l'exécutif américain n'a pas abandonné la voie diplomatique et discute d'une possible rencontre entre l'émissaire spécial pour le Moyen-Orient, Steve Witkoff, et le ministre iranien des Affaires étrangères, Abbas Araghchi.