Des ministres libanais refusent de comparaitre en justice au sujet de l’explosion

Plus de 200 personnes sont mortes dans l'explosion du port de Beyrouth en août (Photo, AFP/Archives).
Plus de 200 personnes sont mortes dans l'explosion du port de Beyrouth en août (Photo, AFP/Archives).
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Publié le Jeudi 17 décembre 2020

Des ministres libanais refusent de comparaitre en justice au sujet de l’explosion

  • Sawan affirme qu'il «n’a aucune intention» de démissionner, et qu'il poursuivra l'enquête
  • Le juge a accusé l'Administration portuaire et l'Autorité des investissements de Beyrouth de négligence, d'intention possible de meurtre et de tentative de meurtre

BEYROUTH: Deux anciens ministres libanais, Ghazi Zaiter et Ali Hassan Khalil, ont refusé de comparaître devant le juge d’instruction libanais dans le cadre de la procédure pénale après l’explosion de Beyrouth.

Le juge Fadi Sawan a accusé la semaine dernière le premier ministre sortant Hassan Diab et l'ancien ministre Youssef Fenianos de «négligence criminelle causant la mort et des blessures à des centaines de personnes».

Les deux anciens ministres ont justifié leur décision en déclarant qu'ils «n'avaient pas reçu de convocation officielle». Ils ont aussi formellement exigé que Sawan se récuse en raison de «doutes légitimes» au sujet de sa neutralité.

Une source judiciaire explique à Arab News que cette révélation équivaut à «arrêter l'enquête avec Zaiter et Hassan Khalil, le temps que Sawan transmette sa réponse à la Cour de cassation qui rendre une décision.

Sawan affirme qu'il «n’a aucune intention» de démissionner, et qu'il poursuivra l'enquête. Le juge a fixé le 4 janvier de l'année prochaine comme nouvelle date de comparution pour les deux anciens ministres.

L’enquête libanaise sur l’explosion du port fait face à un nombre d’objections politiques. D’aucuns estiment que les ministres et les députés liés à cette catastrophe devraient comparaître devant le Conseil suprême. L'accord de Taif de 1989 a créé le Conseil suprême au Liban comme organisme officiel pour inculper et condamner les présidents et les ministres.

Le Conseil se compose de 7 députés élus par le parlement et de 8 juges haut-placés. Un quorum d’une majorité des deux tiers au parlement libanais est nécessaire pour entamer les procédures.

Le colonel Bechara El-Khoury, chef du département juridique du ministère de la Défense, a toutefois révélé que les textes juridiques «créent une ambiguïté dans la délimitation de la frontière entre les crimes ordinaires et les violations résultant de la violation des devoirs assumés par le premier ministre et les ministres».

Il a ajouté: «La jurisprudence n'a guère résolu la divergence de points de vue».

Une source du système judiciaire libanais a dévoilé: «L’immunité parlementaire sera levée pour Zaiter et Hassan Khalil une fois inculpés. Il s'agit-là d'une infraction pénale qui relève de la compétence du pouvoir judiciaire, car le manquement à leurs obligations aurait bel et bien entraîné des meurtres».

Mercredi, le vice-président du parlement Elie Ferzli a critiqué ouvertement Sawan au parlement. «Le contexte de l’accusation de Sawan contre le premier ministre et les trois ministres est purement politique», a-t-il indiqué. «Où est le principe de la séparation des pouvoirs? Nous n'avons trouvé aucun soupçon, sérieux ou pas, qui implique ceux dont les noms étaient mentionnés dans la lettre envoyée par Sawan au parlement», a-t-il ajouté.

Mercredi, le juge d’instruction â entendu l'ancien chef d'état-major de l'armée libanaise, le général Walid Salman. Une source judiciaire a dévoilé: «Le général de division Salman est un témoin principal jusqu'à présent, en attendant de voir et d’examiner son témoignage».

Sawan avait précédemment accusé l'Administration portuaire et l'Autorité des investissements de Beyrouth de négligence, d'intention possible de meurtre et de tentative de meurtre. Hassan Quraitem, le directeur du port, a été arrêté il y a environ quatre mois.

Le directeur général de la sécurité de l'État, le major-général Tony Saliba, a aussi annoncé son refus de comparaître devant Sawan jeudi. Il a insisté à être convoqué par l'intermédiaire du Conseil suprême de la défense.

Sawan compte interroger le premier ministre par intérim Hassan Diab vendredi.

Le député du bloc du futur Mohammed Al-Hajjar a par ailleurs remis en question la responsabilité du président libanais dans la catastrophe.

Al-Hajjar a signalé: «Le président de la république a appris l’existence du nitrate d'ammonium 15 jours avant l'explosion. Il connaissait mieux que d'autres le danger posé par l’entreposage de matériaux à proximité de quartiers résidentiels. Il est d’ailleurs un ancien commandant de l'armée, et le chef du Conseil suprême de la défense. Alors, qui est le vrai responsable?»

Le Syndicat général du travail libanais a suspendu mercredi une grève générale destinée à protester contre la suppression des subventions sur les produits de base.

Le chef du syndicat Bechara Al-Asmar a annoncé: «Le syndicat est parvenu à un accord avec le premier ministre Hassan Diab et son cabinet qui semblent soucieux de ne pas supprimer la subvention sur le blé. Ils ont confirmé que les médicaments pour les maladies chroniques et le diesel resteront subventionnés par l’état. «Il y a une volonté de reporter la levée des subventions à cause de la période des fêtes est là. Il y a une nécessité de faire bouger les commerce, dont un bon nombre est déjà au bord de la faillite».

Une délégation du syndicat a rendu visite au président Michel Aoun, qui a déclaré: «La crise à laquelle les Libanais sont confrontés est l'une des plus pires crises, et nous travaillons ensemble pour que les mesures économiques et financières que nous prenons soient cohérentes avec la situation que nous vivons actuellement. Le gros problème dont souffre le Liban réside dans l'obtention de la liquidité dont le manque se fait cruellement sentir».

«L'argent du Trésor est très limité et nous travaillons pour protéger ce qui en reste. C'est nous qui effectuons ce travail même si ce n'est pas nous qui avons épuisé les fonds», a-t-il ajouté.

Aoun a averti que «Les rumeurs ont vraiment endommagé la relation de confiance entre le peuple libanais et la justice. Le système judiciaire a mon soutien absolu face aux pressions».

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Trump annonce la levée des sanctions contre la Syrie

Le président américain Donald Trump s'exprime lors du forum d'investissement américano-saoudien au centre de conférence international King Abdul Aziz à Riyad, le 13 mai 2025. (AFP)
Le président américain Donald Trump s'exprime lors du forum d'investissement américano-saoudien au centre de conférence international King Abdul Aziz à Riyad, le 13 mai 2025. (AFP)
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  • La décision de lever les sanctions a été prise à la suite de discussions avec le prince héritier Mohammed ben Salmane

RIYAD: Donald Trump a créé la surprise mardi en annonçant depuis Riyad qu'il levait les sanctions américaines contre la Syrie, à la veille de rencontrer au moins brièvement le président Ahmad al-Chareh en Arabie saoudite.

"Je vais ordonner l'arrêt des sanctions contre la Syrie pour leur donner une chance de grandeur", a dit le président américain, en indiquant être parvenu à cette décision après des demandes pressantes de son hôte, le prince héritier saoudien Mohammed ben Salmane.


Le prince héritier saoudien et Trump signent un accord de partenariat économique

Le président américain Donald Trump et le prince héritier saoudien Mohammed Bin Salman se rencontrent à Riyad. (SPA)
Le président américain Donald Trump et le prince héritier saoudien Mohammed Bin Salman se rencontrent à Riyad. (SPA)
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  • Le partenariat comprend des accords sur l'énergie, l'exploitation minière et la défense
  • La coopération en matière de défense entre les deux pays est axée sur la modernisation des capacités des forces armées saoudiennes, ainsi que sur un accord entre l'Agence spatiale saoudienne et la NASA

RIYADH : Le prince héritier saoudien Mohammed bin Salman et le président américain Donald Trump ont signé mardiun accord de partenariat économique stratégique à Riyad, à l'occasion de la visite régionale de M. Trump.

Le partenariat comprend la signature de protocoles d'accord dans les secteurs de l'énergie, des mines et de la défense.

La coopération en matière de défense entre les deux pays est axée sur la modernisation des capacités des forces armées saoudiennes, ainsi que sur un accord entre l'Agence spatiale saoudienne et la NASA.

Parmi les autres accords figurent un protocole d'accord sur les ressources minérales, un accord avec le ministère de la justice et une coopération sur les maladies infectieuses.

M. Trump est arrivé mardi en Arabie saoudite pour une tournée qu'il a qualifiée d'"historique" au Moyen-Orient, au cours de laquelle il mêlera une diplomatie urgente sur Gaza à d'importantes transactions commerciales.

Le prince héritier saoudien Mohammed bin Salman a chaleureusement accueilli M. Trump lorsqu'il est descendu d'Air Force One à l'aéroport international King Khalid dans la capitale saoudienne et a donné le coup d'envoi de sa tournée au Moyen-Orient.

Les deux dirigeants se sont ensuite retirés dans un grand hall de l'aéroport de Riyad, où M. Trump et ses assistants se sont vu servir un café arabe traditionnel par des préposés à l'attente portant des ceintures d'armes de cérémonie.

Des F-15 de l'armée de l'air royale saoudienne ont fourni une escorte honorifique à Air Force One à l'approche de la capitale du royaume. M. Trump et le prince Mohammed ont également participé à un déjeuner à la cour royale, en compagnie d'invités et d'assistants.

Plus tard, le prince héritier fêtera M. Trump lors d'un dîner officiel. M. Trump doit également participer mardi à une conférence américano-saoudienne sur l'investissement.

Air Force One a décollé pour un voyage qui comprendra des visites au Qatar et aux Émirats arabes unis, et peut-être des discussions en Turquie sur la guerre en Ukraine.

* Avec AFP et AP


Le Hamas dément que la libération d'un otage soit liée à une «pression militaire» israélienne

Le Hamas a démenti mardi que la libération de l'otage israélo-américain Edan Alexander la veille ait été liée à une "pression militaire" israélienne comme l'a affirmé le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu. (AFP)
Le Hamas a démenti mardi que la libération de l'otage israélo-américain Edan Alexander la veille ait été liée à une "pression militaire" israélienne comme l'a affirmé le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu. (AFP)
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  • Le Hamas a démenti mardi que la libération de l'otage israélo-américain Edan Alexander la veille ait été liée à une "pression militaire" israélienne comme l'a affirmé le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu
  • M. Netanyahu avait estimé lundi que la libération du soldat de 21 ans était le résultat d'une "combinaison gagnante" alliant la pression militaire d'Israël et celle, politique, de l'administration de Donald Trump

GAZA: Le Hamas a démenti mardi que la libération de l'otage israélo-américain Edan Alexander la veille ait été liée à une "pression militaire" israélienne comme l'a affirmé le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu.

"Le retour d'Edan Alexander est le résultat de communications sérieuses avec l'administration américaine et des efforts des médiateurs, et non une conséquence de l'agression israélienne ou de l'illusion d'une pression militaire", a affirmé le mouvement islamiste palestinien dans un communiqué.

"Netanyahu induit son peuple en erreur et a échoué à ramener ses prisonniers (otages, ndlr) par la force", a-t-il ajouté.

Après des discussions avec des représentants des Etats-Unis, le Hamas a libéré lundi Edan Alexander, jusqu'alors le seul otage vivant ayant la nationalité américaine à être encore retenu dans la bande de Gaza depuis l'attaque sanglante perpétrée par le mouvement palestinien dans le sud d'Israël le 7 octobre 2023.

M. Netanyahu avait estimé lundi que la libération du soldat de 21 ans était le résultat d'une "combinaison gagnante" alliant la pression militaire d'Israël et celle, politique, de l'administration de Donald Trump.

"Cela a été rendu possible grâce à notre pression militaire et à la pression politique exercée par le président Trump. C'est une combinaison gagnante", avait-il affirmé dans une vidéo diffusée par ses services.

Mardi, M. Netanyahu s'est entretenu au téléphone avec Edan Alexander qui rencontrait alors l'émissaire américain Steve Witkoff dans un hôpital de Tel-Aviv.

"Toute la nation israélienne est remplie de joie", a-t-il dit.

"Nous sommes reconnaissants du soutien américain et exprimons notre profonde gratitude envers les soldats de (l'armée) prêts à agir par tous les moyens nécessaires si les otages restants ne sont pas libérés", a-t-il ajouté.

Après deux mois de trêve ayant permis l'échange d'otages israéliens contre des prisonniers palestiniens en début d'année, Israël a repris le 18 mars son offensive contre le Hamas disant vouloir le contraindre à libérer les otages encore retenus dans la bande de Gaza depuis l'attaque du 7 octobre 2023.

Depuis, les négociations indirectes entre Israël et le Hamas pour mettre fin aux combats n'ont pas débouché, les parties s'accusant mutuellement de bloquer le processus.

M. Netanyahu a décidé d'envoyer une délégation à Doha mardi pour des négociations sur les otages, a annoncé son bureau lundi, alors que Donald Trump effectue cette semaine une visite au Moyen-Orient.

Sur les 251 personnes enlevées en Israël lors de l'attaque du Hamas qui a déclenché la guerre le 7 octobre 2023, 57 sont encore retenues à Gaza, dont 34 déclarées mortes par l'armée israélienne.

Le Hamas retient également la dépouille d'un soldat israélien tué lors d'une précédente guerre dans le territoire palestinien, en 2014.