Nouvelle plainte contre Google aux Etats-Unis pour sa gestion des publicités

Dix Etats, emmenés par le Texas, ont accusé mercredi le géant de l'internet de pratiques anticoncurrentielles dans la gestion des publicités (Photo, AFP).
Dix Etats, emmenés par le Texas, ont accusé mercredi le géant de l'internet de pratiques anticoncurrentielles dans la gestion des publicités (Photo, AFP).
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Publié le Jeudi 17 décembre 2020

Nouvelle plainte contre Google aux Etats-Unis pour sa gestion des publicités

  • «Ce ‘Goliath’ de l'internet a utilisé son pouvoir pour manipuler le marché, détruire la concurrence et nuire à VOUS, le consommateur», a asséné le procureur général du Texas
  • «Il n'est pas juste que Google ait dans les faits éliminé la concurrence et se soit auto-couronné chef de la publicité en ligne», a-t-il ajouté

NEW YORK: Google fait l'objet d'une nouvelle attaque des autorités américaines : dix Etats, emmenés par le Texas, ont accusé mercredi le géant de l'internet de pratiques anticoncurrentielles dans la gestion des publicités. 

« Ce ‘Goliath’ de l'internet a utilisé son pouvoir pour manipuler le marché, détruire la concurrence et nuire à VOUS, le consommateur », a asséné le procureur général du Texas Ken Paxton dans une vidéo sur Twitter annonçant le lancement de la procédure. 

« Il n'est pas juste que Google ait dans les faits éliminé la concurrence et se soit auto-couronné chef de la publicité en ligne », a-t-il ajouté.

Paxton est soutenu par les procureurs généraux de l'Arkansas, l'Idaho, l'Indiana, le Kentucky, le Mississippi, le Missouri, le Dakota du Nord, le Dakota du Sud et l'Utah. Tous ces Etats sont aux mains des républicains.

« Comme le révèlent des documents internes, Google a cherché à tuer la concurrence en utilisant un éventail de tactiques d'exclusion, y compris en passant un accord illégal avec Facebook, sa plus grande menace concurrentielle potentielle, pour manipuler les ventes aux enchères publicitaires », affirme le document.  

Le groupe sert d'intermédiaire entre les annonceurs et les sites, et gère la principale plateforme où ils se rencontrent : c'est comme s'il était « à la fois le lanceur, le frappeur et l'arbitre » sur le marché électronique de la publicité en ligne, dénonce la plainte en faisant référence au baseball.  

« Preuves d'un préjudice ? »

Selon les calculs du cabinet de recherche eMarketer, Google tire de plus en plus de revenus de la publicité aux Etats-Unis : 42 milliards en 2020 contre 37 milliards en 2018. 

Mais sa part sur le marché total de la publicité en ligne y diminue, à 29,8% cette année contre 32,8% en 2018.

La Computer and Communications Industry Association (CCIA), qui représente des entreprises du secteur, a souligné dans un communiqué soutenir « l'application des lois antitrust là où les consommateurs sont lésés ».

Mais, ajoute-t-elle, « nous attendons de voir les preuves d'un préjudice causé aux consommateurs dans la mesure où les prix des annonces ont considérablement diminué au cours de la dernière décennie et que la concurrence s'est intensifiée ».

La procédure annoncée mercredi représente en tout cas une difficulté supplémentaire pour l'entreprise californienne, dont le modèle basé sur des services gratuits et la publicité ciblée à partir des données de ses utilisateurs se retrouve sous le feu des projecteurs.

Google fait en effet déjà face à une plainte du gouvernement américain, qui a accusé en octobre le groupe de maintenir un « monopole illégal » sur la recherche en ligne et la publicité. 

La société fondée en 1998 se voit reprocher d'avoir usé et abusé de techniques pour exclure ses concurrents, en étant souvent « juge et partie ».

Plusieurs plateformes numériques, parmi lesquelles Amazon, TripAdvisor ou Yelp, ont déjà déploré le fait que Google favorise ses propres offres dans les résultats de recherche.

Le Texas, comme d'autres Etats, s'est aussi joint à cette plainte du ministère.

Selon le site internet Politico, plusieurs Etats américains emmenés par les procureurs généraux du Colorado et du Nebraska pourraient aussi déposer une autre plainte dès jeudi contre Google, visant plus spécifiquement son moteur de recherche.

Pour gagner devant les tribunaux, les autorités devront toutefois montrer que le groupe californien a nui aux consommateurs - alors que ses outils - courriel, cartes, réservations - sont en général gratuits.

Les poursuites se multiplient contre les géants de l'internet comme Google mais aussi Amazon ou Facebook, qui ont accumulé un pouvoir immense ces dernières années sur leur créneau respectif. 

La Commission de la concurrence américaine (FTC) ainsi que les procureurs représentant 48 Etats et territoires du pays ont ainsi déposé plainte la semaine dernière contre Facebook, qu'ils accusent d'abuser de sa position dominante et de ses coffres bien remplis pour évincer la concurrence.

De l'autre côté de l'Atlantique, l'Union européenne a présenté mardi un vaste plan pour tenter de mettre fin aux dérives des géants du numérique accusés d'abuser de leur pouvoir.


Airbus: commande de 30 avions A320neo et 10 cargo A350F du loueur saoudien AviLease

Le constructeur aéronautique européen Airbus a annoncé lundi une commande de 30 avions A320neo et de dix appareils cargos A350, d'une valeur théorique de près de 7 milliards de dollars, conclue avec le loueur saoudien AviLease. (Photo fournie).
Le constructeur aéronautique européen Airbus a annoncé lundi une commande de 30 avions A320neo et de dix appareils cargos A350, d'une valeur théorique de près de 7 milliards de dollars, conclue avec le loueur saoudien AviLease. (Photo fournie).
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  • L'accord, qui prévoit la possibilité de porter le contrat à 22 avions cargo A350F et 55 appareils de la famille A320neo, a été signé devant la presse dès l'ouverture du salon aérospatial international du Bourget, au nord de Paris
  • Le montant est calculé d'après les prix catalogue de 2018, concept qu'Airbus a abandonné depuis en arguant que les prix de vente réels dépendent des spécificités de chaque contrat

LE BOURGET: Le constructeur aéronautique européen Airbus a annoncé lundi une commande de 30 avions A320neo et de dix appareils cargos A350, d'une valeur théorique de près de 7 milliards de dollars, conclue avec le loueur saoudien AviLease.

L'accord, qui prévoit la possibilité de porter le contrat à 22 avions cargo A350F et 55 appareils de la famille A320neo, a été signé devant la presse dès l'ouverture du salon aérospatial international du Bourget, au nord de Paris. Le montant est calculé d'après les prix catalogue de 2018, concept qu'Airbus a abandonné depuis en arguant que les prix de vente réels dépendent des spécificités de chaque contrat, de la version et de la configuration de l'appareil et qu'ils demeurent confidentiels.

 

 


Vision Golfe 2025 : Paris accueille une nouvelle étape dans le partenariat stratégique entre la France et le Golfe

Le quartier d'affaires de La Défense à Paris le 1er juin 2025. (AFP)
Le quartier d'affaires de La Défense à Paris le 1er juin 2025. (AFP)
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  • Vision Golfe réunira à Paris des dirigeants gouvernementaux, des chefs d’entreprise et des décideurs économiques de premier plan venus de France et des pays du
  • Chaque thématique sera abordée à travers des panels, des ateliers B2B et des rencontres stratégiques

PARIS: Les 17 et 18 juin prochains, la troisième édition de Vision Golfe réunira à Paris des dirigeants gouvernementaux, des chefs d’entreprise et des décideurs économiques de premier plan venus de France et des six pays du Conseil de coopération du Golfe (CCG).

Ce forum de haut niveau, désormais incontournable, vise à transformer les visions stratégiques partagées en partenariats concrets, autour du thème : « Des visions audacieuses à l’impact concret : une nouvelle ère de coopération ».

Un programme structuré autour de dix axes stratégiques

Pendant deux jours, Vision Golfe 2025 mettra en lumière dix domaines clés de collaboration : transition énergétique, intelligence artificielle, santé, éducation, agroalimentaire, infrastructures intelligentes, luxe, sport, mobilité et environnement d’investissement.

Chaque thématique sera abordée à travers des panels, des ateliers B2B et des rencontres stratégiques.

Des figures majeures au programme

L’événement accueillera des ministres de haut rang de France et du Golfe, apportant une perspective politique de premier plan sur les grandes orientations bilatérales. Parmi les institutions représentées figurent notamment l’Université d’intelligence artificielle Mohammed ben Zayed  (MBZUAI) à Abou Dhabi et le Abu Dhabi Investment Office (ADIO), tous deux engagés dans la construction de ponts technologiques et économiques entre les deux régions.

Une ambition européenne portée par la France

En tant que première destination des investissements étrangers en Europe en 2024, la France joue un rôle de passerelle vers le marché européen pour les fonds souverains, les investisseurs privés et les start-ups innovantes du Golfe.

Vision Golfe 2025 s’inscrit dans cette dynamique en offrant une plateforme stratégique pour explorer de nouvelles synergies économiques.

Bilan positif et continuité

La précédente édition avait permis la signature d’accords marquants, notamment entre la Saudi Ports Authority (MAWANI) et le Grand Port Maritime de Marseille Fos, ainsi que la création du France Lab au sein de la MBZUAI — véritable symbole de coopération en matière d’intelligence artificielle.

Vers un partenariat durable et multidimensionnel

Dans un contexte de croissance continue des échanges — estimés à 20,9 milliards d’euros entre la France et le CCG en 2024, dont 8,5 milliards avec les Émirats arabes unis et 7,6 milliards avec l’Arabie saoudite — Vision Golfe 2025 ambitionne de consolider un partenariat structuré autour de trois piliers :

  • l’innovation industrielle,
  • les échanges académiques et culturels,
  • les projets d’investissement stratégique.

La session ministérielle « Blueprints for 2030 » et le panel « Innover pour la durabilité » promettent d’ouvrir la voie à des coopérations concrètes et orientées vers des résultats mesurables.

Vision Golfe 2025 s’impose comme un carrefour stratégique, où ambitions partagées et réalisations concrètes convergent pour dessiner l’avenir des relations entre la France et les pays du Golfe.


l'Arabie saoudite fait progresser ses objectifs en matière d'émissions nettes zéro

L'accord à long terme a été signé entre ENOWA - la filiale de NEOM spécialisée dans l'énergie et l'eau - et la Voluntary Carbon Market Co, une unité du Fonds d'investissement public. (Dossier)
L'accord à long terme a été signé entre ENOWA - la filiale de NEOM spécialisée dans l'énergie et l'eau - et la Voluntary Carbon Market Co, une unité du Fonds d'investissement public. (Dossier)
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  • L'accord à long terme a été signé entre ENOWA - la filiale de NEOM spécialisée dans l'énergie et l'eau - et la Voluntary Carbon Market Co, une unité du Fonds d'investissement public.
  • L'accord contribue également à l'objectif plus large de l'Arabie saoudite de parvenir à des émissions nettes nulles d'ici 2060.

RIYAD : Plus de 30 millions de tonnes de crédits carbone à haute intégrité devraient être délivrés d'ici 2030 dans le cadre d'un accord visant à soutenir les ambitions de l'Arabie saoudite en matière d'émissions nettes zéro.

L'accord à long terme a été signé entre ENOWA - la filiale de NEOM spécialisée dans l'énergie et l'eau - et la Voluntary Carbon Market Co, une unité du Fonds d'investissement public.

Selon l'agence de presse saoudienne, les crédits proviendront de projets d'action climatique mondiaux, principalement dans les pays du Sud, et le premier lot devrait être livré par l'intermédiaire de la plateforme de marché en décembre.

Cet accord est une étape clé dans les efforts du Royaume pour construire un marché volontaire du carbone évolutif, et permettra à ENOWA de compenser ses émissions actuelles tout en développant une infrastructure renouvelable pour alimenter les futurs secteurs et projets de NEOM.

L'accord contribue également à l'objectif plus large de l'Arabie saoudite de parvenir à des émissions nettes nulles d'ici 2060 grâce au développement d'une infrastructure robuste d'échange de carbone axée sur des crédits de haute qualité et un impact significatif sur le climat.

"L'accord à long terme avec ENOWA vise à faciliter la fourniture de plus de 30 millions de tonnes de crédits carbone d'ici à 2030. Il représente une étape clé dans le parcours du Royaume pour stimuler la croissance des marchés volontaires mondiaux du carbone", a déclaré Riham El-Gizy, PDG de la Voluntary Carbon Market Co.

"Alors qu'ENOWA développe un système avancé d'énergie renouvelable et propre pour alimenter les secteurs et les projets de NEOM, cet accord l'aidera à compenser ses émissions actuelles et à jeter les bases d'une infrastructure d'énergie propre à long terme", a-t-elle ajouté.

VCM, qui a été créé en octobre 2022 par le PIF et le Saudi Tadawul Group, est détenu à 80 % par le fonds souverain. Il exploite un écosystème complet qui comprend un fonds d'investissement pour les projets d'atténuation du changement climatique, une plateforme d'échange de crédits carbone et des services de conseil pour soutenir les réductions d'émissions.

Le marché mondial du carbone volontaire devrait connaître une forte expansion, passant d'un montant estimé à 2 milliards de dollars en 2020 à environ 250 milliards de dollars d'ici à 2050.

M. El-Gizy a souligné que l'accord soutenait également les projets climatiques dans les pays du Sud en fournissant des garanties de financement essentielles, aidant ainsi les développeurs à planifier avec plus de certitude.

"Pour parvenir à des émissions nettes nulles au niveau mondial, les projets respectueux du climat qui réduisent ou éliminent le carbone de l'atmosphère ont non seulement besoin de financement, mais aussi d'une crédibilité accrue", a-t-elle déclaré.

Jens Madrian, directeur général par intérim d'ENOWA, a souligné l'importance du partenariat pour les objectifs de durabilité de NEOM.

"ENOWA s'efforce de répondre aux besoins énergétiques de NEOM de manière durable. Au cours des deux dernières années, nous avons acquis des crédits carbone à haute intégrité lors des ventes aux enchères du marché volontaire du carbone, et nous sommes heureux d'être la première entreprise du Royaume à signer un accord à long terme et à grande échelle avec le marché", a-t-il déclaré.

Le VCM a lancé la première plateforme d'échange volontaire de crédits carbone d'Arabie saoudite le 12 novembre 2024. Le système offre des transactions sécurisées, des outils de découverte des prix et un accès aux données des projets de crédits carbone, constituant ainsi l'épine dorsale de l'entrée du Royaume sur le marché mondial.

Intégrée aux registres internationaux, la plateforme prend également en charge l'infrastructure conforme à la charia et comprend des fonctions telles que les enchères, les demandes de cotation et les échanges de gré à gré. Un marché au comptant devrait être lancé en 2025.

ENOWA a déjà participé à des ventes aux enchères de crédits carbone organisées en Arabie saoudite en 2022 et au Kenya en 2023. Ces efforts s'inscrivent dans les objectifs plus larges de NEOM, à savoir la construction d'un modèle urbain durable, la promotion de la diversification économique et l'amélioration de la qualité de vie. 

Ce texte est la traduction d'un article paru sur Arabnews.com