Chute du PIB et taxe bancaire: l'économie italienne broie du noir

Vue du forum annuel "The European House Ambrosetti" à la Villa D'Este à Cernobbio, près de Côme, dans le nord de l'Italie. (Photo MIGUEL MEDINA / AFP)
Vue du forum annuel "The European House Ambrosetti" à la Villa D'Este à Cernobbio, près de Côme, dans le nord de l'Italie. (Photo MIGUEL MEDINA / AFP)
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Publié le Vendredi 01 septembre 2023

Chute du PIB et taxe bancaire: l'économie italienne broie du noir

  • L'Italie subit le contrecoup des affres de l'Allemagne, son principal partenaire commercial, qui est tout juste parvenue à sortir de la récession d'hiver au deuxième trimestre avec une stagnation de son PIB
  • La «pagaille» semée par la taxe bancaire a eu «un impact négatif sur l'image et la réputation internationale» de l'Italie, ont jugé les organisateurs du forum économique, qui se tient de vendredi à dimanche à Cernobbio

CERNOBBIO, Italie : Chute du PIB plus forte que prévu, baisse du moral des chefs d'entreprises et méfiance des investisseurs face à des mesures jugées populistes: dix mois après sa prise de fonctions, le gouvernement italien dirigé par Giorgia Meloni voit l'horizon économique s'assombrir.

Peu après avoir mis en émoi le monde des affaires avec une taxe sur les «surprofits» des banques, annoncée dans la plus grande confusion et amendée deux fois en 24 heures, la cheffe du gouvernement a décidé de snober le mini-Davos organisé cette semaine par The European House - Ambrosetti à Cernobbio, dans le nord du pays.

Ce prestigieux cercle de réflexion, qui invite chaque année le gotha de l'industrie italienne et des investisseurs internationaux sur les rives du lac de Côme, n'a pas mâché ses mots pour critiquer une mesure qui a fait plonger les banques à la Bourse de Milan.

La «pagaille» semée par la taxe bancaire a eu «un impact négatif sur l'image et la réputation internationale» de l'Italie, ont jugé les organisateurs du forum économique, qui se tient de vendredi à dimanche à Cernobbio.

L'indice qui mesure la confiance des dirigeants d'entreprises s'est établi à 29 au troisième trimestre, soit une chute de 12,5 points sur un an, selon le baromètre trimestriel du forum. Cet indice avait atteint 70,6 en septembre 2021 sous le gouvernement de Mario Draghi, un record historique.

Mais Giorgia Meloni persiste et signe: interrogée par le quotidien économique Il Sole 24 Ore, elle a défendu mercredi l'impôt sur les banques: «Je ne taxerai jamais les bénéfices légitimes des entreprises», mais «je ne défendrai pas les rentes de situation».

- Série de mauvaises nouvelles -

Pour ne rien arranger, l'Institut national des statistiques (Istat) a annoncé vendredi que le recul du produit intérieur brut (PIB) au deuxième trimestre avait finalement atteint 0,4% au lieu de 0,3% prévu dans un premier temps.

La performance de l'économie italienne s'avère ainsi nettement en dessous de la croissance de 0,3% affichée en moyenne par la zone euro entre avril et juin.

«Le recul du PIB est principalement dû à la demande intérieure», en baisse dans un contexte de forte inflation et de hausse des taux d'intérêt, souligne l'institut.

Les investissements ont baissé de 1,8% par rapport au premier trimestre. La consommation des ménages a stagné, alors que les dépenses de l'administration publique ont reculé de 1,6%. Le commerce extérieur a également donné des signes de faiblesse.

L'Italie subit le contrecoup des affres de l'Allemagne, son principal partenaire commercial, qui est tout juste parvenue à sortir de la récession d'hiver au deuxième trimestre avec une stagnation de son PIB.

La chute du PIB italien «est clairement préoccupante, c'est le reflet d'un manque de productivité persistant, au moment où la dette publique est gigantesque», a commenté auprès de l'AFP Francesco Galietti, fondateur du cabinet de consultants Policy Sonar.

Le gouvernement nationaliste a parfois «recours à des mesurettes, mais il n'a pas de vision stratégique pour stimuler durablement la croissance du pays», a-t-il déploré.

- Menace de récession? -

Autre mauvaise nouvelle pour l'Italie, le taux de chômage est remonté à 7,6% en juillet par rapport au mois précédent, gagnant 0,2 point.

Sur la période avril-juin, la production industrielle a baissé en moyenne de 1,2% par rapport au trimestre précédent.

Reflet de cette détérioration du climat économique, l'indice de confiance des entreprises en Italie a atteint en août son niveau le plus bas depuis novembre 2022, d'après l'Istat.

Au point de faire craindre une récession en Italie cette année, selon les analystes de Pantheon Macroeconomics, alors que le gouvernement Meloni table toujours sur une croissance de 1%.

Seule lueur d'espoir, la hausse des prix à la consommation a connu un nouveau coup de frein en août, passant à 5,5% sur un an, contre 5,9% en juillet.

Et tous les patrons ne croient pas au désastre, à l'instar de Rosario Rasizza, PDG du groupe de travail temporaire Openjobmetis: «Mon observatoire, c'est mon agence et, tous les mois, des entreprises frappent à notre porte car elles recherchent des travailleurs.»


La Bourse de Paris prudente, entre budget et Nvidia

"Les regards se tournent vers la publication des résultats de Nvidia, considérée comme un test décisif pour la dynamique du secteur de l’intelligence artificielle", relève John Plassard, responsable de la stratégie d'investissement chez Cité Gestion Private Bank. (AFP)
"Les regards se tournent vers la publication des résultats de Nvidia, considérée comme un test décisif pour la dynamique du secteur de l’intelligence artificielle", relève John Plassard, responsable de la stratégie d'investissement chez Cité Gestion Private Bank. (AFP)
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  • La Bourse de Paris évolue sans entrain mercredi, dans l'attente des résultats trimestriels du géant américain des semi-conducteurs Nvidia
  • Il reprend des couleurs, après avoir cédé 1,70% la veille, deuxième chute consécutive, plombée par les perspectives d'instabilité politique et budgétaire en France, après l'intervention de François Bayrou en début de semaine

PARIS: La Bourse de Paris évolue sans entrain mercredi, dans l'attente des résultats trimestriels du géant américain des semi-conducteurs Nvidia, fer de lance de l'intelligence artificielle sur les marchés, tout en surveillant la situation politique en France.

Vers 09H40 (heure de Paris), le CAC 40 gagnait 0,30% à 7.732,59 points.

Il reprend des couleurs, après avoir cédé 1,70% la veille, deuxième chute consécutive, plombée par les perspectives d'instabilité politique et budgétaire en France, après l'intervention de François Bayrou en début de semaine.

"Les regards se tournent vers la publication des résultats de Nvidia, considérée comme un test décisif pour la dynamique du secteur de l’intelligence artificielle", relève John Plassard, responsable de la stratégie d'investissement chez Cité Gestion Private Bank.

Le géant américain publiera ses résultats après la fermeture de Wall Street (22H00).

Les places boursières sont portées ces dernières années par un engouement  autour de l'intelligence artificielle. Nvidia, qui fournit les semi-conducteurs à cette industrie investissant des milliards tous azimuts pour se développer, en est la figure de proue.

Il "représente désormais environ 8% du S&P 500. Ses résultats, ou la réaction du marché à ceux-ci, pourraient donc fortement influencer le marché", résume Ipek Ozkardeskaya, analyste pour Swissquote Bank.

D'ici là, "les investisseurs continueront à faire preuve de prudence", estime Andreas Lipkow, analyste indépendant.

La dette française sur le grill

La situation politique et budgétaire en France inquiète les investisseurs, depuis que François Bayrou a annoncé lundi qu'il solliciterait la confiance de l'Assemblée nationale le 8 septembre prochain, avec peu de chances de l'obtenir.

Le chef du gouvernement a promis mardi de se battre et demandé aux oppositions de "réfléchir" et de renoncer à leurs "réflexes spontanés", les appelant à choisir entre le "chaos" et "la responsabilité".

Après avoir été sous pression ces deux derniers jours, le taux d'intérêt à dix ans de la dette française se stabilisait mercredi, à 3,50% vers 09H40, au même niveau que la veille.

Mais il reste proche de celui imposé à l'Italie (3,56%), longtemps vue comme la lanterne rouge, mais qui bénéficie depuis plusieurs mois d'une meilleure perception des investisseurs en termes de croissance  et de limitation des dépenses.

Et l'écart entre le taux d'intérêt français et son équivalent allemand référence en Europe, baptisé le "spread", atteignait lui 0,78 point, contre 0,70 point en début de semaine avant l'intervention de M. Bayrou.

Nouvelle commande pour Alstom

Le géant français Alstom (-0,38% à 20,75 euros) ne profitait pas de la commande annoncée mardi de "quelques centaines de millions d'euros" pour fournir une ligne de métro à Mumbai en Inde.

 


Lancement de l'application d'IA saoudienne Humain Chat dans le Royaume

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  • L’Arabie saoudite a lancé ce mardi Humain Chat, une application d’intelligence artificielle en arabe
  • Cette application constitue la première solution de la suite IA développée par Humain, et repose sur un modèle de langue arabe appelé ALLAM 34B, conçu et développé en Arabie saoudite par des Saoudiens

RIYAD: L’Arabie saoudite a lancé ce mardi Humain Chat, une application d’intelligence artificielle en arabe, désormais accessible aux utilisateurs du Royaume.

Cette application constitue la première solution de la suite IA développée par Humain, et repose sur un modèle de langue arabe appelé ALLAM 34B, conçu et développé en Arabie saoudite par des Saoudiens.

Humain, une entreprise d’intelligence artificielle entièrement détenue par le Fonds d’investissement public (PIF), a été lancée en mai dernier par le prince héritier Mohammed ben Salmane. L’objectif est de développer des modèles linguistiques arabes de grande envergure et de positionner le Royaume comme un pôle mondial de l’innovation en IA.

L’application est disponible sur iOS, Android, ainsi que via navigateur web, et devrait prochainement être déployée dans d’autres pays arabophones.

« Le lancement de HUMAIN Chat est une source de fierté pour l’Arabie saoudite, marquant une étape historique dans notre mission de construire une IA souveraine, à la fois techniquement avancée et culturellement authentique, » explique Tareq Amin, PDG de HUMAIN.

ALLAM, développé entièrement par une équipe de plus de 120 spécialistes de l’IA, dont 35 chercheurs titulaires d’un doctorat en Arabie saoudite, a été conçu pour servir les 350 millions de locuteurs arabes à travers le monde.

Le modèle est sensible aux aspects culturels, comprend les différents dialectes arabes, et maîtrise l’ensemble des formes de la langue, de l’arabe classique aux variantes locales.

Disponible également en anglais, ce modèle a été entraîné sur l’un des plus grands ensembles de données arabes jamais réunis, puis affiné grâce aux retours de plus de 600 experts sectoriels et 250 évaluateurs. Le résultat : une maîtrise inégalée de l’arabe, alignée sur les nuances culturelles, religieuses et sociales du monde islamique et du Moyen-Orient, selon l’agence de presse saoudienne (SPA).

« Nous prouvons que des technologies compétitives à l’échelle mondiale peuvent naître de notre propre langue, notre infrastructure et nos valeurs — construites en Arabie saoudite par des talents saoudiens, » ajoute Tareq Amin.

« Ce n’est pas une fin en soi, mais le début d’un voyage pour servir le Royaume, le monde arabophone, et au-delà. Le potentiel est illimité, accélérant l’innovation et le progrès dans tous les domaines de la vie économique et sociale. »

Les utilisateurs en Arabie saoudite peuvent accéder à Humain Chat ici : https://chat.humain.ai/

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com
 


France: la confiance des ménages se replie légèrement en août

La confiance des ménages en France s'est légèrement repliée en août, après trois mois consécutifs de stabilité, a indiqué l'Insee mardi.  L'indicateur qui synthétise la confiance des ménages a diminué d'un point pour s'établir à 87, son plus bas niveau depuis octobre 2023, et la part des ménages qui jugent opportun d'épargner dans la période actuelle est en net repli. (AFP)
La confiance des ménages en France s'est légèrement repliée en août, après trois mois consécutifs de stabilité, a indiqué l'Insee mardi. L'indicateur qui synthétise la confiance des ménages a diminué d'un point pour s'établir à 87, son plus bas niveau depuis octobre 2023, et la part des ménages qui jugent opportun d'épargner dans la période actuelle est en net repli. (AFP)
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  • Le solde d'opinion correspondant perd sept points mais demeure au-dessus de sa moyenne de longue période. L'opinion des ménages concernant leur capacité à épargner reste quasi-stable en août
  • La perception du niveau de vie futur par les ménages est marquée par une nouvelle dégradation et les craintes relatives à l'évolution du chômage ont été en léger rebond en août

PARIS: La confiance des ménages en France s'est légèrement repliée en août, après trois mois consécutifs de stabilité, a indiqué l'Insee mardi.

L'indicateur qui synthétise la confiance des ménages a diminué d'un point pour s'établir à 87, son plus bas niveau depuis octobre 2023, et la part des ménages qui jugent opportun d'épargner dans la période actuelle est en net repli.

Le solde d'opinion correspondant perd sept points mais demeure au-dessus de sa moyenne de longue période. L'opinion des ménages concernant leur capacité à épargner reste quasi-stable en août.

En revanche, les craintes concernant la situation financière personnelle future des ménages se dégrade légèrement. Après trois mois de stabilité, le solde d'opinion associé perd deux points, atteignant son plus bas niveau depuis septembre 2023. La proportion de ménages qui estiment pertinent d'effectuer des achats importants demeure quant à elle quasi-stable.

La perception du niveau de vie futur par les ménages est marquée par une nouvelle dégradation et les craintes relatives à l'évolution du chômage ont été en léger rebond en août.

Le solde d'opinion relatif au niveau de vie futur perd deux points, atteignant son plus bas niveau depuis mars 2023, le solde correspondant aux craintes liées au chômage gagne de son côté deux points.

L'indicateur traduit également une crainte de l'inflation.

La part de ménages qui estiment que les prix vont augmenter dans les douze prochains mois augmente de nouveau et le solde d'opinion atteint son plus haut niveau depuis mars 2023, au-dessus de sa moyenne de longue période.

L'indice synthétique de confiance des ménages de juillet 2025 a été révisé par l'Institut national de la statistique à la baisse d'un point (après arrondi), à 88 au lieu de 89, finalement stable par rapport à juin.