Enquête du Maroc après la mort de vacanciers tués par des tirs algériens

Des personnes assistent aux funérailles de Bilal Kissi, abattu par les gardes-côtes algériens alors qu'il faisait du jet ski avec un ami et qu'ils ont dévié à travers la frontière maritime entre l'Algérie et le Maroc, dans la ville de Saïdia dans le nord-est du Maroc le 31 août 2023. (Photo, AFP)
Des personnes assistent aux funérailles de Bilal Kissi, abattu par les gardes-côtes algériens alors qu'il faisait du jet ski avec un ami et qu'ils ont dévié à travers la frontière maritime entre l'Algérie et le Maroc, dans la ville de Saïdia dans le nord-est du Maroc le 31 août 2023. (Photo, AFP)
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Publié le Samedi 02 septembre 2023

Enquête du Maroc après la mort de vacanciers tués par des tirs algériens

  • La France a confirmé la mort d'un Français d'origine marocaine et l'incarcération d'un autre compatriote en Algérie
  • Ce drame est susceptible de raviver les vives frictions régionales entre l'Algérie et le Maroc

RABAT: Un parquet marocain a ouvert une enquête sur les circonstances du décès de deux vacanciers marocains venus de France dont un Franco-Marocain, tués mardi en mer dans une zone frontalière, par des tirs attribués à des garde-côtes algériens.

Ce drame inexpliqué sur lequel ni Rabat ni Alger ne se sont exprimés, a été révélé en premier par des médias marocains citant le témoignage d'un des "rescapés".

Le parquet d'Oujda (nord-est), ville limitrophe de l'Algérie, a "ordonné mercredi l'ouverture d'une enquête sur la base de déclarations d'une personne disant avoir été victime avec quatre autres jeunes d'un incident violent en mer", a indiqué vendredi une source judiciaire à l'agence marocaine MAP.

Ces investigations ont été décidées, selon les sites Al Omk et Goud.ma, "après la découverte du corps de Bilal Kissi sur la plage de Saïdia", à 3 km de la frontière algérienne.

Ce vacancier de 29 ans, selon le site le360, né et résidant en France, était parti de cette plage avec son frère aîné Mohamed, 33 ans, également franco-marocain, qui a pu regagner Saïdia et témoigner.

Leur cousin Abdelali Mechouar, un ressortissant marocain, ainsi que Smaïl Snabé, un ami franco-marocain, participaient à l'excursion, chacun sur son jet-ski.

Les vacanciers étaient au nombre de "cinq" et "se seraient égarés en mer lors d'une sortie de loisir", a assuré la source judiciaire, sans dire où s'est produit "l'incident" ni comment.

Bilal Kissi, un commerçant père de deux enfants de 2 ans et 2 mois, selon Le360, a été enterré jeudi, à Bni Drar, près d'Oujda, où des hommes ont porté sa dépouille recouverte d'un drap mortuaire vert, frappé de sourates du Coran.

Le corps d'Abdelali Mechouar, tué avec Bilal Kissi, se trouve encore côté algérien, selon les médias marocains, qui ont précisé que M. Snabé avait été blessé et interpellé par les autorités algériennes.

Selon le site Le360, Abdelali Mechouar, 40 ans, était arrivé en France à l'âge de 10 ans. Titulaire d'une carte de séjour, il y travaillait comme commerçant et était père d'un enfant de 5 ans.

"On a enterré un frère et on veut récupérer le cadavre d'Abdelali, notre cousin pour l'enterrer dignement et que sa mère puisse avoir le coeur apaisé", a déclaré un cousin de Bilal Kissi, dans une vidéo du site Al Omk.

"Vacances en famille" 

Selon ce cousin dont l'identité n'a pas été précisée, "ces jeunes n'avaient pas de drogue et n'ont rien volé. Ils étaient venus passer des vacances en famille" au Maroc.

Mohamed Kissi, qui a été secouru par la marine marocaine, a raconté à Al Omk qu'ils "se sont perdus" et "se sont retrouvés en Algérie", à court d'essence.

"Un zodiac noir algérien est venu vers nous et a commencé à zigzaguer comme s'ils voulaient nous renverser", a-t-il raconté. "Ils ont tiré sur nous, ont tué mon frère et mon ami. Ils ont arrêté mon autre ami."

La France a confirmé la mort d'un Français d'origine marocaine et "l'incarcération d'un autre compatriote en Algérie dans un incident impliquant plusieurs de nos ressortissants".

"Le centre de crise du ministère et les ambassades au Maroc et en Algérie sont en contact étroit avec les familles de nos concitoyens" pour "leur apporter notre soutien", a indiqué le ministère des Affaires étrangères.

Le parquet de Paris a indiqué à l'AFP avoir été "avisé par le Quai d'Orsay du décès d'un ressortissant franco-marocain à proximité des côtes algériennes".

Ce drame risque d'exacerber les vives frictions entre Rabat et Alger, alimentées par leur antagonisme sur le territoire disputé du Sahara occidental.

Leurs frontières sont fermées depuis 1994 et l'Algérie a rompu ses liens diplomatiques avec le Maroc en août 2021, accusant Rabat d'"actes hostiles", une décision "complètement injustifiée" selon Rabat.

Fin juillet, le roi du Maroc Mohammed VI a réitéré son souhait d'un "retour à la normale" avec l'Algérie.

Mais la récente reconnaissance par Israël de la "souveraineté marocaine" sur le Sahara occidental a ravivé les tensions avec Alger qui a dénoncé des "manoeuvres étrangères" à ses portes.


Israël : le chef de l'opposition appelle à mettre fin à la guerre à Gaza

Un Palestinien marche à côté des décombres d'une maison résidentielle touchée par les frappes israéliennes nocturnes à Jabalia, dans le nord de la bande de Gaza, le 30 juin 2025, alors que le conflit entre Israël et le mouvement islamiste militant Hamas se poursuit. (Photo de Bashar TALEB / AFP)
Un Palestinien marche à côté des décombres d'une maison résidentielle touchée par les frappes israéliennes nocturnes à Jabalia, dans le nord de la bande de Gaza, le 30 juin 2025, alors que le conflit entre Israël et le mouvement islamiste militant Hamas se poursuit. (Photo de Bashar TALEB / AFP)
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  • Le leader centriste a déclaré : « L’État d’Israël n’a plus rien à gagner dans cette guerre.
  • « Le Hamas ne sera pas éliminé tant qu’un gouvernement alternatif ne sera pas mis en place à Gaza », a estimé Yaïr Lapid.

JERUSALEM : Le chef de l’opposition israélienne, Yaïr Lapid, a affirmé lundi qu’Israël n’avait « plus aucun intérêt à poursuivre la guerre à Gaza », estimant que le conflit ne faisait que « causer des dommages sécuritaires, politiques et économiques ».

S’exprimant lors de la réunion hebdomadaire de son groupe parlementaire Yesh Atid, le leader centriste a déclaré : « L’État d’Israël n’a plus rien à gagner dans cette guerre. Elle se prolonge inutilement, au détriment de notre stabilité et de nos soldats. » Il a également indiqué que l’armée israélienne partageait désormais ce constat.

« Le chef d’état-major, Eyal Zamir, s’est présenté hier devant le cabinet et a affirmé que la décision sur les objectifs à venir relevait désormais des instances politiques. Cela signifie que l’armée n’a plus de mission claire à Gaza », a-t-il insisté.

Selon les autorités israéliennes, au moins 442 soldats ont été tués depuis le début de l’offensive terrestre le 27 octobre 2023.

Déclenchée après l’attaque sans précédent du Hamas le 7 octobre 2023, qui avait fait plus de 1.100 morts côté israélien et conduit à la prise de 251 otages, la guerre avait pour objectif déclaré de « démanteler » le mouvement islamiste palestinien. Pourtant, plus de 20 mois après le début des hostilités, le Hamas est toujours présent dans la bande de Gaza.

« Le Hamas ne sera pas éliminé tant qu’un gouvernement alternatif ne sera pas mis en place à Gaza », a estimé Yaïr Lapid. Il a ainsi appelé à une concertation régionale, notamment avec l’Égypte, afin d’envisager une nouvelle gouvernance du territoire, une perspective à laquelle aucun pays arabe ne s’est jusqu’à présent montré favorable.

Cette prise de position intervient une semaine après le cessez-le-feu conclu entre Israël et l’Iran, entré en vigueur le 24 juin. À cette occasion, le chef d’état-major israélien avait annoncé que l’armée « se reconcentrait sur Gaza, pour ramener les otages à la maison et démanteler le régime du Hamas ».

Dimanche, le Premier ministre Benjamin Netanyahu a évoqué de « nouvelles opportunités » en vue d’une libération des otages. Mais à ce stade, aucune avancée concrète n’a été rendue publique.

Parmi les 251 personnes enlevées le 7 octobre, 49 sont toujours détenues à Gaza, dont 27 ont été déclarées mortes par l’armée.

Selon le ministère de la Santé du Hamas, dont les chiffres sont jugés crédibles par l’ONU, l’offensive israélienne a fait 56.531 morts, en majorité des civils. La guerre a également plongé la bande de Gaza dans une crise humanitaire d’une ampleur inédite.


Le taux de chômage en Arabie saoudite a atteint 2,8 % au premier trimestre

Le taux d'activité des Saoudiens et des non-Saoudiens a augmenté pour atteindre 68,2 %, soit une hausse de 1,8 point par rapport au trimestre précédent et de 2,2 points par rapport à la même période de l'année dernière. AFP/File.
Le taux d'activité des Saoudiens et des non-Saoudiens a augmenté pour atteindre 68,2 %, soit une hausse de 1,8 point par rapport au trimestre précédent et de 2,2 points par rapport à la même période de l'année dernière. AFP/File.
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  • Parmi les ressortissants saoudiens, le taux de chômage est tombé à 6,3 %.
  • La part des femmes saoudiennes dans la population active a augmenté pour atteindre 36,3 %.

RIYAD : Le taux de chômage global de l'Arabie saoudite est tombé à un niveau record de 2,8 % au premier trimestre 2025, en baisse de 0,7 point de pourcentage par rapport au trimestre précédent, selon des données officielles.

Selon les chiffres publiés par l'Autorité générale des statistiques, le taux de chômage a également baissé de 0,7 point par rapport à l'année précédente. Le taux d'activité des Saoudiens et des non-Saoudiens a augmenté pour atteindre 68,2 %, soit une hausse de 1,8 point par rapport au trimestre précédent et de 2,2 points par rapport à la même période de l'année dernière.

Le renforcement du marché du travail du Royaume s'aligne sur la Vision 2030, la feuille de route stratégique de la nation axée sur la création d'opportunités d'emploi pour les citoyens et la stimulation de la croissance économique. La lutte contre le chômage reste un pilier essentiel du programme de réformes socio-économiques.  
Pour soutenir les demandeurs d'emploi et rationaliser les efforts en matière d'emploi, le Royaume continue de promouvoir des plateformes numériques telles que Jadarat, un système national unifié pour connecter les Saoudiens aux opportunités d'emploi.

La part des femmes saoudiennes engagées dans la force de travail a augmenté pour atteindre 36,3 % au premier trimestre, soit une hausse de 0,3 point de pourcentage par rapport au trimestre précédent.

"En outre, le ratio emploi/population des femmes saoudiennes a augmenté de 0,7 point de pourcentage, atteignant 32,5 %. Dans le même temps, le taux de chômage des femmes saoudiennes a diminué de 1,4 point de pourcentage, atteignant 10,5 %, par rapport au trimestre précédent de 2024", a ajouté le GASTAT.

Chez les hommes saoudiens, la participation à l'activité économique a légèrement augmenté pour atteindre 66,4 %, tandis que leur taux de chômage a diminué de 0,3 point de pourcentage pour atteindre 4,0 %.

Le rapport de GASTAT a également révélé que 94,8 % des Saoudiens au chômage sont prêts à travailler dans le secteur privé. Parmi eux, 76,1 % des femmes et 86,3 % des hommes ont exprimé leur volonté de travailler au moins huit heures par jour.

En outre, 58,7 % des femmes saoudiennes à la recherche d'un emploi et 40,4 % de leurs homologues masculins se disent prêts à faire un trajet d'une heure ou plus pour se rendre sur leur lieu de travail.

Parallèlement aux résultats de l'enquête, GASTAT a également publié des statistiques sur le marché du travail basées sur les registres pour la même période.

Le nombre de Saoudiens enregistrés auprès de l'Organisation générale de l'assurance sociale et de la fonction publique a augmenté pour atteindre 2,92 millions au premier trimestre 2025, contre 2,89 millions au trimestre précédent. Parmi eux, 2,42 millions étaient employés dans le secteur privé et 492 620 dans le secteur public.

Dans le même temps, le nombre total de travailleurs enregistrés dans le Royaume - y compris les Saoudiens et les non-Saoudiens - a augmenté pour atteindre 12,8 millions, contre 12,4 millions au quatrième trimestre 2024.

Dans son dernier communiqué, GASTAT a déclaré : "Le ratio emploi-population pour les Saoudiens a augmenté de 0,5 point de pourcentage par rapport au quatrième trimestre de 2024, atteignant 48,0 pour cent, et a augmenté de 0,5 point de pourcentage par rapport au premier trimestre de 2024."

Parmi les ressortissants saoudiens, le taux de chômage est tombé à 6,3 % au premier trimestre, soit une baisse de 0,7 point par rapport au trimestre précédent et de 1,3 point par rapport à l'année précédente. La participation à la main-d'œuvre parmi les Saoudiens a légèrement augmenté pour atteindre 51,3 %, soit une amélioration trimestrielle de 0,2 point.


De nouvelles attaques de civils israéliens contre des soldats en Cisjordanie

Un soldat israélien monte la garde tandis que des colons israéliens visitent le centre historique et le marché de la ville palestinienne d'Hébron, en Cisjordanie occupée, le 28 juin 2025. (Photo : HAZEM BADER / AFP)
Un soldat israélien monte la garde tandis que des colons israéliens visitent le centre historique et le marché de la ville palestinienne d'Hébron, en Cisjordanie occupée, le 28 juin 2025. (Photo : HAZEM BADER / AFP)
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  • Selon les médias locaux, des colons ont pris pour cible le commandant de la base régionale de Binyamin, au centre de la Cisjordanie, le qualifiant de « traître ».
  • Ces violences semblent être une réponse à l’arrestation de six civils israéliens suite aux incidents de vendredi.

JERUSALEM : Plusieurs dizaines d’Israéliens se sont rassemblés dans la nuit de dimanche à lundi devant une base militaire en Cisjordanie occupée. Certains manifestants ont attaqué les forces de sécurité, aspergé les soldats de gaz lacrymogène, vandalisé des véhicules militaires et endommagé une installation stratégique, a indiqué l’armée israélienne.

Selon les médias locaux, des colons ont pris pour cible le commandant de la base régionale de Binyamin, au centre de la Cisjordanie, le qualifiant de « traître ». Ce dernier faisait partie d’un groupe de soldats agressés dans la nuit de vendredi à samedi, après s’être opposés à des colons se dirigeant vers le village palestinien de Kafr Malek, où trois Palestiniens avaient été tués mercredi par des colons, d’après l’Autorité palestinienne.

Ces violences semblent être une réponse à l’arrestation de six civils israéliens suite aux incidents de vendredi. En représailles, des colons se sont à nouveau mobilisés devant la base militaire.

Dans un communiqué, l’armée a confirmé que les forces de sécurité — armée, police et gardes-frontières — étaient intervenues pour disperser le rassemblement. Un civil israélien a été blessé lors des affrontements.

Quelques heures plus tard, l’armée a signalé que des civils israéliens avaient incendié et vandalisé un site de sécurité contenant des équipements utilisés pour prévenir des attentats dans le secteur de la brigade de Binyamin.

Le Premier ministre Benjamin Netanyahu a réagi en condamnant fermement ces actes, rappelant qu’« aucun pays respectueux des lois ne peut tolérer de tels comportements violents et anarchiques ». Il a exigé l’ouverture immédiate d’une enquête et la traduction des responsables en justice.

Le ministre de la Défense, Yoav Gallant, a convoqué une réunion d’urgence avec les responsables de la sécurité pour discuter des agressions contre les forces armées. « Nous prendrons toutes les mesures nécessaires pour déraciner cette violence à sa source », a-t-il déclaré.

De son côté, le ministre des Affaires étrangères, Gideon Saar, a également condamné « fermement toute violence » envers les forces de sécurité.

Même le ministre des Finances d’extrême droite, Bezalel Smotrich, pourtant fervent partisan de la colonisation, a reconnu qu’une « ligne rouge » avait été franchie.

Plusieurs ONG de défense des droits humains dénoncent une montée des violences de la part des colons en Cisjordanie, ainsi que l’impunité dont ils jouiraient.

La Cisjordanie, territoire palestinien occupé par Israël depuis 1967, connaît une flambée de violences depuis le début de la guerre à Gaza, déclenchée par l’attaque du Hamas contre Israël le 7 octobre 2023. Environ trois millions de Palestiniens y vivent, aux côtés de près d’un demi-million de colons israéliens, installés dans des colonies considérées comme illégales au regard du droit international.