La rentrée déprimée des écoles dites «orphelines»

Le ministre français de l'Éducation et de la Jeunesse, Gabriel Attal (au centre), s'adresse à un enseignant alors que lui et le Premier ministre français visitent une salle de classe de l'école Amandine Mallet, le premier jour de l'année scolaire, à Saint-Germain-sur-Ille, dans le nord-ouest France le 4 septembre 2023. (Photo JULIEN DE ROSA / AFP)
Le ministre français de l'Éducation et de la Jeunesse, Gabriel Attal (au centre), s'adresse à un enseignant alors que lui et le Premier ministre français visitent une salle de classe de l'école Amandine Mallet, le premier jour de l'année scolaire, à Saint-Germain-sur-Ille, dans le nord-ouest France le 4 septembre 2023. (Photo JULIEN DE ROSA / AFP)
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Publié le Lundi 04 septembre 2023

La rentrée déprimée des écoles dites «orphelines»

  • L'année scolaire commence à peine et elle s'annonce très longue pour cette directrice d'une école de l'agglomération de Strasbourg
  • Sa classe de CP devrait accueillir 27 élèves, quand le plafond instauré par le ministère est à 24

STRASBOURG: Ça ressemble à une REP, ça lutte contre les mêmes difficultés qu'une REP, mais ça n'est pas une REP : dans les écoles dites "orphelines", privées des moyens supplémentaires attribués aux établissements en Réseau d'éducation prioritaire (REP), la rentrée a, cette année encore, un goût d'"injustice".

"On est débordé, je ne sais pas comment ça va se passer" : l'année scolaire commence à peine et elle s'annonce très longue pour cette directrice d'une école de l'agglomération de Strasbourg. Sa classe de CP devrait accueillir 27 élèves, quand le plafond instauré par le ministère est à 24.

L'école est située dans un quartier défavorisé, classé QPV (quartier prioritaire de la politique de la ville). Elle présente un Indice de Position Sociale (IPS), indicateur résumant l'environnement socio-économique des élèves accueillis dans l'établissement, particulièrement faible, plus de 30 points en-dessous de la moyenne nationale.

Et pourtant, l'école ne fait pas partie du Réseau d'éducation prioritaire, car le collège auquel elle est rattachée, situé dans un autre quartier, ne dispose pas du précieux label.

Les différences avec les écoles voisines classées REP voire REP+ sont flagrantes : ces dernières disposent d'enseignants supplémentaires, permettant le dédoublement des classes de grande section, CP et CE1, pour limiter à 12 ou 13 le nombre d'enfants par classe; le temps de formation y est renforcé; les directeurs bénéficient d'une décharge horaire et les enseignants d'une prime financière (jusqu'à 420 euros mensuels en REP+); le personnel infirmier et social y est plus nombreux.

Rien de tout cela donc dans les écoles orphelines qui, si elles cumulent les difficultés, ne disposent pas des moyens d'y faire face.

500 écoles en France
Les élèves concernés "perdent un encadrement renforcé, et des moyens supplémentaires
pour organiser des projets ou des sorties", regrette Caroline Brisedoux, secrétaire nationale Sgen-CFDT. "Notre crainte, c'est de voir se creuser des écarts de niveau".

Chez les professeurs, ces disparités génèrent "un sentiment d'injustice", souligne anonymement une enseignante strasbourgeoise. "On se retrouve avec des classes chargées, sans moyens supplémentaires: ça demande beaucoup d'investissement personnel, tandis que l'institution est sourde à toute demande. Ca nourrit un fort ressentiment".

Ces oubliés de l'éducation prioritaire représentent une minorité, mais celle-ci n'est pas négligeable : à Strasbourg, selon la mairie, environ 1.000 élèves sont concernés, sur les 24.000 scolarisés dans le primaire public. A l'échelle nationale, 500 écoles dites "orphelines" ont été recensées dans le rapport "Territoires et réussite" remis en 2019.

Conscientes de ces inégalités, certaines communes, en charge des écoles publiques, tentent de rétablir un peu d'équité.

"On essaie de faire des choses avec nos leviers, on considère de la même manière nos écoles orphelines que nos écoles en quartier prioritaire. On les priorise dans le déploiement de nos politiques publiques", souligne Benjamin Soulet, adjoint à la maire de Strasbourg chargé de la Politique de la ville.

Refonte de la carte

Même chose du côté de l'Education nationale, qui a mis en place des Contrats locaux d'accompagnement (CLA) avec certains établissements, pour renforcer temporairement leurs moyens matériels et humains. Le dispositif "va dans le bon sens", souligne Caroline Brisedoux, mais n'offre "clairement pas le même niveau" d'accompagnement qu'un classement en REP.

De nombreux acteurs réclament donc une refonte de la carte de l'éducation prioritaire, dont la version actuelle date de 2014/2015 et n'a pas suivi les évolutions constatées dans les quartiers depuis 10 ans.

"Cette carte n'est pas toujours corrélée à la situation économique et sociale du territoire. Le peuplement bouge, le logement social bouge, il faut que le découpage bouge aussi", analyse Benjamin Soulet.

Dans un rapport publié en juillet, la députée et ancienne enseignante Agnès Carel (Horizons) défend une révision de la carte, mais "en prenant en compte la situation des écoles", plutôt qu'en se basant uniquement sur les collèges.

Lors de sa conférence de rentrée, le ministre de l'Education nationale Gabriel Attal a annoncé qu'il ne prenait "aucun engagement" quant à un calendrier de réforme de l'éducation prioritaire. Ce travail "doit être mené de concert" avec la révision de la carte des "Quartiers de politique de ville", a-t-il cependant reconnu.


Marine Le Pen appelle à avoir recours au référendum sur les sujets prioritaires

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  • Le Pen a appelé dimanche Emmanuel Macron à avoir recours au référendum pour donner la parole au peuple sur les sujets prioritaires et désamorcer les blocages à l'Assemblée.
  • Le RN "soutiendra sans réserve toute démarche visant à donner au peuple le pouvoir de décider directement"

HENIN-BEAUMONT: La cheffe de file des députés Rassemblement national (RN) Marine Le Pen a appelé dimanche Emmanuel Macron à avoir recours au référendum pour donner la parole au peuple sur les sujets prioritaires et désamorcer les blocages à l'Assemblée.

"Emmanuel Macron lui-même, dans le chaos qu'il a créé, dispose de leviers permettant de faire vivre notre démocratie, à commencer par le référendum, qu'on a complètement oublié", a déclaré Marine Le Pen lors de son discours de rentrée dans son fief d'Hénin-Beaumont (Pas-de-Calais).

"Nous avons trop souffert depuis 2017 de la multiplication des grands débats, des conventions citoyennes, bref de tous ces gadgets utilisés pour mimer la démocratie directe sans jamais la mettre en oeuvre", a-t-elle moqué.

Le RN "soutiendra sans réserve toute démarche visant à donner au peuple le pouvoir de décider directement", car "cela permettra de désamorcer autant que possible les blocages qui ne manqueront pas de survenir à l'Assemblée nationale et aussi de redonner aux Français après plusieurs décennies de parcimonie référendaire et après le scandale démocratique (...) du référendum bafoué en 2005, l'occasion de se saisir des questions prioritaires", a-t-elle ajouté.

Elle cite le pouvoir d'achat, l'immigration, la sécurité, la santé, parmi les dossiers brûlants.

"Nous n'accorderons pas de blanc-seing" au gouvernement de Michel Barnier, a insisté Mme Le Pen. "Si au fil des semaines les Français devaient à nouveau être oubliés ou maltraités, nous n'hésiterons pas à censurer le gouvernement".


Grenoble: un employé municipal grièvement blessé par balle

Selon le journal régional Le Dauphiné Libéré, l'altercation s'est produite sur les lieux de l'accident entre un véhicule Peugeot et une Audi qui l'avait percuté. (AFP)
Selon le journal régional Le Dauphiné Libéré, l'altercation s'est produite sur les lieux de l'accident entre un véhicule Peugeot et une Audi qui l'avait percuté. (AFP)
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  • "Suite à un accident de la circulation à proximité de la mairie de Grenoble ce matin vers 7h30, le responsable de l'accident a tiré deux coups de feu sur un employé municipal qui aurait cherché à l'empêcher de s'enfuir"
  • "La victime a reçu deux balles dans le thorax. Son pronostic vital est engagé"

LYON: Un employé municipal a été grièvement blessé par balle à Grenoble, dimanche matin, après avoir voulu empêché l'auteur d'un accident de la circulation de s'enfuir, a indiqué le procureur Eric Vaillant.

"Suite à un accident de la circulation à proximité de la mairie de Grenoble ce matin vers 7h30, le responsable de l'accident a tiré deux coups de feu sur un employé municipal qui aurait cherché à l'empêcher de s'enfuir", a indiqué le parquet à la presse, confirmant une information du journal le Dauphiné Libéré.

"La victime a reçu deux balles dans le thorax. Son pronostic vital est engagé", a précisé M. Vaillant.

Selon le journal régional Le Dauphiné Libéré, l'altercation s'est produite sur les lieux de l'accident entre un véhicule Peugeot et une Audi qui l'avait percuté.

Un fonctionnaire communal est intervenu et le conducteur de l'Audi aurait tiré plusieurs coups de feu dans sa direction, selon le journal.

"Le parquet a saisi de l'enquête les policiers du SLPJ de Grenoble, qui recherchent activement le tireur", a indiqué le procureur de Grenoble.


Marine Le Pen dément avoir participé activement à la nomination de Michel Barnier

Mme Le Pen a estimé qu'il "ne serait pas très raisonnable d'effectuer une censure après le discours de politique générale (de Michel Barnier), dont je pense d'ailleurs qu'il correspondra très certainement sur un nombre de sujets non négligeables aux espérances que nous portons" (AFP)
Mme Le Pen a estimé qu'il "ne serait pas très raisonnable d'effectuer une censure après le discours de politique générale (de Michel Barnier), dont je pense d'ailleurs qu'il correspondra très certainement sur un nombre de sujets non négligeables aux espérances que nous portons" (AFP)
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  • Jeudi, "je n'ai pas eu d'échange avec Emmanuel Macron", a assuré Mme Le Pen
  • "Je ne suis pas DRH d'Emmanuel Macron et par ailleurs je pense que seul un Premier ministre du Rassemblement national peut mettre en œuvre le projet du Rassemblement national"

HENIN-BEAUMONT: La cheffe de file des députés RN Marine Le Pen a démenti dimanche depuis Hénin-Beaumont (Pas-de-Calais) avoir participé activement à la nomination de Michel Barnier à Matignon, assurant ne pas être la "DRH" du président de la République.

"Je ne suis pas DRH d'Emmanuel Macron et par ailleurs je pense que seul un Premier ministre du Rassemblement national peut mettre en œuvre le projet du Rassemblement national", a déclaré Marine Le Pen devant la presse, alors qu'elle faisait sa rentrée dans son fief, déambulant dans la braderie d'Hénin-Beaumont en enchaînant selfies et poignées de mains.

Marine Le Pen a été interrogée sur un article du JDD affirmant que le président de la République l'avait appelée jeudi pour s'assurer que le RN ne censurerait pas le nouveau Premier ministre avant son discours de politique générale, après des propos très critiques tenus par le député RN Jean-Philippe Tanguy.

Jeudi, "je n'ai pas eu d'échange avec Emmanuel Macron", a assuré Mme Le Pen.

"Nous avons été reçus par Emmanuel Macron, nous avons dit (...) quels étaient pour nous les critères, les conditions qui entraîneraient une non-censure immédiate de la part du Rassemblement national, du Premier ministre qui serait choisi", a-t-elle déclaré.

Mme Le Pen a estimé qu'il "ne serait pas très raisonnable d'effectuer une censure après le discours de politique générale (de Michel Barnier), dont je pense d'ailleurs qu'il correspondra très certainement sur un nombre de sujets non négligeables aux espérances que nous portons". Mais le nouveau gouvernement sera "jugé sur les actes", a-t-elle tempéré.

Tout en qualifiant Michel Barnier d'"homme respectueux", elle a dit ne pas oublier "qu'il a fait l'intégralité de sa carrière dans une famille politique qui n'a fait que décevoir les Français par rapport aux promesses qui ont pu être faites par cette famille politique tout au long des décennies".