Réunion CCG-Japon: le ministre japonais des Affaires étrangères se focalisera sur le commerce et l’investissement

Le ministre japonais des Affaires étrangères, Yoshimasa Hayashi, a déclaré que la réunion avec les ministres des Affaires étrangères du CCG permettrait un échange de points de vue sur les affaires régionales et mondiales. (AFP)
Le ministre japonais des Affaires étrangères, Yoshimasa Hayashi, a déclaré que la réunion avec les ministres des Affaires étrangères du CCG permettrait un échange de points de vue sur les affaires régionales et mondiales. (AFP)
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Publié le Mercredi 06 septembre 2023

Réunion CCG-Japon: le ministre japonais des Affaires étrangères se focalisera sur le commerce et l’investissement

  • Des discussions sur l’énergie figureront à l’ordre du jour de la réunion CCG-Japon qui se tiendra à Riyad le 7 septembre
  • Tokyo a salué le rôle de leader du Royaume en matière de sécurité mondiale, selon M. Hayashi

DUBAÏ: Le ministre japonais des Affaires étrangères, Yoshimasa Hayashi, devrait arriver en Arabie saoudite le 7 septembre pour assister à une réunion ministérielle entre le Conseil de coopération du Golfe (CCG) et le Japon, qui devrait porter sur le commerce, l’investissement et à les défis mondiaux en matière de sécurité.

Dans une interview accordée à Asharq al-Awsat, M. Hayashi a déclaré que la réunion avec les ministres des Affaires étrangères du CCG permettrait un échange de points de vue sur les affaires régionales et mondiales. En outre, elle sera l’occasion d’examiner les relations économiques croissantes entre le Japon et les pays de la région, le volume des échanges commerciaux entre les deux pays ayant dépassé les 100 milliards de dollars (1 dollar = 0,93 euro) l’année dernière.

La réunion des ministres des Affaires étrangères s’inscrit dans le cadre de la 157e session du CCG. La reprise des négociations sur un accord de libre-échange entre le Japon et le CCG a été décidée après la visite à Riyad, en juillet, du Premier ministre japonais, Fumio Kishida. L’accord a été conclu avec le secrétaire général du CCG, Jassim Mohammed al-Boudaiwi.

M. Hayashi a ajouté qu’il suivrait les traces de M. Kishida et étudierait les moyens de renforcer la coopération politique et économique avec l’Arabie saoudite. Il a souligné que le Royaume était un «partenaire important» pour le Japon dans le secteur de l’énergie et que la coopération bilatérale englobait désormais les services financiers, le tourisme, le sport, la culture et le divertissement.

Selon M. Hayashi, l’un des domaines les plus importants de la coopération bilatérale est la transition vers la décarbonisation. Par le biais de l’initiative «Manar» entre l’Arabie saoudite et le Japon, lancée lors de la visite de M. Kishida au Royaume, Tokyo tentera de développer des projets communs liés aux technologies qui permettent une utilisation sûre de l’hydrogène et de l’ammoniac.

M. Hayashi a indiqué à Asharq al-Awsat qu’au cours de sa visite à Riyad, il rencontrerait le ministre saoudien des Affaires étrangères, le prince Faisal ben Farhane, afin de renforcer les liens bilatéraux et d’accroître la coordination sur les défis régionaux et mondiaux en matière de sécurité.

«Le partenariat s’est considérablement développé, en particulier ces dernières années dans le cadre de la Vision 2030 saoudo-japonaise», a-t-il précisé lors de l’entretien. «Les discussions que j’ai eues avec le ministre des Affaires étrangères, le prince Faisal ben Farhane, lors de plusieurs réunions ou par téléphone, me permettent de confirmer que le Japon et l’Arabie saoudite ont un grand potentiel pour approfondir et développer leurs relations bilatérales.»

M. Hayashi a affirmé que Tokyo soutenait les réformes sociales et économiques adoptées par le Royaume à travers la Vision 2030 saoudo-japonaise, lancée en 2017.

M. Hayashi s’est également montré optimiste quant au récent accord entre l’Arabie saoudite et l’Iran sur la reprise des relations bilatérales. «Le Japon salue l’accord conclu par l’Arabie saoudite et l’Iran pour reprendre leurs relations diplomatiques et considère qu’il s’agit d’une étape positive vers la stabilité de la région. J’espère que cet accord contribuera de manière positive à la résolution de divers problèmes régionaux au Moyen-Orient, y compris la situation au Yémen», a-t-il déclaré.

M. Hayashi a toutefois confié que Tokyo était préoccupé par la situation humanitaire au Yémen et a salué le soutien financier du Royaume au gouvernement yéménite, ainsi que le plan de l’ONU visant à garantir la sécurité alimentaire dans le pays. Il a exhorté les Houthis à s’abstenir de toute action susceptible d’exacerber les tensions dans la région et a appelé toutes les parties à travailler de manière constructive pour parvenir à la stabilité dans l’intérêt du peuple yéménite.

Interrogé sur le sommet Djeddah-Ukraine qui s’est tenu en août, M. Hayashi a déclaré que le Japon appréciait le leadership et les efforts déployés par le Royaume lors de la réunion entre 40 pays, dont l’Inde, le Brésil, l’Afrique du Sud et la Chine.

«La réunion a été une occasion importante de discuter des moyens de mettre fin à l'agression russe dès que possible et de parvenir à une paix juste et durable en Ukraine», a-t-il déclaré. «À la suite des résultats fructueux de la réunion de Djeddah, le Japon continue de soutenir un ordre international libre et ouvert fondé sur l'État de droit, en coopération avec ses partenaires de la communauté internationale, notamment l'Arabie saoudite», a-t-il noté. 

M. Hayashi a par ailleurs espéré que la paix et la stabilité règnent de part et d’autre du détroit de Taïwan, expliquant que cela était important pour la sécurité du Japon, mais également pour la stabilité de l’ensemble de la communauté internationale.

«J’ai insisté à plusieurs reprises sur l’importance de la paix et de la stabilité de part et d’autre du détroit de Taïwan, directement auprès de la Chine», a-t-il indiqué à Asharq al-Awsat. «Dans le même temps, je travaillerai en étroite collaboration avec mes partenaires des pays partageant les mêmes idées et j’exposerai clairement notre position commune à la Chine.» 

Il a enfin souligné l’importance des efforts déployés par la Chine et le Japon pour établir des relations solides et stables entre les deux pays.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com 


Vision 2030: le Cabinet remercie les agences impliquées

Le prince héritier d'Arabie saoudite, Mohammed ben Salmane, assiste à la session du Cabinet, mardi. (SPA)
Le prince héritier d'Arabie saoudite, Mohammed ben Salmane, assiste à la session du Cabinet, mardi. (SPA)
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  • Le Conseil des ministres a souligné que la sécurité du Moyen-Orient exigeait d'accélérer la recherche d'une solution juste et globale à la question palestinienne
  • Le Conseil a affirmé que le Royaume poursuivait ses efforts pour accélérer le redressement économique de la République arabe syrienne

RIYAD: Le Conseil des ministres a salué les efforts des agences gouvernementales ayant contribué aux avancées réalisées dans le cadre de la Vision saoudienne 2030, alors que le Royaume se rapproche de l’atteinte de ses objectifs clés, a rapporté mardi l’Agence de presse saoudienne (SPA).

D’après le rapport annuel 2024 de la Vision, 93% des principaux indicateurs de performance ont été entièrement ou partiellement atteints depuis le lancement de l’initiative il y a neuf ans.

Le ministre des Médias, Salman al-Dosari, a précisé que le cabinet avait discuté de la troisième et dernière phase de la Vision 2030, qui débutera en 2026. Cette phase visera à pérenniser l’impact des transformations déjà engagées tout en exploitant de nouvelles opportunités de croissance.

Le Conseil des ministres a également salué le don généreux d’un milliard de riyals saoudiens (266,6 millions de dollars; 1 dollar = 0,88 euro) effectué par le prince héritier Mohammed ben Salmane, destiné à soutenir des projets de logement pour les bénéficiaires saoudiens éligibles et les familles dans le besoin.

Le cabinet a souligné que ce don illustre l’engagement constant du prince héritier à améliorer la qualité de vie des citoyens, ainsi que son intérêt soutenu pour le secteur du logement et les initiatives visant à offrir des logements décents aux familles méritantes à travers le Royaume.

Le prince Mohammed a également informé le Conseil de sa rencontre avec le roi Abdallah II de Jordanie, ainsi que de ses échanges avec le Premier ministre indien Narendra Modi.

Le cabinet a salué les résultats de la deuxième réunion du Conseil de partenariat stratégique saoudo-indien, soulignant le développement continu des relations économiques, commerciales et d’investissement entre les deux pays.

Le Conseil des ministres a souligné que la sécurité du Moyen-Orient exigeait d'accélérer la recherche d'une solution juste et globale à la question palestinienne, conformément aux résolutions de la légitimité internationale, à l'initiative de paix arabe et à la création d'un État palestinien indépendant le long des frontières de 1967, avec Jérusalem-Est pour capitale.

Le Conseil a affirmé que le Royaume poursuivait ses efforts pour accélérer le redressement économique de la République arabe syrienne et a renouvelé son appel aux institutions financières régionales et internationales pour qu'elles reprennent et étendent leurs opérations dans le pays.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


L'Arabie saoudite condamne les actions d'Israël à Gaza devant la CIJ

 Le représentant du Royaume, Mohamed Saud Alnasser, s'exprime devant la Cour. (Capture d'écran)
Le représentant du Royaume, Mohamed Saud Alnasser, s'exprime devant la Cour. (Capture d'écran)
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  • Tel-Aviv "continue d'ignorer" les décisions de la Cour internationale de justice, déclare le représentant du Royaume
  • M. Alnasser a ajouté qu'"Israël a transformé Gaza en un tas de décombres", soulignant la dévastation généralisée et les souffrances infligées aux civils.

DUBAI : L'Arabie saoudite a condamné mardi devant la Cour internationale de justice la campagne militaire israélienne en cours à Gaza, l'accusant de défier les décisions internationales et de commettre de graves violations des droits de l'homme.

S'exprimant devant la Cour, le représentant du Royaume, Mohamed Saud Alnasser, a déclaré qu'Israël "continue d'ignorer les ordres de la Cour" et a insisté sur le fait que "rien ne justifie les violations commises par Israël à Gaza".

M. Alnasser a ajouté qu'"Israël a transformé Gaza en un tas de décombres", soulignant la dévastation généralisée et les souffrances infligées aux civils.

Ses remarques ont été formulées au deuxième jour des audiences de la CIJ sur les obligations humanitaires d'Israël à l'égard des Palestiniens, qui se déroulent dans le cadre d'un blocus israélien total de l'aide à la bande de Gaza, qui dure depuis plus de 50 jours.

Ces audiences s'inscrivent dans le cadre d'efforts plus larges visant à déterminer si Israël a respecté les responsabilités juridiques internationales dans sa conduite lors de la guerre contre Gaza.

Ce texte est la traduction d'un article paru sur Arabnews.com


Syrie: neuf morts dans des affrontements entre forces de sécurité et combattants druzes près de Damas

Mardi matin, quelques commerces ont ouvert leurs portes mais les rues de Jaramana, au sud-est de Damas, à majorité druze mais compte également des familles chrétiennes, étaient quasiment désertes, ont rapporté des habitants. (AFP)
Mardi matin, quelques commerces ont ouvert leurs portes mais les rues de Jaramana, au sud-est de Damas, à majorité druze mais compte également des familles chrétiennes, étaient quasiment désertes, ont rapporté des habitants. (AFP)
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  • Dans un communiqué, les autorités religieuses druzes locales ont "vivement dénoncé l'attaque armée injustifiée contre Jaramana (...) qui a visé les civils innocents", faisant assumer aux autorités syriennes "l'entière responsabilité "
  • "La protection de la vie, de la dignité et des biens des citoyens est l'une des responsabilités les plus fondamentales de l'Etat et des organismes de sécurité", a ajouté le communiqué

DAMAS: Neuf personnes ont été tuées dans des affrontements entre les forces de sécurité syriennes et des combattants de la minorité druze à Jaramana, dans la banlieue de Damas, sur fond de tension confessionnelle, selon un nouveau bilan mardi d'une ONG.

Ces violences interviennent un mois après des massacres qui ont visé la minorité alaouite, faisant des centaines de morts, dans le pays où la coalition islamiste qui a pris le pouvoir en décembre est scrutée par la communauté internationale.

Selon l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH), "les forces de sécurité ont lancé un assaut" contre la banlieue à majorité druze de Jaramana, après la publication sur les réseaux sociaux d'un message vocal attribué à un druze et jugé blasphématoire envers l'islam.

L'OSDH, basée au Royaume-Uni mais qui dispose d'un solide réseau de sources en Syrie, a précisé que six combattants locaux de Jaramana et trois "assaillants" avaient été tués.

Plusieurs habitants de Jaramana joints au téléphone par l'AFP ont indiqué avoir entendu des échanges de tirs dans la nuit.

"Nous ne savons pas ce qui se passe, nous avons peur que Jaramana devienne un théâtre de guerre", a affirmé Riham Waqaf, une employée d'une ONG terrée à la maison avec son mari et ses enfants.

"On devait emmener ma mère à l'hôpital pour un traitement, mais nous n'avons pas pu" sortir, a ajouté cette femme de 33 ans.

Des combattants locaux se sont déployés dans les rues et aux entrées de la localité, demandant aux habitants de rester chez eux, a dit à l'AFP l'un de ces hommes armés, Jamal, qui n'a pas donné son nom de famille.

"Jaramana n'a rien connu de tel depuis des années". La ville est d'habitude bondée, mais elle est morte aujourd'hui, tout le monde est à la maison", a-t-il ajouté.

Mardi matin, quelques commerces ont ouvert leurs portes mais les rues de Jaramana, au sud-est de Damas, à majorité druze mais compte également des familles chrétiennes, étaient quasiment désertes, ont rapporté des habitants.

 "Respecter l'ordre public" 

Dans un communiqué, les autorités religieuses druzes locales ont "vivement dénoncé l'attaque armée injustifiée contre Jaramana (...) qui a visé les civils innocents", faisant assumer aux autorités syriennes "l'entière responsabilité de ce qui s'est produit et de toute aggravation de la situation".

"La protection de la vie, de la dignité et des biens des citoyens est l'une des responsabilités les plus fondamentales de l'Etat et des organismes de sécurité", a ajouté le communiqué.

Il a dénoncé dans le même temps "toute atteinte au prophète Mahomet" et assuré que le message vocal était fabriqué "pour provoquer la sédition".

Le ministère de l'Intérieur a souligné mardi "l'importance de respecter l'ordre public et de ne pas se laisser entraîner dans des actions qui perturberaient l'ordre public".

Il a ajouté qu'il enquêtait sur le message "blasphématoire à l'égard du prophète" Mahomet pour identifier l'auteur et le traduire en justice.

Les druzes, une minorité ésotérique issue de l'islam, sont répartis notamment entre le Liban, la Syrie et Israël.

Dès la chute du pouvoir de Bachar al-Assad le 8 décembre en Syrie, après plus de 13 ans de guerre civile, Israël multiplié les gestes d'ouverture envers cette communauté.

Début mars, à la suite d'escarmouches à Jaramana, Israël avait menacé d'une intervention militaire si les nouvelles autorités syriennes s'en prenaient aux druzes.

Ces propos ont été immédiatement rejetés par les dignitaires druzes, qui ont réaffirmé leur attachement à l'unité de la Syrie. Leurs représentants sont en négociation avec le pouvoir central à Damas pour parvenir à un accord qui permettrait l'intégration de leurs groupes armés dans la future armée nationale.

Depuis que la coalition islamiste dirigée par Ahmad al-Chareh, qui a été proclamé président intérimaire, a pris le pouvoir, la communauté internationale multiplie les appels à protéger les minorités.

Début mars, les régions du littoral dans l'ouest de la Syrie ont été le théâtre de massacres qui ont fait plus de 1.700 tués civils, en grande majorité des alaouites, selon l'OSDH.