Des experts de l'ONU exhortent Israël à libérer l'ancien chef de World Vision à Gaza

La mère de Mohammad al-Halabi, directeur à Gaza de l'ONG World Vision, participe à un rassemblement devant le siège du CICR à Gaza, le 15 juin 2022 (Photo, AFP).
La mère de Mohammad al-Halabi, directeur à Gaza de l'ONG World Vision, participe à un rassemblement devant le siège du CICR à Gaza, le 15 juin 2022 (Photo, AFP).
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Publié le Mercredi 06 septembre 2023

Des experts de l'ONU exhortent Israël à libérer l'ancien chef de World Vision à Gaza

  • Les quatre experts des droits de l'homme ont jugé que la procédure ayant abouti l'an dernier à la condamnation de Mohammad al-Halabi était «grandement entachée d'irrégularités»
  • Halabi a été condamné à 12 ans de prison, après avoir été jugé coupable d'avoir acheminé des millions de dollars et des tonnes d'acier à destination du Hamas

GENÈVE: La condamnation et l'emprisonnement de l'ancien chef d'une importante agence humanitaire américaine à Gaza violent le droit international, ont déclaré mercredi des experts de l'ONU, exigeant qu'Israël le libère.

Ces quatre experts indépendants des droits de l'homme ont jugé que la procédure ayant abouti l'an dernier à la condamnation de Mohammad al-Halabi était "grandement entachée d'irrégularités" et déclaré que sa condamnation à une longue peine de prison constituait "une violation flagrante du droit à un procès équitable".

M. Halabi a été condamné à 12 ans de prison en août 2022, après avoir été jugé coupable d'avoir acheminé des millions de dollars et des tonnes d'acier à destination du groupe islamiste Hamas, qui contrôle l'enclave palestinienne.

Arrêté en juin 2016 et inculpé en août de la même année, il a nié toute irrégularité et un audit ordonné par World Vision n'a trouvé aucune preuve attestant qu'il avait détourné des fonds caritatifs.

Les experts de l'ONU, dont les rapporteurs spéciaux sur la situation des droits dans les territoires palestiniens et sur la protection des droits de l'homme dans la lutte contre le terrorisme, ont relevé "le manque de preuves contre lui présentées en audience publique".

Ils ont également critiqué "le recours massif à des preuves secrètes, les audiences à huis clos, les communications restreintes avec son avocat, les restrictions sévères imposées à l'avocat pour la préparation de sa défense et le fait de ne pas l'avoir jugé dans des délais raisonnables".

Les experts, nommés par le Conseil des droits de l'homme de l'ONU mais qui ne parlent pas au nom des Nations unies ont également condamné le traitement subi par M. Halabi pendant les six années de sa détention provisoire, notamment l'isolement et des aveux sous la contrainte.

Il aurait également subi des mauvais traitements qui pourraient s'apparenter à des tortures, ont-ils déclaré en relevant la perte d'audition d'une oreille en raison de la violence des coups qu'il a reçus.

«Israël viole le droit international»

"En condamnant et en emprisonnant M. Halabi, Israël n'a pas atteint son prétendu objectif de dissuader tout acte de terrorisme", ont souligné les experts.

"Au lieu de cela, par cet acte, Israël viole le droit international et aggrave l'environnement coercitif pour les Palestiniens sous occupation, en utilisant la législation 'antiterroriste' pour réduire au silence, pénaliser et punir les Palestiniens qui s'engagent dans un travail légitime en matière de droits de l'homme et humanitaire.

Les experts ont ajouté que les audiences d'appel de M. Halabi avaient été reportées à plusieurs reprises et que les autorités israéliennes avaient refusé de donner accès aux dossiers nécessaires à la préparation de la procédure d'appel.

Ils ont dénoncé le "mépris flagrant d'Israël pour le droit à un procès équitable, qui garantit explicitement que les accusés soient jugés et entendus sans retards excessifs, à tous les stades de la procédure pénale".

"De telles procédures manifestement inéquitables pourraient rendre arbitraire sa détention au regard du droit international relatif aux droits de l'homme", ont-ils ajouté. "Il devrait être immédiatement libéré".


Israël a rendu à Gaza 30 corps de Palestiniens en échange de deux dépouilles d'otages 

Israël a rendu vendredi à l'hôpital Nasser les corps de 30 Palestiniens en échange de deux dépouilles d'otages israéliens restituées la veille par le mouvement islamiste palestinien Hamas, a indiqué à l'AFP cet établissement du sud de la bande de Gaza. (AFP)
Israël a rendu vendredi à l'hôpital Nasser les corps de 30 Palestiniens en échange de deux dépouilles d'otages israéliens restituées la veille par le mouvement islamiste palestinien Hamas, a indiqué à l'AFP cet établissement du sud de la bande de Gaza. (AFP)
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  • "Les corps de 30 prisonniers palestiniens ont été reçus de la partie israélienne dans le cadre de l'accord d'échange", a précisé l'hôpital, situé à Khan Younès
  • Au total, en échange de 15 dépouilles d'Israéliens, 225 dépouilles de Palestiniens ont été rendues conformément aux termes de l'accord de cessez-le feu en vigueur depuis le 10 octobre

GAZA: Israël a rendu vendredi à l'hôpital Nasser les corps de 30 Palestiniens en échange de deux dépouilles d'otages israéliens restituées la veille par le mouvement islamiste palestinien Hamas, a indiqué à l'AFP cet établissement du sud de la bande de Gaza.

"Les corps de 30 prisonniers palestiniens ont été reçus de la partie israélienne dans le cadre de l'accord d'échange", a précisé l'hôpital, situé à Khan Younès.

Les otages avaient été enlevés lors de l'attaque sans précédent du Hamas en Israël le 7 octobre 2023, qui avait déclenché la guerre dans la bande Gaza.

Au total, en échange de 15 dépouilles d'Israéliens, 225 dépouilles de Palestiniens ont été rendues conformément aux termes de l'accord de cessez-le feu en vigueur depuis le 10 octobre.

Depuis cette date, le Hamas a également rendu deux dépouilles d'otages non-israéliens, un Thaïlandais et un Népalais.

Le mouvement islamiste a jusqu'à présent restitué les restes de 17 des 28 corps qui se trouvaient encore à Gaza et auraient dû être rendus au début de la trêve, assurant que localiser les autres dépouilles est "complexe" dans le territoire dévasté par deux ans de guerre.

Des équipes égyptiennes autorisées à entrer dans le territoire palestinien par Israël participent aux recherches avec des engins de chantiers.

Lundi soir, le Hamas avait rendu à Israël les restes d'un otage, identifié comme étant ceux d'Ofir Tzarfati, dont une partie de la dépouille avait déjà été récupérée en deux fois.

Les retards successifs dans la remise des corps des otages ont provoqué la colère du gouvernement israélien, qui a accusé le Hamas de violer l'accord de trêve. Et les familles des otages ont exigé des mesures plus sévères pour contraindre le groupe palestinien à se conformer à l'accord.

Dix corps d'otages du 7-Octobre seraient encore à Gaza, ainsi que celui d'un soldat mort durant une guerre en 2014. Tous sont israéliens sauf un Tanzanien et un Thaïlandais.

Par ailleurs, à deux reprises depuis le 10 octobre, Israël a mené des bombardements massifs sur Gaza en représailles à des tirs qui ont tué trois de ses soldats. Le 19 octobre, les bombardements israéliens avaient fait au moins 45 morts et mardi 104.

Le Hamas, qui dément avoir tiré sur les soldats israéliens, a accusé Israël de violer le cessez-le-feu.


Frappe israélienne sur le sud du Liban: un mort 

Une frappe israélienne a tué vendredi un homme qui circulait à moto dans le sud du Liban, a annoncé le ministère de la Santé, ce qui porte à au moins 25 le nombre de morts dans des raids israéliens au cours du mois d'octobre. (AFP)
Une frappe israélienne a tué vendredi un homme qui circulait à moto dans le sud du Liban, a annoncé le ministère de la Santé, ce qui porte à au moins 25 le nombre de morts dans des raids israéliens au cours du mois d'octobre. (AFP)
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  • Vendredi, un drone a visé un homme à moto dans le village de Kounine, selon l'Agence nationale d'information (Ani, officielle). Le ministère de la Santé a fait état d'un mort et d'un blessé
  • Cette frappe intervient au lendemain de l'incursion d'une unité israélienne dans le village frontalier de Blida, où les soldats ont tué un employé municipal

BEYROUTH: Une frappe israélienne a tué vendredi un homme qui circulait à moto dans le sud du Liban, a annoncé le ministère de la Santé, ce qui porte à au moins 25 le nombre de morts dans des raids israéliens au cours du mois d'octobre.

Malgré le cessez-le-feu ayant mis fin en novembre 2024 à la guerre entre le Hezbollah et Israël, ce dernier continue de mener des frappes régulières au Liban, affirmer viser la formation pro-iranienne.

Vendredi, un drone a visé un homme à moto dans le village de Kounine, selon l'Agence nationale d'information (Ani, officielle). Le ministère de la Santé a fait état d'un mort et d'un blessé.

Israël n'a pas réagi dans l'immédiat.

Cette frappe intervient au lendemain de l'incursion d'une unité israélienne dans le village frontalier de Blida, où les soldats ont tué un employé municipal.

Le président Joseph Aoun a demandé à l'armée de "faire face" à toute nouvelle incursion israélienne en territoire libanais.

Ces derniers jours, l'aviation israélienne a intensifié ses frappes au Liban, affirmant viser des membres ou des infrastructures du Hezbollah.

Selon un bilan compilé par l'AFP à partir des données du ministère de la Santé, au moins 25 personnes, dont un Syrien, ont été tuées depuis le début du mois.

L'ONU avait indiqué mardi que 111 civils avaient été tués au Liban par les forces israéliennes depuis la fin de la guerre.

Lors d'un entretien vendredi avec son homologue allemand Johann Wadephul, en visite à Beyrouth, le ministre libanais des Affaires étrangères Youssef Rajji lui a demandé "d'aider à faire pression sur Israël pour qu'il cesse ses agressions".

"Seule une solution diplomatique, et non militaire, peut assurer la stabilité et garantir le calme dans le sud", a assuré le ministre libanais, selon ses propos rapportés par l'Ani.

Il a assuré que "le gouvernement libanais poursuit la mise en œuvre progressive de sa décision de placer toutes les armes sous son contrôle".

Le Hezbollah est sorti très affaibli du conflit et les Etats-Unis exercent une intense pression sur le gouvernement libanais pour que le mouvement chiite livre ses armes à l'armée nationale, ce qu'il refuse jusqu'à présent.

 


Liban: le chef de l'Etat demande à l'armée de «s'opposer à toute incursion israélienne»

Le président libanais Joseph Aoun a demandé jeudi à l'armée de "s'opposer à toute incursion israélienne", après la mort d'un employé municipal d'un village du sud du Liban où une unité israélienne a pénétré pendant la nuit. (AFP)
Le président libanais Joseph Aoun a demandé jeudi à l'armée de "s'opposer à toute incursion israélienne", après la mort d'un employé municipal d'un village du sud du Liban où une unité israélienne a pénétré pendant la nuit. (AFP)
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  • Dans un communiqué, le chef de l'Etat a condamné cette opération et "demandé à l'armée de faire face à toute incursion israélienne (...) pour défendre le territoire libanais et la sécurité des citoyens"
  • Selon l'Agence nationale d'information (Ani, officielle), "dans une agression grave et sans précédent", une unité israélienne "appuyée par des véhicules a effectué une incursion dans le village de Blida, à plus d'un kilomètre de la frontière"

BERYROUTH: Le président libanais Joseph Aoun a demandé jeudi à l'armée de "s'opposer à toute incursion israélienne", après la mort d'un employé municipal d'un village du sud du Liban où une unité israélienne a pénétré pendant la nuit.

Dans un communiqué, le chef de l'Etat a condamné cette opération et "demandé à l'armée de faire face à toute incursion israélienne (...) pour défendre le territoire libanais et la sécurité des citoyens".

Selon l'Agence nationale d'information (Ani, officielle), "dans une agression grave et sans précédent", une unité israélienne "appuyée par des véhicules a effectué une incursion dans le village de Blida, à plus d'un kilomètre de la frontière".

Cette unité "a investi le bâtiment de la municipalité du village, où dormait Ibrahim Salamé, un employé municipal, qui a été tué par les soldats de l'ennemi", a ajouté l'Ani.

Le ministère de la Santé a confirmé la mort de l'employé municipal.

Des villageois cités par l'Ani ont indiqué que l'incursion avait duré plusieurs heures et que les forces israéliennes s'étaient retirées à l'aube.

Sur X, le Premier ministre libanais Nawaf Salam a dénoncé "une agression flagrante contre les institutions de l'Etat libanais et sa souveraineté".