Huawei va installer sa première usine hors de Chine dans l'est de la France

Cette photo, prise le 14 juillet, 2020 montre le logo de la société chinoise Huawei sur l'écran d'un téléphone mobile Huawei à Londres. (AFP)
Cette photo, prise le 14 juillet, 2020 montre le logo de la société chinoise Huawei sur l'écran d'un téléphone mobile Huawei à Londres. (AFP)
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Publié le Jeudi 17 décembre 2020

Huawei va installer sa première usine hors de Chine dans l'est de la France

  • Huawei va installer en France sa première usine de ce type hors de Chine
  • Le site produira ces solutions technologiques de réseaux mobiles pour l'ensemble du marché européen

PARIS: En vue d'un ancrage en Europe en plein guerre commerciale, le géant des télécoms Huawei, au cœur des tensions entre Pékin et Washington, va installer dans l'est de la France un site de production d'équipements liés notamment à la technologie 5G, sa première usine de ce type hors de Chine.

Le site, qui représentera un investissement minimal de 200 millions d'euros et emploiera dans un premier temps 300 personnes, produira ces solutions technologiques de réseaux mobiles pour l'ensemble du marché européen.

Selon Huawei, l'usine de Brumath, petite ville située à une dizaine de kilomètres au nord de Strasbourg qui dispose déjà d'une importante zone commerciale, devrait produire l'équivalent d'un milliard d'euros d'équipements par an.

«Avec cette usine implantée au carrefour de l'Europe, Huawei vient enrichir sa présence sur le continent déjà forte de 23 centres de R&D, de plus de 100 universités partenaires, de plus de 3100 fournisseurs et d'une chaîne d'approvisionnement performante», a indiqué l'entreprise chinoise.

De quoi ravir Jean Rottner (Les Républicains, droite), président du conseil régional de la région Grand Est, pour qui l'annonce de l'implantation de la première usine de production hors de Chine de Huawei à Brumath représente «une excellente nouvelle qui témoigne de la dynamique économique de notre territoire transfrontalier».

- Ancrage en Europe -

Cette usine européenne permettra à Huawei de s'offrir un point d'ancrage sur les terres d'origine de ses deux principaux concurrents sur le marché des équipements de télécommunications, le Suédois Ericsson et le Finlandais Nokia.

«Il s'agit de l'illustration du principe directeur qui régit notre travail ici: nous sommes en Europe et pour l'Europe», avait assuré le président de Huawei, Liang Hua, lors de la première annonce de ce projet d'implantation en France en février dernier.

Un choix stratégique qui intervient dans un contexte difficile pour le groupe chinois, sur fond de guerre commerciale entre les États-Unis et la Chine.

Washington a appelé de nombreux pays, notamment européens, à ne pas utiliser les infrastructures Huawei pour le déploiement du nouveau réseau téléphonique 5G.

L'administration du président sortant Donald Trump a mis en avant un risque d'espionnage pour le compte du gouvernement chinois.

Ces accusations sont systématiquement niées par Huawei qui rappelle n'avoir jamais été pris en défaut de sécurité pendant ses 30 années d'existence, tout en attribuant l'offensive dont elle fait l'objet à la volonté des États-Unis d'éliminer un puissant concurrent.

- La France, entre ouverture et restrictions –

Si la France n'a jamais explicitement franchi le pas, refusant l'idée d'un boycott malgré de fortes restrictions, le Royaume-Uni et la Suède sont les deux pays européens à avoir officiellement exclu l'équipementier du réseau mobile de dernière génération.

Les opérateurs français utilisant déjà des équipements Huawei bénéficieront d'autorisations d'exploitation uniquement limitées à huit ans pour la 5G.

«Conscients de la volonté manifeste de Huawei de s'implanter dans notre département, nous avons adressé au Premier ministre et à la Commission européenne un certain nombre de questions relatives à la sécurité et à la souveraineté économique, largement partagées par nos concitoyens», avait réagi dès mercredi la maire de Strasbourg Jeanne Barseghian (EELV, écologiste).

«En responsabilité, je serai attentive aux conditions d'installation de Huawei à Brumath et à ses impacts sur le territoire», avait-elle ajouté.

De Paris à Nantes, qui ont lancé des consultations citoyennes, en passant par Grenoble et Lille, davantage en faveur d'un moratoire, la prudence des élus de gauche ou écologistes des grandes villes françaises l'emporte sur un déploiement rapide de la 5G.

Présent depuis 17 ans en France, Huawei emploie près de 1000 collaborateurs. Considéré comme le plus avancé des trois principaux fournisseurs d'équipements 5G, le géant chinois a annoncé récemment plusieurs investissements en France, dont l'ouverture d'un centre de recherche à Paris en octobre dernier, dans le cadre d'une campagne visant à démontrer sa volonté de s'y implanter durablement.


Macron et von der Leyen inciteront lundi les chercheurs étrangers à choisir l'Europe

Le président français Emmanuel Macron accueille la présidente de la Commission européenne Ursula Von der Leyen à son arrivée au sommet de la « coalition des volontaires » au palais de l'Élysée, à Paris, le 27 mars 2025. (Photo Ludovic MARIN / AFP)
Le président français Emmanuel Macron accueille la présidente de la Commission européenne Ursula Von der Leyen à son arrivée au sommet de la « coalition des volontaires » au palais de l'Élysée, à Paris, le 27 mars 2025. (Photo Ludovic MARIN / AFP)
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  • Le président français clôturera cette conférence dans la prestigieuse université de la Sorbonne, « dédiée à la science, à l'attractivité de l'Union européenne, mais aussi plus largement à l'innovation, à la recherche et aux libertés académiques »
  • « Ici, en France, la recherche est une priorité, l’innovation est une culture et la science est un horizon sans limite », avait-il assuré.

PARIS : À Paris, le président Emmanuel Macron et la présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen participeront lundi à une conférence pour vanter les mérites de l'Europe auprès des chercheurs étrangers, notamment américains, confrontés à « un certain nombre de menaces », a annoncé l'Élysée mercredi.

Le président français clôturera cette conférence dans la prestigieuse université de la Sorbonne, « dédiée à la science, à l'attractivité de l'Union européenne, mais aussi plus largement à l'innovation, à la recherche et aux libertés académiques », ont affirmé ses services à la presse.

Le message de cette rencontre sera « très clair » : « Choose Science, Choose Europe ».

Selon son entourage, il s'agit de dire, « dans un moment où les libertés académiques connaissent un certain nombre de reculs ou de menaces, que l'Europe est un continent attractif et que l'innovation, l'attractivité, la science et la recherche sont des éléments essentiels pour la croissance européenne ».

Le chef de l'État aura à cette occasion un entretien avec la présidente de la Commission européenne, qui participera à la conférence. 

Le 18 avril, Emmanuel Macron avait donné rendez-vous le 5 mai aux chercheurs « du monde entier ». Sur le réseau X, il les avait invités à « choisir la France et l'Europe », dans une tentative d'attirer les chercheurs américains menacés par la politique de Donald Trump.

« Ici, en France, la recherche est une priorité, l’innovation est une culture et la science est un horizon sans limite », avait-il assuré.

Parallèlement, le gouvernement a lancé une plateforme baptisée « Choose France for Science », présentée comme « une première étape pour préparer l'accueil des chercheurs internationaux ».

Depuis le retour de Donald Trump à la Maison Blanche en janvier, chercheurs et universités sont dans le collimateur de son gouvernement et redoutent pour leur avenir, entre libertés académiques et de recherche menacées et financements réduits.

De plus en plus de chercheurs ou d'aspirants chercheurs réfléchissent donc à quitter le pays, considéré jusqu'ici comme le paradis de la recherche dans nombre de domaines.

En France, dès début mars, le ministre chargé de l’Enseignement supérieur et de la Recherche, Philippe Baptiste, a demandé aux universités de réfléchir à des moyens de les accueillir. 


« La France ne se définit ni par une race, ni par une religion », affirme Macron

Le président français Emmanuel Macron regarde avant d'accueillir le Premier ministre belge pour un déjeuner de travail au palais présidentiel de l'Élysée à Paris, le 29 avril 2025. (Photo Ludovic MARIN / AFP)
Le président français Emmanuel Macron regarde avant d'accueillir le Premier ministre belge pour un déjeuner de travail au palais présidentiel de l'Élysée à Paris, le 29 avril 2025. (Photo Ludovic MARIN / AFP)
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  • « La France est une patrie de volonté et de bravoure qui ne se définit ni par le sang, ni par une race, ni par une religion, ni par une identité figée », a déclaré le président de la République.
  • Près de 150 nationalités se côtoient au sein de la Légion étrangère, où les légionnaires sont commandés par des officiers français.

AUBAGNE, FRANCE : lors d'une cérémonie militaire commémorant la bataille de Camerone, à Aubagne, où est basé le commandement de la Légion étrangère, Emmanuel Macron a affirmé  mercredi que « la France ne se définit ni par une race, ni par une religion, ni par une identité figée ».

« La France est une patrie de volonté et de bravoure qui ne se définit ni par le sang, ni par une race, ni par une religion, ni par une identité figée », a déclaré le président de la République devant plusieurs dizaines de légionnaires réunis pour commémorer la bataille de Camerone, qui s'est déroulée le 30 avril 1863 au Mexique.

« La France se définit par une volonté chaque jour recommencée d'accomplir de grandes choses avec une poignée de notre terre dans la main. Un rêve d'universel, un idéal, cette solidarité, cette fidélité à la patrie », a poursuivi M. Macron, qui s'est déplacé à Aubagne (Bouches-du-Rhône) pour commémorer cet événement fondateur de la Légion étrangère, célébré chaque année par tous les régiments. 

M. Macron a prononcé ce discours après avoir reçu mardi des représentants d'institutions musulmanes qui ont dénoncé le « climat islamophobe ambiant » et demandé au président de la République des « actes concrets » pour protéger les musulmans, après le meurtre d'un fidèle dans une mosquée du Gard.

À Aubagne, le président a passé en revue les troupes de la Légion étrangère, la force combattante de l'armée de terre qui compte plus de 9 500 hommes.

Près de 150 nationalités se côtoient au sein de la Légion étrangère, où les légionnaires sont commandés par des officiers français.

L'hymne national a été joué et deux avions Rafale ont survolé la cérémonie à laquelle ont assisté les élus locaux et plusieurs centaines de spectateurs.

La cérémonie de Camerone, qui est une fête de la Légion, commémore une bataille survenue à Camerone, dans l'État de Veracruz, dans l'est du Mexique, au cours de laquelle 62 légionnaires français ont résisté à 2 000 soldats mexicains lors de l'expédition française au Mexique. 

Le président Macron a décrit la bataille menée par une « poignée de légionnaires assiégés par 2 000 ennemis » qui ont « tenu une position pendant 11 heures », saluant une « histoire de courage insensé ».

Chargés de protéger le passage d'un convoi de ravitaillement pour les troupes françaises assiégeant la ville de Puebla, les légionnaires retranchés dans une hacienda du village de Camaron de Tejeda avaient fait le serment de se battre jusqu'à la mort.

Après une journée d'affrontement, les derniers encore en état de combattre refusèrent de se rendre et chargèrent les Mexicains à la baïonnette. 


Panneaux solaires, spatial, pharmacie : neuf projets d'usines reçoivent des subventions France 2030

Un employé de TotalEnergies devant des panneaux solaires et des éoliennes du parc éolien de La Perrière à Sainte-Suzanne sur l'île de la Réunion, le 22 janvier 2025. (Photo Richard BOUHET / AFP)
Un employé de TotalEnergies devant des panneaux solaires et des éoliennes du parc éolien de La Perrière à Sainte-Suzanne sur l'île de la Réunion, le 22 janvier 2025. (Photo Richard BOUHET / AFP)
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  • Neuf nouveaux projets d'usines au total vont recevoir des subventions à hauteur de 49 millions d'euros, a annoncé le gouvernement mercredi.
  • Ces aides publiques, issues du programme d'investissement France 2030, ont été accordées en réponse au septième appel d'offres lancé dans le cadre du dispositif « Premières usines ».

PARIS : La giga-usine Holosolis de cellules photovoltaïques en Moselle, ainsi qu'un site de chimie verte en Martinique : 9 nouveaux projets d'usines au total vont recevoir des subventions à hauteur de 49 millions d'euros, a annoncé le gouvernement mercredi.

Ces aides publiques, issues du programme d'investissement France 2030, ont été accordées en réponse au septième appel d'offres lancé dans le cadre du dispositif « Premières usines », destiné à soutenir les projets d'ouverture d'usines des start-up et PME industrielles innovantes, indique un communiqué.

À l'exception d'un projet de ferme aquacole écoresponsable « Mangrove » en Bretagne et d'un projet de chimie verte SHB Biotech en Martinique pour la production d'ingrédients naturels à partir de co-produits agricoles, les projets retenus s'inscrivent géographiquement dans la moitié est de la France. 

L'usine de la société française Holosolis, annoncée en grande pompe lors du sommet Choose France de 2023 pour produire des cellules et modules photovoltaïques à Hambach en Moselle, figure sur la liste. Le montant de l'aide n'a pas été divulgué.

Holosolis, dont l'actionnaire principal est InnoEnergy (institut européen d'innovation et de technologie), est un consortium européen de partenaires engagés dans la transition énergétique et la réindustrialisation. Il réunit la société d'investissement immobilier Idec, l'industriel breton Armor Group, le spécialiste français de l'agrivoltaïsme TSE et le groupe allemand Heraeus. Son usine, un investissement de 851 millions d'euros susceptible de générer 1 700 emplois, a obtenu un permis de construire en janvier.

Autre projet soutenu : celui du groupe Bordet en Bourgogne Franche-Comté qui se lance dans la production de carbone végétal pour remplacer les matières fossiles dans l'industrie chimique ou la cimenterie, grâce à un procédé de pyrolyse. 

Un autre projet de chimie est soutenu : Separative (SEP30), une société auvergnate bardée de brevets qui propose des solutions innovantes pour réduire la consommation d'énergie et l'empreinte carbone de l'industrie pharmaceutique.

Dans le secteur de la santé, InBrain Pharma, également aidée, est basée dans les Hauts-de-France et développe une technologie de perfusion cérébrale (Percepar) permettant l'administration ciblée de médicaments pour corriger les troubles des maladies neurologiques. En Île-de-France, Vertikale propose une solution qui miniaturise les bioprocédés et simplifie la production de médicaments biologiques.

Dans le secteur spatial, France 2030 a accordé une subvention à la société Latitude, basée dans le Grand Est, qui développe un micro-lanceur (Zephyr).

Enfin, dans l'agroalimentaire, l'entreprise de biotechnologie Mycophyto, située à Grasse, qui développe des solutions biologiques (biostimulants, bio-intrants) pour tous types de cultures, reçoit également une subvention.