La peinture blanche, bouclier contre les canicules ?

Un homme marche sous un brumisateur pour se rafraîchir sur une berge de la Seine, dans le centre de Paris, le 3 septembre 2023 (Photo, AFP).
Un homme marche sous un brumisateur pour se rafraîchir sur une berge de la Seine, dans le centre de Paris, le 3 septembre 2023 (Photo, AFP).
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Publié le Samedi 09 septembre 2023

La peinture blanche, bouclier contre les canicules ?

  • Pour les logements, les mesures les plus importantes consistent à protéger les vitres du rayonnement solaire
  • La solution du toit blanc est surtout prisée pour les bâtiments tertiaires

PARIS: Afin de lutter contre la chaleur, des entreprises et collectivités en France repeignent toits et bâtiments en blanc, une solution rapide mais pas "miracle" pour s'adapter au réchauffement climatique.

En renvoyant le rayonnement du soleil, les couleurs claires évitent d'emmagasiner la chaleur dans l'enveloppe des bâtiments. Les apôtres de cette solution citent volontiers, comme exemples ancestraux, les fameux villages blancs des Cyclades ou d'Andalousie.

"C'est une des solutions préconisées aujourd'hui, parce qu'elle permet de répondre à l'impact du rayonnement solaire sur des surfaces qui vont refléter ces rayonnements au lieu de capter la chaleur", explique à l'AFP Christine Leconte, présidente du Conseil national de l'ordre des architectes.

"Il n'y a pas une seule solution pour réduire la chaleur en ville", nuance-t-elle cependant. "Pour répondre à l'impact de la canicule sur le bâti, on doit ouvrir une palette de solutions qui s'adapte à différents contextes, y compris très patrimoniaux".

Pour les logements, les mesures les plus importantes consistent à protéger les vitres du rayonnement solaire... et à repenser plus largement l'urbanisme en créant davantage d'espaces verts en ville.

"On ne fait pas du toit blanc une solution miracle, mais on commence à l'intégrer dans nos politiques publiques", confie Margot Belair, adjointe à l'urbanisme à la mairie de Grenoble (sud-est), ville dirigée par les écologistes, où ce procédé, appliqué sur le toit d'une ancienne usine transformée en tiers-lieu, a permis de faire baisser la température dedans et autour.

"Il faut que ça s'inscrive dans tout un tas d'outils pour rafraîchir la ville: végétaliser, rafraîchir la ville au sol avec des revêtements plus clairs, désimperméabiliser...", ajoute l'élue écologiste.

Economies d'énergie 

La solution du toit blanc est surtout prisée pour les bâtiments tertiaires, témoigne Arthur Gilardi, directeur commercial d'ARKsolutions, une PME toulousaine, dans le sud-ouest de la France.

"On a des gens qui ont besoin de confort parce qu'ils n'arrivent plus à travailler dans leurs entrepôts et n'ont pas de système de climatisation", dit-il.

"Et la deuxième raison, ce sont les économies d'énergie. Étant donné que vous rafraîchissez votre bâtiment, vous climatisez moins et on peu parler d'un gain de 40% sur la climatisation", assure Arthur Gilardi.

Travailler sur de grands bâtiments permet aussi d'être plus efficace, témoigne Julien Martin-Cocher, directeur général adjoint de Cool Roof France, entreprise pionnière de la peinture réflective.

"Quand je fais 10.000 mètres carrés, l'équivalent d'un Stade de France, sur une surface commerciale, ça va me prendre une semaine. Si je le faisais sur 100 maisons de 100 mètres carrés chacune, ça va me prendre trois mois."

Les bâtiments tertiaires, en outre, ont souvent des toits trop peu solides pour y appliquer d'autres solutions comme la végétalisation.

Des doutes subsistent néanmoins sur l'efficacité de ces peintures développées pour leur effet rafraîchissant, fait remarquer Stéphane Hameury, directeur opérationnel "enveloppe du bâtiment" au Centre scientifique et technique du bâtiment (CSTB).

«Attention aux risques»

"Ce n'est pas totalement avéré, aujourd'hui, avec la robustesse scientifique attendue", dit-il.

"Le bénéfice, s'il est avéré, il est plutôt sur les habitants au dernier étage. D'où l'intérêt de l'utiliser plutôt pour des toitures de bâtiments logistiques", étendus et peu élevés.

Se pose aussi, poursuit M. Hameury, "la question de la durabilité de ces systèmes. Pour garder leur capacité, il faut qu'ils restent blancs."

Il craint en outre que les peintures puissent avoir des effets indésirables sur les matériaux qu'elles recouvrent. "Attention aux risques a posteriori. Il faut engager une évaluation rigoureuse de ces systèmes, chose qui n'est pas faite aujourd'hui".

Enfin, l'usage de peinture blanche sur les façades ou les sols peut être désagréable à l'oeil en ayant des effets éblouissants.

A Lyon, où la métropole avait testé la pose d'une peinture anti-chaleur sur un trottoir, l'expérimentation ne sera pas répliquée car "ce produit testé sur la voie publique ne correspondait finalement pas à nos besoins et nos usages", communique la collectivité.

"L'utilisation de la peinture blanche, pour les façades et les toitures, est une des solutions identifiées et elle fera partie d'un plan d'action global", promet-elle cependant.


Quand Pompidou "copie" le Louvre: 100 artistes exposent à Metz

Centre Pompidou (Photo AFP)
Centre Pompidou (Photo AFP)
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  • À partir de samedi, des « copistes » exposent au Centre Pompidou-Metz leur réinterprétation de classiques de l'art qu'ils « réactivent ».
  • Toutes ces œuvres, produites à partir d'autres œuvres, ont été créées spécialement pour cette exposition.

METZ, FRANCE : Faire revivre des œuvres du Louvre à travers le regard de 100 artistes : à partir de samedi, des « copistes » exposent au Centre Pompidou-Metz leur réinterprétation de classiques de l'art qu'ils « réactivent ».

Les commissaires de l'exposition, Donatien Grau, conseiller pour les programmes contemporains du musée du Louvre, et Chiara Parisi, directrice du Centre Pompidou-Metz, ont voulu en faire « une radioscopie de l'art contemporain et une exposition pour les amoureux de l'histoire de l'art ».

L'exposition est le résultat d'une « invitation envoyée à 100 artistes, non copistes a priori, à réactiver des œuvres du patrimoine », résume Donatien Grau.

Ici, une sculpture romaine recouverte de ballons métalliques colorés attire l'œil du visiteur : il s'agit d'une copie réalisée par l'artiste américain Jeff Koons de L'Hermaphrodite endormi, une sculpture antique dont on ignore l'auteur.

Un peu plus loin, plusieurs artistes ont fait le choix de créer leur interprétation de La Liberté guidant le peuple (1830) d'Eugène Delacroix : c'est le cas de Bertrand Lavier avec Aux armes citoyens (2025), dans lequel il se concentre sur les armes et le drapeau peints dans la version originale.

« La Vierge et l'Enfant au chancelier Rolin » (XVe siècle), peint par Jan Van Eyck, a aussi été en partie copié par l'Irano-Américain Y.Z. L'artiste Kami, quant à lui, a décidé de s'emparer d'un petit détail de l'œuvre originale, les mains, qu'il a reproduit comme un symbole. 

On peut aussi découvrir « la Joconde » copiée par le collectif Claire Fontaine, qui a camouflé son visage d'une tache noire, lui ôtant son sourire énigmatique.

Toutes ces œuvres, produites à partir d'autres œuvres, ont été créées spécialement pour cette exposition.

Giulia Andreani a réalisé trois portraits de femmes, a aimé « se heurter à des œuvres du Louvre », « détourner la technique » et « exploser le format ».

Chiara Parisi note que certaines copies sont réalisées presque à l'identique : « On est un peu déstabilisés » dans un premier temps en les regardant, puis « après on reconnaît la patte de l'artiste ».

D'autres, au contraire, ont détourné les originaux pour en faire des créations où « les œuvres ne sont pas là pour être reconnues », précise-t-elle. 

L'artiste Neila Czermak Ichti a détourné le tableau Roger délivrant Angélique (1819) de Jean-Auguste-Dominique Ingres. Dans sa version, « tout le monde a un peu changé de place. Le défi consistait à ce que le monstre n'ait pas la même place sans pour autant devenir une victime comme Angélique dans la version originale.

Donatien Grau a également mis en garde : « Le sujet de l'exposition n'est pas la copie, mais la pluralité des copistes. » « Copier, aujourd'hui, ce n'est pas se mettre face au tableau et le dupliquer. C'est mille autres choses » illustrées dans l'exposition.

Cela met aussi en valeur le patrimoine, qui « n'existe que quand on le recrée, qu'on le fait vivre, quand on l'habite », selon Donatien Grau.

Les œuvres originales n'ont pas été transportées à Metz : le visiteur peut les retrouver reproduites dans le catalogue d'exposition (25 euros) qui, selon Mme Parisi, « prolonge la visite ».

L'exposition « Copistes. En collaboration exceptionnelle avec le musée du Louvre » est visible jusqu'au 2 février 2026.


«Fever Dream» avec Fatima Al-Banawi débarque sur Netflix

Le film est sorti sur Netflix cette semaine. (Instagram)
Le film est sorti sur Netflix cette semaine. (Instagram)
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  • Soutenu par le Fonds de la mer Rouge, le film, qui explore les thèmes de la manipulation des médias, de l'identité numérique et du coût de la célébrité à l'ère de l'influence en ligne, a été présenté au Festival international du film de la mer Rouge 2023
  • Il raconte l'histoire de Samado, une star du football à la retraite qui, accablé par la surveillance des médias et la notoriété publique, trouve une chance de reprendre le contrôle

DUBAI : Le dernier long métrage du cinéaste saoudien Faris Godus, "Fever Dream", est désormais disponible en streaming sur Netflix, réunissant un casting local étoilé comprenant Fatima Al-Banawi, Sohayb Godus, Najm, Hakeem Jomah et Nour Al-Khadra.

Soutenu par le Fonds de la mer Rouge, le film, qui explore les thèmes de la manipulation des médias, de l'identité numérique et du coût de la célébrité à l'ère de l'influence en ligne, a été présenté en première mondiale au Festival international du film de la mer Rouge 2023.

Il raconte l'histoire de Samado, une star du football à la retraite qui, accablé par la surveillance des médias et la notoriété publique, trouve une chance de reprendre le contrôle. Avec sa fille, il entreprend de se venger d'un puissant portail de médias sociaux. Mais à mesure qu'ils s'enfoncent dans leur quête de célébrité et de rédemption numérique, la frontière entre l'ambition et l'obsession commence à s'estomper.


Najm joue le rôle d'Ahlam, la fille de Samado, tandis que Jomah apparaît dans le rôle de Hakeem, un agent de relations publiques engagé pour aider à restaurer l'image publique de Samado. Al-Banawi joue le rôle d'Alaa, un autre agent de relations publiques qui travaille aux côtés de Hakeem.

Godus est célèbre pour son œuvre "Shams Alma'arif" (Le livre du soleil), également diffusée sur Netflix, et "Predicament in Sight".

Il a précédemment déclaré dans une interview accordée à Arab News : "(En Arabie saoudite), nous disposons d'un sol riche pour créer du contenu et nous avons tant d'histoires à raconter. Je pense qu'aujourd'hui, le soutien apporté par notre pays est tout simplement formidable. Les gens ont tellement de chances de créer des films aujourd'hui".

Mme Al-Banawi est connue pour ses rôles dans "Barakah Meets Barakah" et dans le thriller saoudien "Route 10".

Elle a fait ses débuts de réalisatrice avec "Basma", dans lequel elle joue également le rôle-titre - une jeune femme saoudienne qui revient dans sa ville natale de Jeddah après avoir étudié aux États-Unis. De retour chez elle, elle est confrontée à la maladie mentale de son père, à des liens familiaux tendus et au défi de renouer avec une vie passée qui ne lui semble plus familière.

"Je me suis vraiment lancée dans le cinéma - en 2015 avec mon premier long métrage en tant qu'actrice - avec une intention : combler le fossé entre les arts, l'impact social et la psychologie", avait-elle déclaré à Arab News. "Et j'ai pu me rapprocher de cette union lorsque je me suis positionnée en tant qu'auteur-réalisateur, plus qu'en tant qu'acteur."


Nintendo écoule 3,5 millions de consoles Switch 2 en 4 jours, un record

Cette photo d'archive prise le 5 juin 2025 montre un client (à droite) achetant une Nintendo Switch 2 dans un magasin d'électronique à Tokyo.(Photo de Kazuhiro NOGI / AFP)
Cette photo d'archive prise le 5 juin 2025 montre un client (à droite) achetant une Nintendo Switch 2 dans un magasin d'électronique à Tokyo.(Photo de Kazuhiro NOGI / AFP)
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  • « Il s'agit d'un record pour une console Nintendo sur les quatre premiers jours » de sa commercialisation, a indiqué le groupe dans un communiqué.
  • L'enjeu est énorme pour Nintendo : même s'il se diversifie dans les parcs à thème et les films à succès, environ 90 % de ses revenus proviennent de l'activité liée à sa console vedette.

TOKYO : Le géant japonais du jeu vidéo Nintendo a affirmé mercredi avoir vendu 3,5 millions d'unités de sa nouvelle console hybride Switch 2 à travers le monde en l'espace de quatre jours, établissant un nouveau record dans l'industrie.

« Il s'agit d'un record pour une console Nintendo sur les quatre premiers jours » de sa commercialisation, a indiqué le groupe dans un communiqué.

Selon plusieurs analystes, elle a également battu des records de ventes pour une console de salon, devançant la première Switch et la PlayStation 5 de Sony, respectivement vendues à 2,7 et 3,4 millions d'unités au cours de leur premier mois de commercialisation.

La Playstation 2, la console la plus vendue de tous les temps, n'avait franchi la barre des 2 millions de ventes qu'après deux semaines.

La Switch 2 avait fait l'objet d'une importante vague de précommandes, avec 2,2 millions de demandes sur la boutique en ligne Nintendo pour le seul Japon avant son lancement. 

Le géant japonais du jeu vidéo Nintendo a affirmé mercredi avoir vendu 3,5 millions d'unités de sa nouvelle console hybride Switch 2 à travers le monde en l'espace de quatre jours, établissant un nouveau record dans l'industrie.

« Il s'agit d'un record pour une console Nintendo sur les quatre premiers jours » de sa commercialisation, a-t-il indiqué dans un communiqué.

Selon plusieurs analystes, elle a également battu des records de ventes pour une console de salon, devançant la première Switch et la PlayStation 5 de Sony, respectivement vendues à 2,7 et 3,4 millions d'unités au cours de leur premier mois de commercialisation.

La Playstation 2, la console la plus vendue de tous les temps, n'avait franchi la barre des 2 millions de ventes qu'après deux semaines.

La Switch 2 avait fait l'objet d'une importante vague de précommandes, avec 2,2 millions de demandes sur la boutique en ligne Nintendo pour le seul Japon avant son lancement. 

« Le coffret Mario Kart World pour Switch 2 comprend une console Switch 2 en japonais (disponible au Japon uniquement) et une version numérique de Mario Kart World sortie le même jour. Il s'agit d'une offre à prix abordable », s'est défendu Nintendo mercredi.

Le géant japonais du jeu vidéo espère égaler le succès fulgurant de la Switch : sortie en mars 2017, elle s'est écoulée à plus de 154 millions d'exemplaires depuis, ce qui en fait la troisième console la plus vendue de tous les temps derrière la PlayStation 2 de Sony et la Nintendo DS.

Mais après huit ans, les ventes s'étaient essoufflées (elles ont plongé de 22 % en 2024-2025), laissant place à la lassitude des consommateurs qui attendaient la sortie d'une nouvelle version.

L'enjeu est énorme pour Nintendo : même s'il se diversifie dans les parcs à thème et les films à succès, environ 90 % de ses revenus proviennent de l'activité liée à sa console vedette.

Comme la Switch originale, la nouvelle version est une console hybride qui peut être utilisée en déplacement ou connectée à un téléviseur, mais elle dispose d'un écran plus grand, d'une mémoire huit fois supérieure et d'un micro intégré. 

De nouvelles fonctionnalités permettent aux utilisateurs de discuter en ligne et de partager temporairement une partie avec des amis, atout jugé crucial pour séduire des consommateurs habitués à regarder des jeux en streaming.