Edouard Philippe à l'offensive

Edouard Philippe, dont la popularité reste intacte en vue de 2027, est à l'offensive pour sa rentrée politique avec la crainte du syndrome Alain Juppé, son mentor battu à la primaire de la droite en 2016. (FRANCOIS NASCIMBENI / AFP)
Edouard Philippe, dont la popularité reste intacte en vue de 2027, est à l'offensive pour sa rentrée politique avec la crainte du syndrome Alain Juppé, son mentor battu à la primaire de la droite en 2016. (FRANCOIS NASCIMBENI / AFP)
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Publié le Mardi 12 septembre 2023

Edouard Philippe à l'offensive

  • En cette rentrée, M. Philippe doit composer avec sa transformation physique, due à ses deux maladies auto-immunes, qui l'ont rendu totalement glabre
  • Personnalité la plus à même de rassembler la droite et le centre, Edouard Philippe est aussi celui qui attire le plus de voix en 2027 juste devant Marine Le Pen, selon un sondage

PARIS: Livre, médias, discours devant ses troupes : Edouard Philippe, dont la popularité reste intacte en vue de 2027, est à l'offensive pour sa rentrée politique avec la crainte du syndrome Alain Juppé, son mentor battu à la primaire de la droite en 2016.

Peu bavard d'habitude, l'ancien Premier ministre fait une rentrée tous azimuts dans les médias: dans Paris Match jeudi, sur TF1 dimanche, avant France Inter mercredi, à l'occasion de la sortie d'un nouveau livre le même jour "Des lieux qui disent" (ed. J.C. Lattès), puis la rentrée de son parti Horizons à Angers, de jeudi à samedi, et un débat avec le communiste Fabien Roussel à la Fête de l'Humanité dimanche.

Rare dans son expression, refusant de commenter l'actualité, Édouard Philippe explique pourtant qu'il donne dans ce livre "des directions" sans forcément parler de programme. Sur l'école, la santé, les grandes infrastructures, la justice et la laïcité.

Il met ainsi en garde sur TF1 contre "une forme de délitement de la nation", faute de "stratégie" claire notamment en matière d'éducation, un dossier prioritaire pour le gouvernement sur lequel ce fils d'enseignants entend insister.

Il s'agit d'un "big splash" médiatique pour "faire beaucoup de bruit pas longtemps, et ensuite se retirer un peu", prédit un ministre.

Boxe

En cette rentrée, M. Philippe doit composer avec sa transformation physique, due à ses deux maladies auto-immunes (vitiligo et alopécie), qui l'ont rendu totalement glabre.

"Il est agréablement surpris d'être moins reconnu dans la rue du fait de sa maladie... mais conscient qu'il va falloir que les gens réapprennent à le connaître", glisse un ministre qui a récemment conversé avec lui.

Dimanche sur TF1, il a tenu à battre en brèche l'idée que cela témoignait d'une faible résistance au stress ou d'une santé défaillante.

Car ses ambitions sont inchangées: "nourrir le débat public" et "conquérir le pouvoir démocratiquement" avec Horizons. Avec la présidentielle 2027 en vue, objectif pour lequel M. Philippe dit "concilier" une "très grande détermination" avec une "très grande patience".

Personnalité la plus à même de rassembler la droite et le centre, Edouard Philippe est aussi celui qui attire le plus de voix en 2027 juste devant Marine Le Pen, selon un sondage Opinionway réalisé fin août.

Mais il n'est pas dupe de la fragilité des enquêtes d'opinion. "Quand on a travaillé avec (Alain Juppé), on sait la valeur qu’il faut accorder a un caractère prédictif des sondages. C'est une valeur quasi nulle", admet-il.

Son mentor, dont il fut le porte-parole à la primaire de la droite en 2016, a salué lundi sur France Inter "le respect que (lui) inspire l'engagement politique".

Mais comme une mise en garde, Alain Juppé a rappelé que son parcours avait été "accidenté" avec "des succès" et "des échecs", notamment quand il a été battu, bien que favori, par François Fillon pour représenter la droite à la présidentielle de 2017.

Ancre

Son mouvement, Horizons, qui revendique 20 000 adhérents dont 450 maires, accueillera vendredi une nouvelle recrue, la secrétaire d'Etat à l'Enfance, Charlotte Caubel, troisième ministre à le soutenir.

En annonçant cet été dans L'Express avoir pris sa carte, son ancienne conseillère justice salue sa stratégie : "action méthodique, visibilité politique et portage médiatique" mais prévient que la question de la présidentielle est "prématurée".

"Au-delà de la sympathie (dans les sondages, ndlr), il faut asseoir une doctrine, des propositions qui suscitent une adhésion", abonde Laurent Marcangeli, chef de file des députés Horizons.

"2027, c'est bien loin", avait dit aussi Elisabeth Borne, qui conclut chez Horizons sa tournée cette semaine des partis de la majorité, dont elle prône "l'unité".

Edouard Philippe, petit-fils de docker CGT, a maintenu son débat dimanche à la Fête de l'Humanité, malgré la présence du rappeur controversé Médine.

"Les permanences sont sans doute plus fortes que les transformations", dit le flegmatique maire du Havre, ville où il dit avoir découvert la mer, au point de collectionner... les ancres.

"L'ancre, c'est le symbole de celui qui maîtrise son destin", assure-t-il, prêt à la jeter pour se "poser". Et à la lever pour "partir loin et vraiment".


Macron et von der Leyen inciteront lundi les chercheurs étrangers à choisir l'Europe

Le président français Emmanuel Macron accueille la présidente de la Commission européenne Ursula Von der Leyen à son arrivée au sommet de la « coalition des volontaires » au palais de l'Élysée, à Paris, le 27 mars 2025. (Photo Ludovic MARIN / AFP)
Le président français Emmanuel Macron accueille la présidente de la Commission européenne Ursula Von der Leyen à son arrivée au sommet de la « coalition des volontaires » au palais de l'Élysée, à Paris, le 27 mars 2025. (Photo Ludovic MARIN / AFP)
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  • Le président français clôturera cette conférence dans la prestigieuse université de la Sorbonne, « dédiée à la science, à l'attractivité de l'Union européenne, mais aussi plus largement à l'innovation, à la recherche et aux libertés académiques »
  • « Ici, en France, la recherche est une priorité, l’innovation est une culture et la science est un horizon sans limite », avait-il assuré.

PARIS : À Paris, le président Emmanuel Macron et la présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen participeront lundi à une conférence pour vanter les mérites de l'Europe auprès des chercheurs étrangers, notamment américains, confrontés à « un certain nombre de menaces », a annoncé l'Élysée mercredi.

Le président français clôturera cette conférence dans la prestigieuse université de la Sorbonne, « dédiée à la science, à l'attractivité de l'Union européenne, mais aussi plus largement à l'innovation, à la recherche et aux libertés académiques », ont affirmé ses services à la presse.

Le message de cette rencontre sera « très clair » : « Choose Science, Choose Europe ».

Selon son entourage, il s'agit de dire, « dans un moment où les libertés académiques connaissent un certain nombre de reculs ou de menaces, que l'Europe est un continent attractif et que l'innovation, l'attractivité, la science et la recherche sont des éléments essentiels pour la croissance européenne ».

Le chef de l'État aura à cette occasion un entretien avec la présidente de la Commission européenne, qui participera à la conférence. 

Le 18 avril, Emmanuel Macron avait donné rendez-vous le 5 mai aux chercheurs « du monde entier ». Sur le réseau X, il les avait invités à « choisir la France et l'Europe », dans une tentative d'attirer les chercheurs américains menacés par la politique de Donald Trump.

« Ici, en France, la recherche est une priorité, l’innovation est une culture et la science est un horizon sans limite », avait-il assuré.

Parallèlement, le gouvernement a lancé une plateforme baptisée « Choose France for Science », présentée comme « une première étape pour préparer l'accueil des chercheurs internationaux ».

Depuis le retour de Donald Trump à la Maison Blanche en janvier, chercheurs et universités sont dans le collimateur de son gouvernement et redoutent pour leur avenir, entre libertés académiques et de recherche menacées et financements réduits.

De plus en plus de chercheurs ou d'aspirants chercheurs réfléchissent donc à quitter le pays, considéré jusqu'ici comme le paradis de la recherche dans nombre de domaines.

En France, dès début mars, le ministre chargé de l’Enseignement supérieur et de la Recherche, Philippe Baptiste, a demandé aux universités de réfléchir à des moyens de les accueillir. 


« La France ne se définit ni par une race, ni par une religion », affirme Macron

Le président français Emmanuel Macron regarde avant d'accueillir le Premier ministre belge pour un déjeuner de travail au palais présidentiel de l'Élysée à Paris, le 29 avril 2025. (Photo Ludovic MARIN / AFP)
Le président français Emmanuel Macron regarde avant d'accueillir le Premier ministre belge pour un déjeuner de travail au palais présidentiel de l'Élysée à Paris, le 29 avril 2025. (Photo Ludovic MARIN / AFP)
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  • « La France est une patrie de volonté et de bravoure qui ne se définit ni par le sang, ni par une race, ni par une religion, ni par une identité figée », a déclaré le président de la République.
  • Près de 150 nationalités se côtoient au sein de la Légion étrangère, où les légionnaires sont commandés par des officiers français.

AUBAGNE, FRANCE : lors d'une cérémonie militaire commémorant la bataille de Camerone, à Aubagne, où est basé le commandement de la Légion étrangère, Emmanuel Macron a affirmé  mercredi que « la France ne se définit ni par une race, ni par une religion, ni par une identité figée ».

« La France est une patrie de volonté et de bravoure qui ne se définit ni par le sang, ni par une race, ni par une religion, ni par une identité figée », a déclaré le président de la République devant plusieurs dizaines de légionnaires réunis pour commémorer la bataille de Camerone, qui s'est déroulée le 30 avril 1863 au Mexique.

« La France se définit par une volonté chaque jour recommencée d'accomplir de grandes choses avec une poignée de notre terre dans la main. Un rêve d'universel, un idéal, cette solidarité, cette fidélité à la patrie », a poursuivi M. Macron, qui s'est déplacé à Aubagne (Bouches-du-Rhône) pour commémorer cet événement fondateur de la Légion étrangère, célébré chaque année par tous les régiments. 

M. Macron a prononcé ce discours après avoir reçu mardi des représentants d'institutions musulmanes qui ont dénoncé le « climat islamophobe ambiant » et demandé au président de la République des « actes concrets » pour protéger les musulmans, après le meurtre d'un fidèle dans une mosquée du Gard.

À Aubagne, le président a passé en revue les troupes de la Légion étrangère, la force combattante de l'armée de terre qui compte plus de 9 500 hommes.

Près de 150 nationalités se côtoient au sein de la Légion étrangère, où les légionnaires sont commandés par des officiers français.

L'hymne national a été joué et deux avions Rafale ont survolé la cérémonie à laquelle ont assisté les élus locaux et plusieurs centaines de spectateurs.

La cérémonie de Camerone, qui est une fête de la Légion, commémore une bataille survenue à Camerone, dans l'État de Veracruz, dans l'est du Mexique, au cours de laquelle 62 légionnaires français ont résisté à 2 000 soldats mexicains lors de l'expédition française au Mexique. 

Le président Macron a décrit la bataille menée par une « poignée de légionnaires assiégés par 2 000 ennemis » qui ont « tenu une position pendant 11 heures », saluant une « histoire de courage insensé ».

Chargés de protéger le passage d'un convoi de ravitaillement pour les troupes françaises assiégeant la ville de Puebla, les légionnaires retranchés dans une hacienda du village de Camaron de Tejeda avaient fait le serment de se battre jusqu'à la mort.

Après une journée d'affrontement, les derniers encore en état de combattre refusèrent de se rendre et chargèrent les Mexicains à la baïonnette. 


Panneaux solaires, spatial, pharmacie : neuf projets d'usines reçoivent des subventions France 2030

Un employé de TotalEnergies devant des panneaux solaires et des éoliennes du parc éolien de La Perrière à Sainte-Suzanne sur l'île de la Réunion, le 22 janvier 2025. (Photo Richard BOUHET / AFP)
Un employé de TotalEnergies devant des panneaux solaires et des éoliennes du parc éolien de La Perrière à Sainte-Suzanne sur l'île de la Réunion, le 22 janvier 2025. (Photo Richard BOUHET / AFP)
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  • Neuf nouveaux projets d'usines au total vont recevoir des subventions à hauteur de 49 millions d'euros, a annoncé le gouvernement mercredi.
  • Ces aides publiques, issues du programme d'investissement France 2030, ont été accordées en réponse au septième appel d'offres lancé dans le cadre du dispositif « Premières usines ».

PARIS : La giga-usine Holosolis de cellules photovoltaïques en Moselle, ainsi qu'un site de chimie verte en Martinique : 9 nouveaux projets d'usines au total vont recevoir des subventions à hauteur de 49 millions d'euros, a annoncé le gouvernement mercredi.

Ces aides publiques, issues du programme d'investissement France 2030, ont été accordées en réponse au septième appel d'offres lancé dans le cadre du dispositif « Premières usines », destiné à soutenir les projets d'ouverture d'usines des start-up et PME industrielles innovantes, indique un communiqué.

À l'exception d'un projet de ferme aquacole écoresponsable « Mangrove » en Bretagne et d'un projet de chimie verte SHB Biotech en Martinique pour la production d'ingrédients naturels à partir de co-produits agricoles, les projets retenus s'inscrivent géographiquement dans la moitié est de la France. 

L'usine de la société française Holosolis, annoncée en grande pompe lors du sommet Choose France de 2023 pour produire des cellules et modules photovoltaïques à Hambach en Moselle, figure sur la liste. Le montant de l'aide n'a pas été divulgué.

Holosolis, dont l'actionnaire principal est InnoEnergy (institut européen d'innovation et de technologie), est un consortium européen de partenaires engagés dans la transition énergétique et la réindustrialisation. Il réunit la société d'investissement immobilier Idec, l'industriel breton Armor Group, le spécialiste français de l'agrivoltaïsme TSE et le groupe allemand Heraeus. Son usine, un investissement de 851 millions d'euros susceptible de générer 1 700 emplois, a obtenu un permis de construire en janvier.

Autre projet soutenu : celui du groupe Bordet en Bourgogne Franche-Comté qui se lance dans la production de carbone végétal pour remplacer les matières fossiles dans l'industrie chimique ou la cimenterie, grâce à un procédé de pyrolyse. 

Un autre projet de chimie est soutenu : Separative (SEP30), une société auvergnate bardée de brevets qui propose des solutions innovantes pour réduire la consommation d'énergie et l'empreinte carbone de l'industrie pharmaceutique.

Dans le secteur de la santé, InBrain Pharma, également aidée, est basée dans les Hauts-de-France et développe une technologie de perfusion cérébrale (Percepar) permettant l'administration ciblée de médicaments pour corriger les troubles des maladies neurologiques. En Île-de-France, Vertikale propose une solution qui miniaturise les bioprocédés et simplifie la production de médicaments biologiques.

Dans le secteur spatial, France 2030 a accordé une subvention à la société Latitude, basée dans le Grand Est, qui développe un micro-lanceur (Zephyr).

Enfin, dans l'agroalimentaire, l'entreprise de biotechnologie Mycophyto, située à Grasse, qui développe des solutions biologiques (biostimulants, bio-intrants) pour tous types de cultures, reçoit également une subvention.