L’Arabie saoudite envisage d’ouvrir un bureau du ministère de l’Investissement en Inde

M. Al-Faleh lors du Forum d’investissement indo-saoudien, qui se tenait à New Delhi. (Photo fournie)
M. Al-Faleh lors du Forum d’investissement indo-saoudien, qui se tenait à New Delhi. (Photo fournie)
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Publié le Mardi 12 septembre 2023

L’Arabie saoudite envisage d’ouvrir un bureau du ministère de l’Investissement en Inde

  • Le ministre saoudien de l’Investissement a précisé que l’Arabie saoudite enverrait prochainement une délégation en Inde pour étudier les modalités d’ouverture d’un tel bureau
  • M. Al-Faleh a par ailleurs soutenu que le protocole d’accord signé entre l’Inde, le Moyen-Orient et l’Europe pour construire un nouveau corridor économique serait tout à fait bénéfique pour toutes les parties concernées

RIYAD: Pour mettre en lumière le renforcement des liens économiques entre les deux pays, l’Arabie saoudite envisage «d’ouvrir un bureau pour le ministère de l’Investissement en Inde». C’est ce qu’a déclaré le ministre de l’Investissement, Khaled al-Faleh.

M. Al-Faleh a tenu ces propos lundi lors du Forum d’investissement indo-saoudien, qui se tenait à New Delhi.

Le ministre a précisé que l’Arabie saoudite enverrait prochainement une délégation en Inde pour étudier les modalités d’ouverture d’un tel bureau.

«Je m’engage aujourd’hui à ouvrir un bureau en Inde pour faciliter l’investissement», a déclaré M. Al-Faleh.

«Au cours des prochaines semaines, je m’engage à envoyer une délégation importante à Gift City dans le Gujarat afin de déterminer où nous devrions installer un bureau pour notre ministère de l’Investissement, que ce soit à Mumbai, à Delhi ou à Gift City même», a-t-il précisé.

M. Al-Faleh a également évoqué la possibilité de créer un accord entre le Fonds national de capital-risque d’Arabie saoudite et l’Inde afin de promouvoir la croissance de l’écosystème du capital-risque.

«Dans les prochaines semaines, nous établirons un accord conjoint entre notre Fonds national de capital-risque et son homologue ici, en Inde, pour canaliser le capital-risque et le financement vers les start-up qui ont la possibilité de tirer parti de nos deux nations», a expliqué M. Al-Faleh.

Le ministre a affirmé que les relations commerciales et économiques entre l’Arabie saoudite et l’Inde ont connu une croissance importante au cours des dernières années grâce aux efforts de diversification économique du Royaume.

«Cet engagement existe depuis des milliers d’années. Mais il est certain que, ces derniers temps, il y a eu un engagement accéléré entre nos deux pays, tant au niveau gouvernemental que privé», a ajouté M. Al-Faleh.

«Nous avons beaucoup de chance en Arabie saoudite et en Inde. Par-dessus tout, nous avons deux des dirigeants les plus visionnaires du monde: le prince héritier Mohammed ben Salmane et le Premier ministre Modi. Lorsqu’ils parlent, on peut se projeter très loin.»

M. Al-Faleh a par ailleurs soutenu que le protocole d’accord signé entre l’Inde, le Moyen-Orient et l’Europe pour construire un nouveau corridor économique serait tout à fait bénéfique pour toutes les parties concernées.

«Je tiens à féliciter le Premier ministre [Narendra Modi], le prince héritier [Mohammed ben Salmane] et les autres dirigeants mondiaux qui ont lancé le corridor économique. Il s’agit d’un moment historique», a renchéri M. Al-Faleh.

«Les gens parlent de la Route de la soie d’il y a des milliers d’années – la route des épices qui allait de l’Inde à la péninsule Arabique. Mais ce corridor économique sera plus important et plus pertinent encore puisqu’il s’agit de nouvelles énergies, de données, de connectivité, d’aviation et d’alignement des pays avec le même esprit et la même vision», a-t-il lancé.

M. Al-Faleh a également exhorté les propriétaires d’entreprises indiennes à mener leurs activités en Arabie saoudite, soulignant que le Royaume est l’un des endroits les plus accessibles pour faire des affaires.

Il a également salué les efforts des entreprises indiennes qui travaillent en Arabie saoudite, en particulier à Neom, la mégapole du Royaume – un projet d’une valeur de 500 milliards de dollars (1 dollar = 0,93 euro).

«Les entreprises indiennes sont déjà actives au niveau des maîtres d’œuvre à Neom, qui comprend Larsen & Toubro», a déclaré le ministre.

Il a poursuivi en ces termes: «Vous serez heureux de savoir que l’une des technologies de communication émergentes, en l’occurrence le satellite en orbite basse, lancé par Bharat Enterprises, la société de Sunil Mittal, est déjà partenaire de Neom.»

M. Al-Faleh a ajouté que l’Inde et l’Arabie saoudite devraient travailler ensemble pour figurer sur la liste des dix premiers pays en termes d’attractivité pour le secteur privé.

Le forum a également facilité la signature de 47 protocoles d’accord, notamment entre des entreprises des secteurs privé et public.

Évoquant la promesse d’investissement de 100 milliards de dollars faite par l’Arabie saoudite en Inde, M. Al-Faleh a confié: «Il s’est passé beaucoup de choses. Je ne veux pas qualifier ces initiatives d’ambitions et d’aspirations; ce sont en réalité des objectifs basés sur des projets spécifiques qui avaient des estimations pour étayer cet objectif de 100 milliards de dollars. Je pense que beaucoup de choses se sont passées: la Covid-19, la chaîne d’approvisionnement, l’accélération de la transition énergétique – tout a été redéfini en fonction du flux de capitaux à l’échelle mondiale.»

Pour sa part, Saad Alkhalb, PDG de la Saudi Exim Bank, a soutenu que le Forum d’investissement indo-saoudien avait contribué à garantir un engagement significatif de la part des secteurs privé et public en Inde ainsi qu’en Arabie saoudite, ce qui, à terme, renforcera les liens commerciaux entre les deux pays.

«Nous avons signé un protocole d’accord avec Exim. Il ne s’agit pas uniquement d’un document; c’est plutôt un témoignage de nos aspirations et de nos engagements mutuels envers le secteur privé dans nos pays», a souligné M. Alkhalb.

«Le protocole d’accord rend compte de notre engagement mutuel. Il renforce nos liens, aide à promouvoir le commerce bilatéral et garantit une croissance continue de nos économies», a-t-il conclu.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com

 


Automobile: les équipementiers français pressent Bruxelles d'imposer un contenu local

 Trois des plus gros équipementiers automobiles français ont demandé à Bruxelles d'imposer l'obligation d'un contenu local dans les véhicules, lors des annonces attendues mardi sur la révision de l'interdiction de vendre des voitures neuves autres que tout électriques, selon une lettre consultée lundi. (AFP)
Trois des plus gros équipementiers automobiles français ont demandé à Bruxelles d'imposer l'obligation d'un contenu local dans les véhicules, lors des annonces attendues mardi sur la révision de l'interdiction de vendre des voitures neuves autres que tout électriques, selon une lettre consultée lundi. (AFP)
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  • Les équipementiers européens "contribuent pour 75% à la valeur d'un véhicule et représentent 1,7 million d'emplois" en Europe
  • Mais "les surcapacités mondiales, les importations subventionnées (par le pays exportateur, NDLR) et un déséquilibre commercial accru érodent les fondations de notre industrie"

PARIS: Trois des plus gros équipementiers automobiles français ont demandé à Bruxelles d'imposer l'obligation d'un contenu local dans les véhicules, lors des annonces attendues mardi sur la révision de l'interdiction de vendre des voitures neuves autres que tout électriques, selon une lettre consultée lundi.

Dans cette missive adressée à la présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen et datée du 12 décembre, les dirigeants des équipementiers Valeo, Forvia et OPmobility demandent à la Commission "des mesures claires sur le contenu local lors des annonces du 16 décembre".

Les équipementiers européens "contribuent pour 75% à la valeur d'un véhicule et représentent 1,7 million d'emplois" en Europe, mais "les surcapacités mondiales, les importations subventionnées (par le pays exportateur, NDLR) et un déséquilibre commercial accru érodent les fondations de notre industrie", écrivent Christophe Périllat (Valeo), Martin Fisher (Forvia) et Félicie Burelle (OPmobility).

"Les perspectives actuelles indiquent que 350.000 emplois et 23% de la valeur ajoutée des automobiles dans l'UE sont en danger d'ici 2030 si des mesures fortes ne sont pas prises de manière urgente", ajoutent-ils.

Ces équipementiers soutiennent "la position des ministres français en faveur de +flexibilités ciblées+ dans la réglementation sur (les émissions de) CO2 si elle est assortie de conditions de critères de contenu local, dans l'intérêt des emplois, du savoir-faire dans l'automobile" et de "l'empreinte carbone" en Europe.

Les constructeurs automobiles européens et l'Allemagne notamment réclament depuis des semaines de nets assouplissements dans l'interdiction de vendre des voitures neuves thermiques ou hybrides prévue à partir de 2035.

Les annonces de la Commission sont attendues mardi après-midi.

La semaine dernière, plusieurs ministres français avaient envoyé une lettre aux commissaires européens pour dire qu'ils acceptaient des "flexibilités ciblées", à condition qu'elles s'accompagnent d'une règlementation incitative à la production en Europe.

"On est prêt à faire preuve de flexibilité", avait ensuite expliqué Roland Lescure, ministre français de l'Economie. "Si vous voulez vendre encore un peu de moteurs thermiques en 2035 très bien, mais il faut qu’ils soient faits en Europe", avec "au moins 75% de la valeur ajoutée faite en Europe", avait-il ajouté.


Espagne: amende de 64 millions d'euros contre Airbnb pour avoir publié des annonces de logements interdits

Le gouvernement espagnol a annoncé lundi avoir infligé une amende de 64 millions d'euros à la plateforme Airbnb pour avoir notamment publié des annonces de logements interdits, une infraction qualifiée de "grave", en pleine crise du logement dans le pays. (AFP)
Le gouvernement espagnol a annoncé lundi avoir infligé une amende de 64 millions d'euros à la plateforme Airbnb pour avoir notamment publié des annonces de logements interdits, une infraction qualifiée de "grave", en pleine crise du logement dans le pays. (AFP)
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  • L'amende qui vise Airbnb et atteint précisément 64.055.311 euros est "définitive", a précisé dans un communiqué le ministère de la Consommation
  • "Des milliers de familles vivent dans la précarité à cause de la crise du logement, tandis que quelques-uns s'enrichissent grâce à des modèles économiques qui expulsent les gens de chez eux"

MADRID: Le gouvernement espagnol a annoncé lundi avoir infligé une amende de 64 millions d'euros à la plateforme Airbnb pour avoir notamment publié des annonces de logements interdits, une infraction qualifiée de "grave", en pleine crise du logement dans le pays.

En Espagne, les plateformes de location de courte durée suscitent un vif débat, surtout dans les grandes villes touristiques, où de nombreux habitants leur reprochent de contribuer à la flambée des loyers.

L'amende qui vise Airbnb et atteint précisément 64.055.311 euros est "définitive", a précisé dans un communiqué le ministère de la Consommation, ajoutant que la plateforme basée aux Etats-Unis devait désormais "corriger les manquements constatés en supprimant les contenus illégaux".

"Des milliers de familles vivent dans la précarité à cause de la crise du logement, tandis que quelques-uns s'enrichissent grâce à des modèles économiques qui expulsent les gens de chez eux", a critiqué le ministre de la Consommation, Pablo Bustinduy, cité dans le communiqué.

"Aucune entreprise en Espagne, aussi grande ou puissante soit-elle, n'est au-dessus des lois", a-t-il poursuivi.

L'Espagne a accueilli en 2024 un nombre record de 94 millions de visiteurs, ce qui en fait la deuxième destination touristique dans le monde derrière la France. Ce chiffre pourrait être battu cette année.

Mais si le tourisme est un moteur de l'économie, de nombreux Espagnols dénoncent la congestion des infrastructures, la disparition des commerces traditionnels, remplacés par des boutiques touristiques, et surtout la flambée des loyers, les propriétaires de logements se tournant vers la location touristique, y compris sur Airbnb, nettement plus rentable.

Face à cette poussée de colère, plusieurs régions et municipalités ont annoncé des mesures ces derniers mois, à l'image de la mairie de Barcelone (nord-est), qui a promis de ne pas renouveler les licences de quelque 10.000 appartements touristiques, qui expireront en novembre 2028.

 


La RATP se cherche un ou une présidente

Cette photographie montre le logo de la société française de transports publics RATP, sur un bâtiment à Paris, le 3 mars 2025. (AFP)
Cette photographie montre le logo de la société française de transports publics RATP, sur un bâtiment à Paris, le 3 mars 2025. (AFP)
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  • Après le départ de Jean Castex à la SNCF, l’Élysée s’apprête à nommer rapidement le nouveau président ou la nouvelle présidente de la RATP
  • Plusieurs profils circulent, tandis que la régie fait face à d’importants défis

PARIS: Après le départ de Jean Castex à la SNCF, la RATP se cherche un ou une présidente, dont la nomination pourrait intervenir "rapidement", selon des sources concordantes.

L'annonce se fera par communiqué de l'Elysée en vertu de l'article 13 de la Constitution qui prévoit que le président de la République nomme aux emplois civils et militaires de l'Etat.

Suivront, deux semaines plus tard, deux auditions de l'impétrant devant les sénateurs, puis devant les députés. Les parlementaires ont la possibilité de s'opposer au candidat d'Emmanuel Macron s'ils réunissent trois cinquième de leurs votes cumulés contre le nom choisi par l'Elysée.

En revanche, si le candidat est adoubé par le Parlement, son nom est proposé en conseil d'administration comme nouvel administrateur, puis confirmé dans la foulée par un décret suivant le conseil des ministres.

Depuis l'arrivée de l'ancien Premier ministre Jean Castex à la tête de la SNCF début novembre, les rumeurs se multiplient sur le nom de celui ou celle qui sera chargé de lui succéder aux commandes de la Régie autonome des transports parisiens, vieille dame créée le 21 mars 1948 et désormais plongée dans le grand bain de l'ouverture à la concurrence.

Les articles de presse pèsent les différents "profils" pressentis, politiques ou techniques qui pourraient "faire le job".

Les noms qui reviennent le plus souvent sont ceux de Xavier Piechaczyk, président du directoire du distributeur d'électricité RTE et ex-conseiller énergie-transport de Jean-Marc Ayrault et François Hollande, Alain Krakovitch, actuel directeur des TGV et Intercités à SNCF Voyageurs, Jean-François Monteils, président du directoire de la Société des grands projets (SGP) et selon la Tribune, Valérie Vesque-Jeancard, présidente de Vinci Airways et directrice déléguée de Vinci Airports.

"Si le nom sort de l'Elysée avant la fin de l'année, cela permettrait au PDG de prendre ses fonctions fin janvier-début février" souligne un fin connaisseur des milieux ferroviaires qui requiert l'anonymat.

- "Aller vite" -

"Une entreprise industrielle comme la RATP ne peut pas rester sans pilote très longtemps" souligne une autre source, proche du dossier, qui requiert aussi l'anonymat, avant d'ajouter "il faut aller vite, car c'est aussi une boite politique, la RATP".

Une entreprise aux enjeux d'autant plus complexes, que malgré son ancrage initial parisien, la RATP dépend du financement de la région Ile-de-France pour ses matériels, s'étend de plus en plus loin dans la banlieue, voire en métropole, et gère des réseaux de transports dans 16 pays sur les cinq continents.

En France, elle est notamment pressentie pour gérer les transports ferroviaires régionaux autour de Caen en Normandie à partir de 2027 après avoir répondu - via sa filiale RATP Dev - à des appels d'offre d'ouverture à la concurrence.

A Paris, la RATP est en train d'introduire progressivement de nouveaux matériels sur son réseau. Le nouveau métro MF19 construit par Alstom, ira d'abord sur la ligne 10 puis sept autres lignes (7 bis, 3 bis, 13 d'ici 2027, puis 12, 8, 3 et 7 d'ici 2034).

L'ensemble du processus prendra une dizaine d'années environ de travaux de modernisation sur les lignes concernées: beaucoup d'ingénierie fine à organiser pour réaliser les travaux pendant la nuit sans interrompre le trafic diurne et de désagréments pour les voyageurs.

A échéance plus lointaine, le ou la future patronne devra déterminer la stratégie du groupe dans les nouvelles ouvertures à la concurrence qui se dessinent: les tramway en 2030 puis le métro en 2040.

Sur le réseau de bus francilien, où la RATP a d'ores et déjà perdu son monopole, elle est parvenue à conserver l'exploitation de 70% des lignes d'autobus qu'elle gérait à l'issue des dernières vagues d'appels d'offre de mise en concurrence qui se sont achevées cet automne.

En particulier, elle continue d'exploiter via RATP Dev tous les bus de Paris intra-muros et a engagé un processus de verdissement de sa flotte de bus, financé par Ile-de-France Mobilités (IDFM), l'autorité organisatrice des transports.

Ses concurrents Keolis (filiale de la SNCF), Transdev et l'italien ATM ont pris les rênes le 1er novembre des lignes remportées.