Victimes des trafics de drogue: «police et gendarmerie ne sont pas les seules»à pouvoir agir, selon Darmanin

Le ministre français de l'Intérieur Gerald Darmanin serre la main de policiers lors de sa visite au poste frontière de Menton, le 12 septembre 2023. (Photo, Valery HACHE / AFP)
Le ministre français de l'Intérieur Gerald Darmanin serre la main de policiers lors de sa visite au poste frontière de Menton, le 12 septembre 2023. (Photo, Valery HACHE / AFP)
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Publié le Mardi 12 septembre 2023

Victimes des trafics de drogue: «police et gendarmerie ne sont pas les seules»à pouvoir agir, selon Darmanin

  • «Il faut évidemment beaucoup de policiers et de gendarmes pour résoudre» les problèmes de règlements de comptes entre trafiquants de drogue « que Marseille connaît depuis très longtemps», a estimé le ministre de l'Intérieur
  • Dimanche soir, deux salves de tirs de kalachnikov ont touché un quartier situé dans le sud-est de Marseille. Une jeune femme de 24 ans, touchée à la tête par un de ces tirs est décédée mardi matin à l'hôpital

MARSEILLE: "La police et la gendarmerie ne sont pas les seules à pouvoir résoudre" les violences engendrées par le trafic de stupéfiants, a estimé mardi le ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin depuis Marseille, où une jeune femme, victime collatérale de tirs, est décédée mardi.

"Il faut évidemment beaucoup de policiers et de gendarmes pour résoudre" les problèmes de règlements de comptes entre trafiquants de drogue "que Marseille connaît depuis très longtemps", a estimé le ministre de l'Intérieur, venu inaugurer de nouveaux locaux pour le Raid - une unité d'élite de la police.

"Jamais le nombre de policiers et de gendarmes, jamais le nombre de magistrats n'ont été aussi mobilisés pour lutter contre les trafics ici à Marseille" et ce "avec des résultats très impressionnants", a-t-il rappelé estimant que cette action des forces de l'ordre contribuait à dessiner une nouvelle "géographie de la drogue à Marseille et dans les Bouches-du-Rhône".

Dimanche soir, deux salves de tirs de kalachnikov ont touché un quartier situé dans le sud-est de Marseille, "qui n'est pas le plus criminogène de la ville", mais connu pour abriter un point de deal sans doute en phase de "reconquête" ou de "conquête", selon M. Darmanin.

Une jeune femme de 24 ans, touchée à la tête par un de ces tirs alors qu'elle se trouvait chez elle dans cette cité du 10e arrondissement, est décédée mardi matin à l'hôpital.

Un "drame absolu", avait déploré quelques heures auparavant Gérald Darmanin sur France Bleu, après que la procureure de la République de Marseille, Dominique Laurens, a estimé la veille qu'avec cette nouvelle victime collatérale, la troisième à Marseille depuis le début de l'année, "le degré ultime" des violences liées au trafic de drogue avait été atteint.

Ces dernières - qui se concentrent généralement dans les quartiers déshérités du nord de la ville ou dans les ensembles paupérisés du sud-est, ont fait une quarantaine de victimes depuis janvier à Marseille, une situation qualifiée de "bain de sang" par les autorités.

Mais "la police et la gendarmerie ne sont pas les seuls à pouvoir résoudre cette question", a poursuivi le ministre de l'Intérieur, insistant sur le "travail très important que fait la ville, que fait l'Etat sur la question éducative, sur l'urbanisme, sur l'intégration, sur l'autorité parentale ou l'autorité à l'école".

Marseille est une des grandes villes les plus pauvres de France, le président Emmanuel Macron y a lancé un vaste plan de rattrapage dans les écoles et les transports, notamment dans les quartiers du nord de la ville délaissés pendant des années.

Gérald Darmanin a également pointé une nouvelle fois la responsabilité des consommateurs de drogues qui font "naître ce genre de règlements de comptes".


Des centaines d'enseignants manifestent contre les évaluations de l'Éducation nationale

Des enseignants brandissent des drapeaux syndicaux français alors qu'ils participent à une manifestation contre les évaluations nationales imposées du CP au CM2, à Paris le 10 septembre 2024 (AFP)
Des enseignants brandissent des drapeaux syndicaux français alors qu'ils participent à une manifestation contre les évaluations nationales imposées du CP au CM2, à Paris le 10 septembre 2024 (AFP)
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  • A Paris, plusieurs centaines de manifestants se sont élancés en début d'après-midi du jardin du Luxembourg en direction du ministère de l’Éducation, dans une mobilisation regroupant les deux appels à la grève.
  • Selon le rectorat de Créteil, 2,65% des enseignants étaient grévistes dans le premier degré en Seine-Saint-Denis mardi et 7,45% dans le second degré (collèges et lycées).

PARIS : Des centaines d'enseignants se sont mis en grève et ont manifesté mardi à l'appel de plusieurs syndicats pour dénoncer la généralisation des évaluations dans les classes allant du CP au CM2 et pour défendre l'école en Seine-Saint-Denis, une semaine après la rentrée scolaire.

A Paris, plusieurs centaines de manifestants se sont élancés en début d'après-midi du jardin du Luxembourg en direction du ministère de l’Éducation, dans une mobilisation regroupant les deux appels à la grève.

"On est en pleine passation des évaluations nationales, qui sont la clé de voûte d'un certain nombre de dégradations des conditions de travail", a expliqué à l'AFP Guislaine David, secrétaire générale de la FSU-Snuipp, principal syndicat du premier degré (maternelle et élémentaire).

"C'est source de stress pour les élèves, les familles, c'est chronophage pour les enseignants. Toutes ces injonctions contribuent à la perte de sens du métier d'enseignant", a-t-elle ajouté.

Au niveau national, les syndicats FSU-Snuipp, CGT éducation et Sud éducation ont appelé les professeurs des écoles à ne pas faire passer ces évaluations qui démarrent mardi, "pour faire blocage".

"Au final, ces évaluations sont censées aboutir au tri des élèves, aux fameux groupes de niveau", a critiqué Michaël Marcilloux, co-secrétaire général de la CGT Educ'action. Et "cette date nationale permet aux enseignants du 93 de rebondir dans leur mobilisation entamée l'année dernière", a-t-il ajouté.

Plus localement, les syndicats d'enseignants de Seine-Saint-Denis ont également appelé à la grève mardi, déplorant une "rentrée catastrophique" et relançant ainsi leur mouvement initié au printemps en faveur d'un plan d'urgence pour l'enseignement public du département, le plus pauvre de France métropolitaine.

"Le but c'est être là pour cette lutte contre le tri social, d'une école à deux vitesses", a souligné dans le cortège Émilie Benoit, co-secrétaire de Sud Education 93.

Selon le rectorat de Créteil, 2,65% des enseignants étaient grévistes dans le premier degré en Seine-Saint-Denis mardi et 7,45% dans le second degré (collèges et lycées).

Des cortèges ont également défilé dans d'autres villes de France. À Marseille, quelque 150 enseignants et autres personnels de l'éducation se sont rassemblés devant la Direction des Services départementaux de l’Éducation nationale (DSDEN) des Bouches-du-Rhône.

A Toulouse, près d’une centaine de personnes ont manifesté en début d’après-midi derrière deux banderoles, sur lesquelles on pouvait lire "Ecole publique en danger. Non au choc des savoirs, pour un choc des moyens" et "AESH (Accompagnants d'élèves en situation de handicap, NDLR), les invisibles de l’Education nationale sont en colère. Non à la précarité".

A Rennes, ils étaient une quarantaine à la mi-journée devant la DSDEN d'Ille-et-Vilaine. "Avant, les évaluations permettaient aux enseignants de mettre en place (...) leurs cours en conservant leur liberté pédagogique", a estimé Emmanuelle Maray, secrétaire départementale de la FSU-Snuipp et enseignante.

Aujourd'hui, "les résultats ne servent qu'à mettre en place la politique éducative et l'imposer aux enseignants", a-t-elle regretté.


Macron ira jeudi au Havre, avec Philippe, pour commémorer la libération de la ville

Le président français Emmanuel Macron s'adresse aux médias sur le tarmac de l'aéroport international "Nikola Tesla" de Belgrade, le 30 août 2024, à l'issue d'une visite officielle de deux jours du président français en Serbie. (AFP)
Le président français Emmanuel Macron s'adresse aux médias sur le tarmac de l'aéroport international "Nikola Tesla" de Belgrade, le 30 août 2024, à l'issue d'une visite officielle de deux jours du président français en Serbie. (AFP)
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  • Le président Emmanuel Macron se rendra jeudi au Havre, ville de son ancien Premier ministre et candidat à sa succession Edouard Philippe, pour y participer à la commémoration des 80 ans de la libération de la ville
  • La cérémonie, prévue à partir de 19h15, permettra d'honorer "la mémoire des Havrais tombés durant la libération de la dernière ville normande occupée, marquant symboliquement la fin de la bataille de Normandie"

PARIS: Le président Emmanuel Macron se rendra jeudi au Havre, ville de son ancien Premier ministre et candidat à sa succession Edouard Philippe, pour y participer à la commémoration des 80 ans de la libération de la ville, a annoncé mardi l'Elysée.

La cérémonie, prévue à partir de 19h15, permettra d'honorer "la mémoire des Havrais tombés durant la libération de la dernière ville normande occupée, marquant symboliquement la fin de la bataille de Normandie", a-t-on indiqué de même source.

La libération du Havre, en septembre 1944, avait été marquée par de terribles bombardements qui avaient détruit une immense partie de la ville.

Emmanuel Macron et Edouard Philippe prononceront chacun un discours à l'occasion de cette commémoration, qui survient alors que le second, patron du parti Horizons, vient d'officialiser qu'il sera candidat à la prochaine élection présidentielle.

Cette annonce a suscité des commentaires critiques, y compris dans une partie de la macronie, où certains estiment qu'Edouard Philippe anticipe un renoncement d'Emmanuel Macron, et donc une présidentielle anticipée.

Une interprétation réfutée par le principal intéressé, qui a nié samedi toute "entreprise de déstabilisation du président de la République".

La rencontre entre les deux hommes, jeudi au Havre, "ça se passera très bien, je vous le garantis", a assuré M. Philippe pour démentir la fraîcheur, notoire, de leurs relations.


Appel à "l'intifada à Paris": Darmanin donne un signalement à la justice

Le ministre français de l'Intérieur sortant Gérald Darmanin prononce un discours lors d'une cérémonie d'hommage au gendarme français Eric Comyn, cinq jours après qu'il ait été mortellement renversé lors d'un contrôle routier par un conducteur aux multiples condamnations, à Nice le 2 septembre 2024 (AFP)
Le ministre français de l'Intérieur sortant Gérald Darmanin prononce un discours lors d'une cérémonie d'hommage au gendarme français Eric Comyn, cinq jours après qu'il ait été mortellement renversé lors d'un contrôle routier par un conducteur aux multiples condamnations, à Nice le 2 septembre 2024 (AFP)
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  • Dimanche, lors d'un rassemblement pro-palestinien place de la Nation (est de Paris), le fondateur du média "Islam et Info" a incité les participants à "mener l'intifada à Paris.
  • Le préfet de police de Paris Laurent Nuñez a de son côté "mis en demeure" les déclarants du rassemblement de "s'expliquer sur les propos tenus lors de la manifestation".

PARIS : Le militant Elias d'Imzalène, qui a lancé dimanche un appel à "mener l'intifida" à Paris, est l'objet d'un signalement envoyé mardi à la justice par le ministre démissionnaire de l'Intérieur Gérald Darmanin, a appris l'AFP mardi auprès de son entourage.

Dimanche, lors d'un rassemblement pro-palestinien place de la Nation (est de Paris), le fondateur du média "Islam et Info" a incité les participants à "mener l'intifada à Paris, dans nos banlieues, dans nos quartiers" pour que "bientôt Jérusalem" soit "libérée", selon une vidéo diffusée sur les réseaux sociaux.

L'entourage du ministre démissionnaire de l'Intérieur et des Outre-mer a assuré à l'AFP que Gérald Darmanin faisait un article 40 contre lui pour "provocation à s'armer contre l'autorité de l'Etat ou contre une partie de la population, provocation aux atteintes volontaires à la vie et à l'intégrité des personnes, en l'occurrence ici les personnes de nationalité israélienne ou de confession juive, ainsi que les personnes dépositaires de l'autorité publique".

Selon cet article 40, "toute autorité constituée, tout officier public ou fonctionnaire qui, dans l'exercice de ses fonctions, acquiert la connaissance d'un crime ou d'un délit est tenu d'en donner avis sans délai au procureur de la République".

Le préfet de police de Paris Laurent Nuñez a de son côté "mis en demeure" les déclarants du rassemblement de "s'expliquer sur les propos tenus lors de la manifestation", a indiqué la préfecture de police à l'AFP.

Le préfet de police "envisage d'interdire les prochains rassemblements à leur initiative", a ajouté la préfecture.