Mali: des groupes du nord attaquent l'armée dans une ville clef

Vue aérienne du camp de déplacés de Faladie à Bamako le 9 novembre 2022. Les personnes fuyant le conflit qui sévit au Mali depuis une décennie se réfugient dans le camp de déplacés de Faladie. (AFP).
Vue aérienne du camp de déplacés de Faladie à Bamako le 9 novembre 2022. Les personnes fuyant le conflit qui sévit au Mali depuis une décennie se réfugient dans le camp de déplacés de Faladie. (AFP).
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Publié le Mercredi 13 septembre 2023

Mali: des groupes du nord attaquent l'armée dans une ville clef

  • Dans un communiqué publié mardi soir, l'armée malienne a assuré avoir repoussé une attaque complexe impliquant des voitures piégées
  • Le Cadre stratégique permanent (CSP), alliance de groupes armés qui ont signé un accord de paix avec l'Etat malien en 2015, a indiqué avoir mené une opération sur la ville garnison de Bourem

BAMAKO: Des groupes armés du nord du Mali ont attaqué mardi l'armée dans la ville clef de Bourem, confortant les craintes de reprise des hostilités avec l'Etat central et de fin de l'accord de paix signé en 2015.

Les groupes armés ont indiqué avoir pris puis abandonné le contrôle du camp de l'armée.

Dans un communiqué publié mardi soir, l'armée malienne a assuré avoir repoussé une attaque complexe impliquant des voitures piégées qui a fait dix morts et treize blessés parmi les soldats, tandis que 46 "terroristes" ont été tués.

Un haut responsable de l'armée avait auparavant déclaré à l'AFP que les troupes avaient repris le contrôle de leurs positions à Bourem avec l'aide de l'aviation.

Le Cadre stratégique permanent (CSP), alliance de groupes armés qui ont signé un accord de paix avec l'Etat malien en 2015, a indiqué avoir mené une opération sur la ville garnison de Bourem qui "s'est soldée par le contrôle du camp et des différents postes avancés" des forces armées maliennes et de leur allié du groupe paramilitaire russe Wagner.

Il y a eu "d'intenses combats", a dit le porte-parole du CSP, Mohamed El Maouloud Ramadane.

Puis les hommes se sont retirés, a-t-il dit. "Notre objectif n'est pas de rester dans les villes", a-t-il expliqué.

"Nous avons repris le contrôle du camp et des alentours de Bourem après intervention de l'aviation et ratissage", a dit un commandant local sous couvert de l'anonymat.

"Les groupes armés non-identifiés avaient encerclé le camp, et tournaient en ville, mais les avions ont réagi contre eux. On n'entend plus de tirs, les FAMA (Forces armées maliennes) sont dans la ville partout en nombre", a dit un habitant joint par téléphone, Mahamoud Ould Mety.

Bourem est un nœud près du fleuve Niger et sur la route entre Tombouctou et Gao et vers Kidal, fief touareg, plus au nord.

Une telle opération de la part des groupes armés confirme la faillite de l'accord de paix signé en 2015 par une alliance de groupes armés à dominante touareg entrés en rébellion contre l'Etat central en 2012, par le gouvernement et par des groupes armés loyalistes.

Après des semaines de tensions grandissantes, un des signataires de l'accord dit d'Alger, la Coordination des mouvements de l'Azawad (CMA), a indiqué lundi soir se considérer dorénavant en "guerre" avec la junte qui a pris le pouvoir par la force à Bamako en 2020.

Escalade

Les tensions n'ont cessé de croître depuis des mois entre le CSP et la CMA d'une part et la junte de l'autre, faisant redouter la reprise des hostilités engagées en 2012.

Des insurrections indépendantiste et salafiste avaient alors plongé ce pays pauvre et enclavé dans une profonde crise sécuritaire, politique et humanitaire dont il n'est toujours pas sorti.

Si les groupes à dominante touareg ont accepté un cessez-le-feu en 2014, les jihadistes ont poursuivi le combat contre l'Etat central et toute présence étrangère sous la bannière d'Al-Qaïda et de l'organisation Etat islamique. La propagation jihadiste a gagné le centre du pays, le Burkina Faso et le Niger voisins.

Dans les vastes étendues désertiques ou semi-désertiques du nord, notamment dans les régions de Tombouctou et Gao, les rivalités se sont intensifiées ces dernières semaines entre la multitude d'acteurs armés se disputant le contrôle du territoire: groupes jihadistes contre armée malienne, groupes jihadistes entre eux, groupes armés touareg contre jihadistes, et groupes touareg face à l'armée malienne.

Cette escalade coïncide avec une reconfiguration sécuritaire dans le nord après le départ de la force antijihadiste française en 2022 et celui, en cours, de la mission de l'ONU (Minusma), toutes deux poussées vers la sortie par la junte.

La remise du camp de Ber, près de Tombouctou, par la mission de l'ONU à l'armée mi-août a donné lieu à des combats entre soldats et jihadistes, mais aussi à des accrochages entre armée et CMA.

La CMA n'entend pas que la Minusma rétrocède ses camps aux autorités maliennes. Elle estime qu'en vertu des arrangements de 2014 et 2015, ces zones devraient revenir sous son contrôle.

En même temps, une double attaque jihadiste a tué au moins 64 civils et militaires jeudi entre Tombouctou et Gao. Une autre attaque aux voitures piégées contre un camp à Gao a tué une dizaine de soldats vendredi, a admis l'armée lundi. Les jihadistes soumettent Tombouctou à un blocus.

La junte a fait du rétablissement de la souveraineté un de ses mantras, un objectif qui se heurte aux différents groupes armés, qui contrôlent de vastes étendues de territoire.


L'Inde cherche à porter la voix du « Sud global » entre le G7 et le Brics

Cette photographie prise et publiée par le Bureau d'information de la presse indienne (PIB) le 6 juin 2025 montre le Premier ministre indien Narendra Modi tenant le drapeau national lors de l'inauguration du pont ferroviaire de Chenab, qui fait partie de la liaison ferroviaire du Cachemire, à Reasi, dans l'État de Jammu-et-Cachemire. (PIB) / AFP)
Cette photographie prise et publiée par le Bureau d'information de la presse indienne (PIB) le 6 juin 2025 montre le Premier ministre indien Narendra Modi tenant le drapeau national lors de l'inauguration du pont ferroviaire de Chenab, qui fait partie de la liaison ferroviaire du Cachemire, à Reasi, dans l'État de Jammu-et-Cachemire. (PIB) / AFP)
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  • L'Inde n'est pas membre du Groupe des Sept (États-Unis, Japon, Allemagne, Royaume-Uni, France, Italie, Canada), mais elle est devenue une habituée de ses sommets, auxquels elle est régulièrement conviée depuis 2019.
  • « Nous contribuons activement à la diplomatie internationale et si cela peut servir de passerelle, c'est un atout pour la diplomatie internationale dans une période de relations difficiles et de tensions accrues », fait valoir M. Jaishankar.

PARIS : Invitée du G7 qui débute dimanche, mais aussi membre fondateur des Brics, l'Inde souhaite porter la voix du « Sud global », se posant en « passerelle » entre les différents acteurs de la scène internationale, affirme son ministre des Affaires étrangères dans un entretien à l'AFP.

L'Inde n'est pas membre du Groupe des Sept (États-Unis, Japon, Allemagne, Royaume-Uni, France, Italie, Canada), mais elle est devenue une habituée de ses sommets, auxquels elle est régulièrement conviée depuis 2019.

« Nous avons été un pays invité depuis plusieurs années et je pense que ça a été bénéfique pour le G7 », déclare à l'AFP Subrahmanyam Jaishankar depuis Paris, où il a clos samedi une visite en France, se félicitant d'avoir « la capacité de travailler avec différents pays sans qu'aucune relation ne soit exclusive ». 

Avec une population en passe de devenir la quatrième économie mondiale, l'Inde est l'un des pays les plus peuplés du globe. Elle siège à la table de nombreuses organisations, avec les Occidentaux au G7 ou au sein du « Quad » (Dialogue quadrilatéral pour la sécurité, avec les États-Unis, le Japon, l'Australie), mais aussi avec la Chine, la Russie et l'Iran au sein des Brics et du Groupe de Coopération de Shangaï.

« Nous contribuons activement à la diplomatie internationale et si cela peut servir de passerelle, c'est un atout pour la diplomatie internationale dans une période de relations difficiles et de tensions accrues », fait valoir M. Jaishankar.

Ancienne colonie britannique, indépendante depuis 1947, l'Inde se pose, avec le Brésil, en héraut du « Sud global », qui réunit « des pays qui ont été victimes de l'ordre mondial ces dernières années, ces derniers siècles ». 

« Dans les pays du Sud, il existe un fort ressentiment face aux inégalités de l'ordre international, une volonté de le changer, et nous en faisons pleinement partie », explique le ministre en poste depuis 2019.

« Aujourd'hui, pour des pays comme les nôtres, il est important de nous exprimer, de mener, de faire sentir notre présence. »

Cette voix passe aussi par les BRICS, devenue « l'une des principales plateformes de rassemblement pour les pays non occidentaux », dont les chefs d'État se réuniront en juillet.

Partisan de « négociations directes » pour résoudre la guerre entre l'Ukraine et la Russie, qui a frappé durement les pays du Sud, M. Jaishankar affiche son scepticisme face aux politiques de sanctions occidentales : « Ça n'a pas vraiment marché jusqu'à présent, non ? » 

Partenaire commercial et allié politique de la Russie, l'Inde pourrait se retrouver exposée en cas de sanctions contre Moscou.

« L'économie mondiale est sous tension. Plus on ajoute des facteurs de tensions, plus les difficultés seront grandes. »

Dans l'ordre mondial actuel, l'Inde doit composer avec la « discontinuité » posée par Donald Trump.

Des négociations en cours sur le sujet ont « bien avancé ».L'Inde doit également chercher « un équilibre » avec la Chine. 

Pékin soutient Islamabad, que New Delhi accuse de soutenir les activités de « terroristes » islamistes sur son sol.

Le 22 avril, une attaque au Cachemire indien a déclenché une confrontation militaire de quatre jours entre les deux pays, la plus grave depuis 1999. Narendra Modi a promis une « riposte ferme » à toute nouvelle attaque « terroriste », renforçant le spectre d'une escalade entre les deux puissances nucléaires.

« En 2008, la ville de Mumbai a été attaquée (plusieurs attentats jihadistes ont fait 166 morts) et nous avons commis l'erreur de ne pas réagir avec fermeté. Nous sommes déterminés à ne pas répéter ces erreurs. Si des terroristes pénètrent en Inde depuis et grâce au soutien d'un pays voisin, nous les poursuivrons et nous les châtierons ».

Mais l'Inde n'a jamais envisagé de recourir à l'arme nucléaire, assure-t-il : « Ces inquiétudes émanaient de personnes mal informées ».

 


Israël appelle les Iraniens à évacuer les zones proches de sites militaires

Des soldats et des membres d'une équipe de recherche et de sauvetage se rassemblent près de voitures endommagées dans la ville de Tamra, dans le nord d'Israël, à la suite d'une attaque à la roquette lancée par l'Iran dans la nuit du 15 juin 2025. (Photo par AHMAD GHARABLI / AFP)
Des soldats et des membres d'une équipe de recherche et de sauvetage se rassemblent près de voitures endommagées dans la ville de Tamra, dans le nord d'Israël, à la suite d'une attaque à la roquette lancée par l'Iran dans la nuit du 15 juin 2025. (Photo par AHMAD GHARABLI / AFP)
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  • L'armée a « demandé à toutes les personnes se trouvant actuellement dans des installations militaires en Iran, ou à proximité, d'évacuer immédiatement les lieux, précisant que leur vie était en danger ».
  • Le communiqué ne précise pas de coordonnées géographiques et n'est accompagné d'aucune carte permettant de localiser ces zones.

JERUSALEM : Le ministre israélien de la Défense, Israël Katz, a déclaré dimanche dans un communiqué de son bureau avoir ordonné à l'armée israélienne d'émettre des avis d'évacuation à l'intention des habitants de Téhéran vivant à proximité de sites militaires.

Après cet ordre, l'armée israélienne a appelé les Iraniens à évacuer les zones « à proximité d'installations militaires » dans un communiqué publié sur le réseau social X en persan et en arabe.

L'armée a « demandé à toutes les personnes se trouvant actuellement dans des installations militaires en Iran, ou à proximité, d'évacuer immédiatement les lieux, précisant que leur vie était en danger ».

Le communiqué ne précise pas de coordonnées géographiques et n'est accompagné d'aucune carte permettant de localiser ces zones, contrairement aux communiqués de l'armée israélienne adressés aux Palestiniens de la bande de Gaza, où elle est en guerre contre le mouvement islamiste Hamas.

Cette décision fait partie d'un plan « visant à faire pression sur le régime » en créant des déplacements de population, a déclaré à l'AFP une source sécuritaire israélienne.


La Russie s'apprête à construire la première centrale nucléaire du Kazakhstan

Une vue aérienne montre le village d'Ulken (au premier plan) et le site proposé pour la centrale nucléaire près du village d'Ulken, situé sur les rives du lac Balkhash, à environ 400 kilomètres au nord d'Almaty, le 22 septembre 2024. (Photo de Ruslan PRYANIKOV / AFP)
Une vue aérienne montre le village d'Ulken (au premier plan) et le site proposé pour la centrale nucléaire près du village d'Ulken, situé sur les rives du lac Balkhash, à environ 400 kilomètres au nord d'Almaty, le 22 septembre 2024. (Photo de Ruslan PRYANIKOV / AFP)
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  • « Rosatom a été désigné chef de file du consortium international pour la construction de la première centrale nucléaire au Kazakhstan », a indiqué l'agence kazakhe pour l'énergie atomique.
  • Le Kazakhstan, immense ex-république soviétique et allié de Moscou, est le premier producteur mondial d'uranium (43 %) et le troisième fournisseur d'uranium naturel de l'Union européenne.

ALMATY, KAZAKHSTAN : Le géant russe du nucléaire Rosatom sera le principal constructeur de la première centrale nucléaire du Kazakhstan, ont annoncé samedi les autorités de ce pays d'Asie centrale, premier producteur mondial d'uranium, un chantier que convoitaient la France, la Chine et la Corée du Sud.

« Rosatom a été désigné chef de file du consortium international pour la construction de la première centrale nucléaire au Kazakhstan », a indiqué l'agence kazakhe pour l'énergie atomique.

Le Kazakhstan, immense ex-république soviétique et allié de Moscou, est le premier producteur mondial d'uranium (43 %) et le troisième fournisseur d'uranium naturel de l'Union européenne, mais souffre d'un manque cruel d'électricité pour sa consommation intérieure.

L'agence kazakhe dit désormais « étudier la question de l'obtention de financements publics à l'exportation aux dépens de la Fédération de Russie, conformément aux propositions de Rosatom ». 

Rosatom a salué la décision kazakhe dans un communiqué et promis « la construction d'une centrale nucléaire selon le projet le plus avancé et le plus efficace au monde, basé sur des technologies russes ».

« Les réacteurs VVER-1200 de troisième génération combinent des solutions techniques éprouvées avec les systèmes de protection active et passive les plus récents. Ces derniers ont été développés en stricte conformité avec les normes internationales de sécurité », a ajouté la société.

Rosatom (Russie), China National Nuclear Corporation (Chine), EDF (France) et Korea Hydro & Nuclear Power (Corée du Sud) faisaient partie des quatre entreprises pressenties.

L'agence ajoute qu'elle « continuera à travailler avec des partenaires étrangers pour former un consortium international efficace », sans donner plus de précisions. 

Ce projet de consortium international, qui n'a jamais été spécifié, s'inscrit dans la volonté du dirigeant kazakh Kassym-Jomart Tokaïev de maintenir de bonnes relations avec les grandes puissances.

Moscou, puissance historique en Asie centrale, a ainsi remporté cet appel d'offres aux dépens de la Chine, désormais incontournable dans la région. Cette annonce intervient quelques jours avant la venue du président chinois Xi Jinping au Kazakhstan pour un sommet « Asie centrale-Chine ».

La centrale, dont la construction a été validée lors d'un référendum sans surprise à l'automne, doit être bâtie près du village abandonné d'Ulken, dans le sud du pays, sur les bords du lac Balkhach, le deuxième plus grand d'Asie centrale.

En Ouzbékistan voisin, le géant russe Rosatom va construire une petite centrale nucléaire et a proposé au Kirghizistan un projet similaire.