« Femme au volant» et victime de harcèlement, une Youtubeuse française veut faire taire les clichés

La surfeuse et youtubeuse française Manon Lanza pose lors d'une séance photo à Paris le 13 septembre 2023. (Photo, BERTRAND GUAY / AFP)
La surfeuse et youtubeuse française Manon Lanza pose lors d'une séance photo à Paris le 13 septembre 2023. (Photo, BERTRAND GUAY / AFP)
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Publié le Jeudi 14 septembre 2023

« Femme au volant» et victime de harcèlement, une Youtubeuse française veut faire taire les clichés

  • Le résultat de la course a été éclipsé par la vague de messages haineux à l'encontre de Manon Lanza, après un carambolage entre sa voiture et celle d'un autre Youtubeur
  • Pendant qu'elle est extraite avec précaution de sa voiture pour être transportée à l'hôpital, de nombreux messages lui attribuent déjà la responsabilité de l'accident

PARIS: "J'ai eu l'impression qu'à travers moi on insultait toute la gent féminine": après un accident lors d'une course automobile entre stars d'internet, la surfeuse et Youtubeuse française Manon Lanza a été victime d'une déferlante de haine et de sexisme sur les réseaux sociaux.

La créatrice de la chaîne "Allons rider" pilotait samedi une Formule 4 pour la deuxième édition du GP Explorer, qui réunissait sur le circuit du Mans (centre de la France) 24 participants, dont 6 femmes, tous amateurs.

Retransmis sur la plateforme Twitch, l'évènement a affolé les compteurs, avec un pic de 1,3 million de spectateurs en direct.

Mais le résultat de la course a été éclipsé par la vague de messages haineux à l'encontre de Manon Lanza, après un carambolage entre sa voiture et celle d'un autre Youtubeur, Maxime Biaggi, qui a contraint les deux concurrents à déclarer forfait.

"Tout se passe tellement vite. Je roule à 160, 170km/h, et en une fraction de seconde, je passe au-dessus de sa roue, je me fais projeter en l'air, je retombe sur le bitume avant de me faire éjecter dans le bac. J'ai la tête qui cogne, le choc est assez violent, ça me coupe la respiration", se remémore la créatrice de contenus, habituée aux sports extrêmes.

Pendant qu'elle est extraite avec précaution de sa voiture pour être transportée à l'hôpital, de nombreux messages lui attribuent déjà la responsabilité de l'accident.

"Je pense qu'il y a beaucoup de gens qui ont profité de cet incident sur la piste pour simplement avoir des propos sexistes", explique-t-elle lors d'un entretien mercredi à l'AFP.

"Il y avait énormément de messages sous mes publications, parfois plus de 10 000 messages. Également des DM (messages privés) mais la haine était surtout sur Twitter" (aujourd'hui X).

De retour de l'hôpital avec une hernie cervicale, elle fait défiler les injures sur son écran: "Femme au volant, mort au tournant", "Retourne dans ta cuisine",  parfois partagées par des femmes.

"Je ne les ai pas pris personnellement. J'ai eu l'impression qu'on insultait toute la gent féminine", évoque-t-elle, le cou maintenu par une minerve.

Manon Lanza n'a toutefois pas l'intention de porter plainte pour cyberharcèlement. "La meilleure chose que je puisse faire c'est avoir de l'énergie pour continuer à me battre et ne pas leur donner raison."

Manque de réaction

"Je fais des sports très largement pratiqués par les hommes: surf, skate, snowboard, motocross. Je suis souvent avec des garçons et j'ai déjà eu des remarques de ce type. Ce n'est pas que sur internet, ça se passe aussi dans les skate parks et dans l'eau."

Malheureusement, le sexisme reste "le sujet relou (lourd) qu'il ne faut surtout pas aborder", déplore-t-elle, face au soutien tardif des concurrents et organisateurs de l'évènement.

"J'aurais aimé que la réaction soit plus immédiate de la part des Youtubeurs et qu'ils se sentent autant concernés en tant qu'homme qu'une femme peut l'être", estime Manon Lanza.

Squeezie, à l'origine du GP Explorer et premier Youtubeur français, a mis trois jours avant de réagir dans une vidéo, s'emportant contre les auteurs des messages haineux.

Le monde du streaming en ligne, comme celui des jeux vidéo, est secoué depuis des années par les scandales de harcèlement à l'égard des femmes.

Malgré les engagements des plateformes, et les mesures mises en place pour lutter contre le cyberharcèlement, de nombreuses figures féminines continuent d'y être victimes de menaces et d'insultes.

Revenant sur l'accident de samedi, Manon Lanza estime que "les choses ne se sont pas déroulées comme elles auraient dû" pour la protéger. "Les commentateurs ont juste diffusé la vision de Maxime, du coup on se rend difficilement compte de ce qu'il se passe en piste. (...) Il aurait été pas mal d'avoir d'autres angles de vue, ou une image de l'ambulance pour que les gens se rendent compte que j'étais blessée", souligne-t-elle.


Macron et von der Leyen inciteront lundi les chercheurs étrangers à choisir l'Europe

Le président français Emmanuel Macron accueille la présidente de la Commission européenne Ursula Von der Leyen à son arrivée au sommet de la « coalition des volontaires » au palais de l'Élysée, à Paris, le 27 mars 2025. (Photo Ludovic MARIN / AFP)
Le président français Emmanuel Macron accueille la présidente de la Commission européenne Ursula Von der Leyen à son arrivée au sommet de la « coalition des volontaires » au palais de l'Élysée, à Paris, le 27 mars 2025. (Photo Ludovic MARIN / AFP)
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  • Le président français clôturera cette conférence dans la prestigieuse université de la Sorbonne, « dédiée à la science, à l'attractivité de l'Union européenne, mais aussi plus largement à l'innovation, à la recherche et aux libertés académiques »
  • « Ici, en France, la recherche est une priorité, l’innovation est une culture et la science est un horizon sans limite », avait-il assuré.

PARIS : À Paris, le président Emmanuel Macron et la présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen participeront lundi à une conférence pour vanter les mérites de l'Europe auprès des chercheurs étrangers, notamment américains, confrontés à « un certain nombre de menaces », a annoncé l'Élysée mercredi.

Le président français clôturera cette conférence dans la prestigieuse université de la Sorbonne, « dédiée à la science, à l'attractivité de l'Union européenne, mais aussi plus largement à l'innovation, à la recherche et aux libertés académiques », ont affirmé ses services à la presse.

Le message de cette rencontre sera « très clair » : « Choose Science, Choose Europe ».

Selon son entourage, il s'agit de dire, « dans un moment où les libertés académiques connaissent un certain nombre de reculs ou de menaces, que l'Europe est un continent attractif et que l'innovation, l'attractivité, la science et la recherche sont des éléments essentiels pour la croissance européenne ».

Le chef de l'État aura à cette occasion un entretien avec la présidente de la Commission européenne, qui participera à la conférence. 

Le 18 avril, Emmanuel Macron avait donné rendez-vous le 5 mai aux chercheurs « du monde entier ». Sur le réseau X, il les avait invités à « choisir la France et l'Europe », dans une tentative d'attirer les chercheurs américains menacés par la politique de Donald Trump.

« Ici, en France, la recherche est une priorité, l’innovation est une culture et la science est un horizon sans limite », avait-il assuré.

Parallèlement, le gouvernement a lancé une plateforme baptisée « Choose France for Science », présentée comme « une première étape pour préparer l'accueil des chercheurs internationaux ».

Depuis le retour de Donald Trump à la Maison Blanche en janvier, chercheurs et universités sont dans le collimateur de son gouvernement et redoutent pour leur avenir, entre libertés académiques et de recherche menacées et financements réduits.

De plus en plus de chercheurs ou d'aspirants chercheurs réfléchissent donc à quitter le pays, considéré jusqu'ici comme le paradis de la recherche dans nombre de domaines.

En France, dès début mars, le ministre chargé de l’Enseignement supérieur et de la Recherche, Philippe Baptiste, a demandé aux universités de réfléchir à des moyens de les accueillir. 


« La France ne se définit ni par une race, ni par une religion », affirme Macron

Le président français Emmanuel Macron regarde avant d'accueillir le Premier ministre belge pour un déjeuner de travail au palais présidentiel de l'Élysée à Paris, le 29 avril 2025. (Photo Ludovic MARIN / AFP)
Le président français Emmanuel Macron regarde avant d'accueillir le Premier ministre belge pour un déjeuner de travail au palais présidentiel de l'Élysée à Paris, le 29 avril 2025. (Photo Ludovic MARIN / AFP)
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  • « La France est une patrie de volonté et de bravoure qui ne se définit ni par le sang, ni par une race, ni par une religion, ni par une identité figée », a déclaré le président de la République.
  • Près de 150 nationalités se côtoient au sein de la Légion étrangère, où les légionnaires sont commandés par des officiers français.

AUBAGNE, FRANCE : lors d'une cérémonie militaire commémorant la bataille de Camerone, à Aubagne, où est basé le commandement de la Légion étrangère, Emmanuel Macron a affirmé  mercredi que « la France ne se définit ni par une race, ni par une religion, ni par une identité figée ».

« La France est une patrie de volonté et de bravoure qui ne se définit ni par le sang, ni par une race, ni par une religion, ni par une identité figée », a déclaré le président de la République devant plusieurs dizaines de légionnaires réunis pour commémorer la bataille de Camerone, qui s'est déroulée le 30 avril 1863 au Mexique.

« La France se définit par une volonté chaque jour recommencée d'accomplir de grandes choses avec une poignée de notre terre dans la main. Un rêve d'universel, un idéal, cette solidarité, cette fidélité à la patrie », a poursuivi M. Macron, qui s'est déplacé à Aubagne (Bouches-du-Rhône) pour commémorer cet événement fondateur de la Légion étrangère, célébré chaque année par tous les régiments. 

M. Macron a prononcé ce discours après avoir reçu mardi des représentants d'institutions musulmanes qui ont dénoncé le « climat islamophobe ambiant » et demandé au président de la République des « actes concrets » pour protéger les musulmans, après le meurtre d'un fidèle dans une mosquée du Gard.

À Aubagne, le président a passé en revue les troupes de la Légion étrangère, la force combattante de l'armée de terre qui compte plus de 9 500 hommes.

Près de 150 nationalités se côtoient au sein de la Légion étrangère, où les légionnaires sont commandés par des officiers français.

L'hymne national a été joué et deux avions Rafale ont survolé la cérémonie à laquelle ont assisté les élus locaux et plusieurs centaines de spectateurs.

La cérémonie de Camerone, qui est une fête de la Légion, commémore une bataille survenue à Camerone, dans l'État de Veracruz, dans l'est du Mexique, au cours de laquelle 62 légionnaires français ont résisté à 2 000 soldats mexicains lors de l'expédition française au Mexique. 

Le président Macron a décrit la bataille menée par une « poignée de légionnaires assiégés par 2 000 ennemis » qui ont « tenu une position pendant 11 heures », saluant une « histoire de courage insensé ».

Chargés de protéger le passage d'un convoi de ravitaillement pour les troupes françaises assiégeant la ville de Puebla, les légionnaires retranchés dans une hacienda du village de Camaron de Tejeda avaient fait le serment de se battre jusqu'à la mort.

Après une journée d'affrontement, les derniers encore en état de combattre refusèrent de se rendre et chargèrent les Mexicains à la baïonnette. 


Panneaux solaires, spatial, pharmacie : neuf projets d'usines reçoivent des subventions France 2030

Un employé de TotalEnergies devant des panneaux solaires et des éoliennes du parc éolien de La Perrière à Sainte-Suzanne sur l'île de la Réunion, le 22 janvier 2025. (Photo Richard BOUHET / AFP)
Un employé de TotalEnergies devant des panneaux solaires et des éoliennes du parc éolien de La Perrière à Sainte-Suzanne sur l'île de la Réunion, le 22 janvier 2025. (Photo Richard BOUHET / AFP)
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  • Neuf nouveaux projets d'usines au total vont recevoir des subventions à hauteur de 49 millions d'euros, a annoncé le gouvernement mercredi.
  • Ces aides publiques, issues du programme d'investissement France 2030, ont été accordées en réponse au septième appel d'offres lancé dans le cadre du dispositif « Premières usines ».

PARIS : La giga-usine Holosolis de cellules photovoltaïques en Moselle, ainsi qu'un site de chimie verte en Martinique : 9 nouveaux projets d'usines au total vont recevoir des subventions à hauteur de 49 millions d'euros, a annoncé le gouvernement mercredi.

Ces aides publiques, issues du programme d'investissement France 2030, ont été accordées en réponse au septième appel d'offres lancé dans le cadre du dispositif « Premières usines », destiné à soutenir les projets d'ouverture d'usines des start-up et PME industrielles innovantes, indique un communiqué.

À l'exception d'un projet de ferme aquacole écoresponsable « Mangrove » en Bretagne et d'un projet de chimie verte SHB Biotech en Martinique pour la production d'ingrédients naturels à partir de co-produits agricoles, les projets retenus s'inscrivent géographiquement dans la moitié est de la France. 

L'usine de la société française Holosolis, annoncée en grande pompe lors du sommet Choose France de 2023 pour produire des cellules et modules photovoltaïques à Hambach en Moselle, figure sur la liste. Le montant de l'aide n'a pas été divulgué.

Holosolis, dont l'actionnaire principal est InnoEnergy (institut européen d'innovation et de technologie), est un consortium européen de partenaires engagés dans la transition énergétique et la réindustrialisation. Il réunit la société d'investissement immobilier Idec, l'industriel breton Armor Group, le spécialiste français de l'agrivoltaïsme TSE et le groupe allemand Heraeus. Son usine, un investissement de 851 millions d'euros susceptible de générer 1 700 emplois, a obtenu un permis de construire en janvier.

Autre projet soutenu : celui du groupe Bordet en Bourgogne Franche-Comté qui se lance dans la production de carbone végétal pour remplacer les matières fossiles dans l'industrie chimique ou la cimenterie, grâce à un procédé de pyrolyse. 

Un autre projet de chimie est soutenu : Separative (SEP30), une société auvergnate bardée de brevets qui propose des solutions innovantes pour réduire la consommation d'énergie et l'empreinte carbone de l'industrie pharmaceutique.

Dans le secteur de la santé, InBrain Pharma, également aidée, est basée dans les Hauts-de-France et développe une technologie de perfusion cérébrale (Percepar) permettant l'administration ciblée de médicaments pour corriger les troubles des maladies neurologiques. En Île-de-France, Vertikale propose une solution qui miniaturise les bioprocédés et simplifie la production de médicaments biologiques.

Dans le secteur spatial, France 2030 a accordé une subvention à la société Latitude, basée dans le Grand Est, qui développe un micro-lanceur (Zephyr).

Enfin, dans l'agroalimentaire, l'entreprise de biotechnologie Mycophyto, située à Grasse, qui développe des solutions biologiques (biostimulants, bio-intrants) pour tous types de cultures, reçoit également une subvention.