Le YouTubeur star MrBeast pris en sandwich entre philanthropie et bad buzz

Jimmy Donaldson, personnalité américaine de YouTube, plus connu sous le nom de MrBeast, arrive à la 36e édition des Nickelodeon Kids' Choice Awards au Microsoft Theater de Los Angeles, le 4 mars 2023. (AFP).
Jimmy Donaldson, personnalité américaine de YouTube, plus connu sous le nom de MrBeast, arrive à la 36e édition des Nickelodeon Kids' Choice Awards au Microsoft Theater de Los Angeles, le 4 mars 2023. (AFP).
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Publié le Dimanche 13 août 2023

Le YouTubeur star MrBeast pris en sandwich entre philanthropie et bad buzz

  • MrBeast, Jimmy Donaldson à la ville, bâtit alors son entreprise mondiale «MrBeast Burger», avec des menus préparés dans des «cuisines fantômes», conçues pour des repas vendus sur des applications de livraison
  • L'influenceur de 25 ans, récemment couronné YouTubeur le plus populaire au monde avec plus de 170 millions d'abonnés, s'est retourné en justice contre ses fournisseurs de burgers, fin juillet, pour mettre fin à un accord

PARIS : Nous sommes le 4 septembre 2022 et environ 10 000 personnes crient "Beast, Beast, Beast" dans un centre commercial du New Jersey : MrBeast, YouTubeur le plus suivi au monde, s'apprête à lancer son premier restaurant de burgers entouré d'une foule hystérique.

MrBeast, Jimmy Donaldson à la ville, bâtit alors son entreprise mondiale "MrBeast Burger", avec des menus préparés dans des "cuisines fantômes", conçues pour des repas vendus sur des applications de livraison.

Mais depuis, l'ambitieuse aventure a tourné au vinaigre.

L'influenceur de 25 ans, récemment couronné YouTubeur le plus populaire au monde avec plus de 170 millions d'abonnés, s'est retourné en justice contre ses fournisseurs de burgers, fin juillet, pour mettre fin à un accord qui désormais, estime-t-il, nuit à son image.

C'est "le pire burger que j'aie jamais mangé de toute ma vie ! C'était comme manger des cuillères de poudre d'ail", affirmait un critique new-yorkais, cité dans les documents déposés au tribunal entre autres nombreux commentaires mécontents.

En réaction, l'entreprise de cuisine fantôme Virtual Dining Concepts a saisi la semaine dernière la justice, réclamant 100 millions de dollars de dommages et intérêts.

Touché mais pas coulé, Jimmy Donaldson peut compter sur un autre empire alimentaire: Feastables, qui propose des biscuits et des barres chocolatées bénéficiant d'avis plus positifs.

Le filon de l'industrie alimentaire s'avère populaire chez les influenceurs, comme en témoigne la ligne de café commercialisée par l'Américaine Emma Chamberlain, spécialiste des tendances, ou les boissons énergisantes du YouTubeur musculeux Logan Paul.

Le phénomène ne se limite pas aux États-Unis. Le vidéaste français Mister V et la vedette espagnole du web Carlos Rios ont tous deux leurs marques de produits alimentaires distribuées en supermarchés.

"De nombreux YouTubeurs créent une communauté de fans fidèles en raison de leur relation en apparence proche avec leur public", explique Vince Miller, de l'université du Kent, en Grande-Bretagne.

C'est pourquoi le procès autour des burgers "est un signal pour beaucoup d'autres influenceurs", estime Jess Flack, fondatrice de l'agence de marketing d'influence Ubiquitous. "Toute la carrière de quelqu'un comme MrBeast repose sur sa marque", souligne-t-elle.

Clics philanthropiques

Car si des stars ont lancé leurs propres produits ou établissements -comme George Clooney, avec une marque de tequila, ou Emimen, un restaurant de spaghettis- "lui n'est pas un acteur ou un chanteur qui peut se recentrer sur sa carrière" en cas d'échec.

Il est donc logique qu'il ait fait "imploser" MrBeast Burger après ces mauvaises critiques, conclut-elle.

Hors de question pour MrBeast d’entacher une réputation à la M. Loyal, construite sur des coups d'éclats philanthropiques.

Suivant le mantra "Rendre le monde meilleur" affiché sur son site "Beast philanthropy", l'influenceur voit grand: distribution d'argent à des livreurs de pizzas ou des chauffeurs Uber, reconstitution de décors de la série à succès "Squid Game" pour mettre en jeu une cagnotte de 456 000 dollars ou plus récemment le financement d'opérations de la cataracte pour 1 000 personnes malvoyantes.

L'influenceur explique qu'il paie ses actions en réinvestissant ses bénéfices -le magazine Forbes a estimé ses revenus à 54 millions de dollars en 2021- dans la production de ses vidéos, qui parfois coûtent des millions de dollars.

Et si beaucoup de gens, surtout les plus âgés, ont du mal à comprendre l'alliance entre ses actions caritatives et sa soif de clics, pour ses fans, il s'agit là d'une part importante de son attrait.

"Beast Philanthropy est littéralement financé par vos yeux", soutient le YouTubeur sur son site, entretenant ses abonnés dans la sensation de faire une bonne action en regardant ses vidéos.

"Beaucoup d'entre eux sont des enfants et des jeunes qui (...) le considèrent comme l'homme le plus gentil et le plus généreux de YouTube", décrypte Vince Miller.

Mais MrBeast se défend de n'intéresser que par ses actions charitables très médiatisées.

Amateur de challenges fous, le vingtenaire a relevé le pari de survivre sur un radeau pendant une semaine avec ses amis. Une épopée filmée qui a battu début août un record avec 46 millions de vues en un jour.

"Je ne veux plus jamais entendre que je n'obtiens des vues que parce que je donne de l'argent. Nous avons battu le record du monde avec mes amis en souffrant et en faisant des blagues", s'est-il défendu.


Les œuvres d'art saoudiennes attirent les foules au Caire

Des œuvres d'art saoudiennes sont présentées dans le cadre de l'exposition Beyond the Frame à l'Opéra du Caire (SPA).
Des œuvres d'art saoudiennes sont présentées dans le cadre de l'exposition Beyond the Frame à l'Opéra du Caire (SPA).
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  • Nahed Turkistani, professeur d'art céramique à l'université de Jeddah et l'un des organisateurs de l'exposition, a déclaré que l'événement présentait environ 20 œuvres saoudiennes
  • Turkistani a souligné le caractère distinctif des œuvres saoudiennes, qui représentaient des idées artistiques novatrices

LE CAIRE : Les œuvres d'art saoudiennes présentées lors de la deuxième édition de l'exposition Beyond the Frame, qui se tient actuellement à l'Opéra du Caire, ont attiré des visiteurs de nationalités et d'âges divers, qui ont salué la diversité et le caractère unique de ces œuvres.

Nahed Turkistani, professeur d'art céramique à l'université de Jeddah et l'un des organisateurs de l'exposition, a déclaré que l'événement présentait une vingtaine d'œuvres saoudiennes dans les domaines de la photographie, de la sculpture, de la calligraphie arabe et de la peinture.

Elle a souligné le caractère distinctif des œuvres saoudiennes, qui représentaient des idées artistiques novatrices reflétant l'intellectualisme, la diversité et la créativité.

Turkistani a déclaré que l'événement accentuait l'esprit de coopération et d'échange culturel et artistique entre les pays arabes participants, en mettant l'accent sur les traditions des sociétés concernées.

Elle a également souligné le soutien apporté par l'ambassade saoudienne en Égypte pendant l'événement.


L'exposition « Art Here » du Louvre Abu Dhabi débute en collaboration avec l'horloger suisse

Cette année, cinq artistes ont été sélectionnés pour présenter leur travail sous le thème "Awakenings". L'artiste gagnant sera choisi par un jury et annoncé en décembre. (Photo AN)
Cette année, cinq artistes ont été sélectionnés pour présenter leur travail sous le thème "Awakenings". L'artiste gagnant sera choisi par un jury et annoncé en décembre. (Photo AN)
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  • La quatrième édition de cet événement annuel est dotée d'un prix d'une valeur de 60 000 dollars
  • 5 artistes sélectionnés pour présenter leur travail sous le thème "Awakenings" (réveils)

ABU DHABI : En collaboration avec l'horloger suisse Richard Mille, le Louvre Abu Dhabi organise la quatrième édition de l'exposition et du concours annuels "Art Here" du 20 septembre au 15 décembre.

Avec plus de 200 candidats venus de tout le monde arabe, le prix Art Here offre une récompense de 60 000 dollars à son lauréat.

Cette année, cinq artistes ont été sélectionnés pour présenter leur travail sous le thème "Awakenings", l'artiste gagnant devant être sélectionné par un jury et annoncé en décembre.

Les artistes sont Sarah Almehairi, Lamya Gargash, Ferielle Doulain-Zouari, Moataz Nasr et Nicene Kossentini.

L'artiste émiratie Gargash a interprété le thème avec une sculpture géante en forme de ballon de plage, entièrement réalisée avec du sable des Émirats arabes unis.

Gargash a expliqué que son œuvre "Debutante Ball" lui a été inspirée par un commentaire désobligeant que quelqu'un avait fait à son égard lorsqu'elle était plus jeune, disant que les Émirats arabes unis n'étaient qu'un "bac à sable géant".

"Je considère qu'il s'agit d'une réponse à quelque chose que j'ai vécu il y a des années. Un commentaire négatif, un commentaire provocateur qui m'a été adressé. Et je l'ai pris à cœur", a-t-elle déclaré.

"Le thème ‘Awakenings’ en dit long sur l'éphémère et la recherche d'une voie. Pour moi, il s'agit donc d'une renaissance. C'est une renaissance", a-t-elle ajouté.

L'artiste égyptien Nasr a décidé d'abandonner l'économie pour se consacrer à sa passion.

"Ma mère était une artiste. J'avais l'habitude de m'asseoir avec elle, de la regarder peindre. C'était la meilleure chose de ma vie. Le fait d'être assis derrière elle. Voir comment les couleurs se mélangent jusqu'à ce que quelque chose apparaisse soudainement devant moi", a-t-il déclaré.

Nasr se décrit comme un passionné d'histoire et explique que son travail s'inspire de l'histoire arabe. Son œuvre "Brides of the Sky" raconte l'histoire des femmes lors de l'invasion mongole de l'Égypte.

"Ce que j'essaie de faire en tant qu'artiste, c'est d'apporter une grande boucle, une boucle agrandie, et de la placer sur des choses que les gens peuvent passer sans voir, et de leur dire : 'Regardez, c'est votre héritage : Regardez, c'est votre héritage'."

"Peut-être que cela va réveiller quelque chose en eux et leur faire comprendre quelque chose sur eux-mêmes, sur l'histoire, sur l'héritage", a-t-il déclaré.


Des statues du MET de New York retrouvent leur château médiéval français ... via des copies

En 1957, une première demande de copie avait été refusée par le MET car un moulage risquait d'abîmer les traces de peinture encore présentes. (AFP)
En 1957, une première demande de copie avait été refusée par le MET car un moulage risquait d'abîmer les traces de peinture encore présentes. (AFP)
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  • Des copies parfaites de statues de la Renaissance exposées au Metropolitan Museum of Art (MET) de New York ont rejoint cette semaine le château médiéval de Biron, en Dordogne
  • Ces pièces monumentales, sculptées au XVIe siècle par un artiste anonyme, avaient été cédées en 1907 par le dernier marquis de Biron à John Pierpont Morgan, fondateur de la banque JPMorgan et président du MET

BORDEAUX: Des copies parfaites de statues de la Renaissance exposées au Metropolitan Museum of Art (MET) de New York ont rejoint cette semaine le château médiéval de Biron, en Dordogne (sud-ouest de la France), grâce à des technologies utilisées pour reproduire la grotte préhistorique de Lascaux.

À l'occasion des Journées européennes du Patrimoine en cette fin de semaine, ces fac-similés représentant une "Mise au tombeau du Christ" surmontée d'angelots ont repris la place des sculptures originales dans la chapelle de cette forteresse du Périgord, bâtie sur un hectare et considérée comme le plus vaste château de la région française d'Aquitaine.

"Ces magnifiques statues devraient redonner leur charme à cette chapelle", se félicite auprès de l'AFP André Barbé, directeur général de la société touristique Semitour Périgord qui gère notamment le château de Biron et le site de Lascaux.

Ces pièces monumentales, sculptées au XVIe siècle par un artiste anonyme, avaient été cédées en 1907 par le dernier marquis de Biron à John Pierpont Morgan, fondateur de la banque JPMorgan et président du MET.

En 1957, une première demande de copie avait été refusée par le MET car un moulage risquait d'abîmer les traces de peinture encore présentes.

Mais en 2018, aucune objection: de nouvelles technologies, utilisées notamment pour créer en 2016 le centre international d'art pariétal (Lascaux IV) et ses répliques de peintures rupestres, permettent de reproduire les œuvres sans les toucher, selon l'Atelier des fac-similés du Périgord (AFSP), filiale de Semitour.

Grâce à des relevés photogrammétriques et des machines 3D, ces répliques imitant l'aspect de la pierre et les moindres caractéristiques et défauts des œuvres ont pu être réalisées en huit mois, pour un budget de 350.000 euros.

"C'est un travail de précision", résume André Barbé. "C'est vraiment très bluffant. Vous avez l'impression d'avoir les œuvres (originales) devant les yeux."

"Ces statues, de toute façon, sont mieux préservées au MET que chez nous", selon le dirigeant. "Le fac-similé est là pour ça. C'est exactement l'histoire de Lascaux: préservons les originaux mais montrons au public."

Après l'installation en octobre 2023 d'une réplique d'une "Pietà" (Vierge tenant sur ses genoux le corps du Christ), elle aussi exposée au MET, le château de Biron a réceptionné cette semaine le nouvel ensemble sculptural, dévoilé vendredi.

Le château de Biron a accueilli plus de 60.000 visiteurs en 2023.