«Medicanes»: un phénomène météo rare qui va en s'intensifiant et devient plus meurtrier

Un homme marche sur une route inondée par l'ouragan méditerranéen Ianos à Karditsa, dans le centre de la Grèce, frappé par une tempête rare, semblable à un ouragan, connue sous le nom de "medicane", le 19 septembre 2020. (photo Kostas Mantziaris AFP)
Un homme marche sur une route inondée par l'ouragan méditerranéen Ianos à Karditsa, dans le centre de la Grèce, frappé par une tempête rare, semblable à un ouragan, connue sous le nom de "medicane", le 19 septembre 2020. (photo Kostas Mantziaris AFP)
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Publié le Vendredi 15 septembre 2023

«Medicanes»: un phénomène météo rare qui va en s'intensifiant et devient plus meurtrier

  • La tempête Daniel a déversé jusqu'à 170 millimètres de pluie en moins de deux jours sur la Cyrénaïque, dans le nord de la Libye, où la pluie est très rare en cette saison
  • Les medicanes ont tendance à se former à l'automne lorsque la mer est chaude, généralement dans la Méditerranée occidentale et dans la région située entre la mer Ionienne et la côte nord-africaine

PARIS : La crue soudaine qui a tué des milliers de personnes en Libye cette semaine fait suite à un «medicane», un phénomène météorologique rare mais destructeur dont les scientifiques pensent qu'il va s'intensifier dans un monde en réchauffement.

Peu connu du grand public mais régulièrement utilisé par les scientifiques et météorologues, ce terme est un mot-valise formé des mots «Méditerranée» et «ouragan» («hurricane» en anglais).

Les medicanes sont semblables aux ouragans et aux typhons, mais ils peuvent se former au-dessus d'eaux plus froides. Sur les images satellites, ils peuvent ressembler à une masse tourbillonnante de nuages d'orage entourant un œil.

Mais ces tempêtes méditerranéennes sont généralement plus petites et plus faibles que leurs équivalents tropicaux et disposent d'un espace plus restreint pour se développer.

Leur puissance maximale équivaut généralement à un ouragan de catégorie 1 sur l'échelle de Saffir-Simpson, soit une vitesse de 119 à 153 kilomètres par heure.

Outre leurs vents violents, les medicanes sont également accompagnés de pluies déchainées. La tempête Daniel a déversé jusqu'à 170 millimètres de pluie en moins de deux jours sur la Cyrénaïque, dans le nord de la Libye, où la pluie est très rare en cette saison.

- Un ou deux par an -

Les medicanes ont tendance à se former à l'automne lorsque la mer est chaude, généralement dans la Méditerranée occidentale et dans la région située entre la mer Ionienne et la côte nord-africaine, explique Suzanne Gray, professeur au département de météorologie de l'Université de Reading.

Une couche d'air plus froid provenant d'altitudes plus élevées forme des convections avec de l'air plus chaud s'élevant de la mer qui convergent autour d'un centre de basse pression.

Les medicanes se forment en moyenne une à deux fois par an, selon l'Agence américaine d'observation océanique et atmosphérique (NOAA).

Alors que les ouragans se déplacent d'est en ouest, les medicanes ont tendance à se déplacer d'ouest en est. Daniel a ainsi frappé la Bulgarie, la Grèce et la Turquie la semaine dernière avant d'atteindre la Libye.

Trois medicanes se sont produits au large de la Grèce entre 2016 et 2018, tandis qu'en 2019, les services météorologiques espagnols en ont identifié un entre les îles Baléares et les côtes algériennes.

En septembre 2020, un medicane soufflant des vents allant jusqu'à 120 km/h a frappé la Grèce, tuant trois personnes dans la ville de Karditsa et déclenchant des inondations, des glissements de terrain et des coupures de courant.

La Sicile a également été frappée en 2021.

- «Plus intenses» -

Selon Météo France, il est difficile de tirer des conclusions climatiques des medicanes en raison de leur rareté.

Mais les experts affirment que le réchauffement des températures à la surface de la mer, provoqué par le changement climatique induit par l'homme, va rendre plus intenses les événements extrêmes comme les cyclones ou les medicanes, même si ceux-ci pourraient devenir moins fréquents.

«On pense que le changement climatique augmente l'intensité des medicanes les plus puissants», estime Liz Stephens, professeur à l'Université de Reading. Et «nous sommes convaincus que le changement climatique augmente les précipitations associées à de telles tempêtes.»

Les océans ont absorbé 90% de l'excès de chaleur produit par l'activité humaine depuis le début de l'ère industrielle, soulignent les scientifiques.

La Méditerranée a atteint en juillet sa température la plus élevée jamais enregistrée alors que l'Europe était confrontée à une série de vagues de chaleur exceptionnelles.

Les eaux de surface de la Méditerranée orientale et de l’Atlantique sont début septembre deux à trois degrés Celsius plus chaudes que d'habitude, ce qui aurait donné un coup de fouet à Daniel.

Daniel «illustre le type d'inondations dévastatrices auxquelles nous pouvons nous attendre de plus en plus à l'avenir» à mesure que le monde se réchauffe, estime Lizzie Kendon, professeur de sciences du climat à l'Université de Bristol.

«Le fait que Daniel puisse se transformer à partir d'un medicane... est probablement le résultat de températures de surface de la mer plus chaudes et donc d'un changement climatique provoqué par l'homme», abonde le climatologue Karsten Haustein de l'Université de Leipzig.


L’ancien Premier ministre australien à Netanyahu : « Restez en dehors de notre politique »

L'ancien Premier ministre australien Malcolm Turnbull s'entretient avec Channel 4 News au Royaume-Uni. (Capture d'écran)
L'ancien Premier ministre australien Malcolm Turnbull s'entretient avec Channel 4 News au Royaume-Uni. (Capture d'écran)
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  • Turnbull s’en prend au Premier ministre israélien dans une interview sur Channel 4
  • Les tentatives de Netanyahu de lier le massacre de Bondi à la politique sur la Palestine jugées « contre-productives »

​​​​​​LONDRES : L’ancien Premier ministre australien Malcolm Turnbull a demandé à Benjamin Netanyahu de « rester en dehors de notre politique » après que le dirigeant israélien a établi un lien entre la reconnaissance de la Palestine et la fusillade de masse survenue à Bondi Beach.

Quinze personnes ont été tuées lorsqu’un père et son fils ont ouvert le feu sur des participants célébrant la fête juive de Hanoukka dimanche soir.

Netanyahu a affirmé que la décision de l’Australie de reconnaître l’État palestinien plus tôt cette année avait « jeté de l’huile sur le feu de l’antisémitisme » dans les semaines précédant l’attaque.

Interrogé sur ces propos lors du journal de Channel 4 News au Royaume-Uni, Turnbull a déclaré : « Je dirais respectueusement à “Bibi” Netanyahu : s’il vous plaît, restez en dehors de notre politique.

« Tenir ce type de discours n’aide en rien… et ce n’est pas approprié. »

Turnbull a soutenu la décision du gouvernement de l’actuel Premier ministre australien Anthony Albanese de reconnaître l’État palestinien en août — aux côtés de nombreux autres pays occidentaux — alors que la pression internationale s’intensifiait face à la guerre à Gaza.

Dans un discours prononcé après l’attaque de Bondi, Netanyahu a déclaré : « Il y a quelques mois, j’ai écrit au Premier ministre australien pour lui dire que sa politique jetait de l’huile sur le feu de l’antisémitisme. »

Il a ajouté : « L’antisémitisme est un cancer qui se propage lorsque les dirigeants se taisent. »

Turnbull a rappelé que la grande majorité des pays du monde reconnaissaient la Palestine comme un État et soutenaient une solution à deux États au conflit.

Il a souligné que l’Australie était une société multiculturelle très prospère qui ne pouvait permettre l’importation de conflits étrangers.

« Nous devons veiller à ce que les guerres du Moyen-Orient ou d’ailleurs ne soient pas menées ici », a-t-il déclaré.
« Chercher à les relier, comme l’a fait Netanyahu, n’est pas utile et va exactement à l’encontre de ce que nous voulons accomplir. »

Albanese a également rejeté les propos de Netanyahu lorsqu’on lui a demandé s’il existait un lien entre sa politique sur la Palestine et l’attaque de Bondi.

« L’écrasante majorité du monde considère qu’une solution à deux États est la voie à suivre au Moyen-Orient », a-t-il déclaré aux médias.

« C’est un moment d’unité nationale où nous devons nous rassembler… Nous devons entourer les membres de la communauté juive qui traversent une période extraordinairement difficile. »

Albanese s’est rendu à l’hôpital pour rendre visite à l’homme salué comme un héros pour avoir désarmé l’un des assaillants.

Ahmed Al-Ahmed, commerçant arrivé en Australie depuis la Syrie en 2006, est en convalescence après avoir maîtrisé le tireur.

Albanese a déclaré mardi que les assaillants, Sajid Akram et son fils Naveed, étaient animés par l’idéologie de Daesh.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Attentat de Sydney: le Premier ministre australien rend visite au «héros» de la plage de Bondi

Le Premier ministre australien Anthony Albanese a rendu visite mardi à l'hôpital au "héros" de la plage de Bondi, Ahmed al Ahmed, qui a interrompu la fusillade la plus meurtrière que le pays ait connu depuis des décennies. (AFP)
Le Premier ministre australien Anthony Albanese a rendu visite mardi à l'hôpital au "héros" de la plage de Bondi, Ahmed al Ahmed, qui a interrompu la fusillade la plus meurtrière que le pays ait connu depuis des décennies. (AFP)
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  • Des images montrent Ahmed al Ahmed, un vendeur de fruits, se glisser entre des voitures garées pendant la fusillade, avant d'arracher son fusil à l'un des assaillants
  • Il a rapidement été salué en "héros" par les dirigeants australiens et étrangers, d'Anthony Albanese à Donald Trump

SYDNEY: Le Premier ministre australien Anthony Albanese a rendu visite mardi à l'hôpital au "héros" de la plage de Bondi, Ahmed al Ahmed, qui a interrompu la fusillade la plus meurtrière que le pays ait connu depuis des décennies.

Dimanche soir, alors qu'une foule était rassemblée sur cette plage de Sydney pour la fête juive de Hanouka, un père et son fils ont ouvert le feu pendant une dizaine de minutes, tuant 15 personnes et en blessant 42 autres.

Des images montrent Ahmed al Ahmed, un vendeur de fruits, se glisser entre des voitures garées pendant la fusillade, avant d'arracher son fusil à l'un des assaillants. Il a rapidement été salué en "héros" par les dirigeants australiens et étrangers, d'Anthony Albanese à Donald Trump.

"Il allait s'acheter un café et s’est retrouvé face à des gens qui se faisaient tirer dessus", raconte M. Albanese après une visite au chevet de M. Ahmed.

"Il a décidé d'agir, et son courage est une source d’inspiration pour tous les Australiens."

L'homme a été touché plusieurs fois à l'épaule après s'être battu avec l'un des assaillants. M. Albanese rapporte qu'il devra "subir une nouvelle intervention chirurgicale" mercredi.

"Au moment où nous avons été témoins d'actes maléfiques, il brille comme un exemple de la force de l'humanité", a salué le Premier ministre. "Nous sommes un pays courageux. Ahmed al Ahmed incarne ce que notre pays a de meilleur."

Alité, des tubes dans le nez, M. Ahmed a brièvement remercié en arabe les personnes le soutenant, dans une vidéo qui circule sur les réseaux sociaux mardi matin.

"J'apprécie les efforts de chacun (...). Puisse Allah vous récompenser et vous accorder le bien être", a-t-il déclaré, selon une traduction (en anglais) fournie par la chaîne publique turque TRT World.

Ce père de deux enfants, originaire de Syrie, vit en Australie depuis plus de 10 ans, selon les médias locaux.

Sa mère a déclaré lundi au média australien ABC qu'elle n'avait cessé de "culpabiliser et de pleurer" lorsqu'elle a reçu l'appel lui annonçant que son fils avait été blessé par balle dans "un accident". "Nous prions pour que Dieu le sauve", dit-elle.

Une collecte de fonds en ligne a récolté plus de 1,9 million de dollars australiens (1,1 million d'euros) de dons pour couvrir les frais médicaux de M. Ahmed.


La CPI rejette un appel d'Israël contestant sa compétence

La CPI, qui siège à La Haye, a émis en novembre 2024 des mandats d'arrêt contre le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu et son ancien ministre de la Défense Yoav Gallant. (AFP)
La CPI, qui siège à La Haye, a émis en novembre 2024 des mandats d'arrêt contre le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu et son ancien ministre de la Défense Yoav Gallant. (AFP)
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  • Dans un document de 44 pages publié lundi, les juges ont maintenu leur décision d'enquêter sur des faits survenus dans le territoire palestinien après l'attaque meurtrière du 7 octobre 2023, perpétrée contre Israël par le groupe militant palestinien Hamas
  • Le porte-parole de la diplomatie israélienne Oren Marmorstein a indiqué, dans un message sur X, rejeter la décision, accusant la CPI de "politisation" et de "mépris flagrant des droits souverains des Etats non parties"

LA HAYE: La Cour pénale internationale a rejeté lundi une demande en appel d'Israël qui contestait sa compétence pour enquêter sur des crimes présumés dans la bande de Gaza depuis le début de la guerre contre le Hamas.

La CPI, qui siège à La Haye, a émis en novembre 2024 des mandats d'arrêt contre le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu et son ancien ministre de la Défense Yoav Gallant.

Ils sont soupçonnés de crimes de guerre et de crimes contre l'humanité à Gaza. Famine, meurtre et persécution font partie des chefs d'accusation.

Dans un document de 44 pages publié lundi, les juges ont maintenu leur décision d'enquêter sur des faits survenus dans le territoire palestinien après l'attaque meurtrière du 7 octobre 2023, perpétrée contre Israël par le groupe militant palestinien Hamas.

Le porte-parole de la diplomatie israélienne Oren Marmorstein a indiqué, dans un message sur X, rejeter la décision, accusant la CPI de "politisation" et de "mépris flagrant des droits souverains des Etats non parties".

La Cour examine actuellement une autre contestation israélienne de sa compétence, en plus d'une demande de récusation du procureur Karim Khan.

Elle a dit non en juillet à une demande d'Israël de rejet des mandats d'arrêts, ainsi qu'à l'appel de cette décision en octobre.

Créée en 2002, la CPI poursuit des individus accusés des pires atrocités tels que les crimes de guerre, les crimes contre l'humanité et le génocide.

Israël n'adhère pas au traité de Rome ayant institué la CPI, ce qui ne les empêche pas d'introduire des contestations juridiques auprès de la Cour.

La Cour avait déjà statué en 2021 que sa compétence territoriale s'étendait à Gaza.

Les accusations de génocide commis par Israël envers les Palestiniens dans la bande de Gaza se sont multipliées depuis le début de la guerre, le 7 octobre 2023, après l'attaque du Hamas contre Israël ayant coûté la vie à 1.221 personnes côté israélien, principalement des civils, selon un décompte de l'AFP établi à partir de données officielles.

Les représailles israéliennes à Gaza ont depuis fait plus de 70.000 morts, selon les chiffres du ministère de la Santé du territoire palestinien contrôlé par le Hamas, que l'ONU considère comme fiables.

Sous fortes pressions américaines, une trêve fragile est en vigueur depuis le 10 octobre.