Inondations en Libye: une semaine après le drame, Derna cherche toujours ses morts

Des pompiers et des secouristes cherchent des survivants dans les décombres d'un bâtiment qui s'est effondré lors des inondations provoquées par la tempête méditerranéenne "Daniel" qui a frappé la ville de Derna, dans l'est de la Libye, le 14 septembre 2023 (Photo, AFP).
Des pompiers et des secouristes cherchent des survivants dans les décombres d'un bâtiment qui s'est effondré lors des inondations provoquées par la tempête méditerranéenne "Daniel" qui a frappé la ville de Derna, dans l'est de la Libye, le 14 septembre 2023 (Photo, AFP).
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Publié le Lundi 18 septembre 2023

Inondations en Libye: une semaine après le drame, Derna cherche toujours ses morts

  • Selon un dernier bilan la catastrophe a fait 3283 morts, après la découverte de 31 corps dimanche
  • Mais des organisations humanitaires internationales et des responsables libyens ont averti que le bilan final pourrait être beaucoup plus lourd

DERNA: Une semaine après les inondations dévastatrices qui ont fait des milliers de morts dans la ville libyenne de Derna, secouristes locaux et étrangers s'activent dimanche à rechercher les corps de milliers d'autres personnes toujours portées disparues.

Dans cette ville de 100.000 habitants bordant la Méditerranée dans l'est du pays, le désastre a laissé un paysage de désolation: ponts coupés en deux, voitures renversées, camions fracassés, poteaux électriques et arbres déracinés et effets personnels maculés de boue, selon une journaliste de l'AFP.

Mohammed Al-Zawi, 25 ans, vit dans une maison près de la plage de Derna. Il raconte à l'AFP avoir vu, la nuit du drame, "des flots d'eau emportant des voitures avec des gens à l'intérieur, des personnes et des biens. Tout a été déversé dans la mer".

Selon un dernier bilan communiqué dans la soirée par le ministre de la Santé du gouvernement basé dans l'est du pays divisé, Othman Abdeljalil, la catastrophe a fait 3.283 morts, après la découverte de 31 corps dimanche.

Des organisations humanitaires internationales et des responsables libyens ont averti néanmoins que le bilan final pourrait être beaucoup plus lourd en raison du très grand nombre de disparus, évalué à des milliers.

Par ailleurs, quatre membres d'une équipe de secours grecque ont été tués et 15 autres blessés, dont sept "en état critique", dans un "horrible accident" de la route, selon le ministre de la Santé.

L'accident s'est produit quand le véhicule de l'équipe grecque, qui était sur la route de Benghazi à Derna, à 300 km à l'est, est entré en collision avec une voiture transportant une famille libyenne, dont trois de ses membres ont été tués et deux autres grièvement blessés, a ajouté le ministre.

A Athènes, l'état-major de l'armée grecque a confirmé l'accident mais s'est borné à parler de "blessés légers".

«Vu la mort»
La tempête Daniel, qui a frappé Derna le 10 septembre, a entraîné la rupture de deux barrages en amont et provoqué une crue de l'ampleur d'un tsunami le long de l'oued qui traverse la cité. Elle a tout emporté sur son passage.

Mohamad Abdelhafidh, un Libanais résidant à Derna, dit à l'AFP avoir "vu la mort".

Il dormait quand il a senti une "secousse". "J'ai cru à un tremblement de terre". L'eau est montée jusqu'au niveau de son appartement, au 3e étage.

Les équipes de secours libyennes et étrangères annoncent retrouver des corps chaque jour, mais les recherches sont rendues difficiles par les tonnes de boue qui ont recouvert une partie de la ville.

Quotidiennement, des dizaines de corps sont extraits des décombres de quartiers dévastés par les inondations ou rejetés par la mer et enterrés dans un paysage apocalyptique.

D'après des habitants, la plupart des victimes ont été ensevelies sous la boue ou emportées vers la Méditerranée.

Dimanche, dans le port de Derna, trois plongeurs volontaires venus de l'ouest de la Libye se contentaient d'observer une équipe italienne de secours qui utilisait une caméra sous-marine pour chercher des corps dans l'eau.

Selon eux, Le Croissant-Rouge libyen leur avait demandé de laisser faire des "équipes spécialisées", "parce que la décomposition des corps représente un risque pour leur santé".

Quand il est arrivé de Benghazi, Hamza al-Khafifi, un soldat, affirme avoir vu des corps éparpillés sur la corniche de Derna: "des vieux, jeunes, femmes, hommes et enfants". "Il y avait des corps coincés entre les rochers".

«Beaucoup plus difficiles»
"J'ai vu de mes propres yeux l'ampleur du désastre. Cette crise dépasse la capacité de la Libye à la gérer", a déclaré l'émissaire de l'ONU en Libye, Abdoulaye Bathily, après une visite à Derna samedi.

L'organisation des secours est rendue compliquée par le chaos politique qui règne dans le pays depuis la mort lors d'une révolte populaire du dictateur Mouammar Kadhafi en 2011: deux gouvernements, l'un à Tripoli (ouest), reconnu par l'ONU, et l'autre dans l'Est, se disputent le pouvoir.

Le ministre britannique des Affaires étrangères, James Cleverly, a déclaré dimanche à la BBC que les équipes de secours doivent notamment "disposer de la logistique nécessaire, être en mesure d'arriver au bon endroit et (...) être en contact avec les autorités". "Beaucoup de ces choses ne sont tout simplement pas en place (dans l'est de la Libye) et cela rend les choses beaucoup plus difficiles", a-t-il déploré.

La mobilisation internationale reste néanmoins forte. Les avions transportant des équipes de secours et d'assistance d'organisations internationales et de plusieurs pays continuent d'arriver à l'aéroport de Benghazi.

"En Libye, les dégâts provoqués par la tempête sont immenses. La France est solidaire. Notre hôpital de campagne est opérationnel", a annoncé dimanche sur X (ex-Twitter) le président français, Emmanuel Macron.


Israël a rendu à Gaza 30 corps de Palestiniens en échange de deux dépouilles d'otages 

Israël a rendu vendredi à l'hôpital Nasser les corps de 30 Palestiniens en échange de deux dépouilles d'otages israéliens restituées la veille par le mouvement islamiste palestinien Hamas, a indiqué à l'AFP cet établissement du sud de la bande de Gaza. (AFP)
Israël a rendu vendredi à l'hôpital Nasser les corps de 30 Palestiniens en échange de deux dépouilles d'otages israéliens restituées la veille par le mouvement islamiste palestinien Hamas, a indiqué à l'AFP cet établissement du sud de la bande de Gaza. (AFP)
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  • "Les corps de 30 prisonniers palestiniens ont été reçus de la partie israélienne dans le cadre de l'accord d'échange", a précisé l'hôpital, situé à Khan Younès
  • Au total, en échange de 15 dépouilles d'Israéliens, 225 dépouilles de Palestiniens ont été rendues conformément aux termes de l'accord de cessez-le feu en vigueur depuis le 10 octobre

GAZA: Israël a rendu vendredi à l'hôpital Nasser les corps de 30 Palestiniens en échange de deux dépouilles d'otages israéliens restituées la veille par le mouvement islamiste palestinien Hamas, a indiqué à l'AFP cet établissement du sud de la bande de Gaza.

"Les corps de 30 prisonniers palestiniens ont été reçus de la partie israélienne dans le cadre de l'accord d'échange", a précisé l'hôpital, situé à Khan Younès.

Les otages avaient été enlevés lors de l'attaque sans précédent du Hamas en Israël le 7 octobre 2023, qui avait déclenché la guerre dans la bande Gaza.

Au total, en échange de 15 dépouilles d'Israéliens, 225 dépouilles de Palestiniens ont été rendues conformément aux termes de l'accord de cessez-le feu en vigueur depuis le 10 octobre.

Depuis cette date, le Hamas a également rendu deux dépouilles d'otages non-israéliens, un Thaïlandais et un Népalais.

Le mouvement islamiste a jusqu'à présent restitué les restes de 17 des 28 corps qui se trouvaient encore à Gaza et auraient dû être rendus au début de la trêve, assurant que localiser les autres dépouilles est "complexe" dans le territoire dévasté par deux ans de guerre.

Des équipes égyptiennes autorisées à entrer dans le territoire palestinien par Israël participent aux recherches avec des engins de chantiers.

Lundi soir, le Hamas avait rendu à Israël les restes d'un otage, identifié comme étant ceux d'Ofir Tzarfati, dont une partie de la dépouille avait déjà été récupérée en deux fois.

Les retards successifs dans la remise des corps des otages ont provoqué la colère du gouvernement israélien, qui a accusé le Hamas de violer l'accord de trêve. Et les familles des otages ont exigé des mesures plus sévères pour contraindre le groupe palestinien à se conformer à l'accord.

Dix corps d'otages du 7-Octobre seraient encore à Gaza, ainsi que celui d'un soldat mort durant une guerre en 2014. Tous sont israéliens sauf un Tanzanien et un Thaïlandais.

Par ailleurs, à deux reprises depuis le 10 octobre, Israël a mené des bombardements massifs sur Gaza en représailles à des tirs qui ont tué trois de ses soldats. Le 19 octobre, les bombardements israéliens avaient fait au moins 45 morts et mardi 104.

Le Hamas, qui dément avoir tiré sur les soldats israéliens, a accusé Israël de violer le cessez-le-feu.


Frappe israélienne sur le sud du Liban: un mort 

Une frappe israélienne a tué vendredi un homme qui circulait à moto dans le sud du Liban, a annoncé le ministère de la Santé, ce qui porte à au moins 25 le nombre de morts dans des raids israéliens au cours du mois d'octobre. (AFP)
Une frappe israélienne a tué vendredi un homme qui circulait à moto dans le sud du Liban, a annoncé le ministère de la Santé, ce qui porte à au moins 25 le nombre de morts dans des raids israéliens au cours du mois d'octobre. (AFP)
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  • Vendredi, un drone a visé un homme à moto dans le village de Kounine, selon l'Agence nationale d'information (Ani, officielle). Le ministère de la Santé a fait état d'un mort et d'un blessé
  • Cette frappe intervient au lendemain de l'incursion d'une unité israélienne dans le village frontalier de Blida, où les soldats ont tué un employé municipal

BEYROUTH: Une frappe israélienne a tué vendredi un homme qui circulait à moto dans le sud du Liban, a annoncé le ministère de la Santé, ce qui porte à au moins 25 le nombre de morts dans des raids israéliens au cours du mois d'octobre.

Malgré le cessez-le-feu ayant mis fin en novembre 2024 à la guerre entre le Hezbollah et Israël, ce dernier continue de mener des frappes régulières au Liban, affirmer viser la formation pro-iranienne.

Vendredi, un drone a visé un homme à moto dans le village de Kounine, selon l'Agence nationale d'information (Ani, officielle). Le ministère de la Santé a fait état d'un mort et d'un blessé.

Israël n'a pas réagi dans l'immédiat.

Cette frappe intervient au lendemain de l'incursion d'une unité israélienne dans le village frontalier de Blida, où les soldats ont tué un employé municipal.

Le président Joseph Aoun a demandé à l'armée de "faire face" à toute nouvelle incursion israélienne en territoire libanais.

Ces derniers jours, l'aviation israélienne a intensifié ses frappes au Liban, affirmant viser des membres ou des infrastructures du Hezbollah.

Selon un bilan compilé par l'AFP à partir des données du ministère de la Santé, au moins 25 personnes, dont un Syrien, ont été tuées depuis le début du mois.

L'ONU avait indiqué mardi que 111 civils avaient été tués au Liban par les forces israéliennes depuis la fin de la guerre.

Lors d'un entretien vendredi avec son homologue allemand Johann Wadephul, en visite à Beyrouth, le ministre libanais des Affaires étrangères Youssef Rajji lui a demandé "d'aider à faire pression sur Israël pour qu'il cesse ses agressions".

"Seule une solution diplomatique, et non militaire, peut assurer la stabilité et garantir le calme dans le sud", a assuré le ministre libanais, selon ses propos rapportés par l'Ani.

Il a assuré que "le gouvernement libanais poursuit la mise en œuvre progressive de sa décision de placer toutes les armes sous son contrôle".

Le Hezbollah est sorti très affaibli du conflit et les Etats-Unis exercent une intense pression sur le gouvernement libanais pour que le mouvement chiite livre ses armes à l'armée nationale, ce qu'il refuse jusqu'à présent.

 


Liban: le chef de l'Etat demande à l'armée de «s'opposer à toute incursion israélienne»

Le président libanais Joseph Aoun a demandé jeudi à l'armée de "s'opposer à toute incursion israélienne", après la mort d'un employé municipal d'un village du sud du Liban où une unité israélienne a pénétré pendant la nuit. (AFP)
Le président libanais Joseph Aoun a demandé jeudi à l'armée de "s'opposer à toute incursion israélienne", après la mort d'un employé municipal d'un village du sud du Liban où une unité israélienne a pénétré pendant la nuit. (AFP)
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  • Dans un communiqué, le chef de l'Etat a condamné cette opération et "demandé à l'armée de faire face à toute incursion israélienne (...) pour défendre le territoire libanais et la sécurité des citoyens"
  • Selon l'Agence nationale d'information (Ani, officielle), "dans une agression grave et sans précédent", une unité israélienne "appuyée par des véhicules a effectué une incursion dans le village de Blida, à plus d'un kilomètre de la frontière"

BERYROUTH: Le président libanais Joseph Aoun a demandé jeudi à l'armée de "s'opposer à toute incursion israélienne", après la mort d'un employé municipal d'un village du sud du Liban où une unité israélienne a pénétré pendant la nuit.

Dans un communiqué, le chef de l'Etat a condamné cette opération et "demandé à l'armée de faire face à toute incursion israélienne (...) pour défendre le territoire libanais et la sécurité des citoyens".

Selon l'Agence nationale d'information (Ani, officielle), "dans une agression grave et sans précédent", une unité israélienne "appuyée par des véhicules a effectué une incursion dans le village de Blida, à plus d'un kilomètre de la frontière".

Cette unité "a investi le bâtiment de la municipalité du village, où dormait Ibrahim Salamé, un employé municipal, qui a été tué par les soldats de l'ennemi", a ajouté l'Ani.

Le ministère de la Santé a confirmé la mort de l'employé municipal.

Des villageois cités par l'Ani ont indiqué que l'incursion avait duré plusieurs heures et que les forces israéliennes s'étaient retirées à l'aube.

Sur X, le Premier ministre libanais Nawaf Salam a dénoncé "une agression flagrante contre les institutions de l'Etat libanais et sa souveraineté".