Les craintes de choléra grandissent à Derna, la ville libyenne ravagée par les inondations

Une vue des zones endommagées après les inondations à Derna, en Libye, le 13 septembre 2023 (Photo, Reuters).
Une vue des zones endommagées après les inondations à Derna, en Libye, le 13 septembre 2023 (Photo, Reuters).
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Publié le Samedi 16 septembre 2023

Les craintes de choléra grandissent à Derna, la ville libyenne ravagée par les inondations

  • Le responsable de l'aide des Nations unies lance une alerte sanitaire * Des cadavres en décomposition piégés dans la boue et sous les décombres
  • «Les corps jonchent les rues, reviennent sur le rivage et sont enterrés sous des bâtiments effondrés et des débris», a signalé Bilal Sablouh, un employé de la Croix-Rouge

DJEDDAH: Les craintes d'une épidémie de choléra se sont accrues vendredi dans la ville de Derna, ravagée par les inondations dans l'est de la Libye, alors que les secouristes s'efforcent de faire face à des milliers de cadavres rejetés par la mer ou en décomposition sous les décombres.

Martin Griffiths, responsable de l'aide humanitaire des Nations unies, a déclaré que la Libye avait besoin d'équipements pour retrouver les personnes piégées dans les boues et les bâtiments endommagés, ainsi que de soins de santé primaires pour prévenir les maladies. «Les domaines prioritaires sont les abris, la nourriture, les soins médicaux de base à cause de la crainte du choléra et du manque d'eau potable», a-t-il prévenu.

Dans la nuit de dimanche à lundi, des zones entières de Derna ont été dévastées par des inondations qui ont détruit des immeubles entiers pendant que les familles dormaient.

Griffiths a déclaré que la suggestion du maire de Derna de créer un corridor maritime pour acheminer l'aide pourrait être une option viable étant donné que la ville est située sur la mer Méditerranée. 

«Vous arrivez par la voie terrestre, vous trouvez les gens qui fuient vers le sud, qui fuient Derna vers le sud, vers l'aide, loin des villes, donc vous devez les aider aussi», a-t-il indiqué. «Mais il est certain que l'ajout de l'option maritime est tout à fait logique.»

L'Organisation mondiale de la santé et d'autres groupes d'aide ont appelé les autorités libyennes à cesser d'enterrer les victimes des inondations dans des fosses communes, ce qui pourrait entraîner une détresse mentale à long terme pour les familles et constituer un risque pour la santé si elles sont situées à proximité de l'eau.

Un rapport des Nations unies a indiqué que plus de 1 000 personnes ont été enterrées de cette manière depuis dimanche.

Jusqu'à 20 000 personnes ont été tuées dans les inondations provoquées par l’effondrement de deux barrages, et des milliers d'autres sont portées disparues.

«Les corps jonchent les rues, reviennent sur le rivage et sont enterrés sous des bâtiments effondrés et des débris. En deux heures, un de mes collègues a dénombré plus de 200 corps sur la plage près de Derna», a signalé Bilal Sablouh, un employé de la Croix-Rouge.

Ibrahim al-Arabi, ministre de la Santé du gouvernement libyen basé à Tripoli dans l'ouest du pays, a déclaré que les nappes phréatiques étaient polluées par de l'eau mélangée à des cadavres de personnes, des animaux morts, des déchets et des substances chimiques. «Nous demandons instamment aux gens de ne pas s'approcher des puits de Derna», a-t-il averti.

Mohammad al-Qabisi, directeur de l'hôpital Wahda à Derna, a déclaré qu'un hôpital de campagne soignait les personnes souffrant de maladies chroniques nécessitant un suivi régulier. Il a ajouté que l'on craignait la propagation de maladies d'origine hydrique, mais qu'aucun cas de choléra n'avait été enregistré jusqu'à présent.

«Nous devrions craindre une épidémie», a indiqué Nouri Mohamed, 60 ans, dans une boulangerie qui offrait des pains gratuits pour aider la communauté brisée de Derna. «Il y a encore des cadavres sous terre. Il y a maintenant des cadavres en décomposition qui commencent à dégager une odeur horrible.»

 

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com

 


Israël rejette une enquête de l'ONU l'accusant de «génocide» à Gaza

Les représailles israéliennes ont fait au moins 64.905 morts dans la bande de Gaza, selon le ministère de la Santé du territoire palestinien. (AFP)
Les représailles israéliennes ont fait au moins 64.905 morts dans la bande de Gaza, selon le ministère de la Santé du territoire palestinien. (AFP)
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  • "Israël rejette catégoriquement ce rapport biaisé et mensonger et appelle à la dissolution immédiate de cette commission d'enquête", a indiqué le ministère des Affaires étrangères dans un communiqué
  • Une commission d'enquête internationale indépendante de l'ONU a accusé mardi Israël de commettre un "génocide" à Gaza depuis octobre 2023 avec l'intention de "détruire" les Palestiniens

JERUSALEM: Israël a "rejeté catégoriquement" mardi le rapport d'une commission d'enquête internationale indépendante des Nations unies qui l'accuse de commettre un "génocide" dans la bande de Gaza depuis octobre 2023.

"Israël rejette catégoriquement ce rapport biaisé et mensonger et appelle à la dissolution immédiate de cette commission d'enquête", a indiqué le ministère des Affaires étrangères dans un communiqué.

Une commission d'enquête internationale indépendante de l'ONU a accusé mardi Israël de commettre un "génocide" à Gaza depuis octobre 2023 avec l'intention de "détruire" les Palestiniens, mettant en cause le Premier ministre Benjamin Netanyahu et d'autres responsables israéliens.

En riposte à une attaque sans précédent du Hamas en Israël le 7 octobre 2023, Israël a lancé une offensive dans la bande de Gaza qui a fait des dizaines de milliers de morts et détruit une grande partie du territoire palestinien, où le mouvement islamiste palestinien a pris le pouvoir en 2007.

La commission, qui ne s'exprime pas au nom de l'ONU et est vivement critiquée par Israël, est arrivée "à la conclusion qu'un génocide se produit à Gaza et continue de (s'y) produire", a déclaré à l'AFP sa présidente, Navi Pillay.

Elle a conclu que les autorités et les forces de sécurité israéliennes avaient commis "quatre des cinq actes génocidaires" définis par la Convention de 1948 pour la prévention et la répression du crime du génocide.

A savoir: "meurtre de membres du groupe; atteinte grave à l'intégrité physique ou mentale de membres du groupe; soumission intentionnelle du groupe à des conditions d'existence devant entraîner sa destruction physique totale ou partielle; et mesures visant à entraver les naissances au sein du groupe".

Cette commission a conclu que le président israélien, Isaac Herzog, Benjamin Netanyahu et l'ancien ministre de la Défense, Yoav Gallant, avaient "incité à commettre un génocide et que les autorités israéliennes (n'avaient) pas pris de mesures" pour les en empêcher.

Le ministère des Affaires étrangères israélien a accusé les auteurs du rapport de "servir de relais au Hamas", affirmant qu'ils étaient "connus pour leurs positions ouvertement antisémites — et dont les déclarations horribles à l'égard des Juifs ont été condamnées dans le monde entier."

L'attaque du 7-Octobre a entraîné la mort de 1.219 personnes côté israélien, en majorité des civils, selon un décompte de l'AFP basé sur des données officielles.

Les représailles israéliennes ont fait au moins 64.905 morts dans la bande de Gaza, selon le ministère de la Santé du territoire palestinien.

L'ONU y a déclaré la famine, ce qu'Israël dément.


«Gaza brûle», déclare le ministre israélien de la Défense après des frappes intenses

Le ministre israélien de la Défense Israël Katz a affirmé la détermination d'Israël à poursuivre son offensive dans la bande de Gaza après des frappes nocturnes intenses de l'armée israélienne aux abords et dans la ville de Gaza. (AFP)
Le ministre israélien de la Défense Israël Katz a affirmé la détermination d'Israël à poursuivre son offensive dans la bande de Gaza après des frappes nocturnes intenses de l'armée israélienne aux abords et dans la ville de Gaza. (AFP)
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  • "Gaza brûle. Tsahal frappe d'une main de fer les infrastructures terroristes, et les soldats de Tsahal se battent vaillamment pour créer les conditions nécessaires à la libération des otages et à la défaite du Hamas"
  • "Nous ne céderons pas et ne reculerons pas jusqu'à ce que la mission soit achevée"

JERUSALEM: Le ministre israélien de la Défense Israël Katz a affirmé la détermination d'Israël à poursuivre son offensive dans la bande de Gaza après des frappes nocturnes intenses de l'armée israélienne aux abords et dans la ville de Gaza.

"Gaza brûle. Tsahal frappe d'une main de fer les infrastructures terroristes, et les soldats de Tsahal se battent vaillamment pour créer les conditions nécessaires à la libération des otages et à la défaite du Hamas", a déclaré M. Katz sur X.

"Nous ne céderons pas et ne reculerons pas jusqu'à ce que la mission soit achevée", a-t-il ajouté.

 


Le Qatar est le seul pays capable d'être un médiateur concernant Gaza, souligne Rubio

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  • Le secrétaire d'Etat américain Marco Rubio a estimé mardi que le Qatar était le seul pays capable de jouer le rôle de médiateur pour Gaza
  • "Evidemment, ils doivent décider s'ils veulent le faire après la semaine dernière ou non, mais nous voulons qu'ils sachent que, s'il existe un pays dans le monde qui pourrait aider à mettre fin à cela par une négociation, c'est le Qatar"

TEL-AVIV: Le secrétaire d'Etat américain Marco Rubio a estimé mardi que le Qatar était le seul pays capable de jouer le rôle de médiateur pour Gaza, malgré une frappe israélienne ciblant des dirigeants du Hamas dans l'émirat.

"Evidemment, ils doivent décider s'ils veulent le faire après la semaine dernière ou non, mais nous voulons qu'ils sachent que, s'il existe un pays dans le monde qui pourrait aider à mettre fin à cela par une négociation, c'est le Qatar," a déclaré M. Rubio aux journalistes alors qu'il se rendait à Doha depuis Israël.