Ce que l'on sait des inondations meurtrières en Libye

Une capture d'une image aérienne de l'AFPTV prise le 14 septembre 2023 montre la dévastation dans la ville côtière libyenne de Derna (Photo, AFP).
Une capture d'une image aérienne de l'AFPTV prise le 14 septembre 2023 montre la dévastation dans la ville côtière libyenne de Derna (Photo, AFP).
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Publié le Samedi 16 septembre 2023

Ce que l'on sait des inondations meurtrières en Libye

  • Les Nations unies ont lancé un appel de fonds de plus de 71 millions de dollars pour venir en aide aux centaines de milliers de personnes dans le besoin
  • La tempête Daniel a déversé jusqu'à 170 millimètres d'eau en moins de deux jours sur la Cyrénaïque, dans le nord-est de la Libye, où la pluie est très rare en cette saison

TRIPOLI: Les inondations provoquées par la tempête Daniel dans l'Est de la Libye ont dévasté une grande partie de la ville de Derna, coûté la vie à des milliers de personnes et fait un nombre incalculable de disparus.

Que s'est-il passé? 

Le 10 septembre, la tempête a atteint la côte orientale de la Libye, touchant la métropole de Benghazi avant de se diriger vers l'est en direction de plusieurs villes comme Al-Bayda, mais surtout Derna, qui comptait 100 000 habitants avant le drame.

Dans la nuit du 10 au 11 septembre, les deux barrages sur Wadi Derna, qui retiennent les eaux de l'oued qui traverse la ville, ont lâché. Des torrents puissants ont détruit les ponts et emporté des quartiers entiers avec leurs habitants de part et d'autre de l'oued, avant de se déverser dans la Méditerranée.

Bilan très élevé 

Le nombre total de victimes annoncé par les autorités de l'Est du pays d'Afrique du Nord où deux gouvernement rivaux se disputent le pouvoir varie selon les responsables. Samedi, le ministre de la Santé de l'administration de l'Est de la Libye, Othman Abdeljalil, a fait état d'un bilan de 3 166 morts.

Selon l'Organisation mondiale de la santé (OMS), "les corps de 3 958 personnes ont été retrouvés et identifiés", tandis que 9 000 autres sont toujours portées disparues.

L'Organisation internationale des migrations (OIM) a fait état d'au moins 30 000 personnes déplacées à Derna, ainsi que 3 000 à Al-Bayda et plus de 2 000 à Benghazi, villes situées plus à l'ouest.

Manque de préparation

Les infrastructures vétustes, les constructions en violation des règles urbanistiques au cours de la dernière décennie et le manque de préparation face à ce type de catastrophe ont transformé Derna en un cimetière à ciel ouvert, selon des experts.

La plupart des morts "auraient pu être évités", a estimé jeudi Petteri Taalas, patron de l'Organisation météorologique mondiale qui dépend de l'ONU. Les années de conflit en Libye ont "en grande partie détruit le réseau d'observation météorologique", tout comme les systèmes informatiques, a-t-il déclaré.

Les deux barrages à l'origine de la catastrophe présentaient des fissures depuis 1998, a indiqué samedi le procureur général libyen, Al-Seddik al-Sour, qui a ouvert une enquête. Des travaux avaient été entamés en 2010 par une société turque après des années de retard, mais suspendus quelques mois plus tard dans la foulée de la révolution libyenne de 2011, et ils n'ont jamais repris depuis, selon le procureur.

La Libye est en effet plongé dans le chaos depuis la mort de Mouammar Kadhafi en 2011, avec deux gouvernements rivaux, l'un reconnu par l'ONU basé dans la capitale Tripoli, à l'ouest, l'autre dans la région orientale touchée par les inondations.

Aide internationale

L'aide internationale promise dès le début de la catastrophe arrive et s'organise.

Deux avions chargés d'aide, l'un en provenance des Emirats arabes unis, l'autre d'Iran, ont atterri à Benghazi, a constaté une journaliste de l'AFP.

L'OMS a annoncé que 29 tonnes de matériel médical étaient arrivées à Benghazi, à environ 300 kilomètres de Derna.

La Finlande, l'Allemagne et la Roumanie ont envoyé de l'aide. L'Egypte voisine, la Jordanie et le Koweït ont également envoyé des avions transportant de l'aide. L'Algérie, la France, l'Italie, le Qatar, la Tunisie et les États-Unis ont également proposé leur aide.

Les Nations unies ont lancé un appel de fonds de plus de 71 millions de dollars pour venir en aide aux centaines de milliers de personnes dans le besoin.

«Medicane»

Les énormes inondations en Libye font suite à un "medicane", phénomène météorologique rare mais destructeur dont les scientifiques pensent qu'il va s'intensifier dans un monde en réchauffement.

Ce terme peu connu du grand public mais régulièrement utilisé par les scientifiques et météorologues est un mot-valise formé des mots "Méditerranée" et "ouragan" ("hurricane" en anglais).

Outre leurs vents violents, les "medicanes" sont également accompagnés de pluies torrentielles. La tempête Daniel a déversé jusqu'à 170 millimètres d'eau en moins de deux jours sur la Cyrénaïque, dans le nord-est de la Libye, où la pluie est très rare en cette saison.

Les eaux de surface de la Méditerranée orientale et de l'Atlantique sont de deux à trois degrés Celsius plus élevées que d'habitude début septembre, ce qui aurait donné un coup de fouet à la tempête Daniel, selon des scientifiques.


Israël a rendu à Gaza 30 corps de Palestiniens en échange de deux dépouilles d'otages 

Israël a rendu vendredi à l'hôpital Nasser les corps de 30 Palestiniens en échange de deux dépouilles d'otages israéliens restituées la veille par le mouvement islamiste palestinien Hamas, a indiqué à l'AFP cet établissement du sud de la bande de Gaza. (AFP)
Israël a rendu vendredi à l'hôpital Nasser les corps de 30 Palestiniens en échange de deux dépouilles d'otages israéliens restituées la veille par le mouvement islamiste palestinien Hamas, a indiqué à l'AFP cet établissement du sud de la bande de Gaza. (AFP)
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  • "Les corps de 30 prisonniers palestiniens ont été reçus de la partie israélienne dans le cadre de l'accord d'échange", a précisé l'hôpital, situé à Khan Younès
  • Au total, en échange de 15 dépouilles d'Israéliens, 225 dépouilles de Palestiniens ont été rendues conformément aux termes de l'accord de cessez-le feu en vigueur depuis le 10 octobre

GAZA: Israël a rendu vendredi à l'hôpital Nasser les corps de 30 Palestiniens en échange de deux dépouilles d'otages israéliens restituées la veille par le mouvement islamiste palestinien Hamas, a indiqué à l'AFP cet établissement du sud de la bande de Gaza.

"Les corps de 30 prisonniers palestiniens ont été reçus de la partie israélienne dans le cadre de l'accord d'échange", a précisé l'hôpital, situé à Khan Younès.

Les otages avaient été enlevés lors de l'attaque sans précédent du Hamas en Israël le 7 octobre 2023, qui avait déclenché la guerre dans la bande Gaza.

Au total, en échange de 15 dépouilles d'Israéliens, 225 dépouilles de Palestiniens ont été rendues conformément aux termes de l'accord de cessez-le feu en vigueur depuis le 10 octobre.

Depuis cette date, le Hamas a également rendu deux dépouilles d'otages non-israéliens, un Thaïlandais et un Népalais.

Le mouvement islamiste a jusqu'à présent restitué les restes de 17 des 28 corps qui se trouvaient encore à Gaza et auraient dû être rendus au début de la trêve, assurant que localiser les autres dépouilles est "complexe" dans le territoire dévasté par deux ans de guerre.

Des équipes égyptiennes autorisées à entrer dans le territoire palestinien par Israël participent aux recherches avec des engins de chantiers.

Lundi soir, le Hamas avait rendu à Israël les restes d'un otage, identifié comme étant ceux d'Ofir Tzarfati, dont une partie de la dépouille avait déjà été récupérée en deux fois.

Les retards successifs dans la remise des corps des otages ont provoqué la colère du gouvernement israélien, qui a accusé le Hamas de violer l'accord de trêve. Et les familles des otages ont exigé des mesures plus sévères pour contraindre le groupe palestinien à se conformer à l'accord.

Dix corps d'otages du 7-Octobre seraient encore à Gaza, ainsi que celui d'un soldat mort durant une guerre en 2014. Tous sont israéliens sauf un Tanzanien et un Thaïlandais.

Par ailleurs, à deux reprises depuis le 10 octobre, Israël a mené des bombardements massifs sur Gaza en représailles à des tirs qui ont tué trois de ses soldats. Le 19 octobre, les bombardements israéliens avaient fait au moins 45 morts et mardi 104.

Le Hamas, qui dément avoir tiré sur les soldats israéliens, a accusé Israël de violer le cessez-le-feu.


Frappe israélienne sur le sud du Liban: un mort 

Une frappe israélienne a tué vendredi un homme qui circulait à moto dans le sud du Liban, a annoncé le ministère de la Santé, ce qui porte à au moins 25 le nombre de morts dans des raids israéliens au cours du mois d'octobre. (AFP)
Une frappe israélienne a tué vendredi un homme qui circulait à moto dans le sud du Liban, a annoncé le ministère de la Santé, ce qui porte à au moins 25 le nombre de morts dans des raids israéliens au cours du mois d'octobre. (AFP)
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  • Vendredi, un drone a visé un homme à moto dans le village de Kounine, selon l'Agence nationale d'information (Ani, officielle). Le ministère de la Santé a fait état d'un mort et d'un blessé
  • Cette frappe intervient au lendemain de l'incursion d'une unité israélienne dans le village frontalier de Blida, où les soldats ont tué un employé municipal

BEYROUTH: Une frappe israélienne a tué vendredi un homme qui circulait à moto dans le sud du Liban, a annoncé le ministère de la Santé, ce qui porte à au moins 25 le nombre de morts dans des raids israéliens au cours du mois d'octobre.

Malgré le cessez-le-feu ayant mis fin en novembre 2024 à la guerre entre le Hezbollah et Israël, ce dernier continue de mener des frappes régulières au Liban, affirmer viser la formation pro-iranienne.

Vendredi, un drone a visé un homme à moto dans le village de Kounine, selon l'Agence nationale d'information (Ani, officielle). Le ministère de la Santé a fait état d'un mort et d'un blessé.

Israël n'a pas réagi dans l'immédiat.

Cette frappe intervient au lendemain de l'incursion d'une unité israélienne dans le village frontalier de Blida, où les soldats ont tué un employé municipal.

Le président Joseph Aoun a demandé à l'armée de "faire face" à toute nouvelle incursion israélienne en territoire libanais.

Ces derniers jours, l'aviation israélienne a intensifié ses frappes au Liban, affirmant viser des membres ou des infrastructures du Hezbollah.

Selon un bilan compilé par l'AFP à partir des données du ministère de la Santé, au moins 25 personnes, dont un Syrien, ont été tuées depuis le début du mois.

L'ONU avait indiqué mardi que 111 civils avaient été tués au Liban par les forces israéliennes depuis la fin de la guerre.

Lors d'un entretien vendredi avec son homologue allemand Johann Wadephul, en visite à Beyrouth, le ministre libanais des Affaires étrangères Youssef Rajji lui a demandé "d'aider à faire pression sur Israël pour qu'il cesse ses agressions".

"Seule une solution diplomatique, et non militaire, peut assurer la stabilité et garantir le calme dans le sud", a assuré le ministre libanais, selon ses propos rapportés par l'Ani.

Il a assuré que "le gouvernement libanais poursuit la mise en œuvre progressive de sa décision de placer toutes les armes sous son contrôle".

Le Hezbollah est sorti très affaibli du conflit et les Etats-Unis exercent une intense pression sur le gouvernement libanais pour que le mouvement chiite livre ses armes à l'armée nationale, ce qu'il refuse jusqu'à présent.

 


Liban: le chef de l'Etat demande à l'armée de «s'opposer à toute incursion israélienne»

Le président libanais Joseph Aoun a demandé jeudi à l'armée de "s'opposer à toute incursion israélienne", après la mort d'un employé municipal d'un village du sud du Liban où une unité israélienne a pénétré pendant la nuit. (AFP)
Le président libanais Joseph Aoun a demandé jeudi à l'armée de "s'opposer à toute incursion israélienne", après la mort d'un employé municipal d'un village du sud du Liban où une unité israélienne a pénétré pendant la nuit. (AFP)
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  • Dans un communiqué, le chef de l'Etat a condamné cette opération et "demandé à l'armée de faire face à toute incursion israélienne (...) pour défendre le territoire libanais et la sécurité des citoyens"
  • Selon l'Agence nationale d'information (Ani, officielle), "dans une agression grave et sans précédent", une unité israélienne "appuyée par des véhicules a effectué une incursion dans le village de Blida, à plus d'un kilomètre de la frontière"

BERYROUTH: Le président libanais Joseph Aoun a demandé jeudi à l'armée de "s'opposer à toute incursion israélienne", après la mort d'un employé municipal d'un village du sud du Liban où une unité israélienne a pénétré pendant la nuit.

Dans un communiqué, le chef de l'Etat a condamné cette opération et "demandé à l'armée de faire face à toute incursion israélienne (...) pour défendre le territoire libanais et la sécurité des citoyens".

Selon l'Agence nationale d'information (Ani, officielle), "dans une agression grave et sans précédent", une unité israélienne "appuyée par des véhicules a effectué une incursion dans le village de Blida, à plus d'un kilomètre de la frontière".

Cette unité "a investi le bâtiment de la municipalité du village, où dormait Ibrahim Salamé, un employé municipal, qui a été tué par les soldats de l'ennemi", a ajouté l'Ani.

Le ministère de la Santé a confirmé la mort de l'employé municipal.

Des villageois cités par l'Ani ont indiqué que l'incursion avait duré plusieurs heures et que les forces israéliennes s'étaient retirées à l'aube.

Sur X, le Premier ministre libanais Nawaf Salam a dénoncé "une agression flagrante contre les institutions de l'Etat libanais et sa souveraineté".