A Port-Soudan, l'attente interminable d'un passeport pour quitter le pays

Une salle de classe d'une école transformée en refuge pour les personnes déplacées par le conflit dans la ville frontalière de Wadi Halfa, près de l'Égypte, le 11 septembre 2023. (Photo Ashraf Shazly AFP)
Une salle de classe d'une école transformée en refuge pour les personnes déplacées par le conflit dans la ville frontalière de Wadi Halfa, près de l'Égypte, le 11 septembre 2023. (Photo Ashraf Shazly AFP)
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Publié le Dimanche 17 septembre 2023

A Port-Soudan, l'attente interminable d'un passeport pour quitter le pays

  • Depuis le début de la guerre entre les généraux rivaux qui se disputent le pouvoir, le 15 avril, les services administratifs de la capitale, où les combats sont parmi les plus intenses, sont à l'arrêt
  • De nombreuses familles choisissent de s'envoler vers le Golfe où des milliers de Soudanais travaillent de longue date, notamment vers les Emirats arabes unis qui offrent désormais des visas d'un an aux réfugiés du pays en guerre

PORT-SOUDAN, Soudan : Pour fuir la guerre, trouver des soins médicaux impossibles à obtenir au Soudan ou poursuivre des études interrompues par le conflit, des centaines de Soudanais attendent parfois des jours devant le bureau des passeports qui vient tout juste de rouvrir à Port-Soudan.

Après quasiment cinq mois d'arrêt, la reprise des distributions du précieux sésame pousse hommes, femmes et enfants à s'entasser chaque jour depuis le petit matin sous le préau de la direction des passeports de Port-Soudan, dans l'Est côtier épargné par les combats qui ont fait des milliers de morts et des millions de déplacés.

Là, ils attendent de pouvoir accéder au bâtiment principal, bondé, sous une chaleur écrasante.

«On veut partir n'importe où hors du Soudan parce qu'ici on n'a aucun droit, ni à manger ni de quoi éduquer nos enfants», affirme à l'AFP Marwa Omar, qui a fui Khartoum sous les bombes et cherche désormais à obtenir des passeports pour ses quatre enfants.

- «Rien sans piston» -

Depuis le début de la guerre entre les généraux rivaux qui se disputent le pouvoir, le 15 avril, les services administratifs de la capitale, où les combats sont parmi les plus intenses, sont à l'arrêt.

C'est à Port-Soudan que le numéro deux du pouvoir militaire, Malik Agar, a inauguré fin août, en grande pompe, une nouvelle usine d'impression de passeports.

Depuis, comme Mme Omar, ils sont nombreux à affluer vers cette ville qui abrite le seul aéroport opérationnel du pays et où les responsables du gouvernement et de l'ONU ont pris leurs quartiers.

Les fonctionnaires du service des passeports, pris d'assaut, peinent à répondre à la demande, énorme, selon Feras Mohammed, venu en faire un pour son dernier-né.

«Certaines personnes sont là depuis jeudi et n'ont toujours pas réussi à faire enregistrer leurs demandes», dit-il à l'AFP. «Tout est très mal organisé», ajoute-t-il.

«Sans piston, on ne peut rien faire», regrette Mme Omar.

Et pour ceux qui ont la chance de pouvoir entrer, malgré les ventilateurs et climatiseurs qui tournent à plein régime dans un vacarme monstrueux, la chaleur est suffocante.

«C'est tellement plein qu'on peine à respirer, il faut que ce soit mieux organisé», déclare M. Mohammed.

«La salle est exiguë, il n'y a pas de sièges, les personnes âgées sont assises par terre», abonde de son côté Chehab Mohammed, qui cherche lui aussi à obtenir des passeports.

Pas de quoi décourager certains qui veulent à tout prix quitter le pays, ses quartiers résidentiels sous les bombes, les coupures d'eau et d'électricité, les tirs croisés et les balles perdues.

Eux sont prêts à payer les 120.000 livres soudanaises (près de 190 euros) nécessaires pour obtenir un passeport, soit quasiment le salaire moyen dans le pays, déjà l'un des plus pauvres au monde avant la guerre qui l'a plongé dans une véritable catastrophe selon l'ONU.

- «Solution temporaire» -

Plus d'un Soudanais sur deux a besoin d'aide humanitaire pour survivre et six millions d'entre eux sont au bord de la famine, préviennent les humanitaires.

Nour Hassan est venue de Khartoum pour faire son passeport, celui de son mari et ceux de leurs deux enfants.

Arrivée dimanche matin à Port-Soudan, elle vient tous les jours jusqu'à 21H30 mais, dit-elle à l'AFP, «on n'a rien pu faire car rien n'est organisé».

Avec sa famille, elle veut partir au Caire: «j'y ai des proches», explique-t-elle.

Des proches qui peuvent aider à obtenir un visa pour l'Egypte, le grand voisin du nord qui, avant la guerre, n'imposait de visas ni aux femmes ni aux enfants soudanais, mais en réclame désormais à tous les ressortissants.

Depuis Port-Soudan, de nombreuses autres familles choisissent de s'envoler vers le Golfe où des milliers de Soudanais travaillent de longue date, notamment vers les Emirats arabes unis qui offrent désormais des visas d'un an aux réfugiés du pays en guerre.

«On part car Khartoum est devenue invivable», affirme Mme Hassan.

Et d'ajouter: «C'est une solution temporaire, on reviendra quand ça ira mieux».


Frappes israéliennes au Qatar: réunion extraordinaire des dirigeants arabes et musulmans à Doha

Parmi les leaders attendus à Doha figurent les président palestinien, turc, iranien et égyptien ainsi que les Premiers ministres irakien et pakistanais et le roi de Jordanie. Le prince héritier saoudien Mohammed ben Salmane, va également participer au sommet à Doha, a indiqué l'agence de presse saoudienne SPA. (AFP)
Parmi les leaders attendus à Doha figurent les président palestinien, turc, iranien et égyptien ainsi que les Premiers ministres irakien et pakistanais et le roi de Jordanie. Le prince héritier saoudien Mohammed ben Salmane, va également participer au sommet à Doha, a indiqué l'agence de presse saoudienne SPA. (AFP)
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  • Le sommet conjoint de la Ligue arabe et de l'Organisation de la coopération islamique (OCI) vise à hausser le ton face à Israël, après le bombardement mené en plein cœur de Doha
  • "Le temps est venu pour la communauté internationale de cesser le deux poids deux mesures et de punir Israël pour tous les crimes qu'il a commis", a déclaré la veille du sommet le Premier ministre qatari, Mohammed ben Abdelrahmane Al-Thani

DOHA: Un sommet convoqué en urgence, face à une situation inédite: les principaux dirigeants arabes et musulmans se réunissent ce lundi à Doha dans un rare moment d'unité, après les frappes israéliennes sans précédent ayant visé la semaine dernière des membres du Hamas au Qatar.

Le sommet conjoint de la Ligue arabe et de l'Organisation de la coopération islamique (OCI) vise à hausser le ton face à Israël, après le bombardement mené en plein cœur de Doha, capitale du pays médiateur dans les négociations en vue d'un cessez-le-feu dans la bande de Gaza.

"Le temps est venu pour la communauté internationale de cesser le deux poids deux mesures et de punir Israël pour tous les crimes qu'il a commis", a déclaré la veille du sommet le Premier ministre qatari, Mohammed ben Abdelrahmane Al-Thani.

Parmi les leaders attendus à Doha figurent les président palestinien, turc, iranien et égyptien ainsi que les Premiers ministres irakien et pakistanais et le roi de Jordanie. Le prince héritier saoudien Mohammed ben Salmane, va également participer au sommet à Doha, a indiqué l'agence de presse saoudienne SPA.

Selon le projet de déclaration finale consulté par l'AFP, la cinquantaine de pays représentés devraient dénoncer l'attaque israélienne en soulignant qu'elle mettait en péril les efforts de normalisation des relations entre Israël et les pays arabes.

Israël et les États-Unis, son principal allié, cherchent à étendre les accords d'Abraham qui ont vu les Émirats arabes unis, Bahreïn et le Maroc, reconnaître Israël en 2020.

"Pas que des discours" 

L'attaque israélienne et "la poursuite des pratiques agressives d'Israël, notamment les crimes de génocide, le nettoyage ethnique, la famine et le blocus, ainsi que les activités de colonisation et d'expansion minent les perspectives de paix et de coexistence pacifique dans la région", affirme le texte.

Elles "menacent tout ce qui a été accompli sur la voie de l'établissement de relations normales avec Israël, y compris les accords existants et futurs", ajoute-il.

Le projet souligne également "le concept de sécurité collective (...) et la nécessité de s'aligner pour faire face aux défis et menaces communs".

Avant l'ouverture du sommet, le président iranien Massoud Pezeshkian a exhorté les pays musulmans à rompre "leurs liens avec ce régime factice", en référence à Israël.

L'attaque israélienne, qui a tué cinq membres du Hamas et un membre des forces de sécurité qataries, a suscité une vague de condamnations dans la communauté internationale, notamment des riches monarchies du Golfe, alliées de Washington. Ainsi qu'une rare réprobation des Etats-Unis, allié numéro un d'Israël mais également un proche allié du Qatar.

Le secrétaire d'Etat américain Marco Rubio est en ce moment en visite à Jérusalem - un voyage prévu avant les frappes sur le Qatar -, pour montrer son soutien à Israël avant la reconnaissance prochaine par plusieurs pays occidentaux d'un Etat palestinien, lors de l'Assemblée générale de l'ONU à la fin du mois.

"Beaucoup de gens attendent des actes, pas que des discours. Nous avons épuisé toutes les formes de rhétorique. Il faut désormais passer à l'action", a commenté le chercheur saoudien Aziz Alghashian au sujet du sommet.

Le Conseil des droits de l'homme de l'ONU a également annoncé une réunion en urgence ce mardi pour débattre des frappes israéliennes au Qatar.

Un sommet exceptionnel du Conseil de coopération du Golfe est également prévu lundi à Doha, selon l'agence de presse saoudienne SPA.


Le navire humanitaire des Émirats arabes unis pour Gaza arrive en Égypte

Le navire, qui fait partie de l'opération "Chivalrous Knight 3" des Émirats arabes unis, était chargé de 7 000 tonnes de nourriture, d'aide médicale et de secours. (WAM)
Le navire, qui fait partie de l'opération "Chivalrous Knight 3" des Émirats arabes unis, était chargé de 7 000 tonnes de nourriture, d'aide médicale et de secours. (WAM)
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  • La cargaison d'aide comprend 5 000 tonnes de colis alimentaires, 1 900 tonnes de fournitures pour les cuisines communautaires, 100 tonnes de tentes médicales ainsi que cinq ambulances entièrement équipées
  • En août, les Émirats arabes unis ont inauguré une conduite d'eau de 7,5 kilomètres qui acheminera vers la bande de Gaza de l'eau dessalée provenant d'usines de dessalement émiraties situées en Égypte

DUBAI : Le navire humanitaire Hamdan des Émirats arabes unis, qui a quitté le port de Khalifa le 30 août, est arrivé au port d'Al-Arish, en Égypte, où des denrées alimentaires et des fournitures médicales seront déchargées puis livrées aux habitants de la bande de Gaza assiégée.

Le navire, qui fait partie de l'initiative humanitaire "Operation Chivalrous Knight 3" des Émirats arabes unis pour Gaza, qui fournit une aide essentielle par le biais de convois terrestres, d'expéditions maritimes et de largages aériens, a été chargé de 7 000 tonnes de nourriture, de matériel médical et d'aide d'urgence, a rapporté l'agence de presse nationale WAM.

La cargaison d'aide comprend 5 000 tonnes de colis alimentaires, 1 900 tonnes de fournitures pour les cuisines communautaires, 100 tonnes de tentes médicales ainsi que cinq ambulances entièrement équipées.

Les Émirats ont jusqu'à présent envoyé 20 navires d'aide à Gaza et ont livré environ 90 000 tonnes d'aide humanitaire, pour un coût de 1,8 milliard de dollars, depuis le lancement de l'opération "Chivalrous Knight 3".

En août, les Émirats arabes unis ont inauguré une conduite d'eau de 7,5 kilomètres qui acheminera vers la bande de Gaza de l'eau dessalée provenant d'usines de dessalement émiraties situées en Égypte. Le pipeline a une capacité d'environ 2 millions de gallons par jour et pourrait desservir plus d'un million de personnes.


L'ambassadeur saoudien aux Etats-Unis visite le bureau de l'attaché militaire à Washington

L'ambassadeur saoudien aux Etats-Unis, la princesse Reema bint Bandar, visite le bureau de l'attaché militaire à Washington (SPA)
L'ambassadeur saoudien aux Etats-Unis, la princesse Reema bint Bandar, visite le bureau de l'attaché militaire à Washington (SPA)
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  • La princesse Reema a été informée des fonctions, des tâches et des départements du bureau de l'attaché militaire
  • Elle a également été informée du soutien que l'attaché reçoit de la part des dirigeants saoudiens pour renforcer les intérêts communs entre l'Arabie saoudite et les États-Unis en matière de défense et de coopération militaire

RIYADH : La princesse Reema bint Bandar, ambassadrice saoudienne aux Etats-Unis, a visité lundi le bureau de l'attaché militaire saoudien à Washington.

La princesse Reema a été informée des fonctions, des tâches et des départements du bureau de l'attaché au cours de sa visite, a rapporté l'agence de presse saoudienne.

Elle a également été informée du soutien que l'attaché reçoit de la part des dirigeants saoudiens pour renforcer les intérêts communs entre l'Arabie saoudite et les États-Unis en matière de défense et de coopération militaire.

La princesse Reema a été reçue par le ministre adjoint saoudien de la Défense pour les affaires exécutives, Khaled Al-Biyari, qui est en visite officielle à Washington, ainsi que par l'attaché militaire saoudien à Washington et Ottawa, le général de division Abdullah bin Khalaf Al-Khathami, et les chefs des départements de l'attaché.