L'IA, «pas un substitut» à la créativité des stylistes dans la mode

Une sélection de cartes postales est présentée lors d'un photocall pour la vente secrète de cartes postales du Royal College of Arts (RCA) à Londres, le 13 mars 2013. (Photo Leon Neal AFP)
Une sélection de cartes postales est présentée lors d'un photocall pour la vente secrète de cartes postales du Royal College of Arts (RCA) à Londres, le 13 mars 2013. (Photo Leon Neal AFP)
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Publié le Dimanche 17 septembre 2023

L'IA, «pas un substitut» à la créativité des stylistes dans la mode

  • La force d'AiDA, selon Calvin Wong, est sa capacité à présenter «toutes les combinaisons possibles» pour un styliste, ce qui est impossible sans l'IA
  • Pour le vice-directeur du RCA, Naren Barfield, l'impact de l'IA sur le secteur de la mode sera «transformationnel»

LONDRES : L'intelligence artificielle transforme aussi le monde de la mode, mais cette technologie en plein essor ne pourra jamais remplacer la «créativité» des stylistes, selon le responsable d'un projet pionnier.

Calvin Wong a développé le premier outil de l'IA dirigé par un designer, l'Interactive Design Assistant for Fashion (AiDA, l'Assistant en design interactif pour la mode). Il utilise la technologie de la reconnaissance d'images pour aller plus rapidement du premier croquis au défilé.

«Les créateurs ont leurs imprimés, leurs motifs, leurs couleurs, leurs croquis initiaux et ils téléchargent les images», explique M. Wong à l'AFP à Londres.

«Alors, notre outil peut reconnaitre ces éléments de design et faire d'autres propositions pour que les stylistes affinent et modifient leur conception initiale», ajoute-t-il.

La force d'AiDA, selon Calvin Wong, est sa capacité à présenter «toutes les combinaisons possibles» pour un styliste, ce qui est impossible sans l'IA.

En décembre dernier, les collections de quatorze stylistes développées avec cet outil ont été présentées dans une exposition à Hong Kong, au M+ Museum.

Calvin Wong insiste sur le fait que cet outil vise à «faciliter l'inspiration» des stylistes et non à «remplacer leur créativité». «Nous devons chérir la créativité originale du designer», dit-il.

M. Wong dirige le laboratoire d'intelligence artificielle en design (AidLab), un projet de recherche commun du Royal College of Art (RCA) au Royaume-Uni et de l'université polytechnique de Hong Kong, où il est professeur de mode.

- Préserver les compétences -

Pour le vice-directeur du RCA, Naren Barfield, l'impact de l'IA sur le secteur de la mode sera «transformationnel».

«L'impact sera énorme depuis le stade de l'idée et de la conception jusqu'à la fabrication, la distribution et le recyclage final, en passant par le prototype».

La personnalisation est déjà utilisée pour améliorer l'expérience des clients grâce à de meilleures recommandations de produits et à des recherches plus efficaces, aidant les acheteurs à trouver ce qu'ils veulent plus rapidement et facilement.

Mais à mesure que la technologie évolue, la gamme d'outils hautement spécialisés progresse elle aussi.

L'outil AiDA de Calvin Wong ne représente qu'un des projets AidLab, parmi d'autres, présentés à Londres lors de la Semaine de la mode.

Il y a également le projet Neo Couture, qui vise à préserver numériquement les compétences et les techniques spécialisées utilisées par les stylistes. Cet outil crée un système de formation assisté par l'IA pour faciliter l'enseignement des techniques de couture.

- Garder le contrôle -

L'avenir de l'IA dans la mode n'est toutefois pas évident.

Hillary Taymour, qui a fondé la marque new-yorkaise Collina Strada, a admis qu'elle et son équipe avaient utilisé le générateur d'images Midjourney pour créer leur collection présentée à la Semaine de la mode de New York début septembre.

Bien qu'Hillary Taymour n'ait utilisé que des images d'anciens looks de la marque pour créer sa collection printemps-été 2024, des problèmes juridiques pourraient empêcher les vêtements générés par l'IA d'apparaître sur les podiums.

«Je m'attends à ce que les créateurs évoquent des questions de droits de propriété intellectuelle», explique Rebecca Lewin, conservatrice au Design Museum de Londres. «Il faudra beaucoup de travail pour que cela soit réglementé».

Selon Naren Barfield, du RCA, la question est en effet délicate, mais pourra être résolue.

Si l'IA «donne aux entreprises un avantage concurrentiel, je pense qu'elles investiront et l'adopteront rapidement», a-t-il déclaré. La seule chose qui retient actuellement les entreprises est «l'investissement massif» dans l'infrastructure nécessaire.

«Mais une fois qu'ils l'auront fait, cela leur permettra de réaliser des économies», a-t-il ajouté.

Quant aux craintes des concepteurs de voir l'informatique se substituer au processus créatif humain, la clé, selon Naren Barfield, est de savoir qui contrôle la prise de décision.

La question pourrait se poser avec l'utilisation d'un algorithme dit «génétique», qui à partir d'un premier dessin permet à un ordinateur d'en produire  1.000 autres différents, ce qui prendrait des semaines à dessiner, a-t-il expliqué.

En revanche, si le designer garde le contrôle, l'IA pourrait offrir d'énormes avantages en accélérant considérablement le processus «sans nécessairement prendre les décisions à sa place», a-t-il ajouté.


Une nouvelle initiative cinématographique à AlUla vise à stimuler le talent créatif saoudien

Le programme propose des cours de formation et des ateliers couvrant toutes les étapes de la production cinématographique, de l'écriture du scénario et de la réalisation à la cinématographie, au montage et à la post-production. (SPA)
Le programme propose des cours de formation et des ateliers couvrant toutes les étapes de la production cinématographique, de l'écriture du scénario et de la réalisation à la cinématographie, au montage et à la post-production. (SPA)
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  • Les efforts visent à soutenir les jeunes talents et à contribuer à la croissance du secteur cinématographique du Royaume
  • Villa Hegra organise également des programmes éducatifs et interactifs pour les enfants afin de développer leurs talents et leurs capacités créatives

ALULA : Villa Hegra, en collaboration avec Film AlUla, a lancé un programme spécialisé dans la réalisation de films pour développer les compétences cinématographiques et soutenir les talents créatifs, a rapporté lundi l'Agence de presse saoudienne.

Cette initiative reflète l'engagement de Villa Hegra à renforcer l'activité culturelle et cinématographique tout en favorisant un environnement inspirant pour les créateurs de contenu et les cinéphiles.

Le programme propose des cours de formation et des ateliers couvrant toutes les étapes de la production cinématographique, de l'écriture du scénario et de la réalisation à la cinématographie, au montage et à la post-production.

Ces efforts visent à soutenir les jeunes talents et à contribuer à la croissance du secteur cinématographique du Royaume, a ajouté la SPA.

Villa Hegra organise également des programmes éducatifs et interactifs pour les enfants afin de développer leurs talents et leurs capacités créatives.

Ces programmes comprennent des ateliers qui simplifient les concepts scientifiques et les intègrent aux pratiques artistiques modernes, créant ainsi un environnement d'apprentissage qui encourage la découverte et l'innovation.

Ils ont suscité une forte participation des élèves dans tout le gouvernorat en raison de leur approche pratique et interactive, qui renforce la réflexion et la créativité des enfants.

Les initiatives sont mises en œuvre en collaboration avec des institutions françaises et saoudiennes, reflétant ainsi la diversité culturelle et les partenariats internationaux tout en améliorant la qualité du contenu éducatif pour les jeunes générations.

Villa Hegra est la première fondation culturelle franco-saoudienne basée à AlUla. Lancée en octobre, elle soutient la scène culturelle de la région en proposant des plateformes éducatives qui développent les compétences des enfants et des jeunes saoudiens, tout en renforçant la présence d'AlUla sur la scène culturelle internationale.


Eurovision: Nemo rend son trophée 2024 pour protester contre la participation d'Israël

Le chanteur suisse Nemo, qui représentait la Suisse avec la chanson « The Code », célèbre sur scène avec son trophée après avoir remporté la finale du 68e Concours Eurovision de la chanson (CEC) 2024, le 11 mai 2024 à la Malmö Arena de Malmö, en Suède. (AFP)
Le chanteur suisse Nemo, qui représentait la Suisse avec la chanson « The Code », célèbre sur scène avec son trophée après avoir remporté la finale du 68e Concours Eurovision de la chanson (CEC) 2024, le 11 mai 2024 à la Malmö Arena de Malmö, en Suède. (AFP)
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  • L’artiste suisse Nemo, vainqueur de l’Eurovision 2024, rend son trophée pour protester contre la participation maintenue d’Israël, dénonçant une contradiction avec les valeurs d’unité et de dignité affichées par l’UER
  • Cinq pays — Islande, Espagne, Pays-Bas, Irlande et Slovénie — ont déjà annoncé leur boycott de l’édition 2026, sur fond de critiques liées à la guerre à Gaza et d’accusations d’irrégularités de vote

GENEVE: L'artiste suisse Nemo, qui a remporté l’Eurovision 2024 en Suède, a annoncé jeudi rendre son trophée pour protester contre le maintien de la participation d'Israël dans la compétition, qui a déjà provoqué le boycott de cinq pays.

"En tant que personne et en tant qu'artiste, aujourd'hui, je ne pense plus que ce trophée ait sa place sur mon étagère", a déclaré dans une vidéo postée sur Instagram Nemo, qui s'était déjà joint aux appels réclamant l'exclusion d'Israël du plus grand événement musical télévisé en direct au monde.

"L'Eurovision prétend défendre l'unité, l'inclusion et la dignité de tous (...) Mais la participation continue d'Israël, alors que la commission d'enquête internationale indépendante (mandatée par) l'ONU a conclu à un génocide, démontre un conflit évident entre ces idéaux et les décisions prises par" l'Union européenne de Radio-Télévision (UER), a déclaré le chanteur de 26 ans.

"Il ne s'agit pas d'individus ou d'artistes. Il s'agit du fait que le concours a été utilisé à maintes reprises pour redorer l'image d'un État accusé de graves atrocités", a ajouté Nemo, devenu en 2024 le premier artiste non binaire à être sacré à l'issue d'une édition déjà marquée par une controverses sur la participation d'Israël en pleine guerre dans la bande de Gaza.

Mercredi, la télévision publique islandaise RUV a annoncé boycotter l'édition 2026 de l'Eurovision après le feu vert donné à la participation d'Israël, devenant le cinquième pays à ne pas participer au prochain concours à Vienne.

Début décembre, la majorité des membres de l'UER avaient estimé qu'il n'était pas nécessaire de voter sur la participation d'Israël avec sa télévision publique KAN.

Cette décision a déclenché instantanément les annonces de boycott des diffuseurs de l'Espagne, des Pays-Bas, de l'Irlande et de la Slovénie, sur fond de critiques de la guerre dans la bande de Gaza mais aussi d'accusations d'irrégularités dans les votes lors des précédentes éditions.

"Quand des pays entiers se retirent, il est évident que quelque chose ne va pas du tout. C'est pourquoi j'ai décidé de renvoyer ce trophée au siège de l'UER à Genève, avec gratitude et un message clair : incarnez vos valeurs", a ajouté Nemo, avant de déposer son trophée dans une boite.


Layali Diriyah réchauffe le cœur historique du Royaume

Layali Diriyah est organisé dans l'une des fermes du district d'Al-Murayih, transformant ce site historique en une expérience vivante et en plein air. (Photo AN/Huda Bashatah)
Layali Diriyah est organisé dans l'une des fermes du district d'Al-Murayih, transformant ce site historique en une expérience vivante et en plein air. (Photo AN/Huda Bashatah)
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  • L’événement constitue un pilier de la Diriyah Season, célébration vibrante de la culture saoudienne
  • La gastronomie y occupe une place majeure, avec un large éventail de cuisines saoudiennes et internationales

​​​​​​RIYAD : Layali Diriyah est de retour comme pièce maîtresse de la Diriyah Season de cette année, attirant les visiteurs vers un Al-Murayih transformé en une célébration en plein air de la culture, de la cuisine et de l’artisanat saoudiens.

L’événement se tient tous les jours de 17h à 2h du matin jusqu’en mars 2026. Des allées bordées de palmiers illuminées de guirlandes scintillantes instaurent une atmosphère mêlant l’héritage traditionnel najdi à la créativité saoudienne contemporaine.

Pour de nombreux visiteurs, le cadre lui-même fait partie de l’expérience. Shatha Abdulaziz, une visiteuse, a confié à Arab News : « Mon expérience a été merveilleuse et très agréable. Ce qui m’a réellement impressionnée, c’est l’atmosphère paisible, le thème traditionnel, l’organisation et les détails.

« Bien que je sois déjà venue lors des saisons précédentes, je pense qu’il y a eu une amélioration significative cette année. »

La gastronomie est un attrait majeur, avec un large choix de cuisines saoudiennes et internationales, dont des spécialités italiennes et méditerranéennes proposées par des restaurants exclusifs présents cette année.

« Ce fut une excellente expérience », a déclaré le visiteur Mohammed Fahad, ajoutant que l’attention portée aux détails était remarquable, tout comme « l’authenticité historique dans chaque recoin de Diriyah Nights ».

Il a ajouté : « Cela mêle véritablement le présent et le passé avec une touche raffinée et artistique. »

Des boutiques et stands proposent des articles en édition limitée à ceux en quête d’une expérience de shopping singulière.

Rawan Alsubaie, habituée de Diriyah mais présente à Layali Diriyah pour la première fois, a souligné le caractère exclusif des produits.

Elle a expliqué : « J’ai regardé certaines boutiques et stands et je les ai trouvés uniques, avec des produits introuvables en dehors de Diriyah Nights.

« Il y a des parfums que je n’ai trouvés nulle part ailleurs. J’ai même demandé aux commerçants s’ils avaient d’autres points de vente, mais ils m’ont dit que non, ce que je trouve remarquable.

« Je suis venue en m’attendant à découvrir quelque chose d’exceptionnel et, effectivement, l’endroit est magnifique, surtout durant la saison hivernale. C’est parfait. »

La Diriyah Season de cette année continue de mettre en valeur la richesse de l’héritage najdi tout en embrassant la créativité qui façonne l’Arabie saoudite moderne.

À travers des spectacles, des expositions et des expériences immersives, les visiteurs découvrent les traditions qui définissent Diriyah, ainsi que l'énergie qui anime son renouveau culturel.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com