Ukraine: la Russie fustige l'Ukraine devant la Cour internationale de justice

Gennady Kuzmin, Représentant de la Russie, s'exprime lors de l'Assemblée générale des Nations Unies le 7 avril 2022 à New York  (Photo de Michael M. Santiago, AFP).
Gennady Kuzmin, Représentant de la Russie, s'exprime lors de l'Assemblée générale des Nations Unies le 7 avril 2022 à New York (Photo de Michael M. Santiago, AFP).
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Publié le Lundi 18 septembre 2023

Ukraine: la Russie fustige l'Ukraine devant la Cour internationale de justice

  • Le président russe Vladimir Poutine avait en partie justifié cette opération militaire déclenchée le 24 février 2022 par des accusations de «génocide» orchestré par Kiev dans l'Est russophone de l'Ukraine
  • Plus globalement, l'affaire entendue au somptueux Palais de la Paix à La Haye porte sur un contentieux sur la légitimité de la plus haute juridiction de l'ONU à ordonner la fin du conflit en Ukraine

LA HAYE: Moscou a fustigé Kiev lundi, qualifiant le gouvernement ukrainien de "russophobe et néo-nazi" devant la Cour internationale de justice (CIJ) où les deux pays s'affrontent dans une procédure lancée par l'Ukraine qui accuse la Russie d'avoir utilisé à tort des allégations de génocide pour justifier son invasion en 2022.

Le président russe Vladimir Poutine avait en partie justifié cette opération militaire déclenchée le 24 février 2022 par des accusations de "génocide" orchestré par Kiev dans l'Est russophone de l'Ukraine.

Deux jours plus tard, le 26 février 2022, Kiev avait saisi la CIJ, "niant catégoriquement" cette affirmation et arguant que l'utilisation comme prétexte par la Russie d'un "génocide" allait à l'encontre de la Convention des Nations unies sur le génocide de 1948.

L'un des représentants de Moscou, Gennady Kuzmin, premier diplomate russe à s'adresser au tribunal dans cette affaire, a reproché à Kiev de ne pas pouvoir être "plus éloigné de la vérité" en prétendant que la Russie a invoqué la Convention des Nations unies sur le génocide comme raison pour lancer sa guerre contre son voisin.

De simples "déclarations" sur le génocide ne peuvent être retenues en vertu du droit international, y compris de la Convention sur le génocide, a soutenu M. Kuzmin.

"Quant aux préoccupations exprimées à l'égard de la menace de génocide, comme je l'ai indiqué, elles ne sauraient surprendre compte tenu des politiques menées par le régime de Kiev, fermement ancrées dans l'Histoire, les doctrines et les pratiques nazies", a déclaré M. Kuzmin, devant les juges et séparé de seulement quelques mètres de hauts responsables ukrainiens.

La position juridique de l'Ukraine est "intenable" et "va à l'encontre de la jurisprudence bien établie" de la Cour, a conclu M. Kuzmin.

Plus globalement, l'affaire entendue au somptueux Palais de la Paix à La Haye porte sur un contentieux sur la légitimité de la plus haute juridiction de l'ONU à ordonner la fin du conflit en Ukraine.

M. Kuzmin a exhorté le tribunal à rejeter cette affaire, arguant que la Convention des Nations unies sur le génocide porte sur la "prévention et la répression" du génocide, ce qui ne s'applique pas au cas de l'Ukraine.

"L'Ukraine n'accuse pas la Russie d'avoir commis ou de commettre un génocide. L'Ukraine n'accuse pas non plus la Russie d'avoir manqué ou de manquer à son obligation de prévenir ou de punir un génocide", a déclaré M. Kuzmin.

"Au contraire, l'Ukraine insiste sur le fait qu'aucun génocide n'a été commis. Ce seul fait pourrait suffire à rejeter les demandes de l'Ukraine car selon la jurisprudence de la cour, en absence de génocide, il ne peut y avoir eu violation de la Convention sur le génocide", a-t-il affirmé

Kiev doit répondre mardi aux arguments avancés par Moscou.

En mars 2022, la CIJ s'est rangée du côté de l'Ukraine, ordonnant à la Russie de "suspendre immédiatement" ses opérations militaires, toujours en cours en Ukraine.

Cette disposition d'urgence appelée "mesure conservatoire" a été prononcée par les juges dans l'attente d'une décision sur la compétence de la cour pour statuer sur l'affaire.

Moscou avait snobé jusqu'à présent les audiences de cette juridiction dans cette affaire, affirmant ne pas avoir eu suffisamment de temps pour préparer ses arguments.

Plus de 30 autres pays – tous des alliés occidentaux de l'Ukraine – auront également l'occasion d'intervenir en faveur de Kiev au cours des prochains jours.

Les audiences continueront jusqu'au 27 septembre. Après celles-ci, les juges décideront si la Cour est compétente pour juger l'affaire. Cette prise de décision pourrait prendre des mois.


Réunion sur Gaza vendredi à Miami entre Etats-Unis, Qatar, Egypte et Turquie

L'émissaire américain Steve Witkoff se réunira vendredi à Miami (Floride, sud-est) avec des représentants du Qatar, de l'Egypte et de la Turquie pour discuter des prochaines étapes concernant la bande de Gaza, a appris l'AFP jeudi auprès d'un responsable américain. (AFP)
L'émissaire américain Steve Witkoff se réunira vendredi à Miami (Floride, sud-est) avec des représentants du Qatar, de l'Egypte et de la Turquie pour discuter des prochaines étapes concernant la bande de Gaza, a appris l'AFP jeudi auprès d'un responsable américain. (AFP)
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  • Le Qatar et l'Egypte, qui font office de médiateurs autant que de garants du cessez-le-feu dans le territoire palestinien ravagé par deux ans de guerre, ont récemment appelé à passer à la prochaine phase du plan de Donald Trump
  • Celle-ci prévoit le désarmement du Hamas, le retrait progressif de l'armée israélienne de tout le territoire, la mise en place d'une autorité de transition et le déploiement d'une force internationale

WSAHINGTON: L'émissaire américain Steve Witkoff se réunira vendredi à Miami (Floride, sud-est) avec des représentants du Qatar, de l'Egypte et de la Turquie pour discuter des prochaines étapes concernant la bande de Gaza, a appris l'AFP jeudi auprès d'un responsable américain.

Le Qatar et l'Egypte, qui font office de médiateurs autant que de garants du cessez-le-feu dans le territoire palestinien ravagé par deux ans de guerre, ont récemment appelé à passer à la prochaine phase du plan de Donald Trump.

Celle-ci prévoit le désarmement du Hamas, le retrait progressif de l'armée israélienne de tout le territoire, la mise en place d'une autorité de transition et le déploiement d'une force internationale.

Le cessez-le-feu à Gaza, entré en vigueur en octobre entre Israël et le Hamas, demeure précaire, les deux camps s'accusant mutuellement d'en violer les termes, tandis que la situation humanitaire dans le territoire reste critique.

Le président américain n'en a pas moins affirmé mercredi, dans une allocution de fin d'année, qu'il avait établi la paix au Moyen-Orient "pour la première fois depuis 3.000 ans."

La Turquie sera représentée à la réunion par le ministre des Affaires étrangères Hakan Fidan.

Dans un discours, le président turc Recep Tayyip Erdogan a quant à lui affirmé que son pays se tenait "fermement aux côtés des Palestiniens".

 

 


Zelensky dit que l'Ukraine a besoin d'une décision sur l'utilisation des avoirs russes avant la fin de l'année

ze;"Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a déclaré Zelensky. (AFP)
ze;"Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a déclaré Zelensky. (AFP)
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  • Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a estimé jeudi que l'Ukraine avait besoin d'une décision européenne sur l'utilisation des avoirs russes gelés avant la fin de l'année
  • "Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a-t-il déclaré. Il avait indiqué auparavant que Kiev aurait un "gros problème" si les dirigeants européens ne parvenaient pas à un accord

BRUXELLES: Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a estimé jeudi que l'Ukraine avait besoin d'une décision européenne sur l'utilisation des avoirs russes gelés avant la fin de l'année, lors d'une conférence de presse à Bruxelles en marge d'un sommet des dirigeants de l'UE sur le sujet.

"Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a-t-il déclaré. Il avait indiqué auparavant que Kiev aurait un "gros problème" si les dirigeants européens ne parvenaient pas à un accord sur l'utilisation de ces avoirs pour financer l'Ukraine. En l'absence d'accord, Kiev sera à court d'argent dès le premier trimestre 2026.

 

 


Trump impose des restrictions d'entrée à sept autres pays et aux Palestiniens

Des personnes arrivent à l'aéroport international John F. Kennedy de New York, le 9 juin 2025. (AFP)
Des personnes arrivent à l'aéroport international John F. Kennedy de New York, le 9 juin 2025. (AFP)
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  • Donald Trump élargit les interdictions d’entrée aux États-Unis à sept pays supplémentaires, dont la Syrie, et inclut les Palestiniens munis de documents de l’Autorité palestinienne
  • La Maison Blanche invoque la sécurité nationale, tout en prévoyant des exceptions limitées, dans le cadre d’un durcissement général de la politique migratoire

WASHINGTON: Donald Trump a étendu mardi les interdictions d'entrée aux Etats-Unis aux ressortissants de sept pays, dont la Syrie, ainsi qu'aux Palestiniens.

Le président américain a signé une proclamation "restreignant et limitant davantage l'entrée des ressortissants étrangers afin de protéger la sécurité des Etats-Unis", a indiqué la Maison Blanche.

Les nouveaux pays concernés par cette mesure sont le Burkina Faso, le Niger, le Mali, le Soudan du Sud et la Syrie, tandis que le Laos et la Sierra Leone passent de restrictions partielles à totales.

Les Palestiniens disposant de documents de voyage émis par l'Autorité palestinienne sont également visés.

L'administration Trump avait déjà imposé des restrictions totales visant les ressortissants de douze pays et des dizaines d'autres pays se sont vus imposer des restrictions partielles.

S'agissant de la Syrie, la mesure intervient quelques jours après une attaque meurtrière contre des soldats américains dans le centre de ce pays.

L'administration Trump dit avoir identifié des pays où les vérifications sont "tellement insuffisantes qu'elles justifiaient une suspension totale ou partielle de l'admission des ressortissants de ces pays".

La proclamation prévoit cependant des exceptions pour les résidents permanents légaux, les titulaires de visas existants, certaines catégories de visas comme les athlètes et les diplomates, et les personnes dont "l'entrée sert les intérêts nationaux des Etats-Unis".

Depuis son retour au pouvoir en janvier, Donald Trump mène une vaste campagne contre l'immigration illégale et a considérablement durci les conditions d'entrée aux Etats-Unis et l'octroi de visas, arguant de la protection de la sécurité nationale.

Ces mesures visent ainsi à interdire l'entrée sur le territoire américain aux étrangers qui "ont l'intention de menacer" les Américains, selon la Maison Blanche.

De même, pour les étrangers qui "pourraient nuire à la culture, au gouvernement, aux institutions ou aux principes fondateurs" des Etats-Unis.

Le président américain s'en est récemment pris avec virulence aux Somaliens, disant qu'il "ne voulait pas d'eux chez nous".

En juin, il avait annoncé des interdictions d'entrée sur le territoire américain aux ressortissants de douze pays, principalement en Afrique et au Moyen-Orient (Afghanistan, Birmanie, Tchad, Congo-Brazzaville, Guinée équatoriale, Erythrée, Haïti, Iran, Libye, Somalie, Soudan, Yémen).

En revanche, le Turkménistan, pays qui figure parmi les plus reclus au monde, se voit accorder un satisfécit, la Maison Blanche évoquant mardi des "progrès significatifs" dans cet Etat d'Asie centrale.

Du coup, les ressortissants de ce pays pourront à nouveau obtenir des visas américains, mais uniquement en tant que non-immigrants.

Lors de son premier mandat (2017-2021), Donald Trump s'en était pris de façon similaire à certains pays, ciblant principalement des pays musulmans.