Un candidat écarté de l'école de police pour sa «tabaâ», le CFCM réagit

Le logo de la « Police judiciaire » française lors d'un rassemblement devant la préfecture de police de Montpellier, dans le sud de la France, le 7 octobre 2022 (Photo d'illustration, Pascal GUYOT / AFP).
Le logo de la « Police judiciaire » française lors d'un rassemblement devant la préfecture de police de Montpellier, dans le sud de la France, le 7 octobre 2022 (Photo d'illustration, Pascal GUYOT / AFP).
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Publié le Mardi 19 septembre 2023

Un candidat écarté de l'école de police pour sa «tabaâ», le CFCM réagit

  • L’école de police a expliqué sa décision par la présence d'une tache sur le front d’un jeune candidat, la considérant comme un «signe possible de repli identitaire» ainsi qu’«un signe de pratique régulière de la prière»
  • Après la burqa, le burkini, le hijab et l’abaya, la France renoue donc avec les polémiques sur l'islam, cette fois-ci autour de la tabaâ

PARIS: Le Conseil français du culte musulman (CFCM), l’instance représentative de l’islam de France, a dénoncé lundi le rejet par la préfecture de police d’un jeune candidat français bien que celui-ci ait réussi les examens d'entrée à l'école de police. C’est lors d’un «examen de moralité» en mars 2021 prévu dans ce type de recrutement que Karim, le jeune homme de 24 ans, s’est fait recaler.

L’information a été révélée par Médiapart, qui a confirmé que ce rejet a eu lieu en raison de la tabaâ, une tache sombre sur le front du candidat s’expliquant par sa pratique régulière de la prière musulmane et au frottement de son front sur le tapis. 

L’école de police a expliqué sa décision en argumentant que cette tache était un «signe possible de repli identitaire» ainsi qu’«un signe de pratique régulière de la prière», portant atteinte «au principe de neutralité».

Dans un communiqué publié lundi, le CFCM a regretté «l’utilisation par les administrations de notre République française des mots arabes, en l’occurrence tabaâ pour "tache" et abaya pour "robe". C’est une dérive qui nous interroge et nous inquiète».

«Cette décision arbitraire et jamais vue auparavant dans l’histoire de la Ve République participe à ce climat de soupçon qui pèse désormais sur tout musulman ou musulmane souhaitant pratiquer sa foi sereinement, sans prosélytisme ni provocation», poursuit le communiqué. 

«Après l’abaya, la tabaâ

Après la burqa, le burkini, le hijab et l’abaya, la France renoue donc avec les polémiques sur l'islam, cette fois-ci autour de la tabaâ.

La rentrée scolaire de septembre a ainsi été dominée par l'interdiction du port de l'abaya, un phénomène très minoritaire, décrétée par le ministre de l’Éducation, Gabriel Attal.

Ses partisans, dont de nombreux chefs d'établissement en manque de consignes claires, y ont vu un rappel bienvenu à la laïcité, ses détracteurs un rideau de fumée destiné à éclipser les problèmes de l’Éducation nationale ou à alimenter l'«islamophobie».

«Exclure les jeunes musulmans et musulmanes pratiquants ou supposés comme tels des écoles de la République ou de la police républicaine, ne fera que nourrir un sentiment d’exclusion et participer à l’alimentation des extrémismes», note le communiqué du CFCM. 

«Après l’abaya, la tabaâ?», s’exclame l’instance. «Le CFCM rappelle qu’une tache sur le front ou toute autre partie du corps n’est en aucun cas une preuve de pratique intensive et assidue de la prière. Elle pourrait, dans certains cas, être due à la prosternation dans la prière. Pour des raisons dermatologiques et de sensibilité de la peau, elle peut apparaître au bout de quelques prières chez certaines personnes, comme jamais pour d’autres qui ont pourtant prié toute leur vie.»

«Rêve d’enfant» brisé

C’est sept mois après son entretien de moralité que Karim a reçu un refus de recrutement. Le jeune homme a entamé un recours à la préfecture, dans lequel il explique qu’il est musulman, prie depuis le lycée, et produit selon Médiapart de nombreux témoignages pour prouver qu’il «n’a rien d’un terroriste ou d’un islamiste». 

Mais sa tentative aboutit à un nouveau refus de la préfecture. Karim attaque alors cette décision devant le tribunal administratif, qui le déboute en avril 2023, jugeant que la tabaâ «constitue bien une manifestation de ses croyances, dès lors incompatible avec le devoir de neutralité exigé du policier durant l’exercice de ses fonctions».   

Aujourd’hui, le rêve de Karim est brisé, même si ce dernier a saisi la cour d’appel administrative et la Défenseure des droits pour pouvoir espérer devenir policier.


Condamnation de Christophe Gleizes en Algérie: «profonde inquiétude» de Macron qui promet d'agir pour «sa libération»

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  • La justice algérienne a confirmé mercredi la condamnation à sept ans de prison pour "apologie du terrorisme" de Christophe Gleizes, emprisonné depuis juin
  • Ses proches, présents à l'audience, ont exprimé leur consternation, tout comme l'ONG Reporters sans frontières et la classe politique française

PARIS: Emmanuel Macron a "appris avec une profonde inquiétude la condamnation en appel" à sept ans de prison du journaliste français Christophe Gleizes en Algérie, a déclaré jeudi l'Elysée.

"Il lui adresse ses pensées ainsi qu'à sa famille. Nous continuerons d'agir auprès des autorités algériennes pour obtenir sa libération et son retour en France dans les plus brefs délais", a ajouté la présidence française.

La justice algérienne a confirmé mercredi la condamnation à sept ans de prison pour "apologie du terrorisme" de Christophe Gleizes, emprisonné depuis juin.

Collaborateur des magazines français So Foot et Society, le journaliste de 36 ans s'était rendu en Algérie en mai 2024 pour un article sur le club de football le plus titré du pays, la Jeunesse Sportive de Kabylie (JSK), basé à Tizi Ouzou, à 100 km à l'est d'Alger.

Ses proches, présents à l'audience, ont exprimé leur consternation, tout comme l'ONG Reporters sans frontières et la classe politique française.

Le ministre français de l'Intéreur Laurent Nuñez a affirmé jeudi que sa libération était "un élément majeur" des discussions en cours "entre Paris et Alger", relancées depuis la grâce présidentielle octroyée mi-novembre à l'écrivain franco-algérien Boualem Sansal par l'Algérie.

Emmanuel Macron s'était ensuite dit "disponible" pour échanger avec le président algérien Abdelmadjid Tebboune si cela permet d'"obtenir des résultats" et d'"avancer" dans les relations tendues entre les deux pays, mais cet échange n'a pas encore eu lieu.

 

 

 

 


Lecornu annule ses rencontres avec CGT et CFDT pour se «consacrer» au budget de la Sécu

Le Premier ministre Sébastien Lecornu a annulé ses rencontres avec les syndicats CGT et CFDT prévus jeudi afin de "consacrer sa journée aux débats parlementaires" sur le budget de la Sécurité sociale, dont l'adoption est de plus en plus hypothétique. (AFP)
Le Premier ministre Sébastien Lecornu a annulé ses rencontres avec les syndicats CGT et CFDT prévus jeudi afin de "consacrer sa journée aux débats parlementaires" sur le budget de la Sécurité sociale, dont l'adoption est de plus en plus hypothétique. (AFP)
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  • Sébastien Lecornu avait annoncé le 24 novembre un nouveau "changement de méthode" pour parvenir à l'adoption d'un budget avant la fin de l'année
  • A cette fin, il devait recevoir l'ensemble des formations politiques, ainsi que les partenaires sociaux pour discuter de cinq thèmes vus comme des "priorités (...) absolues"

PARIS: Le Premier ministre Sébastien Lecornu a annulé ses rencontres avec les syndicats CGT et CFDT prévus jeudi afin de "consacrer sa journée aux débats parlementaires" sur le budget de la Sécurité sociale, dont l'adoption est de plus en plus hypothétique.

"En l'état des discussions, le Premier ministre souhaite consacrer entièrement sa journée aux débats parlementaires sur le projet de loi de finances pour la Sécurité sociale", a expliqué son entourage.

"Pour cette raison, les consultations avec les syndicats CGT et CFDT ainsi que le déjeuner avec les parlementaires sur l'énergie seront reportés", a-t-on précisé.

Sébastien Lecornu avait annoncé le 24 novembre un nouveau "changement de méthode" pour parvenir à l'adoption d'un budget avant la fin de l'année.

A cette fin, il devait recevoir l'ensemble des formations politiques, ainsi que les partenaires sociaux pour discuter de cinq thèmes vus comme des "priorités (...) absolues" : le déficit, la réforme de l’État, l'énergie, l'agriculture ainsi que la sécurité intérieure et extérieure, avec débats et votes possibles à la clé.

Les partis présents au gouvernement (centre et LR), le PS, les Écologistes, le PCF et le RN ont été reçus, ainsi que les représentants du Medef.

La rencontre avec Force ouvrière prévue mercredi avait déjà été reportée.

La discussion sur le budget de la Sécu devait se poursuivre jeudi mais son éventuelle adoption le 9 décembre reste très hypothétique dans la mesure où les groupes Horizons et LR menacent de voter contre ou de s'abstenir.


Un homme tué par balles près de Grenoble

Un homme non identifié et porteur de deux impacts de balles a été retrouvé mort dans la nuit de mardi à mercredi à Echirolles, en périphérie de Grenoble, a indiqué la police. (AFP)
Un homme non identifié et porteur de deux impacts de balles a été retrouvé mort dans la nuit de mardi à mercredi à Echirolles, en périphérie de Grenoble, a indiqué la police. (AFP)
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  • L'homme a été retrouvé par une passante, vers 02H00, gisant inanimé au sol dans une mare de sang
  • La Division de la criminalité organisée et spécialisée (DCOS, ex-PJ) a été saisie de l'enquête

GRENOBLE: Un homme non identifié et porteur de deux impacts de balles a été retrouvé mort dans la nuit de mardi à mercredi à Echirolles, en périphérie de Grenoble, a indiqué la police.

L'homme a été retrouvé par une passante, vers 02H00, gisant inanimé au sol dans une mare de sang, la mâchoire brisée, avec une trottinette à ses pieds. En arrêt cardio-respiratoire, il a été déclaré décédé sur place par le SAMU.

Deux impacts de balles dans son dos et dans sa mâchoire ont été relevés par la suite par le médecin légiste, selon même la source.

La Division de la criminalité organisée et spécialisée (DCOS, ex-PJ) a été saisie de l'enquête.