France: le parquet antiterroriste requiert un procès contre l'assaillant de la basilique de Nice en 2020

Le matin du 29 octobre 2020, Brahim Aouissaoui, Tunisien alors âgé de 21 ans, était entré dans la basilique de Nice peu après l'ouverture des portes.  Il avait mortellement poignardé Nadine Devillers, une fidèle de 60 ans, une mère de famille franco-brésilienne, Simone Barreto Silva, 44 ans, qui s'était réfugiée dans un restaurant avant de mourir, puis le sacristain Vincent Loquès, 55 ans, père de deux filles. (AFP).
Le matin du 29 octobre 2020, Brahim Aouissaoui, Tunisien alors âgé de 21 ans, était entré dans la basilique de Nice peu après l'ouverture des portes. Il avait mortellement poignardé Nadine Devillers, une fidèle de 60 ans, une mère de famille franco-brésilienne, Simone Barreto Silva, 44 ans, qui s'était réfugiée dans un restaurant avant de mourir, puis le sacristain Vincent Loquès, 55 ans, père de deux filles. (AFP).
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Publié le Mardi 19 septembre 2023

France: le parquet antiterroriste requiert un procès contre l'assaillant de la basilique de Nice en 2020

  • Après moins de trois ans d'investigations, le Pnat demande que l'assaillant soit jugé pour assassinats et tentatives d'assassinats en relation avec une entreprise terroriste
  • Les investigations n'ont pas permis «d'identifier avec précision le point de basculement vers sa détermination homicide», note le parquet antiterroriste

PARIS: Le parquet national antiterroriste français (Pnat) a requis un procès devant la cour d'assises spéciale contre Brahim Aouissaoui, accusé d'avoir tué trois personnes dans la basilique de Nice en 2020, un "dessein mortifère" qui s'inscrit dans "un fanatisme religieux" véhiculé par des groupes terroristes, selon l'accusation.

Après moins de trois ans d'investigations, le Pnat demande que l'assaillant soit jugé pour assassinats et tentatives d'assassinats en relation avec une entreprise terroriste, a-t-il indiqué mardi.

"C'est un immense soulagement que la procédure touche à son terme", a réagi à l'AFP Me Philippe Soussi, avocat du mari d'une victime et de l'Association française des victimes du terrorisme (AFVT).

En revanche, "un non-lieu a été requis concernant les faits d'association de malfaiteurs terroriste" criminelle, a précisé le Pnat.

Les "investigations fouillées" réalisées en France et en Italie ainsi que "des vérifications" menées en Tunisie n'ont pas permis de déterminer qu'il avait été incité à passer à l'acte ni qu'il avait bénéficié d'une aide pour la réalisation de son projet, est-il écrit dans le réquisitoire signé le 7 septembre et consulté par l'AFP.

"On a maintenu jusqu'au bout l'illusion d'une association de malfaiteurs terroriste", une "infraction fourre-tout" permettant "un maximum de moyens et d'outils procéduraux", a réagi auprès de l'AFP l'avocat du suspect, Me Tewfik Bouzenoune.

Le 29 octobre 2020, Brahim Aouissaoui, Tunisien alors âgé de 21 ans, avait mortellement poignardé Nadine Devillers, une fidèle de 60 ans, Simone Barreto Silva, une mère de famille franco-brésilienne de 44 ans qui s'était réfugiée dans un restaurant avant de mourir, puis le sacristain Vincent Loquès, 55 ans, père de deux filles.

L'assaillant avait brandi son couteau en criant "Allah akbar" lorsqu'une patrouille de la police municipale était intervenue dans la basilique.

Il avait été grièvement blessé par balle et conduit à l'hôpital. A son réveil, après deux interventions chirurgicales et un séjour en réanimation, il avait assuré avoir tout oublié des faits.

Au fil des interrogatoires devant le juge d'instruction antiterroriste, il a maintenu cette position, "refusant de s'identifier sur des images où il est parfaitement reconnaissable" et "assurant ne se souvenir de rien", selon le réquisitoire définitif.

Après quasiment deux ans à éluder le sujet ou invoquer une amnésie lors des conversations téléphoniques avec sa famille, il avait laissé entendre au téléphone à l'un de ses frères, incrédule, qu'il était bien l'auteur de l'attaque en juillet 2022.

Caricatures de Mahomet

Originaire de Sfax (Tunisie), Brahim Aouissaoui était arrivé dans la soirée du 27 octobre en gare de Nice. Vendeur d'essence au noir, il avait quitté son pays dans la nuit du 19 au 20 septembre à bord d'une embarcation avec dix autres personnes, sans prévenir sa famille.

Après être arrivé sur l'île italienne de Lampedusa, où il avait été placé en quarantaine, il avait gagné la Sicile puis avait rejoint en train la France.

Les investigations n'ont pas permis "d'identifier avec précision le point de basculement vers sa détermination homicide", note le parquet antiterroriste.

Soulignant son "engagement religieux dans l'islam récent mais rigoureux", le Pnat relève la "détermination du dessein mortifère" de l'assaillant.

Pour l'accusation, cette attaque s'inscrit "dans le cadre d'un fanatisme religieux et d'une intolérance haineuse conformes aux prescriptions des groupes terroristes".

Les investigations ont établi que Brahim Aouissaoui consultait des publications "en rapport avec les groupes terroristes et porteuses de la haine de la France, dans le contexte de la crise suscitée par la republication de caricatures de Mahomet en 2020", à l'occasion de l'ouverture en septembre de la même année du procès des attentats de janvier 2015.

Son attaque n'a pas été revendiquée par les groupes djihadistes, qui s'en sont néanmoins félicités.

Saluant des réquisitions "conformes au contenu du dossier pénal", Me Samia Maktouf, avocate de parties civiles, déplore que "le mis en examen adopte une défense de rupture en feignant l'amnésie malgré l'évidence de sa culpabilité".

L'avocat du suspect n'était pas joignable dans l'immédiat.


La présidente du Louvre déterminée à mener à bien la modernisation du musée

 La présidente-directrice du Louvre, musée le plus visité au monde, a assuré vendredi "avoir pris toute la mesure" des problèmes de sécurité du musée, après le vol retentissant de bijoux de la Couronne et un rapport très critique de la Cour des comptes. (AFP)
La présidente-directrice du Louvre, musée le plus visité au monde, a assuré vendredi "avoir pris toute la mesure" des problèmes de sécurité du musée, après le vol retentissant de bijoux de la Couronne et un rapport très critique de la Cour des comptes. (AFP)
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  • "J'ai pris toute la mesure de nos problèmes de sécurité", a déclaré Laurence des Cars, en précisant que le plan de sécurisation du Louvre, ou "schéma directeur" des équipements de sûreté, rentrait "en application aujourd'hui"
  • Il consiste en "toute une série de travaux d'améliorations, notamment en matière de vidéosurveillance", qui constitue "un des points faibles" du musée, comme l'a rappelé la présidente

PARIS: La présidente-directrice du Louvre, musée le plus visité au monde, a assuré vendredi "avoir pris toute la mesure" des problèmes de sécurité du musée, après le vol retentissant de bijoux de la Couronne et un rapport très critique de la Cour des comptes.

"J'ai pris toute la mesure de nos problèmes de sécurité", a déclaré Laurence des Cars, en précisant que le plan de sécurisation du Louvre, ou "schéma directeur" des équipements de sûreté, rentrait "en application aujourd'hui".

Il consiste en "toute une série de travaux d'améliorations, notamment en matière de vidéosurveillance", qui constitue "un des points faibles" du musée, comme l'a rappelé la présidente, qui en avait déjà fait état lors de son audition devant la commission de la Culture du Sénat fin octobre.

"Je veux remercier la confiance qui m'est accordée" pour "porter la transformation du Louvre, qui a plus que jamais besoin de transformation, de modernisation, pour devenir pleinement un musée du XXIe siècle. Ce qu'il n'est pas aujourd'hui", a ajouté la présidente, dont la démission avait été refusée après le vol.

Laurence des Cars, en poste depuis septembre 2021, a convoqué un conseil d'administration d'urgence vendredi pour revoir la gouvernance du musée le plus visité du monde.

Le 19 octobre, des malfaiteurs avaient réussi à s'introduire au Louvre et à dérober des joyaux d'une valeur de 88 millions d'euros, qui restent introuvables. Quatre suspects ont été mis en examen et écroués.

La Cour des comptes a étrillé jeudi le grand musée parisien dans un rapport en estimant qu'il avait "privilégié des opérations visibles et attractives" au détriment de la sécurité.

Entre 2018 et 2024, le Louvre a consacré 26,7 millions d'euros à des travaux d'entretien et de mise aux normes et 105,4 millions d'euros "pour l'acquisition d'œuvres", selon le rapport.

Mais, pour Laurence des Cars, "le Louvre est un tout" dans "lequel il ne faut pas opposer les travaux aux acquisitions des oeuvres, l'accueil de tous les publics". "Nous avons assuré l'ensemble de nos missions".

 


Un jeune homme tué par arme blanche dans une rixe à Clermont-Ferrand

Un jeune homme a été tué par arme blanche lors d'une rixe dans la nuit de jeudi à vendredi à Clermont-Ferrand et l'auteur des coups est en fuite, a indiqué le procureur à l'AFP. (AFP)
Un jeune homme a été tué par arme blanche lors d'une rixe dans la nuit de jeudi à vendredi à Clermont-Ferrand et l'auteur des coups est en fuite, a indiqué le procureur à l'AFP. (AFP)
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  • A un moment, l'un des protagonistes est parti chercher un couteau. A son retour, il a frappé au thorax un jeune homme qui n'a pas pu être ranimé par les secours, a précisé le magistrat
  • La victime était âgée de 20 ans et son meurtrier s'est enfui avec l'arme du crime, selon une source policière

CLERMONT-FERRAND: Un jeune homme a été tué par arme blanche lors d'une rixe dans la nuit de jeudi à vendredi à Clermont-Ferrand et l'auteur des coups est en fuite, a indiqué le procureur à l'AFP.

Une rixe est survenue entre deux groupes de personnes dans le centre de la ville en fin de soirée pour un motif encore inconnu, a expliqué Eric Serfass.

A un moment, l'un des protagonistes est parti chercher un couteau. A son retour, il a frappé au thorax un jeune homme qui n'a pas pu être ranimé par les secours, a précisé le magistrat.

La victime était âgée de 20 ans et son meurtrier s'est enfui avec l'arme du crime, selon une source policière.

Il n'y a pas eu d'autres blessés et aucune interpellation n'a encore eu lieu, selon le procureur.

Une enquête pour homicide volontaire est ouverte.


Présidentielle: Le Pen «annoncera sa décision» après son procès en appel, sans attendre la cassation

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  • Le Rassemblement national sera fixé sur le nom de sa candidate (ou de son candidat) avant les prochaines vacances d'été
  • Tel est en tout cas l'agenda fixé par Mme Le Pen dans un entretien au mensuel conservateur Causeur, publié jeudi

PARIS: Candidate déclarée à la prochaine présidentielle malgré son inéligibilité, Marine Le Pen affirme qu'elle ne se présentera "évidemment pas" si sa peine est confirmée en appel et qu'elle "annoncera donc (sa) décision" dans la foulée, sans attendre une éventuelle cassation.

Le Rassemblement national sera fixé sur le nom de sa candidate (ou de son candidat) avant les prochaines vacances d'été. Tel est en tout cas l'agenda fixé par Mme Le Pen dans un entretien au mensuel conservateur Causeur, publié jeudi.

Condamnée en première instance - dans l'affaire des assistants parlementaires européens - à une peine d'inéligibilité de cinq ans avec application immédiate, la triple candidate à l'élection présidentielle admet qu'elle ne pourra "évidemment pas" se représenter une quatrième fois si cette peine devait être confirmée en appel.

"Je prendrai ma décision de me présenter ou non lors du rendu de l'arrêt de la cour d'appel", ajoute-t-elle, évacuant l'hypothèse d'un suspense prolongé en cas de pourvoi en cassation. "On ne sait pas quand une telle décision serait rendue et on ne peut pas se lancer dans une campagne présidentielle au dernier moment", explique-t-elle.

Son second procès étant programmé du 13 janvier au 12 février 2026, avec un délibéré attendu quatre mois plus tard, "j'annoncerai donc ma décision cet été", précise celle qui s'était hissée au second tour en 2017 et en 2022 face à Emmanuel Macron.

Un calendrier choisi aussi "pour ne pas hypothéquer la candidature de Jordan Bardella dans le cas où il devrait y aller", souligne-t-elle, confirmant ainsi le statut de dauphin du jeune président du parti à la flamme.