Après le boom des vélos en 2020, la pénurie guette

«C'est rentré dans les habitudes des Français et les politiques publiques resteront très favorables à la pratique du vélo» (Photo, AFP)
«C'est rentré dans les habitudes des Français et les politiques publiques resteront très favorables à la pratique du vélo» (Photo, AFP)
Short Url
Publié le Samedi 19 décembre 2020

Après le boom des vélos en 2020, la pénurie guette

  • «L'engouement pour le vélo est visible et en progression depuis 2017», décrit une porte-parole chez Décathlon 
  • «On est très dépendants de l'Asie en production»

PARIS: L'année 2020 a été exceptionnelle pour les ventes de vélos, dopées par la crise sanitaire, si bien que la pénurie guette désormais pour les deux-roues comme pour les pièces détachées. 

« L'engouement pour le vélo est visible et en progression depuis 2017», décrit une porte-parole chez Décathlon. 

Mais depuis début 2020, le géant du sport a constaté une vraie explosion avec les grèves dans les transports. Avec une préférence pour les VTT (tout-terrain), VTC (tout-chemin) et VAE (vélos à assistance électrique). 

La crise du coronavirus a ensuite donné un nouveau coup d’accélérateur au marché du cycle qui devrait progresser de 15% en valeur en 2020, après +10% en 2019, selon une étude du cabinet Xerfi.  

Toutes les formules se développent pour se lancer sur les routes: la vente de vélos traditionnels ou électriques, en neuf ou en occasion, via de grands distributeurs ou en vente directe sur le net, mais aussi la location longue durée et les cycles en libre-service. 

Et les premières tensions se font sentir sur la chaîne d'approvisionnement. 

Pénurie pour les enfants  

Dans un magasin parisien, « par exemple, pour les vélos enfant, les moins de 10 ans, on a une pénurie totale », explique son patron Jean-Olivier Lassere. "Mais pour le reste des vélos, qu'ils soient musculaires ou électriques, on a la chance d'avoir fait nos programmations, donc on peut encore fournir les clients sur cette fin d'année ». 

« Les prochains approvisionnements sur les modèles phares des gammes, quelle que soit la marque, c'est juillet, août, septembre, voire octobre 2021», poursuit M. Lasserre. Et pour les modèles vraiment demandés qui ont déjà été commandés, on bascule sur mars 2022». 

Du côté des pièces détachées, pour les casques - les casques vélo enfant surtout - on a eu beaucoup de demande et de livraison en septembre et octobre », témoigne William Debode, un distributeur en Seine-Saint-Denis. « Là, en décembre, on va commencer à être vraiment en rupture, sur certaines tranches d'âge ». 

« On est très dépendants de l'Asie en production », explique William Debode. « Actuellement, les outils de production de nos fournisseurs, principalement sur le casque et les antivols se trouvent en Asie. Ce sont des outils difficilement relocalisables dans des délais très courts de toutes manières, et les marques pour l'instant n'ont pas le souhait de relocaliser sur des marchés européens ». 

Carine Berbon, analyste chez Xerfi, explique qu'« à la sortie du confinement, les magasins ont été dévalisés (...) Ils vendaient tous leurs modèles et l'offre était moins importante que d'habitude ». Plusieurs usines françaises, comme la Manufacture du cycle, ont investi et embauché depuis pour augmenter leur capacité de production, souligne-t-elle. 

Tirées par l'électrique  

Chez Décathlon, l'ensemble de l'offre proposée en Europe est fabriquée en France, Italie, Portugal ou Roumanie, « ce qui nous permet d'approvisionner les stocks dans de bons délais», selon la porte-parole. "Sur les modèles les plus plébiscités, nous avons accentué notre capacité de production, d'assemblage».  

Toutefois, relève-t-on chez Décathlon, compte tenu de la situation actuelle et de la très forte demande, « nous sommes en flux tendu et certains produits peuvent faire l'objet de quelques jours d'attente selon les modèles. Nous suivons la situation au fur et à mesure". 

Le groupe vient de lancer, comme le fabricant chinois Xiaomi, un vélo électrique à prix cassé. 

« C'est surtout les vélos électriques qui ont tiré le marché en valeur, avec l'aide des primes à l'achat. A 1.200 euros en moyenne, ils coûtent beaucoup plus cher qu'un vélo classique, vendu 350 euros », souligne Carine Berbon. 

« C'est rentré dans les habitudes des Français et les politiques publiques resteront très favorables à la pratique du vélo », dit-elle. Les ventes devraient progresser de 9% par an entre 2020 et 2023, selon le cabinet Xerfi. 


CMA CGM annonce la reprise de la compagnie aérienne cargo en faillite Air Belgium

CMA CGM a décidé de conserver la marque Air Belgium, "compagnie emblématique du paysage aérien belge", et les appareils resteront basés en Belgique. (AFP)
CMA CGM a décidé de conserver la marque Air Belgium, "compagnie emblématique du paysage aérien belge", et les appareils resteront basés en Belgique. (AFP)
Short Url
  • Le groupe marseillais, qui a lancé CMA CGM Air Cargo en mars 2021 pour proposer une offre de fret aérien, va mettre la main sur les quatre avions cargo d'Air Belgium
  • L'offre de reprise du transporteur maritime avait été validée par le tribunal de l'entreprise du Brabant wallon fin mars. Air Belgium accumulait les difficultés depuis 2023, après avoir tenté de lancer une activité passager qui n'a jamais été rentable

PARIS: Le transporteur maritime français CMA CGM a annoncé mercredi qu'il reprenait la compagnie aérienne belge Air Belgium qui était placée en liquidation en raison d'un passif important accumulé pendant la pandémie de Covid, en promettant de sauvegarder 124 emplois sur 401.

Le groupe marseillais, qui a lancé CMA CGM Air Cargo en mars 2021 pour proposer une offre de fret aérien, va mettre la main sur les quatre avions cargo d'Air Belgium. Il totalisera dès lors neuf appareils effectuant plusieurs liaisons depuis la France, la Belgique et les Etats-Unis. Sa flotte doit doubler d'ici 2027.

L'ajout des quatre appareils d'Air Belgium - deux Airbus A330F et deux Boeing B747F - "permet de renforcer immédiatement nos capacités aériennes tout en répondant aux défis logistiques actuels", s'est réjoui le vice-président exécutif de la division aérienne de CMA CGM, Damien Mazaudier.

L'offre de reprise du transporteur maritime avait été validée par le tribunal de l'entreprise du Brabant wallon fin mars. Air Belgium accumulait les difficultés depuis 2023, après avoir tenté de lancer une activité passager qui n'a jamais été rentable.

Les liens entre Air Belgium et CMA CGM sont anciens puisque la compagnie belge était chargée de l'exploitation de quatre Airbus A330F appartenant à CMA CGM Air Cargo basés à Liège, avant que la compagnie n'obtienne son certificat de transporteur aérien français et ne rapatrie ses appareils à l'aéroport de Paris-Charles de Gaulle.

CMA CGM a décidé de conserver la marque Air Belgium, "compagnie emblématique du paysage aérien belge", et les appareils resteront basés en Belgique. Deux d'entre eux effectuent une liaison régulière entre Bruxelles et la Chine, tandis que les deux autres sont exploités pour le compte de tiers, a indiqué Damien Mazaudier.

Parallèlement, le groupe marseillais a annoncé son intention de renforcer sa flotte basée à Chicago, où stationnent déjà deux Boeing B777F, "auxquels viendront s'ajouter trois autres appareils" du même modèle.

Ce hub permet d'effectuer des liaisons entre les Etats-Unis, la Chine et l'Asie du Sud-Est. CMA CGM n'a pas souhaité commenter l'impact de la guerre commerciale en cours entre Pékin et Washington sur cette activité.

"Ces avions renforceront la présence du groupe sur les routes transpacifiques et soutiendront l'expansion de ses activités cargo sur le marché américain", a expliqué CMA CGM.

En Europe, CMA CGM Air Cargo dispose déjà de liaisons régulières depuis Paris vers Hong Kong, Shanghai et Zhengzhou.


L’autorité portuaire saoudienne renforce l’attractivité de Dammam avec une zone logistique ambitieuse

La zone logistique de Dammam fait partie d'un plan d'investissement plus large de 10 milliards de SR visant à établir 20 centres logistiques intégrés à travers le Royaume.
La zone logistique de Dammam fait partie d'un plan d'investissement plus large de 10 milliards de SR visant à établir 20 centres logistiques intégrés à travers le Royaume.
Short Url
  • L'Autorité portuaire générale d'Arabie saoudite, connue sous le nom de Mawani, a signé un nouvel accord pour développer une zone logistique d'une valeur de 300 millions de riyals saoudiens (79 millions de dollars) dans le port Roi Abdulaziz de Dammam
  • Le projet renfore l'ambition du Royaume de devenir une plaque tournante mondiale de la logistique

RIYAD : L'Autorité portuaire générale d'Arabie saoudite, connue sous le nom de Mawani, a signé un nouvel accord pour développer une zone logistique d'une valeur de 300 millions de riyals saoudiens (79 millions de dollars) dans le port Roi Abdulaziz de Dammam, renforçant ainsi l'ambition du Royaume de devenir une plaque tournante mondiale de la logistique.

Le projet, lancé en partenariat avec Alissa International Motors - une filiale du groupe Abdullatif Alissa Holding - couvrira 382 000 mètres carrés. La nouvelle installation servira de plaque tournante pour l'importation et la réexportation de véhicules et de pièces détachées, a indiqué l'autorité dans un communiqué.

Cette initiative s'aligne sur les objectifs de la stratégie nationale de l'Arabie saoudite en matière de transport et de logistique, qui vise à améliorer l'efficacité de la chaîne d'approvisionnement et à attirer les investissements étrangers et nationaux. La zone logistique de Dammam fait partie d'un plan d'investissement plus large de 10 milliards de RS visant à établir 20 centres logistiques intégrés à travers le Royaume sous la supervision de l'autorité.

La nouvelle installation comprendra un entrepôt de 7 000 mètres carrés consacré au stockage des pièces détachées et conçu pour accueillir plus de 13 000 véhicules.

"Ce développement renforcera l'avantage concurrentiel du port et sa position en tant que centre logistique régional en fournissant des services logistiques de haute qualité", selon Mawani.

L'autorité a également souligné que le projet contribuerait à la diversification de l'économie et renforcerait la participation du secteur privé à la croissance du Royaume.

Le port Roi Abdulaziz, qui constitue déjà un lien vital entre l'Arabie saoudite et les marchés internationaux, offre des infrastructures et des capacités logistiques de pointe, ce qui en fait une destination attrayante pour les entreprises de commerce international.

Par ailleurs, Mawani a signé un autre contrat avec Sultan Logistics pour l'établissement d'une zone logistique supplémentaire dans le port du roi Abdulaziz, d'une valeur de 200 millions de RS. D'une superficie de 197 000 mètres carrés, l'installation comprendra 35 000 mètres carrés d'espace d'entreposage, des bureaux administratifs, des parcs de stockage pour les conteneurs secs et réfrigérés, ainsi qu'une zone de réexportation dédiée.

"Ces installations amélioreront la qualité des services logistiques offerts dans le port et soutiendront le commerce grâce à une efficacité opérationnelle accrue", a ajouté Mawani.

La création de ces nouvelles zones devrait considérablement renforcer la capacité opérationnelle et la compétitivité du port Roi Abdulaziz.

En 2024, l'Arabie saoudite a lancé, développé et inauguré huit zones et centres logistiques, soutenus par environ 2,9 milliards de RS d'investissements du secteur privé. Ces efforts s'inscrivent dans le cadre d'une stratégie plus large visant à consolider la position du Royaume en tant que puissance logistique mondiale de premier plan.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Moody’s et Fitch attribuent des notes de qualité à AviLease, société du PIF

Détenue par le Fonds d'investissement public d'Arabie saoudite, la société AviLease a annoncé que Moody's lui avait attribué la note Baa2 avec une perspective stable et que Fitch lui avait attribué la note BBB avec une perspective stable. (Photo fournie)
Détenue par le Fonds d'investissement public d'Arabie saoudite, la société AviLease a annoncé que Moody's lui avait attribué la note Baa2 avec une perspective stable et que Fitch lui avait attribué la note BBB avec une perspective stable. (Photo fournie)
Short Url
  • Les deux agences ont mis en avant le portefeuille de haute qualité d'AviLease, composé d'avions de nouvelle technologie, ainsi que la solidité de son bilan et sa trajectoire de croissance
  •  Elles ont noté que la société devrait devenir l'un des principaux acteurs du secteur mondial du leasing d'ici à 2030

RIYAD: La société saoudienne AviLease a reçu des notations de crédit de premier ordre de la part des agences Moody’s et Fitch Ratings, alors qu’elle poursuit l’expansion de son portefeuille et renforce son rôle stratégique dans le secteur aéronautique du Royaume.

Détenue par le Fonds d'investissement public d'Arabie saoudite, AviLease a annoncé que Moody's lui avait attribué la note Baa2 avec une perspective stable et que Fitch lui avait attribué la note BBB avec une perspective stable.

Les deux agences ont mis en avant le portefeuille de haute qualité d'AviLease, composé d'avions de nouvelle technologie avec une forte combinaison de crédit, ainsi que la solidité de son bilan et sa trajectoire de croissance.

Elles ont noté que la société devrait devenir l'un des principaux acteurs du secteur mondial du leasing d'ici à 2030.

«Les notations ouvrent la voie à une flexibilité financière encore plus grande, car nous pourrons accéder aux marchés des capitaux de la dette non garantie», a déclaré Edward O'Byrne, PDG d'AviLease, dans un communiqué de presse.

Il poursuit: «L'obtention d'une notation de qualité en moins de trois ans depuis notre création est un exploit remarquable, et nous pensons qu'elle positionne AviLease dans un groupe restreint de bailleurs de l'industrie en un temps record.»

Les notations reconnaissent également le rôle stratégique d'AviLease dans le soutien des initiatives du secteur de l'aviation du PIF dans le cadre de la Vision 2030 de l'Arabie saoudite.

«Ces notations permettront à AviLease d'accéder aux marchés de capitaux mondiaux pour financer ses stratégies commerciales, en se positionnant à l'avant-garde de l'industrie du leasing d'avions, en parfaite adéquation avec la stratégie nationale de l'aviation et la Vision 2030 de l'Arabie saoudite», a déclaré Fahad al-Saif, président d'AviLease.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com