Biden et Netanyahou en quête d'apaisement à New York

Joe Biden a répété mercredi au Premier ministre israélien sa "préoccupation" quant à la réforme judiciaire contestée à Washington (Photo, AFP).
Joe Biden a répété mercredi au Premier ministre israélien sa "préoccupation" quant à la réforme judiciaire contestée à Washington (Photo, AFP).
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Publié le Jeudi 21 septembre 2023

Biden et Netanyahou en quête d'apaisement à New York

  • Benjamin Netanyahou n'a toujours pas été reçu dans le Bureau ovale comme le sont traditionnellement les Premiers ministres israéliens
  • Le premier sommet du Negev, organisé en Israël en 2022, avait réuni Barheïn, l'Egypte, le Maroc et les Emirats arabes unis, quatre Etats arabes ayant normalisé

NATIONS UNIS: Joe Biden a répété mercredi au Premier ministre israélien sa "préoccupation" quant à la réforme judiciaire contestée qu'il a entreprise, mais le président américain a aussi invité Benjamin Netanyahou à venir le voir à Washington, signalant une volonté d'apaisement de leur difficile relation.

Le démocrate de 80 ans a "redit sa préoccupation face à tout changement du système démocratique israélien qui se ferait sans le consensus le plus large possible", selon un communiqué publié par la Maison Blanche après une entrevue à New York.

Il s'agit d'une claire allusion à la réforme de la justice lancée par le gouvernement israélien, qui a déclenché un mouvement de contestation massif.

Le président américain a aussi mis en garde contre de nouvelles "mesures unilatérales" de la part des Palestiniens comme des Israéliens, cela alors que Washington s'oppose à la politique d'implantation de nouvelles colonies de Benjamin Netanyahou, notamment en Cisjordanie occupée.

Mais Joe Biden a aussi "invité" le dirigeant israélien "à Washington avant la fin de l'année".

Invitation
Benjamin Netanyahou, revenu au pouvoir fin 2022, n'a toujours pas été reçu dans le Bureau ovale comme le sont traditionnellement les Premiers ministres israéliens, ce qui a été interprété comme une marque de défiance de la part de l'administration Biden.

Leur première rencontre depuis que Benjamin Netanyahou est à nouveau chef de gouvernement a eu lieu mercredi dans le cadre plus neutre d'un hôtel new-yorkais, en marge de l'assemblée générale des Nations unies.

Les deux hommes, qui se sont serré la main, ont tenu de courts propos introductifs devant les journalistes.

Benjamin Netanyahou a insisté sur la possibilité d'une normalisation des relations avec l'Arabie saoudite, fortement encouragée par Joe Biden.

"Je pense que sous votre houlette, Monsieur le président, nous pouvons forger un accord de paix historique entre Israël et l'Arabie saoudite", a dit le Premier ministre.

Lors de leur réunion, ils ont, selon la Maison Blanche, "salué la probable tenue prochaine" d'une réunion ministérielle entre Israël et plusieurs pays arabes, dans le format dit "du Negev", afin de "faire avancer encore davantage les initiatives d'intégration régionale".

Le premier sommet du Negev, organisé en Israël en 2022, avait réuni Barheïn, l'Egypte, le Maroc et les Emirats arabes unis, quatre Etats arabes ayant normalisé, de longue date ou plus récemment, leurs relations avec l'Etat juif.

Israël est essentiel
"Sans Israël, aucun Juif dans ce monde n'est en sécurité. Israël est essentiel", a dit le président américain au début de l'entretien.

"Il y a une chose qui ne changera jamais, et c'est l'engagement d'Israël pour la démocratie. Nous continuerons à défendre les valeurs que nos deux pays (...) chérissent", a pour sa part promis le Premier ministre israélien.

Le gouvernement israélien assure vouloir rééquilibrer les institutions en réduisant les prérogatives du pouvoir judiciaire, mais les opposants dénoncent un projet autoritaire, qui fait sauter des garde-fous à l'action du pouvoir législatif et exécutif.

Joe Biden, candidat à un second mandat, sait que le sujet est particulièrement sensible pour l'électorat juif progressiste aux Etats-Unis, très hostile à cette réforme.

Mais le démocrate de 80 ans ne peut pas se permettre une crise prolongée avec Israël s'il veut faire advenir une normalisation des relations entre le pays et l'Arabie saoudite, une manière de laisser son empreinte sur l'histoire diplomatique du Moyen-Orient.

Son prédécesseur Donald Trump avait enclenché un mouvement historique de rapprochement en accueillant en 2020 à la Maison Blanche la signature entre Israël, les Emirats arabes unis et Bahreïn des "accords d'Abraham", qu'ont rejoint depuis le Maroc et le Soudan.

Il s'agissait de la première percée de ce type depuis les traités de paix avec l'Egypte et la Jordanie, en 1979 et 1994.


L'Inde cherche à porter la voix du « Sud global » entre le G7 et le Brics

Cette photographie prise et publiée par le Bureau d'information de la presse indienne (PIB) le 6 juin 2025 montre le Premier ministre indien Narendra Modi tenant le drapeau national lors de l'inauguration du pont ferroviaire de Chenab, qui fait partie de la liaison ferroviaire du Cachemire, à Reasi, dans l'État de Jammu-et-Cachemire. (PIB) / AFP)
Cette photographie prise et publiée par le Bureau d'information de la presse indienne (PIB) le 6 juin 2025 montre le Premier ministre indien Narendra Modi tenant le drapeau national lors de l'inauguration du pont ferroviaire de Chenab, qui fait partie de la liaison ferroviaire du Cachemire, à Reasi, dans l'État de Jammu-et-Cachemire. (PIB) / AFP)
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  • L'Inde n'est pas membre du Groupe des Sept (États-Unis, Japon, Allemagne, Royaume-Uni, France, Italie, Canada), mais elle est devenue une habituée de ses sommets, auxquels elle est régulièrement conviée depuis 2019.
  • « Nous contribuons activement à la diplomatie internationale et si cela peut servir de passerelle, c'est un atout pour la diplomatie internationale dans une période de relations difficiles et de tensions accrues », fait valoir M. Jaishankar.

PARIS : Invitée du G7 qui débute dimanche, mais aussi membre fondateur des Brics, l'Inde souhaite porter la voix du « Sud global », se posant en « passerelle » entre les différents acteurs de la scène internationale, affirme son ministre des Affaires étrangères dans un entretien à l'AFP.

L'Inde n'est pas membre du Groupe des Sept (États-Unis, Japon, Allemagne, Royaume-Uni, France, Italie, Canada), mais elle est devenue une habituée de ses sommets, auxquels elle est régulièrement conviée depuis 2019.

« Nous avons été un pays invité depuis plusieurs années et je pense que ça a été bénéfique pour le G7 », déclare à l'AFP Subrahmanyam Jaishankar depuis Paris, où il a clos samedi une visite en France, se félicitant d'avoir « la capacité de travailler avec différents pays sans qu'aucune relation ne soit exclusive ». 

Avec une population en passe de devenir la quatrième économie mondiale, l'Inde est l'un des pays les plus peuplés du globe. Elle siège à la table de nombreuses organisations, avec les Occidentaux au G7 ou au sein du « Quad » (Dialogue quadrilatéral pour la sécurité, avec les États-Unis, le Japon, l'Australie), mais aussi avec la Chine, la Russie et l'Iran au sein des Brics et du Groupe de Coopération de Shangaï.

« Nous contribuons activement à la diplomatie internationale et si cela peut servir de passerelle, c'est un atout pour la diplomatie internationale dans une période de relations difficiles et de tensions accrues », fait valoir M. Jaishankar.

Ancienne colonie britannique, indépendante depuis 1947, l'Inde se pose, avec le Brésil, en héraut du « Sud global », qui réunit « des pays qui ont été victimes de l'ordre mondial ces dernières années, ces derniers siècles ». 

« Dans les pays du Sud, il existe un fort ressentiment face aux inégalités de l'ordre international, une volonté de le changer, et nous en faisons pleinement partie », explique le ministre en poste depuis 2019.

« Aujourd'hui, pour des pays comme les nôtres, il est important de nous exprimer, de mener, de faire sentir notre présence. »

Cette voix passe aussi par les BRICS, devenue « l'une des principales plateformes de rassemblement pour les pays non occidentaux », dont les chefs d'État se réuniront en juillet.

Partisan de « négociations directes » pour résoudre la guerre entre l'Ukraine et la Russie, qui a frappé durement les pays du Sud, M. Jaishankar affiche son scepticisme face aux politiques de sanctions occidentales : « Ça n'a pas vraiment marché jusqu'à présent, non ? » 

Partenaire commercial et allié politique de la Russie, l'Inde pourrait se retrouver exposée en cas de sanctions contre Moscou.

« L'économie mondiale est sous tension. Plus on ajoute des facteurs de tensions, plus les difficultés seront grandes. »

Dans l'ordre mondial actuel, l'Inde doit composer avec la « discontinuité » posée par Donald Trump.

Des négociations en cours sur le sujet ont « bien avancé ».L'Inde doit également chercher « un équilibre » avec la Chine. 

Pékin soutient Islamabad, que New Delhi accuse de soutenir les activités de « terroristes » islamistes sur son sol.

Le 22 avril, une attaque au Cachemire indien a déclenché une confrontation militaire de quatre jours entre les deux pays, la plus grave depuis 1999. Narendra Modi a promis une « riposte ferme » à toute nouvelle attaque « terroriste », renforçant le spectre d'une escalade entre les deux puissances nucléaires.

« En 2008, la ville de Mumbai a été attaquée (plusieurs attentats jihadistes ont fait 166 morts) et nous avons commis l'erreur de ne pas réagir avec fermeté. Nous sommes déterminés à ne pas répéter ces erreurs. Si des terroristes pénètrent en Inde depuis et grâce au soutien d'un pays voisin, nous les poursuivrons et nous les châtierons ».

Mais l'Inde n'a jamais envisagé de recourir à l'arme nucléaire, assure-t-il : « Ces inquiétudes émanaient de personnes mal informées ».

 


Israël appelle les Iraniens à évacuer les zones proches de sites militaires

Des soldats et des membres d'une équipe de recherche et de sauvetage se rassemblent près de voitures endommagées dans la ville de Tamra, dans le nord d'Israël, à la suite d'une attaque à la roquette lancée par l'Iran dans la nuit du 15 juin 2025. (Photo par AHMAD GHARABLI / AFP)
Des soldats et des membres d'une équipe de recherche et de sauvetage se rassemblent près de voitures endommagées dans la ville de Tamra, dans le nord d'Israël, à la suite d'une attaque à la roquette lancée par l'Iran dans la nuit du 15 juin 2025. (Photo par AHMAD GHARABLI / AFP)
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  • L'armée a « demandé à toutes les personnes se trouvant actuellement dans des installations militaires en Iran, ou à proximité, d'évacuer immédiatement les lieux, précisant que leur vie était en danger ».
  • Le communiqué ne précise pas de coordonnées géographiques et n'est accompagné d'aucune carte permettant de localiser ces zones.

JERUSALEM : Le ministre israélien de la Défense, Israël Katz, a déclaré dimanche dans un communiqué de son bureau avoir ordonné à l'armée israélienne d'émettre des avis d'évacuation à l'intention des habitants de Téhéran vivant à proximité de sites militaires.

Après cet ordre, l'armée israélienne a appelé les Iraniens à évacuer les zones « à proximité d'installations militaires » dans un communiqué publié sur le réseau social X en persan et en arabe.

L'armée a « demandé à toutes les personnes se trouvant actuellement dans des installations militaires en Iran, ou à proximité, d'évacuer immédiatement les lieux, précisant que leur vie était en danger ».

Le communiqué ne précise pas de coordonnées géographiques et n'est accompagné d'aucune carte permettant de localiser ces zones, contrairement aux communiqués de l'armée israélienne adressés aux Palestiniens de la bande de Gaza, où elle est en guerre contre le mouvement islamiste Hamas.

Cette décision fait partie d'un plan « visant à faire pression sur le régime » en créant des déplacements de population, a déclaré à l'AFP une source sécuritaire israélienne.


La Russie s'apprête à construire la première centrale nucléaire du Kazakhstan

Une vue aérienne montre le village d'Ulken (au premier plan) et le site proposé pour la centrale nucléaire près du village d'Ulken, situé sur les rives du lac Balkhash, à environ 400 kilomètres au nord d'Almaty, le 22 septembre 2024. (Photo de Ruslan PRYANIKOV / AFP)
Une vue aérienne montre le village d'Ulken (au premier plan) et le site proposé pour la centrale nucléaire près du village d'Ulken, situé sur les rives du lac Balkhash, à environ 400 kilomètres au nord d'Almaty, le 22 septembre 2024. (Photo de Ruslan PRYANIKOV / AFP)
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  • « Rosatom a été désigné chef de file du consortium international pour la construction de la première centrale nucléaire au Kazakhstan », a indiqué l'agence kazakhe pour l'énergie atomique.
  • Le Kazakhstan, immense ex-république soviétique et allié de Moscou, est le premier producteur mondial d'uranium (43 %) et le troisième fournisseur d'uranium naturel de l'Union européenne.

ALMATY, KAZAKHSTAN : Le géant russe du nucléaire Rosatom sera le principal constructeur de la première centrale nucléaire du Kazakhstan, ont annoncé samedi les autorités de ce pays d'Asie centrale, premier producteur mondial d'uranium, un chantier que convoitaient la France, la Chine et la Corée du Sud.

« Rosatom a été désigné chef de file du consortium international pour la construction de la première centrale nucléaire au Kazakhstan », a indiqué l'agence kazakhe pour l'énergie atomique.

Le Kazakhstan, immense ex-république soviétique et allié de Moscou, est le premier producteur mondial d'uranium (43 %) et le troisième fournisseur d'uranium naturel de l'Union européenne, mais souffre d'un manque cruel d'électricité pour sa consommation intérieure.

L'agence kazakhe dit désormais « étudier la question de l'obtention de financements publics à l'exportation aux dépens de la Fédération de Russie, conformément aux propositions de Rosatom ». 

Rosatom a salué la décision kazakhe dans un communiqué et promis « la construction d'une centrale nucléaire selon le projet le plus avancé et le plus efficace au monde, basé sur des technologies russes ».

« Les réacteurs VVER-1200 de troisième génération combinent des solutions techniques éprouvées avec les systèmes de protection active et passive les plus récents. Ces derniers ont été développés en stricte conformité avec les normes internationales de sécurité », a ajouté la société.

Rosatom (Russie), China National Nuclear Corporation (Chine), EDF (France) et Korea Hydro & Nuclear Power (Corée du Sud) faisaient partie des quatre entreprises pressenties.

L'agence ajoute qu'elle « continuera à travailler avec des partenaires étrangers pour former un consortium international efficace », sans donner plus de précisions. 

Ce projet de consortium international, qui n'a jamais été spécifié, s'inscrit dans la volonté du dirigeant kazakh Kassym-Jomart Tokaïev de maintenir de bonnes relations avec les grandes puissances.

Moscou, puissance historique en Asie centrale, a ainsi remporté cet appel d'offres aux dépens de la Chine, désormais incontournable dans la région. Cette annonce intervient quelques jours avant la venue du président chinois Xi Jinping au Kazakhstan pour un sommet « Asie centrale-Chine ».

La centrale, dont la construction a été validée lors d'un référendum sans surprise à l'automne, doit être bâtie près du village abandonné d'Ulken, dans le sud du pays, sur les bords du lac Balkhach, le deuxième plus grand d'Asie centrale.

En Ouzbékistan voisin, le géant russe Rosatom va construire une petite centrale nucléaire et a proposé au Kirghizistan un projet similaire.