A Cuba, les retraites augmentent... mais l'électricité flambe

Une femme âgée se promène dans une rue de La Havane, le 17 décembre 2020. Le gouvernement cubain a augmenté la pension minimum pour âge et invalidité totale dans le cadre de la transformation de la répartition des revenus de la population dans le contexte de l'ordre monétaire du pays. (ADALBERTO ROQUE / AFP)
Une femme âgée se promène dans une rue de La Havane, le 17 décembre 2020. Le gouvernement cubain a augmenté la pension minimum pour âge et invalidité totale dans le cadre de la transformation de la répartition des revenus de la population dans le contexte de l'ordre monétaire du pays. (ADALBERTO ROQUE / AFP)
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Publié le Samedi 19 décembre 2020

A Cuba, les retraites augmentent... mais l'électricité flambe

  • Unifier les deux monnaies, "c'était une mesure nécessaire, mais cela implique une hausse des prix", explique l'économiste Omar Everleny Pérez
  • Jusqu'à présent, un Cubain payait 9 pesos (0,37 centimes de dollars) pour 100 kilowatts/heure. En janvier il devrait payer 40 pesos (1,6 dollar).

LA HAVANE: "Avant, je gagnais 300 pesos" (12,5 dollars), témoigne Maria Dolores, 74 ans, ravie de voir sa pension de retraite passer à 63 dollars... mais elle s'inquiète car en 2021, tous les prix vont flamber à Cuba, surtout celui de l'électricité.

A quelques semaines de l'entrée en vigueur, le 1er janvier, d'une réforme majeure pour l'île, qui unifiera les deux monnaies locales cohabitant depuis 26 ans et redessinera les contours de son économie, le gouvernement a voulu rassurer en augmentant déjà salaires et pensions.

Appuyée contre un déambulateur et souffrant de problèmes de vue, Maria Dolores Cardenas marche doucement dans une rue pavée du quartier historique de La Havane.

Cette retraitée, qui partage son logement avec ses deux enfants, se réjouit de toucher plus, mais elle sait qu'elle va devoir faire attention "pour que ça suffise à couvrir nos dépenses, car c'est vrai que les prix sont élevés".

Comme elle, de nombreuses personnes âgées sont venues cette semaine dans une banque du centre de la capitale pour toucher leurs pensions, fortement revalorisées: alors qu'elles commençaient à 242 pesos (10 dollars) jusque-là, elles auront désormais comme montant minimum 1.528 pesos (63 dollars).

Le salaire minimum, lui, est multiplié par cinq à 2.100 pesos (87 dollars).

Population généralement la plus vulnérable, les 1,7 million de retraités que compte Cuba ont déjà vécu une année 2020 difficile, alors que l'économie du pays, privée des devises du tourisme, connaissait sa pire chute en 27 ans, de 11%, l'obligeant à réduire drastiquement ses importations.

"Dommage collatéral" 

Unifier les deux monnaies, "c'était une mesure nécessaire, mais cela implique une hausse des prix", explique à l'AFP l'économiste Omar Everleny Pérez, qui admet que la réforme entraîne "un dommage collatéral important pour les familles cubaines".

Grand symbole de l'égalitarisme cubain, le pain quotidien de 80 grammes que chaque Cubain reçoit via le livret d'approvisionnement (libreta), verra son prix, inchangé depuis 40 ans, multiplié par 20, même s'il restera modique (un peso, soit 4 centimes de dollar).

Mais ce qui inquiète le plus, c'est l'électricité, historiquement fournie à bas prix sur l'île. Depuis l'annonce de la réforme, particuliers et commerçants ont sorti les calculettes pour savoir à combien s'élèvera leur prochaine facture.

Jusqu'à présent, un Cubain payait 9 pesos (0,37 centimes de dollars) pour 100 kilowatts/heure. En janvier il devrait payer 40 pesos (1,6 dollar).

Le secteur privé devra forcément répercuter cela sur ses prix, même si le gouvernement lui impose une limite de hausse de 300%.

Déjà, pour beaucoup de Cubains, "aller à un paladar (restaurant privé, ndlr), c'est inaccessible. Et maintenant les propriétaires vont augmenter leurs prix car ils devront payer plus cher leur matière première et leur électricité", de quoi refroidir les touristes, souligne M. Pérez.

Gérant d'un restaurant de la vieille Havane, Eddy Basulto ne sait pas s'il pourra continuer longtemps ainsi. "C'est très difficile de maintenir son activité", soupire-t-il.

Actuellement il dépense en électricité entre 250 et 290 dollars par mois. Dans un mois, il en aura pour environ 1.200 dollars.

"Je suis vraiment juste au niveau des chiffres, je suis pas loin d'être dans le rouge", se lamente Eddy, assis à une table vide de son établissement, où se trouve un seul touriste. Le pays n'a reçu en 2020 qu'1,1 million de visiteurs, contre 4,3 millions en 2019.

Le mécontentement social, exprimé sur les réseaux sociaux et dans les commentaires sur internet des articles de la presse d'Etat, pourrait peut-être pousser les autorités à faire un geste.

Jeudi, face au Parlement, le président Miguel Diaz-Canel a d'ailleurs assuré que "ce qui doit être révisé ou corrigé le sera".

Mais pour certains chanceux, la réforme tombe plutôt bien: Manuel Rodriguez, horloger de 78 ans à la retraite, fêtera en 2021 ses noces d'or avec Rafaela Sandoval, 69 ans, dans leur maison de retraite où ils n'ont pas à payer l'électricité... mais profiteront de pensions multipliées par quatre ou cinq.


Washington annonce fermer son ambassade à Jérusalem jusqu'à vendredi

Les Etats-Unis ont annoncé mardi fermer leur ambassade à Jérusalem pour des raisons de sécurité, au cinquième jour de la confrontation militaire entre Israël et l'Iran, alors que les spéculations autour d'une possible intervention américaine s'intensifient. (AFP)
Les Etats-Unis ont annoncé mardi fermer leur ambassade à Jérusalem pour des raisons de sécurité, au cinquième jour de la confrontation militaire entre Israël et l'Iran, alors que les spéculations autour d'une possible intervention américaine s'intensifient. (AFP)
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  • Le département d'Etat a annoncé mardi la mise en place d'une "task force" pour aider les ressortissants américains au Moyen-Orient à se tenir informés de l'évolution du conflit
  • Les Etats-Unis déconseillent aux Américains de se rendre notamment en Israël et en Irak et de ne surtout pas voyager en Iran, "quelles que soient les circonstances"

WASHINGTON: Les Etats-Unis ont annoncé mardi fermer leur ambassade à Jérusalem pour des raisons de sécurité, au cinquième jour de la confrontation militaire entre Israël et l'Iran, alors que les spéculations autour d'une possible intervention américaine s'intensifient.

"En raison de la situation sécuritaire et conformément aux directives du commandement du front intérieur israélien, l'ambassade des Etats-Unis à Jérusalem sera fermée de demain (mercredi 18 juin) à vendredi (20 juin)", peut-on lire sur un avis publié sur le site de l'ambassade américaine.

"En raison de la situation sécuritaire actuelle et du conflit en cours entre Israël et l'Iran, l'ambassade des Etats-Unis a demandé à tous les employés du gouvernement américain et aux membres de leur famille de continuer à s'abriter sur place à l'intérieur et à proximité de leur résidence jusqu'à nouvel ordre", ajoute l'avis.

Le département d'Etat a annoncé mardi la mise en place d'une "task force" pour aider les ressortissants américains au Moyen-Orient à se tenir informés de l'évolution du conflit.

Les Etats-Unis déconseillent aux Américains de se rendre notamment en Israël et en Irak et de ne surtout pas voyager en Iran, "quelles que soient les circonstances".

Les Etats-Unis ont déjà réduit les effectifs de leur ambassade en Irak pour des raisons de sécurité et autorisé du personnel non essentiel, ainsi que leurs proches, à quitter ce pays et Israël.

Le président américain Donald Trump a réuni mardi à la Maison Blanche son conseil de sécurité nationale, après avoir appelé à la reddition de l'Iran après l'offensive israélienne visant à détruire le programme nucléaire iranien.


De fortes explosions à Tel-Aviv et Jérusalem après des tirs de missiles iraniens

Des membres des forces de sécurité israéliennes inspectent un cratère à l'endroit où un missile iranien a frappé un dépôt de bus à Herzliya, près de Tel-Aviv, le 17 juin 2025. (Photo de Jack GUEZ / AFP)
Des membres des forces de sécurité israéliennes inspectent un cratère à l'endroit où un missile iranien a frappé un dépôt de bus à Herzliya, près de Tel-Aviv, le 17 juin 2025. (Photo de Jack GUEZ / AFP)
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  • « Des sirènes ont retenti dans plusieurs régions d'Israël après l'identification de missiles lancés depuis l'Iran en direction de l'État d'Israël », a déclaré l'armée dans un communiqué.
  • Dans un message sur Telegram, la police israélienne a rapporté que des missiles et des éclats d'obus étaient tombés dans la région de Tel-Aviv, causant des dégâts matériels mais sans faire de blessés.

JERUSALEM : De fortes explosions ont été entendues au-dessus de Tel-Aviv et Jérusalem mardi matin par des journaliste de l'AFP après le retentissement des sirènes d'alerte dans certaines régions d'Israël à la suite de tirs de missiles depuis l'Iran, selon l'armée.

« Des sirènes ont retenti dans plusieurs régions d'Israël après l'identification de missiles lancés depuis l'Iran en direction de l'État d'Israël », a déclaré l'armée dans un communiqué.

Elle a ajouté que l'armée de l'air « opérait pour intercepter et frapper là où c'était nécessaire pour éliminer la menace ».

Une vingtaine de minutes plus tard, l'armée a publié un communiqué indiquant que la population était autorisée à quitter les abris dans plusieurs régions du pays, ajoutant que des équipes de secours étaient à l'œuvre dans plusieurs endroits où des informations sur la chute de projectiles avaient été reçues.

Dans un message sur Telegram, la police israélienne a rapporté que des missiles et des éclats d'obus étaient tombés dans la région de Tel-Aviv, causant des dégâts matériels mais sans faire de blessés.

Les services d'incendie et de secours ont indiqué de leur côté avoir reçu les premières indications concernant un « tir de missile et un incendie » dans une ville du district de Dan, une zone entourant Tel-Aviv.

« Vers 8 h 45 (5 h 45 GMT), de nombreux appels ont été reçus concernant un tir de missile et un incendie dans la région de Gush Dan. Les équipes de lutte contre les incendies se rendent sur les lieux », ont-ils indiqué dans un communiqué.


Les forces américaines restent «dans une posture défensive» au Moyen-Orient annonce la Maison Blanche

Les forces américaines "sont dans une posture défensive" au Moyen-Orient "et cela n'a pas changé", a indiqué lundi un porte-parole de la Maison Blanche, Alex Pfeiffer, sur X. (AFP)
Les forces américaines "sont dans une posture défensive" au Moyen-Orient "et cela n'a pas changé", a indiqué lundi un porte-parole de la Maison Blanche, Alex Pfeiffer, sur X. (AFP)
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  • "Ce que vous voyez en temps réel, c'est la paix par la force et l'Amérique d'abord. Nous sommes en position défensive dans la région, pour être forts, dans la poursuite d'un accord de paix, et nous espérons certainement que c'est ce qui se passera"
  • "Et le président (Donald) Trump l'a dit clairement, c'est sur la table. La question est de savoir si l'Iran l'acceptera"

WASHINGTON: Les forces américaines "sont dans une posture défensive" au Moyen-Orient "et cela n'a pas changé", a indiqué lundi un porte-parole de la Maison Blanche, Alex Pfeiffer, sur X.

"Nous défendrons les intérêts américains" dans la région, a-t-il ajouté, alors que le conflit entre Israël et l'Iran se poursuit pour la cinquième nuit consécutive.

"Ce que vous voyez en temps réel, c'est la paix par la force et l'Amérique d'abord. Nous sommes en position défensive dans la région, pour être forts, dans la poursuite d'un accord de paix, et nous espérons certainement que c'est ce qui se passera", a déclaré de son côté le ministre de la Défense, Pete Hegseth, interrogé sur la chaîne Fox News.

"Et le président (Donald) Trump l'a dit clairement, c'est sur la table. La question est de savoir si l'Iran l'acceptera", a-t-il ajouté.

Le président américain va écourter sa participation au sommet du G7 au Canada pour rentrer à Washington dans la soirée en raison de la situation au Moyen-Orient, a indiqué la Maison Blanche.

Ces déclarations sur la posture "défensive" des forces américaines surviennent alors que des informations diffusées par des médias israéliens ont fait état d'une supposée participation directe des Américains aux frappes contre l'Iran.

Entretemps, le porte-avions américain Nimitz, qui croisait en mer de Chine méridionale, a mis le cap à l'ouest et prend la direction du Moyen-Orient, a confirmé un responsable du Pentagone.

Il remonte actuellement le détroit de Malacca, entre l'île indonésienne de Sumatra et la Malaisie.

Des sites qui géolocalisent en temps réel les positions des avions dans le monde entier ont identifié pour leur part dans la nuit de dimanche à lundi le mouvement d'une trentaine d'avions ravitailleurs américains, qui ont décollé des Etats-Unis et se sont dirigés vers différentes bases militaires en Europe.

Israël, allié des Etats-Unis, a lancé vendredi une campagne aérienne massive d'une ampleur sans précédent contre l'Iran, en ciblant des centaines de sites militaires et nucléaires, avec l'objectif affiché de l'empêcher de se doter de l'arme nucléaire. L'Iran tire depuis des salves de missiles en riposte.

Le président américain a appelé sur son réseau Truth Social "tout le monde à évacuer Téhéran immédiatement".

"L'Iran aurait dû signer l'+accord+ quand je leur ai dit de signer. Quel dommage et quel gâchis de vies humaines. Pour le dire simplement, L'IRAN NE PEUT PAS AVOIR D'ARME NUCLEAIRE", a-t-il aussi écrit.

Les Etats-Unis aident déjà Israël à intercepter les missiles iraniens visant son territoire.