France: Le rappeur MHD condamné à 12 ans de prison pour meurtre

L'accusation avait requis 18 ans de réclusion criminelle contre l'artiste, de son vrai nom Mohamed Sylla, 13 à 20 ans de prison contre six autres accusés, et deux acquittements (Photo, Instagram).
L'accusation avait requis 18 ans de réclusion criminelle contre l'artiste, de son vrai nom Mohamed Sylla, 13 à 20 ans de prison contre six autres accusés, et deux acquittements (Photo, Instagram).
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Publié le Dimanche 24 septembre 2023

France: Le rappeur MHD condamné à 12 ans de prison pour meurtre

  • Les enquêteurs établissent par ailleurs que la Mercedes incendiée lui appartenait
  • Cinq de ses coaccusés ont également été condamnés à des peines allant de 10 à 18 ans de réclusion criminelle

PARIS: D'étoile montante de l'"afro-trap" à la case prison: le rappeur MHD a été condamné samedi à 12 ans de prison aux assises de Paris, où il comparaissait avec huit coaccusés pour le meurtre d'un jeune homme en 2018, dans le cadre d'un règlement de comptes entre bandes rivales.

Cinq de ses coaccusés ont également été condamnés à des peines allant de 10 à 18 ans de réclusion criminelle.

Trois autres hommes ont pour leur part été acquittés, la cour considérant que l'un d'eux, Wissem E. n'était pas sur les lieux au moment du crime, et que pour les deux autres, Saber B. et Moussa K., elle ne disposait pas d'éléments de preuves suffisants pour les condamner.

L'accusation avait requis 18 ans de réclusion criminelle contre l'artiste, de son vrai nom Mohamed Sylla, 13 à 20 ans de prison contre six autres accusés, et deux acquittements.

A l'énoncé du verdict, plusieurs femmes dans le public, des proches des accusés, ont éclaté en sanglots. MHD est pour sa part resté stoïque, avant d'étreindre une femme en pleurs. Il a ensuite été directement conduit au dépôt.

Ses avocats n'ont pas souhaité faire de déclaration après le verdict.

"Audience pesante, mais une vérité judiciaire a émergé malgré la loi du silence", a pour sa part réagi Me Juliette Chapelle, avocate de la famille de la victime, Loïc K.

Les condamnés ont 10 jours pour faire appel.

Samedi matin, le rappeur avait clamé une dernière fois son innocence, devant une salle comble, avant que la cour ne se retire pour délibérer.

Dans la nuit du 5 au 6 juillet 2018, Loïc K., un jeune homme âgé de 23 ans, est renversé volontairement par une Mercedes dans le Xe arrondissement de Paris, puis passé à tabac par une dizaine d'hommes et lacéré de coups de couteaux. Il meurt, gisant dans son sang, quelques dizaines de minutes après le départ de ses agresseurs.

La voiture est retrouvée le lendemain, incendiée, dans un parking.

Au cœur du dossier, un règlement de comptes entre jeunes de la cité des Chaufourniers, surnommée la cité rouge, dont viennent les accusés, et celle, voisine, de la Grange aux Belles, situées dans les Xe et XIXe arrondissements.

Cette affaire a nettement freiné la carrière de l'artiste, pionnier de l'"afro-trap", mélange de hip-hop et de musiques africaine, révélé en 2015 grâce à une vidéo postée sur YouTube devenue virale, point de départ d'une ascension fulgurante.

De livreur de pizza, il devient en quelques mois une star reconnue non seulement en France mais aussi à l'étranger, où il est remarqué par des artistes comme Madonna ou Drake.

Une "success story" mise en suspens par son interpellation et son placement en détention provisoire - il restera incarcéré un an et demi avant d'être libéré sous contrôle judiciaire.

«Loi du silence» et «rumeur»

Dans ce dossier, le rappeur, qui malgré son succès continuait de fréquenter la cité des Chaufourniers entre deux tournées, a été mis en cause par plusieurs témoins qui ont affirmé qu'il était sur les lieux du crime, ce qu'il conteste depuis le début.

Les enquêteurs établissent par ailleurs que la Mercedes incendiée lui appartenait et une des vidéos de la scène, prise depuis un appartement, montre un homme de type africain aux cheveux teints en blond, vêtu d'un survêtement Puma.

Or, à cette époque, MHD avait les cheveux peroxydés et était ambassadeur de la marque de sportswear.

Vendredi, ses avocats, Mes Elise Arfi et Antoine Vey, avaient plaidé l'acquittement pour leur client, comme l'avaient fait avant eux les avocats des autres accusés.

Cette affaire s'est illustrée, tout au long de l'enquête puis des trois semaines de procès, par la "loi du silence" à laquelle se sont soumis les accusés, mais aussi de nombreux témoins. Un grand nombre d'entre eux, pourtant convoqués, ne se sont pas présentés à la barre. Une loi du silence dictée par la "peur des représailles", de l'aveu de plusieurs personnes.

Dans leurs plaidoiries jeudi et vendredi, les conseils de la défense avaient pilonné la façon dont ont été menées les investigations, fustigeant un dossier "construit à partir d'une rumeur" et s'appuyant sur des éléments "boiteux" et des témoignages manquant selon eux d'objectivité.

 


Une partie de la gauche croit à Matignon, LFI demande une dissolution ou la démission de Macron

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  • Comme souvent, les Insoumis ont dégainé les premiers
  • Les Insoumis disent ne pas croire à la nomination d'un Premier ministre de gauche, après les échecs Barnier, Bayrou et Lecornu

PARIS: Après la démission choc de Sébastien Lecornu, une partie de la gauche réclame de nouveau d'être appelée à Matignon, La France insoumise proposant de son côté de refaire une alliance comme la Nupes ou le Nouveau Front populaire.

Comme souvent, les Insoumis ont dégainé les premiers. Quelques minutes après l'annonce de la démission de Sébastien Lecornu, à peine plus de 12 heures après la nomination de son gouvernement, leur leader Jean-Luc Mélenchon a proposé aux organisations fondatrices de la Nupes et du Nouveau Front populaire (PS, PCF, Ecologistes...) "une rencontre" lundi après-midi.

Le tribun insoumis a aussi de nouveau appelé à la destitution d'Emmanuel Macron, le mantra de LFI depuis le refus du président de nommer la gauche à Matignon après les législatives anticipées de 2024.

Message martelé devant la presse peu après.

"On a besoin d'une solution claire, nette, franche et massive", a insisté le fondateur de LFI, en remettant en cause "la légitimité du président de la République (...) à l'origine du chaos".

En cas de départ du président de la République et de présidentielle anticipée, les Insoumis espèrent prendre de court les autres formations politiques, même si les sondages les donnent perdants face au Rassemblement national au second tour.

Les Insoumis disent ne pas croire à la nomination d'un Premier ministre de gauche, après les échecs Barnier, Bayrou et Lecornu. "Gouvernement après gouvernement, la réponse d'Emmanuel Macron est claire. C'est toujours des gouvernements toujours plus à droite qui sont proposés", commente le député Eric Coquerel.

Leur but, au cas où cette réunion avec les autres forces de gauche se ferait, est de "convaincre un certain nombre de personnes qui, peut-être dans un premier temps étaient dubitatives sur l'opportunité de cette motion de destitution, de la soutenir désormais", a expliqué le coordinateur du mouvement de gauche radicale, Manuel Bompard.

Un moyen de mettre la pression sur les socialistes, alors que 104 députés, insoumis, écologistes et communistes, ont déjà signé la motion de destitution déposée par LFI à l'Assemblée nationale début septembre.

Et, en cas de dissolution, "nous proposons aux différentes formations politiques qui sont d'accord pour se réunir sur la base du programme du Nouveau Front populaire, de présenter des candidatures communes, porteuses de ce programme", a ajouté M. Bompard.

Mais d'autres, à gauche, sont plus optimistes sur leur chance d'accéder maintenant à Matignon sans passer par la case dissolution.

"Cohabitation" 

"Si on veut trouver la stabilité il faut une alternance, donc une cohabitation", a déclaré le porte-parole du PS Arthur Delaporte en demandant à Emmanuel Macron d'appeler la gauche à gouverner.

Concernant l'appel des Insoumis, "ce n'est pas à Jean-Luc Mélenchon de nous convoquer, ça c'est certain", a-t-il commenté sur BFMTV. "Aujourd'hui s'il s'agit de constituer un gouvernement de gauche, la présence de LFI fera qu'il sera censuré immédiatement", a-t-il souligné.

Le parti socialiste a réuni en milieu de journée sa plus haute instance pour débattre de la situation.

Son de cloche similaire chez les Ecologistes.

"Ca parait assez évident que le Parti socialiste (...) ne va pas accourir chez La France insoumise comme si de rien n'était. Ce qui a été dit et fait ces derniers temps laisse des traces", a déclaré leur secrétaire nationale Marine Tondelier sur BFMTV, en déplorant que "M. Mélenchon n'a pas porté cette ligne" unitaire.

"On envisage de pouvoir gouverner", a-t-elle ajouté en précisant que les Ecologistes "rencontreront l'ensemble de leurs partenaires dans la journée"

La députée ex-insoumise Clémentine Autain a de son côté appelé la gauche à "un sursaut": "il nous faut un accord politique durable entre toutes les forces de gauche et écologistes".

Ironiquement, son parti de l'Après, fondé avec les anciens "purgés" de la formation de M. Mélenchon, ne semble par faire partie du périmètre dessiné par les Insoumis.

Ces derniers on insisté devant la presse que leur offre s'adressait "aux formations fondatrices de la Nupes et du Nouveau Front populaire (NFP)".

L'Après n'existait pas encore à cette époque.


Démission de Lecornu: LFI demande «l'examen immédiat» de la motion de destitution de Macron

La France insoumise demande "l'examen immédiat" à l'Assemblée nationale de sa motion de destitution du président Emmanuel Macron, après la démission de Sébastien Lecornu à peine plus d'une douzaine d'heures après la nomination de son gouvernement, a indiqué lundi matin Jean-Luc Mélenchon. (AFP)
La France insoumise demande "l'examen immédiat" à l'Assemblée nationale de sa motion de destitution du président Emmanuel Macron, après la démission de Sébastien Lecornu à peine plus d'une douzaine d'heures après la nomination de son gouvernement, a indiqué lundi matin Jean-Luc Mélenchon. (AFP)
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  • "Après la démission de Sébastien Lecornu, nous demandons l'examen immédiat de la motion déposée par 104 députés pour la destitution d'Emmanuel Macron", a écrit sur X le leader de LFI
  • Cette motion de destitution, déposée début septembre, a été signée par les députés insoumis, mais aussi par des députés des groupes écologistes et communistes

PARIS: La France insoumise demande "l'examen immédiat" à l'Assemblée nationale de sa motion de destitution du président Emmanuel Macron, après la démission de Sébastien Lecornu à peine plus d'une douzaine d'heures après la nomination de son gouvernement, a indiqué lundi matin Jean-Luc Mélenchon.

"Après la démission de Sébastien Lecornu, nous demandons l'examen immédiat de la motion déposée par 104 députés pour la destitution d'Emmanuel Macron", a écrit sur X le leader de LFI.

Cette motion de destitution, déposée début septembre, a été signée par les députés insoumis, mais aussi par des députés des groupes écologistes et communistes.

Elle dénonce son "manquement manifestement incompatible avec l'exercice de ses fonctions que constitue son incapacité à assurer la stabilité des institutions, à respecter la souveraineté populaire et à garantir le fonctionnement régulier des pouvoirs publics".

Le bureau de l'Assemblée doit l'examiner mercredi.

Les Insoumis réclament le départ d'Emmanuel Macron depuis l'été 2024 et son refus de nommer un Premier ministre de gauche malgré le fait que l'alliance du Nouveau Front populaire soit arrivée en tête aux législatives - avec une majorité très relative.

Une première demande de destitution avait déjà été déposée par LFI en septembre 2024.

Jugé alors recevable par le bureau de l'Assemblée, le texte avait été largement rejeté en commission.

La gauche possédait alors la majorité au bureau, ce qui n'est plus le cas depuis le renouvellement de cette instance la semaine dernière.

Selon la Constitution, le président de la République "ne peut être destitué qu'en cas de manquement à ses devoirs manifestement incompatible avec l'exercice de son mandat".

La procédure nécessiterait une majorité des deux tiers dans les deux assemblées, puis des parlementaires réunis en Haute Cour.


7 octobre: hommage mardi au Quai d'Orsay à la mémoire des 51 Français victimes du Hamas

Un "hommage" sera rendu mardi au ministère français des Affaires étrangères pour les 51 Français tués le 7 octobre 2023 dans les attaques perpétrées par le groupe islamiste palestinien Hamas ou lors de leur captivité à Gaza, a annoncé lundi le chef de la diplomatie. (AFP)
Un "hommage" sera rendu mardi au ministère français des Affaires étrangères pour les 51 Français tués le 7 octobre 2023 dans les attaques perpétrées par le groupe islamiste palestinien Hamas ou lors de leur captivité à Gaza, a annoncé lundi le chef de la diplomatie. (AFP)
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  • L'offensive de représailles israélienne a fait au moins 67.139 morts à Gaza, majoritairement des civils, selon les chiffres du ministère de la Santé du Hamas, jugés fiables par l'ONU
  • Jean-Noël Barrot a par ailleurs annoncé qu'il accueillerait jeudi à Paris des homologues de pays européens et arabes pour une réunion destinée à "concrétiser" le plan de paix pour Gaza

PARIS: Un "hommage" sera rendu mardi au ministère français des Affaires étrangères pour les 51 Français tués le 7 octobre 2023 dans les attaques perpétrées par le groupe islamiste palestinien Hamas ou lors de leur captivité à Gaza, a annoncé lundi le chef de la diplomatie.

"Mardi 7 octobre à 10H00, une cérémonie sera organisée au Quai d'Orsay, en hommage des 51 Français qui sont morts le 7 octobre ou en captivité, parce que nous leur devons", a déclaré Jean-Noël Barrot sur la radio France Inter.

La France est avec les Etats-Unis, le pays qui compte le plus grand nombre de victimes de ces attaques.

L'attaque du 7-Octobre a entraîné du côté israélien la mort de 1.219 personnes, en majorité des civils, selon un bilan établi par l'AFP à partir de données officielles. Sur les 251 personnes enlevées ce jour-là, 47 sont toujours otages à Gaza, dont 25 sont mortes selon l'armée israélienne.

L'offensive de représailles israélienne a fait au moins 67.139 morts à Gaza, majoritairement des civils, selon les chiffres du ministère de la Santé du Hamas, jugés fiables par l'ONU.

Jean-Noël Barrot a par ailleurs annoncé qu'il accueillerait jeudi à Paris des homologues de pays européens et arabes pour une réunion destinée à "concrétiser" le plan de paix pour Gaza.

Interrogé par l'AFP, le Quai d'Orsay n'était pas immédiatement en mesure de donner des précisions sur ces deux événements.

Dans le journal italien Corriere della Serra dimanche, le chef de la diplomatie italienne Antonio Tajani avait indiqué qu'il participerait à une réunion jeudi à Paris sur Gaza.

"Le 9 octobre, j'aurai déjà une réunion à Paris avec les ministres des Affaires étrangères de la France, de l'Allemagne et du Royaume-Uni, ainsi qu'avec les Pays Arabes, et après, en Egypte, se tiendra la Conférence pour la reconstruction", avait-il précisé.

La France est avec l'Arabie Saoudite à l'initiative d'une déclaration dite de New York, qui a été votée par l'Assemblée générale de l'ONU en juillet, et qui soutient la solution à deux Etats pour résoudre le conflit israélo-palestinien pour Gaza.

De son côté, le président américain Donald Trump a proposé un plan pour faire cesser la guerre dans le territoire palestinien.

Le Hamas s'est dit prêt vendredi à des négociations immédiates en vue de la libération des otages retenus à Gaza et de la fin de la guerre, dans le cadre du plan américain qui reprend des éléments de l'initiative franco-saoudienne.

Lundi, des délégations du Hamas et d'Israël devaient entamer en Egypte des négociations indirectes en vue de la libération des otages retenus à Gaza et mettre fin à deux ans de guerre dévastatrice dans le territoire palestinien.