Métaux: A Marcoule, le CEA recycle son savoir-faire nucléaire pour les énergies renouvelables

Photo prise en juin 2009 d'opérateurs procédant au démantèlement de l'une des salles de l'usine de Marcoule où les barreaux de combustible irradié étaient dissous dans de l'acide pour en extraire le plutonium à usage militaire. (AFP).
Photo prise en juin 2009 d'opérateurs procédant au démantèlement de l'une des salles de l'usine de Marcoule où les barreaux de combustible irradié étaient dissous dans de l'acide pour en extraire le plutonium à usage militaire. (AFP).
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Publié le Lundi 25 septembre 2023

Métaux: A Marcoule, le CEA recycle son savoir-faire nucléaire pour les énergies renouvelables

  • "Nous cherchons comment stocker, convertir, transporter l'électricité et comment rendre efficace la transition énergétique", explique Richard Laucournet, chef du département des nouveaux matériaux du CEA
  • "Or tous les dispositifs de conversion de l'électricité nécessitent beaucoup des 34 métaux critiques répertoriés par l'Union européenne", fait-il valoir

BAGNOLS-SUR-CEZE: Argent, nickel, lithium, palladium, rhodium: tous les métaux sont dans la nature, mais pas uniquement. A Marcoule (Gard), les chercheurs du CEA recyclent son savoir-faire dans le nucléaire pour extraire les métaux rares des batteries, éoliennes et panneaux solaires usagés.

A quelques jours du premier sommet sur les métaux critiques, organisé jeudi à Paris par l'Agence internationale de l'Energie (AIE), le Commissariat à l'énergie atomique et aux énergies alternatives a ouvert à la presse les portes de la centrale de Marcoule en démantèlement et reconvertie en centre de recherche.

"Nous cherchons comment stocker, convertir, transporter l'électricité et comment rendre efficace la transition énergétique", explique Richard Laucournet, chef du département des nouveaux matériaux du CEA.

"Or tous les dispositifs de conversion de l'électricité nécessitent beaucoup des 34 métaux critiques répertoriés par l'Union européenne", fait-il valoir.

D'où l'intérêt de récupérer métaux rares et aimants contenus dans les "mines urbaines" du futur que sont les équipements électriques d'aujourd'hui. Avec pour objectif de les réutiliser industriellement, une stratégie cruciale pour un pays qui ne possède quasiment plus de mines et dépend essentiellement des importations.

 «Sans le savoir »

"En aucun cas, ce recyclage ne permettra à la France de devenir souveraine et indépendante" prévient néanmoins Philippe Prené, responsable économie circulaire des énergies bas carbone du CEA.

Selon son calcul, le recyclage des métaux pourrait permettre d'assurer environ 35% d'autonomie à l'Europe dans les batteries.

Beaucoup des techniques utilisées par les chercheurs de Marcoule pour caractériser ou séparer les matériaux sont issues de leur savoir-faire dans les sciences de l'atome.

"Le nucléaire sait faire de l'économie circulaire depuis 70 ans sans le savoir, cela s'appelle le cycle du combustible", dit M. Prené, c'est-à-dire le retraitement et la réutilisation du combustible nucléaire.

"Grâce aux outils de simulation développés ici, on fait le retraitement des terres rares des aimants", précise Richard Laucournet.

Dans un des labos de l'unité Atalante, des télémanipulateurs travaillent face à des enceintes étanches, à l'aide de grandes pinces à travers une vitre d'un mètre d'épaisseur en découpant des crayons de combustible irradiés.

Les tronçons en alliage sont placés dans des solutions d'acides à chaud, explique Nathalie Herlet, adjointe au chef du département de recherche sur les procédés. Le métal se dissout. Et peut ensuite être extrait via l'utilisation de solvants organiques et de décanteurs.

Le procédé est adapté pour récupérer le lithium, le nickel, le cobalt, et le graphite de la "blackmass" issue du broyage des cellules de batteries électriques automobiles.

La technique des "sels fondus" en développement à Marcoule, vaudra, elle, aussi bien pour le recyclage des combustibles des futurs réacteurs de 4e génération annoncés, que pour valoriser les terres rares comme le néodyme des aimants, ajoutent les chercheurs.

Des technologies d'autant plus utiles qu'il "n'existe pas de réelle filière de recyclage des aimants" dans le monde, à l'exception des rebuts de production en Asie, souligne M. Laucournet.

 « Fluides supercritiques »

Dans le photovoltaïque, une technique à base de "fluides super-critiques" est utilisée. Du gaz carbonique CO2 sert à décoller et faire gonfler les cellules de panneaux solaires, permettant la récupération du silicium et de l'argent qui y sont contenus.

Dans le nucléaire, l'eau "à l'état supercritique", qui "rentre à l'intérieur de la matière", est qualifiée depuis 2015 pour aider à enlever la radioactivité de métaux à l'état liquide, dans l'espoir de gérer un jour les déchets radioactifs, explique Mme Herlet.

Ce procédé sur lequel le CEA travaille depuis "plus de 20 ans" est décliné pour le recyclage des pales d'éoliennes. L'eau à très haute température et très haute pression "casse" les chaînes de polymères des composites en fibre de verre ou de carbone qui composent pales d'éoliennes et réservoirs à hydrogène.

Dans le nucléaire pur, le CEA travaille aussi sur l'éventuel recyclage d'une partie des produits de fission radioactifs voués à être vitrifiés et enterrés pour l'éternité: les fameux déchets radioactifs.

"Ils contiennent des métaux très rares et très chers, générés par la réaction nucléaire elle-même", "des platinoïdes comme le palladium, du rhodium ou du ruthénium" notamment, indique M. Prené. "On a commencé les études pour les extraire. Ca fonctionne", dit-il.

"Si on avait l'autorisation de récupérer le rhodium et de le valoriser", (...) cela permettrait d'extraire à peu près 700 kg par an" de ce métal, soit "près de 20% de la production mondiale".


IA: Microsoft annonce 15,2 milliards de dollars d'investissements aux Emirats arabes unis

Microsoft a annoncé lundi des investissements de 15,2 milliards de dollars, essentiellement dans l'intelligence artificielle (IA), aux Emirats arabes unis d'ici à 2029, en affirmant avoir obtenu une licence pour importer des puces avancées dans le pays du Golfe. (AFP)
Microsoft a annoncé lundi des investissements de 15,2 milliards de dollars, essentiellement dans l'intelligence artificielle (IA), aux Emirats arabes unis d'ici à 2029, en affirmant avoir obtenu une licence pour importer des puces avancées dans le pays du Golfe. (AFP)
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  • Le géant technologique américain a investi 7,3 milliards de dollars dans le pays depuis 2023, dans le cadre d'une initiative soutenue par les gouvernements des Etats-Unis et des Emirats arabes unis
  • Ce montant inclut l'investissement de 1,5 milliard dans la société d'intelligence artificielle G42

ABOU DHABI: Microsoft a annoncé lundi des investissements de 15,2 milliards de dollars, essentiellement dans l'intelligence artificielle (IA), aux Emirats arabes unis d'ici à 2029, en affirmant avoir obtenu une licence pour importer des puces avancées dans le pays du Golfe.

Le géant technologique américain a investi 7,3 milliards de dollars dans le pays depuis 2023, dans le cadre d'une initiative soutenue par les gouvernements des Etats-Unis et des Emirats arabes unis, a indiqué son président Brad Smith, dans une lettre publiée en marge d'une visite à Abou Dhabi.

Ce montant inclut l'investissement de 1,5 milliard dans la société d'intelligence artificielle G42, dirigée par le conseiller à la sécurité nationale et frère du président émirati, Tahnoon ben Zayed.

"Du début de l'année 2026 à la fin de l'année 2029, nous dépenserons plus de 7,9 milliards de dollars" supplémentaires pour continuer à développer l'infrastructure d'IA et de cloud dans le pays, portant l'enveloppe totale à 15,2 milliards, a-t-il ajouté.

L'Etat du Golfe, qui figure parmi les principaux exportateurs de pétrole au monde, a fait de l'IA l'un des piliers de sa stratégie de diversification économique, avec l'ambition de devenir un leader mondial d'ici 2031.

Il subit toutefois les règles imposées par les Etats-Unis pour restreindre les exportations de certaines puces d'IA avancées vers la Chine, dont l'une prévoit des autorisations pour toute exportation ou réexportation afin de limiter toute opération consistant à contourner les restrictions en passant par des pays tiers.

Des exemptions sont prévues pour des pays considérés comme amis des Etats-Unis, mais la plupart se voient imposer des plafonds.

Lors de la visite du président américain Donald Trump à Abou Dhabi en mai, les Emirats et les Etats-Unis ont conclu un partenariat stratégique dans l'IA, laissant espérer un assouplissement de ces règles à l'égard du pays.

Sous l'administration de Joe Biden, Microsoft avait été "l'une des rares entreprises" à obtenir des licences d'exportation pour les Emirats, permettant d'accumuler dans le pays l'équivalent de 21.500 puces A100 de la compagnie Nvidia, selon son président.

Et pour la première fois depuis l'arrivée de M. Trump, elle a obtenu en septembre des licences "permettant d'expédier l'équivalent de 60.400 puces A100 supplémentaires", impliquant dans ce cas des technologies encore plus avancées, a-t-il ajouté en soulignant que ces autorisations étaient basées sur "des mesures de protection technologique strictes".


Saudi Eksab et le Guyana s’allient pour développer des investissements dans des secteurs clés

Saudi Eksab et le gouvernement de la Guyane ont signé un protocole d'accord afin d'envisager une collaboration en matière d'investissement dans des secteurs stratégiques clés. (Fourni)
Saudi Eksab et le gouvernement de la Guyane ont signé un protocole d'accord afin d'envisager une collaboration en matière d'investissement dans des secteurs stratégiques clés. (Fourni)
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  • Saudi Eksab et le gouvernement du Guyana ont signé un MoU pour développer des investissements conjoints dans des secteurs stratégiques clés
  • L’accord, conclu en marge de la Future Investment Initiative à Riyad, vise à renforcer la coopération économique et la diversification durable

RIYAD : Saudi Eksab et le gouvernement du Guyana ont signé un protocole d’accord (MoU) visant à explorer une collaboration en matière d’investissements dans des secteurs stratégiques clés, en marge de la Future Investment Initiative (FII) à Riyad.

Le protocole a été signé par Yazeed Alyahya, PDG de Saudi Eksab, et Zulfikar Ally, ministre guyanais du Service public, de l’Efficacité gouvernementale et de la Mise en œuvre, en présence du président du Guyana, Mohamed Irfaan Ali.

Selon un communiqué, cet accord ouvre la voie à un renforcement de la coopération pour promouvoir des opportunités d’investissement stratégiques et identifier de nouveaux domaines d’intérêt commun. Il consolide également le rôle de Saudi Eksab en tant que partenaire de confiance soutenant la croissance durable et la diversification économique.

« Le Guyana entre dans une phase de développement transformateur. À travers cette collaboration avec Saudi Eksab, nous souhaitons explorer des partenariats capables d’accélérer le développement des infrastructures et la diversification économique tout en favorisant la coopération mondiale », a déclaré Ally dans le communiqué.

De son côté, AlYahya a ajouté : « Ce partenariat marque une étape prometteuse dans notre mission visant à identifier des initiatives d’investissement à fort impact, génératrices d’une croissance économique partagée. Nous sommes impatients de concrétiser des opportunités significatives. »

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Le PIF en passe d’atteindre 1 000 milliards de dollars d’actifs d’ici la fin de l’année, selon Al-Rumayyan

M. Al-Rumayyan a indiqué que le fonds a lancé plus de 100 entreprises dans un large éventail de secteurs afin de combler les lacunes du marché et de favoriser la diversification économique. (Argaam)
M. Al-Rumayyan a indiqué que le fonds a lancé plus de 100 entreprises dans un large éventail de secteurs afin de combler les lacunes du marché et de favoriser la diversification économique. (Argaam)
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  • Les actifs du PIF ont triplé depuis 2015 et devraient atteindre 1 000 milliards de dollars d’ici la fin de l’année, avec plus de 100 entreprises créées pour diversifier l’économie
  • Une nouvelle stratégie du fonds, centrée sur six secteurs clés dont le tourisme, la logistique et l’énergie renouvelable, vise à renforcer la transformation économique du Royaume

RIYAD : Yasir Al-Rumayyan, gouverneur du Fonds public d’investissement (PIF), a déclaré que les actifs du fonds ont triplé depuis 2015, ajoutant que l’objectif d’atteindre 1 000 milliards de dollars d’actifs d’ici la fin de cette année est presque atteint.

Le PIF constitue la pierre angulaire de la Vision 2030 de l’Arabie saoudite. Son effectif est passé d’environ 40 employés en 2015 à quelque 4 000 aujourd’hui, et le fonds dispose désormais de bureaux dans plusieurs grandes capitales mondiales.

Al-Rumayyan a indiqué que le PIF a lancé plus de 100 entreprises dans un large éventail de secteurs afin de combler les lacunes du marché et de stimuler la diversification économique.

Il a révélé qu’une nouvelle stratégie du PIF sera annoncée prochainement, celle-ci étant actuellement dans les dernières étapes d’approbation. Cette stratégie se concentrera sur six secteurs clés : le tourisme, les voyages et le divertissement, le développement urbain, la fabrication avancée et l’innovation, la logistique, l’énergie renouvelable et NEOM.

Cet axe stratégique, a-t-il souligné, permettra au fonds de hiérarchiser ses investissements selon des calendriers précis : « Nous ne voulons pas aborder tous les investissements avec le même niveau de priorité, » a-t-il ajouté.

Al-Rumayyan a également mis en avant le succès du PIF dans la relance de la King Abdullah Economic City, qui fait partie de son portefeuille. Il a expliqué que le PIF a augmenté sa participation de minoritaire à majoritaire, transformant une entreprise restée largement inactive pendant près de deux décennies en un pôle dynamique attirant ports, entreprises et industries automobiles, entre autres.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com