Un sprint vers l'espace pour le minilanceur de Maiaspace, filiale d'Arianegroup

Cette photo prise le 21 septembre 2023 montre l'atelier de la société européenne de technologie spatiale MaiaSpace à Vernon, dans le nord de la France. (AFP)
Cette photo prise le 21 septembre 2023 montre l'atelier de la société européenne de technologie spatiale MaiaSpace à Vernon, dans le nord de la France. (AFP)
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Publié le Lundi 25 septembre 2023

Un sprint vers l'espace pour le minilanceur de Maiaspace, filiale d'Arianegroup

  • Au total, Maiaspace compte lancer moins de quatre ans après le début du projet, quand sa grande soeur Ariane 6 ne volera que dix ans après le lancement du projet piloté par la maison mère Arianegroup en 2014
  • Les projets de micro et minilanceurs capables de mettre plusieurs centaines de kilos en orbite pullulent pour tenter d'accrocher une part du marché des 2 600 «smallsats»

VERNON: "Aller vite". Loin du temps de développement d'Ariane 6, Maiaspace, filiale d'Arianegroup, développe son minilanceur spatial réutilisable qu'elle veut pouvoir tirer fin 2025 afin de se faire une place dans un marché en pleine ébullition.

Dans la forêt de Vernon, dans l'ouest de la France, un cylindre de métal de 14 mètres de haut préfigure l'étage supérieur de la future fusée. Il a fallu neuf mois entre le design du prototype "Quasi-modo" et sa réalisation.

Les deux réservoirs superposés contenus dans le cylindre servent depuis juillet à des essais de remplissage d'azote liquide à -196 degrés, avant de passer aux tests avec l'oxygène liquide et le biométhane cryogénique qui le propulseront.

Avec la couche de givre qui se forme sur les parois et qui agit comme un isolant, "on s'est rendu compte qu'on pouvait se passer de protections thermiques" sur la fusée, autant de futures économies de temps et d'argent lors de la fabrication, confie Jérôme Vila, le chef du programme, selon qui "c'est exactement le type de choses qu'on veut apprendre sur une zone d'essais".

Dans quelques mois, "Quasi-modo" laissera sa place à "Quasi-parfait", deuxième prototype de l'étage, cette fois doté de son moteur Prometheus pour des essais de mise à feu. Une troisième version servira ensuite à l'intégration avec l'étage principal pour les derniers essais au sol avant le tir inaugural.

Au total, Maiaspace compte lancer moins de quatre ans après le début du projet, quand sa grande soeur Ariane 6 ne volera que dix ans après le lancement du projet piloté par la maison mère Arianegroup en 2014.

"On veut aller vite car on s’est lancé un peu après les autres acteurs et pour avoir un retour sur investissement rapide", confie Yohann Leroy, le patron de Maiaspace.

Les projets de micro et minilanceurs capables de mettre plusieurs centaines de kilos en orbite pullulent pour tenter d'accrocher une part du marché des 2 600 "smallsats", ces satellites de moins de 500 kilos, à lancer chaque année au cours de la prochaine décennie, selon les prévisions d'Euroconsult.

Il n'y aura de la place sur le marché mondial que pour "3 à 4 minilanceurs", estime-t-il. L'allemand Isar Aerospace annonce un lancement inaugural de sa fusée Spectrum cette année, tandis que l'Electron du néo-zélandais Rocket Lab est opérationnelle depuis 2018.

Plus grosse que ses comparses, Maia, la fusée de Maiaspace, pourra emporter 1,5 tonne en orbite basse, 500 kilos si elle revient se poser pour être réutilisée.

De «Quasi-modo» à «Quasi-parfait»

Cette flexibilité permettrait d'avoir "deux lanceurs pour le prix", selon Yohann Leroy, selon qu’on le réutilise en récupérant l’étage principal ou pas.

Et la capacité d'emport devrait s'améliorer au fil du temps, le design du lanceur permettant davantage de charge utile. Mais pour aller vite Maiaspace ne revendique pas la perfection immédiate.

"Cela permet de sécuriser le calendrier. Cette optique-là, consubstantielle à une méthode agile, réduit fortement les risques de retard", justifie Yohann Leroy.

Maiaspace peut aussi compter sur la proximité avec sa maison mère: à quelques mètres de "Quasi-modo", le moteur réutilisable Prometheus développé par Arianegroup est préparé pour des essais de mise à feu, à coté de composants du démonstrateur Themis d'étage réutilisable également mis au point par Arianegroup.

Maiaspace concède "s’inspirer" de Themis pour l'étage principal de son lanceur qui utilisera trois moteurs Prometheus et un autre pour l'étage supérieur.

Ce soutien du géant européen du spatial suscite les critiques des start-up qui développent leur propre minilanceur et jugent la compétition faussée.

Avec Prometheus, Maiaspace échappe à un développement long et coûteux. "Mais on est client de notre maison mère à des conditions de marché, comme n’importe quel client potentiel", plaide Yohann Leroy.

Pour viser le rythme d'un à deux lancements mensuels en rythme de croisière, la start-up prépare l'industrialisation de sa production dans une "Maia Factory".

Pour l'instant, l'ancien hall d'assemblage des moteurs Vulcain d'Ariane 5 fait office d'atelier pour les éléments de la future fusée.

"C'est le prototype de l'usine", explique Jean-Michel Sannino, son directeur. "C'est SpaceX comme mentalité, l'usine est un produit comme un autre".


Plusieurs manifestations en France samedi en «solidarité avec le peuple de Gaza»

Des manifestants brandissent une banderole sur laquelle on peut lire «Halte au massacre» alors que les gens se rassemblent lors d'une manifestation de soutien aux Palestiniens devant l'Université de la Sorbonne, dans le centre de Paris, le 9 décembre 2023 (Photo, AFP).
Des manifestants brandissent une banderole sur laquelle on peut lire «Halte au massacre» alors que les gens se rassemblent lors d'une manifestation de soutien aux Palestiniens devant l'Université de la Sorbonne, dans le centre de Paris, le 9 décembre 2023 (Photo, AFP).
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  • Dans le cortège parisien de 1800 personnes, selon la préfecture de police, parti de République vers Nation, étaient scandés des slogans comme «Arrêt immédiat des bombardements» et «Israël assassine les enfants de Palestine»
  • A Strasbourg 400 personnes ont défilé, à Lille quelques 200, selon les préfectures respectives

PARIS: "On soutient les civils, pas le Hamas": des manifestants ont défilé samedi après-midi à Paris et dans plusieurs villes de France pour exprimer leur "solidarité avec le peuple de Gaza" et demander l'arrêt des bombardements du territoire palestinien par l'armée israélienne.

Dans le cortège parisien de 1.800 personnes, selon la préfecture de police, parti de République vers Nation, étaient scandés des slogans comme "Arrêt immédiat des bombardements" et "Israël assassine les enfants de Palestine", rapporte une journaliste de l'AFP.

"Imaginer ses collègues travailler sans eau, sans électricité, amputer sans antalgiques sous les bombardements, avec des militaires armés qui entrent dans les lieux de soins est révoltant", explique Nora (elle n'a pas donné son nom), membre du collectif "Soignants pour Gaza".

"On soutient les civils, pas le Hamas. Une vie vaut une vie", ajoute cette aide-soignante de 30 ans.

Membre de la direction du Nouveau parti anti-capitaliste (NPA), une des organisations appelant à cette manifestation, Gaël Quirante estime que "ce n'est pas au moment où Israël intensifie ses bombardements et son massacre du peuple de Gaza qu'il faut (cesser) les initiatives de la rue".

"Au contraire, il faut continuer à dénoncer la chape de plomb de l'Etat d'Israël" et "les amalgames qui font que certains voudraient assimiler le soutien au peuple de Gaza avec de l'antisémitisme", fait-il valoir.

La guerre entre Israël et le Hamas, entrée samedi dans son 64e jour, a été déclenchée par une attaque sanglante et sans précédent perpétrée par le mouvement islamiste palestinien contre Israël le 7 octobre.

Selon Israël, 1.200 personnes, en majorité des civils, ont été tuées lors de cette attaque et 240 personnes  enlevées et emmenées à Gaza, dont 138 restent captives.

17700 morts

Le ministère de la Santé du Hamas a annoncé samedi que les bombardements avaient fait 17.700 morts et 48.780 blessés en deux mois de guerre.

A Paris samedi après-midi, un rassemblement s'est par ailleurs tenu devant l'université de la Sorbonne, à l'appel du Collectif national pour une paix juste et durable entre Palestiniens et Israéliens. Quelques dizaines de personnes y ont participé, derrière une banderole "Halte au massacre à Gaza, cessez-le-feu immédiat", a constaté une journaliste de l'AFP.

A Strasbourg 400 personnes ont défilé, à Lille quelques 200, selon les préfectures respectives.

A Marseille, les manifestants étaient environ 500, d'après la police.

Cette manifestation dans la cité phocéenne à l'appel du collectif "Urgence Palestine Marseille" avait été interdite par la préfecture de police "en raison de risques graves de trouble à l'ordre public" face à des mots d'ordre jugés susceptibles "d'importer des logiques d'affrontement". Mais la justice administrative a finalement suspendu l'arrêté après avoir été saisie en référé par les organisateurs.

D'autres manifestations ont également eu lieu à Annecy (200 participants selon la préfecture) ainsi que dans l'ouest, à Nantes, Morlaix ou encore Saint-Brieuc.


Seine-et-Marne: Mort d'un jeune de 17 ans après une course-poursuite à scooter avec la police

Les faits se sont produits vers 23h00 vendredi dans la banlieue est de Paris, quand un équipage de la brigade anticriminalité (BAC) de Neuilly-sur-Marne (Seine-Saint-Denis) a tenté de contrôler un scooter qui venait de griller un feu rouge (Photo d'illustration, AFP).
Les faits se sont produits vers 23h00 vendredi dans la banlieue est de Paris, quand un équipage de la brigade anticriminalité (BAC) de Neuilly-sur-Marne (Seine-Saint-Denis) a tenté de contrôler un scooter qui venait de griller un feu rouge (Photo d'illustration, AFP).
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  • Un adolescent de 17 ans est décédé samedi des suites d'un accident de scooter en Seine-et-Marne consécutif à un refus d'obtempérer
  • Le jeune mortellement blessé dans l'accident est le passager du deux-roues dont le conducteur, également âgé de 17 ans, était toujours hospitalisé samedi soir

MEAUX: Un adolescent de 17 ans est décédé samedi des suites d'un accident de scooter en Seine-et-Marne consécutif à un refus d'obtempérer, un drame qui survient après la mort de plusieurs jeunes ces derniers mois dans des courses-poursuites avec la police.

Le jeune mortellement blessé dans l'accident est le passager du deux-roues dont le conducteur, également âgé de 17 ans, était toujours hospitalisé samedi soir, avec son pronostic vital engagé, selon les informations transmises par le parquet de Meaux.

Les faits se sont produits vers 23h00 vendredi dans la banlieue est de Paris, quand un équipage de la brigade anticriminalité (BAC) de Neuilly-sur-Marne (Seine-Saint-Denis) a tenté de contrôler un scooter qui venait de griller un feu rouge, a précisé le procureur de la République de Meaux.

Arrivé sur la commune de Chelles (Seine-et-Marne), deux kilomètres plus loin, le conducteur a glissé sur la chaussée et le deux-roues est venu "s'encastrer sous un véhicule se trouvant à l'arrêt au feu tricolore", a détaillé le procureur Jean-Baptiste Bladier dans un communiqué.

Les deux jeunes se sont alors retrouvés coincés sous la voiture, "l'un des deux – vraisemblablement le passager - perdant son casque sous la violence du choc", a ajouté le magistrat.

Polytraumatisés et en arrêt cardiorespiratoire, les deux adolescents ont été transportés vers des hôpitaux parisiens, selon une source policière, qui a précisé que le passager était décédé samedi matin à 9h30.

Le parquet de Meaux a ouvert deux enquêtes, selon le procureur. La première, pour refus d'obtempérer, a été confiée au commissariat de Chelles-Villeparisis.

La seconde, des chefs d'homicide et blessures involontaires, est menée par la délégation parisienne de l'Inspection générale de la police nationale (IGPN), la "police des polices".

La préfecture de police a souligné auprès de l'AFP que "conformément aux instructions" du préfet de police Laurent Nuñez, "les policiers ont avisé la salle de commandement du refus d'obtempérer commis par le véhicule" et qu'ils ont engagé ensuite sa "prise en charge".

Les agents de la BAC ont fait usage de leurs "avertisseurs sonores et lumineux" pour obtenir l'arrêt du conducteur du scooter, en vain, selon le parquet.

D'après les premiers éléments des investigations, établis grâce à l'exploitation de la vidéosurveillance, "il semblerait qu'il n'y ait eu aucun contact entre le scooter et le véhicule de la BAC", indique le communiqué du procureur.

C'est "un secteur où il y a de nombreuses caméras de vidéoprotection qui, j'espère, pourront permettre à l'enquête de déterminer toutes les circonstances", a dit sur BFMTV le maire de Chelles, Brice Rabaste (LR).

"C'est important (...) pour les familles, comme pour la police d'ailleurs", a-t-il fait valoir.

«Vigilance particulière»

Dans la nuit de vendredi à samedi, les parents des deux adolescents, inquiets, s'étaient présentés au commissariat de Chelles, selon une source policière.

Une "sécurisation a été mise en place avec des effectifs départementaux" de forces de l'ordre à Vaires-sur-Marne (Seine-et-Marne), commune de résidence des deux jeunes, et dans les environs, mais la situation est restée "calme" depuis l'accident, d'après une autre source policière.

Les autorités n'ont pas prévu de dispositif spécifiquement renforcé pour la nuit de samedi à dimanche à Neuilly-sur-Marne, mais une "vigilance particulière" sera assurée sur ce secteur, a indiqué une deuxième source policière.

Plusieurs jeunes sont morts ces derniers mois en France après des courses-poursuites avec la police. Dans la nuit du 6 au 7 octobre, un jeune homme de 23 ans est mort dans un accident de scooter alors qu'il était poursuivi par des policiers municipaux à Saint-Priest (Rhône).

Deux mois plus tôt, dans la nuit du 5 au 6 août, à Limoges, deux jeunes circulant à scooter étaient morts après avoir percuté un véhicule en tentant d'échapper à un contrôle de police.

Ces deux décès à Limoges intervenaient un peu plus d'un mois après la mort, fin juin, de Nahel, 17 ans, tué par un tir policier lors d'un contrôle routier à Nanterre. Sa mort avait déclenché plusieurs nuits de violences urbaines de très forte intensité dans le pays.


Paris: Les autorités modifient le parcours d'une manifestation en soutien aux Palestiniens

Un homme debout sur un piédestal portant une chemise portant l'inscription "La Palestine vivra" tandis que les manifestants crient des slogans et brandissent des drapeaux palestiniens lors d'une manifestation de solidarité avec le peuple palestinien sur la place de la République à Paris (Photo, AFP).
Un homme debout sur un piédestal portant une chemise portant l'inscription "La Palestine vivra" tandis que les manifestants crient des slogans et brandissent des drapeaux palestiniens lors d'une manifestation de solidarité avec le peuple palestinien sur la place de la République à Paris (Photo, AFP).
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  • La préfecture de police a pris un arrêté pour interdire le cortège sur ce parcours
  • La manifestation pourra avoir lieu, mais devra partir de la place de la République pour aller jusqu'à la place de la Nation

PARIS: La préfecture de police de Paris a enjoint aux organisateurs d'une manifestation en soutien aux Palestiniens, qui devait partir samedi de la place de l'Opéra, de modifier leur itinéraire, a-t-elle indiqué.

La manifestation, prévue à partir de 14H30 à l'appel notamment de syndicats et du Nouveau parti anticapitaliste (NPA), devait initialement aller de la place de l'Opéra (IXe arrondissement) jusqu'à la place de la République (XIe).

Mais la préfecture de police a pris un arrêté pour interdire le cortège sur ce parcours. La manifestation pourra avoir lieu, mais devra partir de la place de la République pour aller jusqu'à la place de la Nation.

Dans son arrêté, la préfecture de police explique avoir interdit le trajet  de l'Opéra à la Nation, notamment "en raison de l'affluence dans ce secteur de Paris", connu pour ses grands magasins, très fréquentés le week-end, en particulier à l'approche des fêtes de fin d'année.

Cet arrêté d'interdiction partielle a aussi été pris à cause des "incidences sur la circulation et de la proximité avec les lieux de pouvoir", détaille la préfecture de police.

17 490 morts

"Quelques milliers" de personnes sont attendues pour cette manifestation, a précisé à l'AFP une source policière.

La guerre entre Israël et le Hamas, entrée samedi dans son 64e jour, a été déclenchée par une attaque sanglante et sans précédent perpétrée par le mouvement islamiste palestinien le 7 octobre sur le sol israélien à partir de la bande de Gaza.

Selon Israël, 1.200 personnes, en majorité des civils, ont été tuées lors de cette attaque au cours de laquelle environ 240 personnes avaient été enlevées et emmenées dans le petit territoire palestinien, dont 138 restent captives.

Le ministère de la Santé du Hamas a fait état vendredi de quelque 17.490 morts dans les bombardements israéliens, à plus de 70% des femmes et enfants et jeunes de moins de 18 ans, ainsi que des dizaines de milliers de blessés.