Retrait des militaires US d’Allemagne: Une affaire de finances

parmi les alliés des Etats-Unis qu'il aime rudoyer, Donald Trump réserve toujours une place de choix à l'Allemagne d'Angela Merkel. (Photo, AFP/Archives)
parmi les alliés des Etats-Unis qu'il aime rudoyer, Donald Trump réserve toujours une place de choix à l'Allemagne d'Angela Merkel. (Photo, AFP/Archives)
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Publié le Jeudi 30 juillet 2020

Retrait des militaires US d’Allemagne: Une affaire de finances

  • La participation allemande, jugée insuffisante, aux dépenses militaires de l'OTAN est un des principaux griefs de Donald Trump
  • Le différend financier a même provoqué un clash mémorable au sommet de l'Otan en juillet 2018 à Bruxelles, quand le président américain avait accusé l'Allemagne d'être "prisonnière de la Russie".

WASHINGTON: Le retrait de près de 12.000 militaires américains d'Allemagne vient confirmer une constante: parmi les alliés des Etats-Unis qu'il aime rudoyer, Donald Trump réserve toujours une place de choix à l'Allemagne d'Angela Merkel.
Le Pentagone a annoncé mercredi le départ de plus d'un tiers de ses forces déployées dans des bases allemandes. Une partie de ces troupes rentreront aux Etats-Unis, les autres seront repositionnées ailleurs en Europe. Et le président américain n'a pas pris de gants contre Berlin, traditionnellement l'un des alliés les plus proches de Washington sur le Vieux Continent.
"L'Allemagne est un mauvais payeur", a-t-il lancé. "L'Allemagne doit des milliards et des milliards de dollars à l'Otan" et "n'a aucune intention de payer." "On en a marre d'être des pigeons", a encore insisté le milliardaire républicain, avant de trancher: "Nous réduisons nos forces parce qu'ils ne paient pas".
Peu importe que le ministère de la Défense se soit efforcé de présenter la décision comme un redéploiement stratégique. Pour Rachel Rizzo, du cercle de réflexion Truman Center, "cette décision n'est rien d'autre qu'une mesure punitive à l'encontre de l'Allemagne". "Un affront à l'un de nos plus proches alliés", s'est même emporté le sénateur démocrate Bob Menendez.

Animosité à l'égard de l'Allemagne
La participation allemande, jugée insuffisante, aux dépenses militaires au sein de l'Alliance atlantique est un des principaux griefs de Donald Trump  dont le grand-père paternel était pourtant allemand, né dans un village rhénan avant de traverser l'océan.
"Il avait une certaine animosité à l'égard de l'Allemagne déjà dans les années 1980 et 1990, lorsqu'il déplorait que les Américains doivent payer pour la sécurité des alliés alors que les Allemands en profitaient sans contribuer", rappelait récemment Sudha David-Wilp, du cercle de réflexion German Marshall Fund of the United States.
Les enviables exportations de Berlin ont alimenté l'agacement d'un Donald Trump élu sur la promesse de rééquilibrer les relations commerciales avec ses partenaires quitte à brandir régulièrement la menace de taxes douanières contre les voitures, joyau de l'économie allemande.
Diamétralement opposées
Une fois à la Maison Blanche, le différend financier a même provoqué un clash mémorable au sommet de l'Otan en juillet 2018 à Bruxelles, quand le président américain avait accusé l'Allemagne d'être "prisonnière de la Russie". "Elle paie des milliards de dollars à la Russie pour ses approvisionnements en énergie et nous devons payer pour la protéger contre la Russie", avait-il asséné en référence au projet de gazoduc Nord Stream 2, auquel Washington est fermement opposé.
Un mois plus tôt, le sommet du G7 au Canada avait déjà été rythmé par ses humeurs. Une confrontation résumée par une photo: celle de la chancelière allemande Angela Merkel debout, mains posées sur la table face à l'ex-homme d'affaires new-yorkais assis, les bras croisés, de l'autre côté de celle-ci.
Le courant n'est jamais passé entre ces deux dirigeants aux personnalités diamétralement opposées.

Trump-Merkel
Sudha David-Wilp reconnaît que l'hostilité présumée de l'Américain envers les femmes, a fortiori les femmes fortes, est probablement "un facteur".
Cette spécialiste souligne que la chancelière a certainement énervé le président avec sa leçon sur les "valeurs" démocratiques au lendemain de sa victoire surprise en novembre 2016. Ou en estimant que les Européens devaient prendre leur "destin en main" faute de pouvoir continuer à compter sur l'allié américain. Donald Trump s'est lui régulièrement immiscé, avant comme après son élection, dans le débat allemand au sujet de l'immigration, pour étriller la décision "insensée" de la dirigeante chrétienne-démocrate d'accueillir massivement des réfugiés en 2015.
Depuis, à l'inverse d'un président français, Emmanuel Macron, qui s'efforce d'afficher son "amitié" avec son homologue américain, Angela Merkel, d'une nature moins chaleureuse et tactile, n'hésite pas à lui dire "non". Dernier exemple en date: c'est elle qui, "compte tenu de la pandémie", a fait capoter son projet de réunir en juin les dirigeants du G7 aux Etats-Unis en chair et en os.
Une éventuelle victoire à la présidentielle américaine de novembre du démocrate Joe Biden, plus attaché aux alliances traditionnelles des Etats-Unis, permettrait-elle d'apaiser ces tensions? Pas si simple. "L'Allemagne était le plus atlantiste des pays, celui qui faisait le pari des relations transatlantiques", expliquait en juin Ivan Krastev, du think tank bulgare Centre for Liberal Strategies. "Mais l'opinion publique allemande a changé", "et ce serait une erreur de penser que l'élection de Biden suffirait à rétablir les relations".
 


L’Arabie saoudite lève 1,42 milliard de dollars via une émission de sukuk en août

Les sukuk sont des instruments conformes à la charia qui confèrent aux investisseurs une propriété partielle des actifs sous-jacents, offrant ainsi une alternative populaire aux obligations conventionnelles. (Shutterstock)
Les sukuk sont des instruments conformes à la charia qui confèrent aux investisseurs une propriété partielle des actifs sous-jacents, offrant ainsi une alternative populaire aux obligations conventionnelles. (Shutterstock)
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  • Le Centre national de gestion de la dette saoudien a levé 1,42 milliard de dollars en août via une émission de sukuk, poursuivant la hausse entamée depuis plusieurs mois
  • L’Arabie saoudite reste le leader du marché primaire de la dette dans le Golfe, représentant plus de la moitié des émissions de la région au premier semestre 2025

RIYAD : Le Centre national de gestion de la dette d’Arabie saoudite a levé 5,31 milliards de riyals (1,42 milliard de dollars) via son émission de sukuk libellés en riyals pour le mois d’août, soit une hausse de 5,8 % par rapport à juillet.

Le Royaume avait levé 5,02 milliards de riyals en juillet, contre 2,35 milliards en juin et 4,08 milliards en mai.

Les sukuk sont des instruments financiers conformes à la charia, accordant aux investisseurs une propriété partielle d’actifs sous-jacents. Ils constituent une alternative populaire aux obligations traditionnelles.

L’émission d’août a été répartie en quatre tranches : 755 millions de riyals arrivant à échéance en 2029, 465 millions en 2032, 1,12 milliard en 2036, et 2,97 milliards en 2039.

Dans un communiqué, le Centre a déclaré que cette opération s’inscrivait dans les efforts continus de diversification des sources de financement et de renforcement du marché local de la dette.

Un rapport récent du Kuwait Financial Centre (Markaz) indique que l’Arabie saoudite a dominé le marché primaire de la dette dans le Golfe au premier semestre 2025, avec 47,9 milliards de dollars levés via 71 opérations de sukuk et d’obligations — soit 52,1 % du total du CCG.

L’agence de notation S&P a également souligné le rôle moteur du Royaume dans la finance islamique, estimant que les émissions mondiales de sukuk pourraient atteindre entre 190 et 200 milliards de dollars en 2025, dont jusqu’à 80 milliards en devises étrangères.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


SAMI et Amentum s’allient pour renforcer la défense terrestre

La cérémonie de signature avec le leader mondial des solutions d'ingénierie et de technologie avancées s'est déroulée en présence de personnalités des deux entreprises. (SAMI)
La cérémonie de signature avec le leader mondial des solutions d'ingénierie et de technologie avancées s'est déroulée en présence de personnalités des deux entreprises. (SAMI)
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  • L’accord marque une étape clé dans le renforcement de la préparation des systèmes terrestres du Royaume
  • Il consolide la position de SAMI en tant que leader national de la maintenance de défense

DJEDDAH : Saudi Arabian Military Industries (SAMI) a signé un accord de coopération avec l’entreprise américaine Amentum pour renforcer les systèmes de défense terrestre du Royaume, améliorer la maintenance et la remise à niveau, et localiser la production de pièces détachées.

La cérémonie de signature s’est tenue en présence de figures clés des deux entreprises, dont Mohammed Al-Hodaib, vice-président exécutif de SAMI Land, et Feras Al-Hassoun, directeur des ventes opérationnelles pour le Moyen-Orient chez Amentum, un leader mondial des solutions technologiques et d’ingénierie avancées.

Dans le cadre de la Vision 2030, l’Arabie saoudite poursuit activement son objectif d’autosuffisance en matière de défense. SAMI vise à localiser 50 % des dépenses de défense du Royaume en s’appuyant sur des partenariats mondiaux et des coentreprises avec des fabricants internationaux de premier plan.

« Cet accord marque une étape déterminante dans le renforcement de la préparation de nos systèmes terrestres, dans la localisation des pièces détachées et dans la consolidation de notre position de leader national en matière de maintenance et de soutien de défense », déclaré le champion saoudien de la défense et de la sécurité nationale, qui opère sous l'égide du Fonds d'investissement public (PIF), dans un communiqué.

En juillet, SAMI, classé parmi les 100 premières entreprises de défense au monde, avait déjà signé des accords de transfert de technologie avec trois grands groupes turcs — Nurol Makina, FNSS et Aselsan — afin d’accélérer la fabrication localisée de systèmes terrestres avancés en Arabie saoudite.

SAMI Land avait alors réaffirmé son engagement à faire progresser les objectifs stratégiques en localisant les industries de défense, en renforçant les capacités industrielles, et en livrant des produits et services de haute qualité tout au long du cycle de vie des équipements.

SAMI opère à travers cinq divisions principales :

  • SAMI Land : spécialisée dans les capacités de défense terrestre

  • SAMI Aerospace : développe des composants pour aéronefs et drones

  • SAMI Sea : technologies navales, incluant corvettes et systèmes maritimes

  • SAMI Defense Systems : solutions intégrées (radars, systèmes de commandement)

  • SAMI Advanced Electronics : cybersécurité et guerre électronique

Ensemble, ces divisions appuient la mission du PIF de renforcer les capacités de défense du Royaume et de localiser l’industrie militaire.

En avril dernier, Amentum — cotée à la bourse de New York sous le symbole AMTM — a annoncé la vente de sa branche matériel et produits, Rapid Solutions, à Lockheed Martin pour 360 millions de dollars. Cette cession repositionne Amentum comme un acteur dédié aux solutions technologiques et aux services de soutien de mission, tout en accélérant son désendettement.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


L’Arabie saoudite et la Syrie signent un accord de protection des investissements

Le ministre saoudien de l'investissement, Khalid Al-Falih, a déclaré que le Royaume soutient la proposition du secteur privé d'établir un "Fonds de fonds" pour faciliter et gérer les investissements saoudiens en Syrie. (X/@MISA)
Le ministre saoudien de l'investissement, Khalid Al-Falih, a déclaré que le Royaume soutient la proposition du secteur privé d'établir un "Fonds de fonds" pour faciliter et gérer les investissements saoudiens en Syrie. (X/@MISA)
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  • L’Arabie saoudite et la Syrie ont signé un accord pour protéger et promouvoir les investissements bilatéraux
  • Un fonds d’investissement saoudien en Syrie est en préparation, avec la participation de plus de 80 entreprises saoudiennes à la Foire internationale de Damas

RIYAD : L’Arabie saoudite et la Syrie ont signé un accord visant à protéger et à promouvoir les investissements mutuels entre les deux pays.

L’accord a été signé en marge d’une table ronde à Riyad, à la suite de l’arrivée d’une délégation syrienne composée de responsables gouvernementaux et de dirigeants du secteur privé, conduite par le ministre de l’Économie et de l’Industrie, Mohammad Nidal Al-Shaar.

Cet événement fait suite au Forum syro-saoudien de l’investissement qui s’est tenu le mois dernier à Damas, où plus de 100 entreprises du Royaume et 20 organismes publics ont signé 47 accords d’une valeur de 6,4 milliards de dollars, couvrant l’immobilier, les infrastructures, les finances, les télécommunications, l’énergie et l’industrie.

Dans une publication sur son compte officiel X, le ministère saoudien de l’Investissement a qualifié cet accord de « pas qui reflète la profondeur des liens d’investissement et ouvre la voie à une coopération distinctive entre les deux nations ».

Le ministère a ajouté que l’accord vise à protéger les investisseurs et leurs capitaux, accélérer l’intégration économique, garantir un environnement sûr appuyé par une législation favorable, et renforcer les flux de capitaux vers les secteurs clés.

L’accord traite également des défis auxquels sont confrontés les investisseurs, encourage les investissements croisés dans divers secteurs et vise à créer de nouvelles opportunités d’emploi.

« L’accord souligne la profondeur des liens historiques et économiques entre l’Arabie saoudite et la République arabe syrienne », a ajouté le ministère sur X.

Lors de la table ronde à Riyad, le ministre saoudien de l’Investissement, Khalid Al-Falih, a déclaré que le Royaume soutenait la proposition du secteur privé de créer un « fonds de fonds » pour faciliter et gérer les investissements saoudiens en Syrie.

« Dans le secteur des infrastructures, un accord a été conclu la semaine dernière entre la société saoudienne Khashoggi Holding Co. et l’entreprise syrienne Radiant Structures, en partenariat stratégique avec Sinoma, pour la mise en place d’une cimenterie d’une capacité de 6 000 tonnes par jour », a précisé Al-Falih dans son discours d’ouverture.

Il a également révélé que 80 entreprises saoudiennes se sont inscrites pour participer à la Foire internationale de Damas, qui se tiendra du 27 août au 5 septembre, après une interruption de six ans.

« Notre objectif est de surmonter les défis économiques en Syrie et de soutenir la création d’un fonds d’investissement saoudien à Damas », a-t-il affirmé, cité par Al-Ekhbariya.

Il a également souligné que la nouvelle loi syrienne sur les investissements reflète la volonté du pays de bâtir un avenir axé sur l’investissement.

Cet accord intervient après une rencontre entre Al-Shaar et le ministre saoudien du Commerce, Majid Al-Qasabi, au cours de laquelle les deux parties ont évoqué les moyens de renforcer la coopération et d’élargir les opportunités d’investissement, selon l’agence syrienne SANA.

Les deux responsables ont souligné l’importance de renforcer les liens fraternels entre les deux pays et la nécessité d’une coordination face aux défis économiques mondiaux.

Les discussions ont aussi porté sur le développement de la coopération dans les domaines de l’industrie et du commerce, avec pour objectif d’attirer davantage d’investissements conjoints et de stimuler la croissance économique en Arabie saoudite comme en Syrie.

La visite d’Al-Shaar s’inscrit dans le cadre des efforts continus visant à renforcer les relations économiques et à développer les échanges commerciaux entre les deux pays.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com