Brésil: Bolsonaro soutient que des prisonniers politiques ont été bien traités sous la dictature 

Chef d'Etat brésilien d'extrême droite, Jair Bolsonaro (Photo, AFP).
Chef d'Etat brésilien d'extrême droite, Jair Bolsonaro (Photo, AFP).
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Publié le Dimanche 20 décembre 2020

Brésil: Bolsonaro soutient que des prisonniers politiques ont été bien traités sous la dictature 

  • Admirateur de la dictature en vigueur dans le pays entre 1964 et 1985, il recommande vivement la lecture d'un livre de ce militaire défunt, pourtant reconnu responsable de tortures et de disparitions
  • M. Bolsonaro revendique l’héritage de la répression et en est venu à regretter que le nombre de morts se soit limité aux 434 officiellement reconnus

BRASILIA: Le président brésilien d'extrême droite Jair Bolsonaro a affirmé samedi que des prisonniers politiques avaient été traités «tout à fait dignement» par un ancien chef de centre de détention et de torture pendant la dictature au Brésil.

Admirateur de la dictature en vigueur dans le pays entre 1964 et 1985, M. Bolsonaro a vivement recommandé la lecture d'un livre de ce militaire défunt, pourtant reconnu responsable de tortures et de disparitions.

«Ce n'étaient pas des prisonniers politiques, non, mais des terroristes qui étaient traités dans le DOI-Codi (le centre de détention de la dictature, ndlr) de Sao Paulo, traités par ce monsieur tout à fait dignement, y compris les détenues enceintes», a-t-il affirmé dans un entretien réalisé par son fils, le député Eduardo Bolsonaro, et diffusé sur YouTube.

Le chef de l’Etat, ancien commandant dans l'armée, se référait ainsi au colonel Carlos Alberto Brilhante Ustra, chef de la répression dans la métropole de Sao Paulo au début des années 1970, auquel sont attribuées environ 70 morts et disparitions, selon les données de la Commission nationale de la vérité.

M. Bolsonaro a exalté la figure d’Ustra, qu’il a qualifié de «héros national» et présenté comme «un grand Brésilien», en recommandant la lecture de «La vérité étouffée», un livre écrit par le militaire défunt.  

«Ils n’ont aucun moyen d’échapper à cela (ce qui est raconté dans le livre, ndlr), comment nous nous sommes débarrassés du communisme à l'époque, il ne faut pas en avoir honte», a affirmé M. Bolsonaro. «C’est de l’histoire avec un grand H, ce n’est pas la petite histoire racontée par la gauche, ce devrait être une lecture obligatoire», a ajouté le président brésilien à propos de cet ouvrage d'Ustra.

Le militaire, décédé en 2015, avait été le chef des services de renseignement et de répression de l’armée entre 1970 et 1974. 

En 2008, un tribunal avait reconnu sa responsabilité civile (donnant droit à des indemnisations) dans des affaires d'enlèvements et de tortures. Le tribunal avait toutefois écarté sa responsabilité pénale, au nom de la loi d'amnistie adoptée en 1979.

Cette loi d’amnistie a empêché de juger au Brésil les personnes impliquées dans les persécutions d'opposants et de personnalités soupçonnées de «subversion» communiste pendant les deux décennies de dictature.

Selon le rapport de la CNV publié en 2014, il y a eu au moins 434 morts et disparus pendant les «années de plomb». Mais ce bilan ne tient pas compte des centaines de victimes des milices recrutées pour réprimer des conflits agraires ni des massacres d’autochtones pendant l’avancée de l'occupation du territoire par l’Etat. 

M. Bolsonaro revendique l’héritage de la répression et en est venu à regretter que le nombre de morts se soit limité aux 434 officiellement reconnus.


Réunion sur Gaza vendredi à Miami entre Etats-Unis, Qatar, Egypte et Turquie

L'émissaire américain Steve Witkoff se réunira vendredi à Miami (Floride, sud-est) avec des représentants du Qatar, de l'Egypte et de la Turquie pour discuter des prochaines étapes concernant la bande de Gaza, a appris l'AFP jeudi auprès d'un responsable américain. (AFP)
L'émissaire américain Steve Witkoff se réunira vendredi à Miami (Floride, sud-est) avec des représentants du Qatar, de l'Egypte et de la Turquie pour discuter des prochaines étapes concernant la bande de Gaza, a appris l'AFP jeudi auprès d'un responsable américain. (AFP)
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  • Le Qatar et l'Egypte, qui font office de médiateurs autant que de garants du cessez-le-feu dans le territoire palestinien ravagé par deux ans de guerre, ont récemment appelé à passer à la prochaine phase du plan de Donald Trump
  • Celle-ci prévoit le désarmement du Hamas, le retrait progressif de l'armée israélienne de tout le territoire, la mise en place d'une autorité de transition et le déploiement d'une force internationale

WSAHINGTON: L'émissaire américain Steve Witkoff se réunira vendredi à Miami (Floride, sud-est) avec des représentants du Qatar, de l'Egypte et de la Turquie pour discuter des prochaines étapes concernant la bande de Gaza, a appris l'AFP jeudi auprès d'un responsable américain.

Le Qatar et l'Egypte, qui font office de médiateurs autant que de garants du cessez-le-feu dans le territoire palestinien ravagé par deux ans de guerre, ont récemment appelé à passer à la prochaine phase du plan de Donald Trump.

Celle-ci prévoit le désarmement du Hamas, le retrait progressif de l'armée israélienne de tout le territoire, la mise en place d'une autorité de transition et le déploiement d'une force internationale.

Le cessez-le-feu à Gaza, entré en vigueur en octobre entre Israël et le Hamas, demeure précaire, les deux camps s'accusant mutuellement d'en violer les termes, tandis que la situation humanitaire dans le territoire reste critique.

Le président américain n'en a pas moins affirmé mercredi, dans une allocution de fin d'année, qu'il avait établi la paix au Moyen-Orient "pour la première fois depuis 3.000 ans."

La Turquie sera représentée à la réunion par le ministre des Affaires étrangères Hakan Fidan.

Dans un discours, le président turc Recep Tayyip Erdogan a quant à lui affirmé que son pays se tenait "fermement aux côtés des Palestiniens".

 

 


Zelensky dit que l'Ukraine a besoin d'une décision sur l'utilisation des avoirs russes avant la fin de l'année

ze;"Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a déclaré Zelensky. (AFP)
ze;"Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a déclaré Zelensky. (AFP)
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  • Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a estimé jeudi que l'Ukraine avait besoin d'une décision européenne sur l'utilisation des avoirs russes gelés avant la fin de l'année
  • "Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a-t-il déclaré. Il avait indiqué auparavant que Kiev aurait un "gros problème" si les dirigeants européens ne parvenaient pas à un accord

BRUXELLES: Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a estimé jeudi que l'Ukraine avait besoin d'une décision européenne sur l'utilisation des avoirs russes gelés avant la fin de l'année, lors d'une conférence de presse à Bruxelles en marge d'un sommet des dirigeants de l'UE sur le sujet.

"Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a-t-il déclaré. Il avait indiqué auparavant que Kiev aurait un "gros problème" si les dirigeants européens ne parvenaient pas à un accord sur l'utilisation de ces avoirs pour financer l'Ukraine. En l'absence d'accord, Kiev sera à court d'argent dès le premier trimestre 2026.

 

 


Trump impose des restrictions d'entrée à sept autres pays et aux Palestiniens

Des personnes arrivent à l'aéroport international John F. Kennedy de New York, le 9 juin 2025. (AFP)
Des personnes arrivent à l'aéroport international John F. Kennedy de New York, le 9 juin 2025. (AFP)
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  • Donald Trump élargit les interdictions d’entrée aux États-Unis à sept pays supplémentaires, dont la Syrie, et inclut les Palestiniens munis de documents de l’Autorité palestinienne
  • La Maison Blanche invoque la sécurité nationale, tout en prévoyant des exceptions limitées, dans le cadre d’un durcissement général de la politique migratoire

WASHINGTON: Donald Trump a étendu mardi les interdictions d'entrée aux Etats-Unis aux ressortissants de sept pays, dont la Syrie, ainsi qu'aux Palestiniens.

Le président américain a signé une proclamation "restreignant et limitant davantage l'entrée des ressortissants étrangers afin de protéger la sécurité des Etats-Unis", a indiqué la Maison Blanche.

Les nouveaux pays concernés par cette mesure sont le Burkina Faso, le Niger, le Mali, le Soudan du Sud et la Syrie, tandis que le Laos et la Sierra Leone passent de restrictions partielles à totales.

Les Palestiniens disposant de documents de voyage émis par l'Autorité palestinienne sont également visés.

L'administration Trump avait déjà imposé des restrictions totales visant les ressortissants de douze pays et des dizaines d'autres pays se sont vus imposer des restrictions partielles.

S'agissant de la Syrie, la mesure intervient quelques jours après une attaque meurtrière contre des soldats américains dans le centre de ce pays.

L'administration Trump dit avoir identifié des pays où les vérifications sont "tellement insuffisantes qu'elles justifiaient une suspension totale ou partielle de l'admission des ressortissants de ces pays".

La proclamation prévoit cependant des exceptions pour les résidents permanents légaux, les titulaires de visas existants, certaines catégories de visas comme les athlètes et les diplomates, et les personnes dont "l'entrée sert les intérêts nationaux des Etats-Unis".

Depuis son retour au pouvoir en janvier, Donald Trump mène une vaste campagne contre l'immigration illégale et a considérablement durci les conditions d'entrée aux Etats-Unis et l'octroi de visas, arguant de la protection de la sécurité nationale.

Ces mesures visent ainsi à interdire l'entrée sur le territoire américain aux étrangers qui "ont l'intention de menacer" les Américains, selon la Maison Blanche.

De même, pour les étrangers qui "pourraient nuire à la culture, au gouvernement, aux institutions ou aux principes fondateurs" des Etats-Unis.

Le président américain s'en est récemment pris avec virulence aux Somaliens, disant qu'il "ne voulait pas d'eux chez nous".

En juin, il avait annoncé des interdictions d'entrée sur le territoire américain aux ressortissants de douze pays, principalement en Afrique et au Moyen-Orient (Afghanistan, Birmanie, Tchad, Congo-Brazzaville, Guinée équatoriale, Erythrée, Haïti, Iran, Libye, Somalie, Soudan, Yémen).

En revanche, le Turkménistan, pays qui figure parmi les plus reclus au monde, se voit accorder un satisfécit, la Maison Blanche évoquant mardi des "progrès significatifs" dans cet Etat d'Asie centrale.

Du coup, les ressortissants de ce pays pourront à nouveau obtenir des visas américains, mais uniquement en tant que non-immigrants.

Lors de son premier mandat (2017-2021), Donald Trump s'en était pris de façon similaire à certains pays, ciblant principalement des pays musulmans.