Joe Biden apporte un soutien historique aux ouvriers de l'automobile en grève

Le président américain Joe Biden s'adresse aux membres en grève du syndicat United Auto Workers (UAW) lors d'un piquet de grève devant une usine de General Motors Service Parts Operations à Belleville, Michigan, le 26 septembre 2023. (Photo, AFP)
Le président américain Joe Biden s'adresse aux membres en grève du syndicat United Auto Workers (UAW) lors d'un piquet de grève devant une usine de General Motors Service Parts Operations à Belleville, Michigan, le 26 septembre 2023. (Photo, AFP)
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Publié le Mercredi 27 septembre 2023

Joe Biden apporte un soutien historique aux ouvriers de l'automobile en grève

  • S'adressant avec un mégaphone aux membres du syndicat des ouvriers de l'automobile (UAW), le président américain a rappelé les "sacrifices" réalisés par ces derniers afin de "sauver l'industrie" lors de la crise de 2008
  • Ils méritent désormais une "augmentation importante" de salaire, a-t-il lancé

BELLEVILLE: Une image inédite, "historique" même selon la Maison Blanche: en rejoignant mardi des ouvriers de l'automobile sur un piquet de grève, dans l'Etat clé du Michigan, Joe Biden a voulu marquer son soutien au mouvement social sans précédent qui secoue le secteur.

S'adressant avec un mégaphone aux membres du syndicat des ouvriers de l'automobile (UAW), casquette de l'organisation vissée sur la tête, le président américain a rappelé les "sacrifices" réalisés par ces derniers afin de "sauver l'industrie" lors de la crise de 2008. Ils méritent désormais une "augmentation importante" de salaire, a-t-il lancé.

Il est le premier président américain en exercice à se rendre sur un piquet de grève.

Un tel appui présidentiel dans un conflit social, qui oppose l'UAW à trois géants du secteur -- General Motors, Ford et Stellantis -- vient rappeler la proximité qu'a cultivée M. Biden durant sa carrière avec les syndicats ouvriers.

Il souligne également l'importance que représente le Michigan alors que le démocrate, en campagne pour sa réélection en 2024, pourrait de nouveau se retrouver face à son prédécesseur Donald Trump.

«Très fier»

Pour cette première historique, Joe Biden est allé à la rencontre de grévistes devant un site du constructeur GM à Belleville.

"J'espère que sa venue et son soutien nous aideront, il montre aux entreprises que nous avons l'appui du président et avec un peu de chance elles accepteront un accord rapidement", a estimé Kristy Zometsky, 44 ans dont neuf à travailler dans cette usine, après avoir salué le démocrate de 80 ans.

"Qu'il prenne position publiquement et dise soutenir notre cause est très important", a ajouté Curtis Cranford, 66 ans, qui se présente néanmoins comme électeur républicain, "à cause de l'immigration et de l'avortement".

En se rendant dès mardi sur place, Joe Biden grille la vedette à son rival républicain, qui a prévu d'aller mercredi dans le même Etat courtiser les cols bleus, sur lesquels il compte notamment fonder sa reconquête de la Maison Blanche.

De quoi faire de cette grève déjà historique un sujet de bataille politique.

Donald Trump, qui avait annoncé son déplacement avant celui de Joe Biden, a d'ailleurs accusé le président démocrate de le copier. Et son conseiller Jason Miller a qualifié la visite de Joe Biden de "rien de plus qu'une pauvre séance photo".

«Pro-syndicat»

Pour Joe Biden, l'enjeu est de prouver que c'est lui au contraire le président des classes laborieuses, défenseur des syndicats et artisan du renouveau industriel des Etats-Unis.

Mais l'octogénaire, à la peine dans les sondages et désormais jaugé à chaque déplacement sur son état physique, marche sur des oeufs: le conflit social en cours pourrait se révéler très dommageable pour l'économie américaine.

Et la grève s'est étendue chez les constructeurs automobiles General Motors et Stellantis, faute d'avancées dans les négociations syndicales, contrairement à Ford où de "réels progrès" ont été effectués.

Interrogée pour savoir si le président prenait parti dans le conflit social, la porte-parole de la Maison Blanche a préféré contourner les questions, insistant que Joe Biden voulait avant tout un accord "gagnant-gagnant".

«Prendre vos emplois»

Joe Biden a fait de son soutien aux syndicats une marque de fabrique de son mandat, et l'appui apporté par l'UAW à sa candidature en 2020 l'a aidé à faire basculer le Michigan en sa faveur, alors que l'Etat avait voté pour Donald Trump en 2016.

Cependant, le gouvernement du démocrate est l'un des moteurs du bouleversement historique que vit l'industrie automobile, vers davantage de véhicules plus écologiques.

"Quand il marchera lentement pour prétendre être sur un +piquet+, souvenez-vous qu'il veut vous prendre vos emplois et les envoyer en Chine", a ainsi accusé Donald Trump sur Truth Social.

Les subventions aux véhicules électriques prévues dans le grand plan climat (IRA) du président Biden ne s'appliquent pourtant qu'aux voitures fabriquées en Amérique du Nord.

Mercredi, Donald Trump s'exprimera devant une usine qui fabrique des pièces détachées à Clinton Township dans le Michigan, selon son équipe de campagne, à un peu plus de 60 km de l'endroit où Joe Biden s'est rendu mardi.


Pourparlers sur l'Ukraine: Kiev et l'Europe voient des avancées mais encore beaucoup de travail

Le président américain avait initialement donné jusqu'au 27 novembre au président ukrainien Volodymyr Zelensky pour répondre à son plan, comprenant notamment la cession de territoires ukrainiens et s'apparentant à une capitulation de Kiev. Il a ensuite précisé que ce n'était pas sa "dernière offre". (AFP)
Le président américain avait initialement donné jusqu'au 27 novembre au président ukrainien Volodymyr Zelensky pour répondre à son plan, comprenant notamment la cession de territoires ukrainiens et s'apparentant à une capitulation de Kiev. Il a ensuite précisé que ce n'était pas sa "dernière offre". (AFP)
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  • Les discussions entre Ukrainiens, Américains et Européens, convoquées dimanche dans l'urgence, se sont tenues sur la base du projet de plan en 28 points de Donald Trump, considéré comme largement favorable à Moscou
  • Américains et Ukrainiens ont affirmé qu'un "futur accord" de paix devrait respecter la souveraineté de l'Ukraine

KIEV: Le chancelier allemand a insisté lundi pour que la Russie rejoigne la table des négociations sur un plan de paix pour l'Ukraine, au lendemain de pourparlers à Genève ayant donné lieu à un "nouvel élan", mais qui nécessitent encore "du travail" selon Kiev et l'UE.

Les discussions entre Ukrainiens, Américains et Européens, convoquées dimanche dans l'urgence, se sont tenues sur la base du projet de plan en 28 points de Donald Trump, considéré comme largement favorable à Moscou. Américains et Ukrainiens ont affirmé qu'un "futur accord" de paix devrait respecter la souveraineté de l'Ukraine.

L'Ukraine, qui lutte depuis près de quatre ans contre l'invasion de la Russie, est de nouveau au coeur d'échanges lundi à Luanda en marge d'un sommet entre l'UE et l'Union africaine. Et la "Coalition des volontaires", qui réunit les alliés de l'Ukraine, se réunira mardi en visioconférence.

"La Russie doit être présente à la table (des négociations)", a affirmé le chancelier allemand Friedrich Merz, jugeant néanmoins improbable "une percée" diplomatique cette semaine.

Le président américain avait initialement donné jusqu'au 27 novembre au président ukrainien Volodymyr Zelensky pour répondre à son plan, comprenant notamment la cession de territoires ukrainiens et s'apparentant à une capitulation de Kiev. Il a ensuite précisé que ce n'était pas sa "dernière offre".

Salué par le président russe Vladimir Poutine, le texte initial du plan Trump reprenait plusieurs exigences cruciales pour Moscou. Le Kremlin a dit lundi n'avoir aucune information à l'issue des pourparlers de Génève, mais savoir que des "modifications" avaient été apportées.

Si M. Zelensky a salué lundi des avancées, il a estimé qu'il fallait "beaucoup plus" pour parvenir à une "paix réelle" avec la Russie et mettre fin au conflit le plus meurtrier en Europe depuis la Seconde Guerre mondiale.

Atmosphère "constructive"

Le dirigeant ukrainien s'est néanmoins félicité de l'inclusion d'éléments "extrêmement sensibles": la libération totale des prisonniers ukrainiens selon la formule de "tous-contre-tous" et des civils, et le retour des "enfants ukrainiens enlevés par la Russie".

Un haut responsable ukrainien a indiqué à l'AFP que l'hypothèse d'une visite de Volodymyr Zelensky à Washington était "au stade de la discussion", sans date fixée.

L'atmosphère à Genève était "parfois tendue, parfois plus légère mais dans l'ensemble constructive", a-t-il décrit, évoquant une ambiance "typique des négociations extrêmement importantes".

Depuis Luanda, les alliés européens de Kiev se sont dit prudemment optimistes.

"Il reste encore du travail à faire mais il y a une base solide pour avancer", a dit la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen. Le président du Conseil européen, Antonio Costa, a lui salué un "nouvel élan".

Le Premier ministre britannique, Keir Starmer, a aussi noté les "progrès significatifs" réalisés à Genève.

Aucune nouvelle version du texte n'a pour l'heure été publiée.

"Nous continuons tous à travailler avec nos partenaires, en particulier les États-Unis, et à rechercher des compromis qui nous renforcent et ne nous affaiblissent pas", a dit M. Zelensky lors d'une conférence virtuelle en Suède, ajoutant que son pays se trouve à un "moment critique".

Le président américain a semblé se réjouir de l'issue de la rencontre à Genève. "Est-ce vraiment possible que de grands progrès soient réalisés dans les pourparlers de paix entre la Russie et l'Ukraine??? Ne croyez que ce que vous voyez, mais quelque chose de bon pourrait bien se produire", a-t-il écrit sur son réseau Truth Social.

A Genève, son secrétaire d'Etat Marco Rubio s'était dit dimanche "très optimiste" sur la possibilité de conclure "très vite" un accord, estimant que "les points qui restent en suspens ne sont pas insurmontables".

Les Russes auront "leur mot à dire", avait-il aussi assuré.

Lors d'un entretien téléphonique lundi entre Vladimir Poutine et son homologue turc Recep Tayyip Erdogan, le dirigeant russe a réitéré son opinion selon laquelle le plan initial des États-Unis pourrait "servir de base à un règlement de paix final".

La poussée lente, mais progressive, des troupes russes accentue la pression sur Kiev.

Moscou a revendiqué lundi la prise d'un village dans la région de Zaporijjia (sud), tandis que des frappes aériennes russes ont fait au moins quatre morts à Kharkiv.

La Russie cible quasi quotidiennement le pays au moyen de drones ou de missiles. Les infrastructures énergétiques sont particulièrement visées, faisant craindre un hiver difficile en Ukraine. Kiev vise de son côté régulièrement des dépôts et raffineries de pétrole et d'autres installations côté russe.

 


L'IA générative, un potentiel «Frankenstein des temps modernes», prévient le chef des droits humains de l'ONU

Les droits humains risquent d'être les premières victimes du déploiement de l'intelligence artificielle (IA) générative par les géants de la tech, a déclaré le Haut Commissaire de l'ONU aux droits de l'homme lundi, mettant en garde contre le potentiel "monstrueux" de tels systèmes. (AFP)
Les droits humains risquent d'être les premières victimes du déploiement de l'intelligence artificielle (IA) générative par les géants de la tech, a déclaré le Haut Commissaire de l'ONU aux droits de l'homme lundi, mettant en garde contre le potentiel "monstrueux" de tels systèmes. (AFP)
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  • "Le modèle économique actuel des plateformes de médias sociaux alimente déjà la polarisation, l'extrémisme et l'exclusion. De nombreux pays peinent à endiguer ce phénomène", a souligné M. Türk
  • Et si l'IA générative est porteuse d'"immenses promesses", les droits humains peuvent en "être les premières victimes", a-t-il estimé

GENEVE: Les droits humains risquent d'être les premières victimes du déploiement de l'intelligence artificielle (IA) générative par les géants de la tech, a déclaré le Haut Commissaire de l'ONU aux droits de l'homme lundi, mettant en garde contre le potentiel "monstrueux" de tels systèmes.

"L'IA générative recèle un immense potentiel, mais son exploitation à des fins purement politiques ou économiques peut manipuler, déformer et détourner l'attention", a déclaré le Haut Commissaire Volker Türk lors d'une réunion à Genève (Suisse), soulignant que "sans garanties et réglementations adéquates, les systèmes d'IA pourraient se transformer en un monstre de Frankenstein des temps modernes".

"Le modèle économique actuel des plateformes de médias sociaux alimente déjà la polarisation, l'extrémisme et l'exclusion. De nombreux pays peinent à endiguer ce phénomène", a souligné M. Türk lors d'un forum sur les entreprises et les droits humains.

Et si l'IA générative est porteuse d'"immenses promesses", les droits humains peuvent en "être les premières victimes", a-t-il estimé.

L'exploitation de cette technologie "à des fins purement politiques ou économiques" fait peser une menace "sur plusieurs droits humains, notamment le droit à la vie privée, la participation politique, la liberté d'expression et le droit au travail".

Le Haut Commissaire a averti que ces menaces "pourraient se concrétiser en préjudices qui compromettent les promesses des technologies émergentes et pourraient engendrer des conséquences imprévisibles".

"Il est de la responsabilité des gouvernements de s'unir pour éviter un tel scénario", a insisté M. Türk.

Par ailleurs, le chef des droits humains de l'ONU a mis en évidence une autre menace représentée par la concentration croissante du pouvoir des entreprises et l'"accumulation massive de richesses personnelles et d'entreprises entre les mains d'une poignée d'acteurs".

"Dans certains cas, cela dépasse le poids économique de pays entiers", a-t-il déclaré, insistant sur le fait que lorsque "le pouvoir n'est pas encadré par la loi, il peut mener à des abus et à l'asservissement".

 


L'UE promet 88 millions d'euros en faveur de l'Autorité palestinienne

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  • "Nous avons signé plus de 82 millions d'euros", qui viennent s'ajouter aux six millions d'euros déjà annoncés, s'est félicitée devant la presse la commissaire européenne chargée de la Méditerranée, Dubravka Suica
  • Quelque soixante délégations rassemblant les 27 de l'UE, les pays arabes et plusieurs organisations internationales se sont retrouvées jeudi à Bruxelles, sans la présence d'Israël

BRUXELLES: Les pays de l'Union européenne vont verser quelque 88 millions d'euros pour aider l'Autorité palestinienne, pressée de se réformer par les Européens, soucieux de son rôle futur dans le cadre du plan Trump pour la région.

"Nous avons signé plus de 82 millions d'euros", qui viennent s'ajouter aux six millions d'euros déjà annoncés, s'est félicitée devant la presse la commissaire européenne chargée de la Méditerranée, Dubravka Suica, à l'issue d'une conférence des donateurs à Bruxelles.

Quelque soixante délégations rassemblant les 27 de l'UE, les pays arabes et plusieurs organisations internationales se sont retrouvées jeudi à Bruxelles, sans la présence d'Israël.

"Aujourd'hui, nous avons présenté les progrès réalisés dans le cadre de notre programme de réforme nationale, qui est mis en œuvre, pas seulement promis, mais mis en œuvre et en avance sur le calendrier, ce qui a été reconnu par nos partenaires", a indiqué de son côté le Premier ministre palestinien Mohammed Mustafa.

Et cela "en dépit d'un environnement défavorable", a-t-il ajouté, accusant Israël de chercher "à affaiblir l'Autorité palestinienne ainsi que sa capacité à fonctionner".

Mme Suica a réitéré sur ce point les appels lancés par l'Union européenne pour qu'Israël accepte de libérer les recettes fiscales dues à l'Autorité palestinienne, indispensables à son fonctionnement.

"Cela a été dit par tous les participants", a-t-elle assuré.

Concernant Gaza, M. Mustafa a assuré que l'Autorité palestinienne avait un plan, soutenu par les pays arabes pour sa reconstruction. "Nous gouvernerons, nous réformerons et nous dirigerons la reconstruction de Gaza", a-t-il assuré.

L'Union européenne est le principal soutien financier de l'Autorité palestinienne. Elle conditionne toutefois le versement futur de cette aide à des réformes, qu'elle juge indispensables pour que cette Autorité soit en mesure de jouer pleinement son rôle dans le cadre de la solution à deux États, israélien et palestinien, que les Européens défendent depuis des années.

"Tout notre soutien à l'Autorité palestinienne est lié aux efforts pour poursuivre l'agenda des réformes", a rappelé Mme Suica.