Egypte: une femme tuée à l'université du Caire par un collègue éconduit

Cette photo prise le 1er novembre 2022 montre une vue des campus de l'Université du Caire, fondée sous le nom d'« Université égyptienne » en 1908 et qui a obtenu son nom actuel en 1952, à Gizeh, la ville jumelle de la capitale égyptienne. (Photo, AFP)
Cette photo prise le 1er novembre 2022 montre une vue des campus de l'Université du Caire, fondée sous le nom d'« Université égyptienne » en 1908 et qui a obtenu son nom actuel en 1952, à Gizeh, la ville jumelle de la capitale égyptienne. (Photo, AFP)
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Publié le Jeudi 28 septembre 2023

Egypte: une femme tuée à l'université du Caire par un collègue éconduit

  • "Un salarié de l'une des facultés de l'université du Caire" a "tiré des coups de feu" sur une de ses collègues, "causant sa mort", détaille le communiqué de la police
  • Et quand les autorités ont mis la main sur le suspect à Marsa Matrouh, à 450 kilomètres à l'ouest de la capitale, "il s'est donné la mort en se tirant dessus avec la même arme" que celle utilisée pour tuer la victime

LE CAIRE: Une salariée de l'université du Caire a été abattue par balle par un collègue éconduit, a annoncé tard mercredi le ministère de l'Intérieur égyptien, un nouveau cas de féminicide dans le plus peuplé des pays arabes.

"Un salarié de l'une des facultés de l'université du Caire" a "tiré des coups de feu" sur une de ses collègues, "causant sa mort", détaille le communiqué de la police.

Et quand les autorités ont mis la main sur le suspect à Marsa Matrouh, à 450 kilomètres à l'ouest de la capitale, "il s'est donné la mort en se tirant dessus avec la même arme" que celle utilisée pour tuer la victime.

D'après le journal d'Etat Al-Ahram, la victime, identifiée par son prénom seul, Nourhane, aurait refusé une demande en mariage de son collègue, Ahmed, qui la harcelait.

Le suspect avait déjà été arrêté pour avoir "mis le feu à la voiture de la victime il y a cinq ans et l'avoir menacé par SMS", d'après le quotidien.

La veille seulement, la presse locale annonçait l'assassinat d'une femme par son ex-fiancé à sa sortie du travail dans le quartier chic d'Héliopolis, dans l'est du Caire.

En 2022, plusieurs féminicides avaient été fortement médiatisés dans le pays où, la même année, selon l'ONG Idrak, 301 femmes ou jeunes filles ont été tuées.

Fin juin, le meurtrier d'une étudiante qui refusait ses avances avait été condamné à mort.

Le même jour la justice annonçait le meurtre d'une présentatrice de télévision par son époux magistrat.

Deux mois plus tard, ce juge était également condamné à la peine capitale, alors qu'un tribunal réclamait la diffusion des exécutions d'auteurs de féminicides en direct à la télévision pour "dissuader le plus grand nombre".

Le meurtre est passible de la peine capitale en Egypte, qui a procédé en 2022 au quatrième plus grand nombre d'exécutions au monde selon Amnesty International.

En Egypte, si les femmes votent depuis 1956, elles restent soumises à une législation patriarcale vieille d'un siècle et sont les premières victimes, selon les féministes, de la propagation d'un islam rigoriste associé à l'enracinement du conservatisme.

Sur les réseaux sociaux, des Egyptiens ont fait entendre leur frustration: "combien de temps les femmes vont-elles devoir payer de leur vie le fait de dire non?", s'est notamment interrogée l'initiative d'éducation Speak Up.


Attentat à Jérusalem: deux morts, huit blessés, dont cinq grièvement

La police israélienne a déclaré que des hommes armés avaient ouvert le feu jeudi sur des personnes attendant des bus et des manèges à l'endroit où une autoroute principale entre à Jérusalem en provenance de Tel Aviv. (PA)
La police israélienne a déclaré que des hommes armés avaient ouvert le feu jeudi sur des personnes attendant des bus et des manèges à l'endroit où une autoroute principale entre à Jérusalem en provenance de Tel Aviv. (PA)
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  • «Deux terroristes venus en voiture et armés l'un d'un M-16, et l'autre d'unde pistolet» ont ouvert le feu vers 7h40 (5h40 GMT), a déclaré le directeur de la police de Jérusalem
  • Le Magen David Adom, équivalent israélien de la Croix-Rouge, a identifié l'un des deux morts comme étant «une jeune femme de 24 ans»

JERUSALEM: Deux personnes ont été tuées jeudi matin, et huit autres blessées, dont cinq grièvement, dans une attaque à l'arme à feu contre un arrêt de bus dans l'ouest de Jérusalem, selon un nouveau bilan de la police israélienne.

Cette attaque survient alors que la trêve entre Israël et le mouvement islamiste palestinien Hamas a été reconduite in extremis jeudi matin pour un septième jour.

"Deux terroristes venus en voiture et armés l'un d'un M-16 et l'autre d'un pistolet" ont ouvert le feu vers 07h40 (05h40 GMT), a déclaré le directeur de la police de Jérusalem, Doron Torgeman à la presse sur les lieux de l'attentat.

Le Magen David Adom (Mada), équivalent israélien de la Croix-Rouge, a identifié l'un des deux morts comme étant "une jeune femme de 24 ans".

Le Mada avait d'abord situé l'attaque à Jérusalem-Est, occupée et annexée par Israël, avant de préciser qu'elle avait eu lieu "à l'entrée de Jérusalem" (ouest).

"Les deux suspects impliqués dans les coups de feu ont été neutralisés sur place", a précisé la police.

Il y a deux semaines, un soldat israélien avait été tué et cinq membres des forces de sécurité israéliennes blessés dans une attaque à un barrage séparant Jérusalem de la Cisjordanie occupée, attaque revendiquée par les brigades Ezzedine al-Qassam, la branche armée du Hamas. Les trois assaillants avaient été abattus.


Un navire américain en mer Rouge a abattu un drone venu du Yémen

Le porte-avions USS Dwight D. Eisenhower et d'autres navires de guerre traversent le détroit d'Ormuz pour entrer dans le golfe Persique, le dimanche 26 novembre 2023. (AP Photo)
Le porte-avions USS Dwight D. Eisenhower et d'autres navires de guerre traversent le détroit d'Ormuz pour entrer dans le golfe Persique, le dimanche 26 novembre 2023. (AP Photo)
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  • Un destroyer «a abattu un KAS04, un appareil volant de construction iranienne sans pilote, lancé depuis une zone du Yémen contrôlée par les Houthis», a déclaré le commandement de l'armée américaine pour le Moyen-Orient
  • «Les intentions de l'appareil ne sont pas connues, mais il se dirigeait vers le navire de guerre», qui escortait un pétrolier ravitailleur et un navire qui transportait du matériel militaire

WASHINGTON : Un bateau militaire américain naviguant dans le sud de la mer Rouge a abattu mercredi un drone lancé depuis une zone du Yémen contrôlée par les Houthis, rebelles pro-iraniens, a annoncé l'armée américaine.

"A environ 11H00 heure de Sanaa" l'USS Carney, un destroyer "a abattu un KAS04, un appareil volant de construction iranienne sans pilote, lancé depuis une zone du Yémen contrôlée par les Houthis", a déclaré le commandement de l'armée américaine pour le Moyen-Orient dans un communiqué.

"Les intentions de l'appareil ne sont pas connues, mais il se dirigeait vers le navire de guerre", qui escortait un pétrolier ravitailleur et un navire qui transportait du matériel militaire, a ajouté la même source.

La Navy n'a fait état d'aucun blessé ni dégât matériel.

La guerre au Proche-Orient, déclenchée par l'attaque sanglante du Hamas le 7 octobre sur le sol israélien, suivie de semaines de bombardements israéliens destructeurs à Gaza, a attisé les tensions dans la région.

Les rebelles Houthis font partie de ce qu'ils qualifient d'"axe de la résistance" contre Israël, avec des groupes soutenus par l'Iran, comme le Hamas palestinien ou le Hezbollah libanais.

Depuis le 7 octobre, ils ont envoyé des drones et tiré de missiles en direction d'Israël et de nombreux engins ont été interceptés par les défenses israéliennes ou des bateaux de guerre américains.

La Marine américaine a abattu plusieurs drones venant du Yémen le 23 novembre, un le 15 novembre et des missiles et des drones le 19 octobre. Les Houthis ont aussi abattu un drone américain.


La trêve entre Israël et le Hamas prolongée in extremis pour un jour

Des militants du Hamas remettent des otages aux membres du Comité international de la Croix-Rouge dans un lieu inconnu de la bande de Gaza, dans cette capture d'écran tirée d'une vidéo publiée le 26 novembre 2023. (Reuters)
Des militants du Hamas remettent des otages aux membres du Comité international de la Croix-Rouge dans un lieu inconnu de la bande de Gaza, dans cette capture d'écran tirée d'une vidéo publiée le 26 novembre 2023. (Reuters)
Un Palestinien est assis dans un fauteuil devant un bâtiment détruit dans la ville de Gaza, le 29 novembre 2023, le sixième jour du cessez-le-feu temporaire entre le Hamas et Israël. (PA)
Un Palestinien est assis dans un fauteuil devant un bâtiment détruit dans la ville de Gaza, le 29 novembre 2023, le sixième jour du cessez-le-feu temporaire entre le Hamas et Israël. (PA)
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  • L'armée israélienne a annoncé sur la plateforme X que «la pause opérationnelle va continuer»
  • Antony Blinken est arrivé jeudi en Israël, où il doit rencontrer Benjamin Netanyahu

JERUSALEM: La trêve entre Israël et le Hamas a été prolongée in extremis jeudi pour un septième jour, afin de permettre aux médiateurs de continuer à négocier de nouvelles libérations d'otages, ont annoncé les deux camps.

A quelques minutes de l'expiration de la trêve, prévue jeudi à 05H00 GMT, l'armée israélienne a annoncé sur la plateforme X que «la pause opérationnelle va continuer à la lumière des efforts des médiateurs pour poursuivre le processus de libération des personnes enlevées», après un sixième échange d'otages israéliens contre des prisonniers palestiniens dans la nuit.

Le bureau du Premier ministre israélien a indiqué que le gouvernement israélien avait décidé de reprendre les combats «immédiatement» si une liste des prochains otages qui seront libérés ne lui était pas fournie par le Hamas avant 05H00 GMT. «Il y a peu de temps, Israël a reçu une liste de femmes et d'enfants conformément aux termes de l'accord, et par conséquent la trêve va continuer», a-t-il ajouté.

Le Hamas a annoncé à son tour que la trêve allait continuer pour un «septième jour», ce qu'a confirmé ensuite le Qatar, principal médiateur avec le soutien des Etats-Unis et de l'Egypte.

Entrée en vigueur le 24 novembre pour quatre jours et prolongée de deux, la trêve a déjà permis la libération de 70 otages israéliens et de 210 prisonniers palestiniens. En outre, une trentaine d'étrangers, en majorité des Thaïlandais travaillant en Israël, ont été libérés hors du cadre de cet accord. Et l'aide humanitaire a afflué davantage dans la bande de Gaza assiégée et dévastée par sept semaines de bombardements.

Le secrétaire d'Etat américain Antony Blinken est arrivé jeudi en Israël, où il doit rencontrer notamment le Premier ministre Benjamin Netanyahu pour faire pression pour une prolongation de la trêve, avant de se rendre en Cisjordanie occupée.

«Dans les prochains jours, nous serons focalisés sur la manière de faire ce que l'on peut pour prolonger la pause afin que nous puissions continuer à faire sortir plus d'otages et à faire entrer plus d'aide», avait-il déclaré mercredi en marge d'une réunion de l'Otan à Bruxelles.

Ahed Tamimi parmi les prisonniers palestiniens libères

Avant l'annonce de la prolongation de la trêve, les brigades Ezzedine al-Qassam, la branche armée du Hamas, et l'armée israélienne avaient annoncé qu'elles étaient prêtes à reprendre le combat.

Pendant que les négociations se poursuivaient en coulisses, le sixième échange de prisonniers palestiniens contre des otages du Hamas a eu lieu dans la nuit de mercredi à jeudi.

Dix otages israéliens, dont cinq binationaux (un Néerlandais, trois Allemands et un Américain), ainsi que deux Russes et quatre Thaïlandais ont été remis par le Hamas à la Croix Rouge internationale, avant d'être conduits en Israël.

En échange, trente Palestiniens (16 mineurs et 14 femmes) détenus dans plusieurs prisons israéliennes ont ensuite été libérés.

Parmi les personnes libérées se trouve Ahed Tamimi, une militante de 22 ans, icône de la lutte contre l'occupation israélienne. 

Elle avait été arrêtée le 6 novembre pour une publication sur Instagram qui, selon des sources israéliennes, appelait au massacre des Israéliens et faisait référence à Hitler.

Sa mère Narimane, dont le mari a également été arrêté, a affirmé qu'Ahed n'a jamais effectué cette publication, ses comptes sur les réseaux sociaux étant systématiquement bloqués par Israël.

Heurts devant la prison

Les prisonniers libérés ont été accueillis par des célébrations en Cisjordanie. Mais des affrontements ont éclaté entre Palestiniens et forces de sécurité israéliennes à l'extérieur de la prison d'Ofer, près de Ramallah. Selon le Croissant Rouge palestinien, cinq personnes ont été blessées, dont une grièvement, par des tirs à balles réelles.

La guerre a commencé le 7 octobre quand des commandos du Hamas infiltrés depuis la bande de Gaza voisine ont lancé une attaque en Israël, d'une ampleur inédite. Environ 1.200 personnes, en grande majorité des civils, ont été tuées et environ 240 enlevées selon les autorités.

En représailles, Israël a promis d' «anéantir» le Hamas, au pouvoir depuis 2007 à Gaza, pilonnant le territoire palestinien et lançant le 27 octobre une offensive terrestre, jusqu'à la trêve le 24 novembre. D'après le gouvernement du Hamas, 14.854 personnes, dont 6.150 âgées de moins de 18 ans, ont été tuées dans les frappes israéliennes.

L'accord de trêve a accéléré l'entrée de l'aide humanitaire, qui arrivait auparavant au compte-gouttes. Mais «le volume d'aide qui parvient aux Palestiniens à Gaza est toujours totalement insuffisant», a dénoncé mercredi le secrétaire général de l'ONU Antonio Guterres.

«Nous pensons que nous avons besoin d'un véritable cessez-le-feu humanitaire», a-t-il plaidé.

«La population de Gaza vit au milieu d'une catastrophe humanitaire monumentale, sous les yeux du monde. Nous ne devons pas détourner les yeux», a martelé le chef de l'ONU.

Déjà soumis à un blocus israélien terrestre, maritime et aérien depuis 2007, la bande de Gaza a été placée le 9 octobre en état de siège total par Israël.

Selon l'ONU, 1,7 million de ses 2,4 millions d'habitants ont été déplacés par la guerre, et plus de la moitié des logements ont été endommagés ou détruits.

Retour au nord de Gaza

Des milliers de déplacés ont profité de la trêve pour rentrer chez eux dans le nord de la bande de Gaza, la partie du territoire la plus dévastée, ignorant l'interdiction de l'armée israélienne qui y a pris le contrôle de plusieurs secteurs.

«Si j'avais su que la vie dans le sud serait ainsi, je ne serais pas partie, j'aurais souhaité mourir, cela aurait été mieux que la situation dans laquelle je vis maintenant», se plaint Waed Taha, une Palestinienne qui a quitté au bout de deux semaines de guerre son logement dans «une zone considérée comme très dangereuse» dans le nord de la bande de Gaza. 

«Après mon arrivée à Khan Younès et au camp, je suis restée toute une journée en état de choc, sans parler, après avoir vu les tentes. Nous voyons les photos et les images de la Nakba de 1948 à la télévision, mais (maintenant) je les vois pour de vrai», poursuit-elle.

La «Nakba» fait référence à l'expulsion massive des Palestiniens d'Israël lors de la première guerre israélo-arabe.

«La vie ici est très dure, féroce et les gens sont devenus diaboliques», poursuit-elle, évoquant des «querelles quotidiennes» entre déplacés et les «maladies qui se répandent».