Les pays méditerranéens de l'UE accordent leurs violons sur l'immigration

Le duo italo-français veut une intensification des contrôles européens en mer (Photo d'illustration, AFP).
Le duo italo-français veut une intensification des contrôles européens en mer (Photo d'illustration, AFP).
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Publié le Vendredi 29 septembre 2023

Les pays méditerranéens de l'UE accordent leurs violons sur l'immigration

  • Les dirigeants des neuf pays méditerranéens de l'Union européenne se retrouvent vendredi à Malte pour accorder leurs positions
  • La France espère que le sommet Med9 à La Valette adressera un «message clair» sur le fait que la réponse est à chercher au «niveau européen»

LA VALETTE: Les dirigeants des neuf pays méditerranéens de l'Union européenne se retrouvent vendredi à Malte pour accorder leurs positions, en mettant l'accent sur l'immigration, forts d'une entente inattendue mais croissante entre Emmanuel Macron et Giorgia Meloni et au lendemain d'un accord à Bruxelles sur un texte clé.

Le président français, qui se revendique progressiste et pro-européen, et la Première ministre italienne, à la tête d'une formation postfasciste et élue il y a un an sur un programme aux accents nationalistes, se sont longuement entretenus mardi à Rome sur fond de nouvelle crise migratoire provoquée par un afflux record sur l'île italienne de Lampedusa.

"Il y a une vision partagée de la gestion de la question migratoire entre la France et l'Italie", a-t-on estimé à Paris.

Déjà dimanche, Emmanuel Macron avait salué la position de Giorgia Meloni, qui "prend sa responsabilité", loin des tensions franco-italiennes passées sur ce sujet explosif. Et loin aussi de la "réponse simpliste et nationaliste" qu'il a attribuée, sans le nommer, à un pilier de la coalition gouvernementale italienne, le chef de la Ligue Matteo Salvini, allié de la figure de proue de l'extrême droite française Marine Le Pen.

Avec cette entente de raison, la France espère que le sommet Med9 à La Valette adressera un "message clair" sur le fait que la réponse est à chercher au "niveau européen". "On peut en attendre une vision commune de l'engagement européen en matière de lutte contre l'immigration illégale", juge la présidence française.

Les pays du Sud de l'Europe, souvent en première ligne, ont pu se réjouir du feu vert donné jeudi à Bruxelles par l'Allemagne à un volet clé du pacte migratoire européen, qui bloquait les négociations sur cette réforme du système d'asile des Vingt-Sept. Rome a toutefois émis jeudi quelques réserves, demandant plus de temps pour examiner son contenu plus en détail.

Plus de 2500 migrants morts ou disparus en Méditerranée en 2023

"Au 24 septembre, plus de 2.500 personnes ont été comptabilisées comme mortes ou disparues" depuis le début de l'année, soit une augmentation de près de 50% comparé "aux 1.680 personnes lors de la même période" de 2022, a déclaré Ruven Menikdiwela, directrice du bureau du Haut commissariat aux réfugiés (HCR) à New York, lors d'une réunion du Conseil de sécurité consacrée à la crise des migrants en Méditerranée.

Selon ses chiffres, entre le 1er janvier et le 24 septembre 2023, au total 186.000 migrants sont arrivés dans le sud de l'Europe (Italie, Grèce, Chypre et Malte), dont 130.000 en Italie, "soit une augmentation de 83% par rapport à la même période de 2022".

Quant aux pays de départ, entre janvier et août 2023, plus de 102.000 migrants ont tenté de traverser la Méditerranée depuis la Tunisie, et 45.000 depuis la Libye. Sur ce nombre, 31.000 ont été secourus en mer ou interceptés et débarqués en Tunisie, et 10.600 en Libye, a-t-elle ajouté.

 

 

Duo italo-français

Malte a donc mis les migrations à l'ordre du jour, où figurent aussi le soutien à l'Ukraine, l'élargissement ou les questions économiques, avant des rendez-vous cruciaux de l'UE, à Grenade en Espagne une semaine plus tard, puis à Bruxelles fin octobre et en décembre.

Le gouvernement de l'île située entre les côtes italiennes et l'Afrique du Nord a aussi organisé une discussion sur les relations avec les voisins de la "rive Sud" de la mer Méditerranée, parmi lesquels la Tunisie et la Libye, pays de transit migratoire dont les Européens attendent davantage d'efforts pour endiguer les traversées.

Les dirigeants du Med9, qui réunit aussi Croatie, Chypre, Espagne, Grèce, Portugal et Slovénie, vont probablement évoquer l'instabilité au Sahel qui pourrait encore davantage affecter ces pays nord-africains, point de passage obligé pour les migrants d'Afrique subsaharienne.

Giorgia Meloni, confrontée depuis janvier à un nombre d'arrivées en forte hausse par rapport à 2022 malgré ses promesses de fermeté, et Emmanuel Macron, plaident tous deux pour une collaboration plus étroite avec la Tunisie, malgré les craintes des défenseurs des droits humains quant aux pratiques de ce pays du Maghreb.

Le duo italo-français veut aussi une intensification des contrôles européens en mer.

Les dirigeants doivent également évoquer les défis régionaux que représentent les catastrophes naturelles, après un séisme dévastateur au Maroc et des inondations meurtrières en Libye. Le chef de l'Etat français aura un entretien bilatéral sur la sécurité civile avec le Premier ministre grec Kyriakos Mitsotakis, lui-même objet de critiques pour la gestion des incendies et inondations ayant frappé son pays cet été.


Le Conseil de sécurité soutient la souveraineté du Liban et appelle à l’aide internationale pour son armée

Le Conseil de sécurité de l'ONU a exprimé vendredi son ferme soutien aux autorités libanaises dans leurs efforts pour affirmer leur souveraineté sur l'ensemble de leur territoire, et a appelé la communauté internationale à renforcer l'aide qu'elle apporte aux forces armées libanaises. (@UNIFIL_)
Le Conseil de sécurité de l'ONU a exprimé vendredi son ferme soutien aux autorités libanaises dans leurs efforts pour affirmer leur souveraineté sur l'ensemble de leur territoire, et a appelé la communauté internationale à renforcer l'aide qu'elle apporte aux forces armées libanaises. (@UNIFIL_)
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  • Les membres du Conseil réaffirment leur soutien unanime à la United Nations Interim Force in Lebanon (FINUL) et exhortent toutes les parties à prendre « toutes les mesures nécessaires » pour garantir la sécurité des Casques bleus
  • Le porte‑parole du secrétaire général de l’United Nations indique que les Casques bleus dans le sud du Liban signalent des violations des résolutions de l’ONU, notamment des caches d’armes non autorisées

​​​​​NEW‑YORK : Le Conseil de sécurité de l’ONU a exprimé vendredi son ferme soutien aux autorités libanaises dans leurs efforts pour affirmer leur souveraineté sur l’ensemble de leur territoire, appelant la communauté internationale à renforcer l’aide apportée aux forces armées libanaises.

Cette déclaration intervient alors que les Casques bleus dans le sud du Liban rapportent des violations des résolutions de l’ONU, notamment la découverte de caches d’armes non autorisées.

Dans une déclaration unanime, les quinze membres du Conseil ont salué l’engagement du gouvernement libanais à étendre l’autorité de l’État sur tout le pays par le déploiement de l’armée, et ont affirmé qu’aucune autorité autre que celle du gouvernement ne devrait être reconnue.

Ils ont également appelé à un soutien international accru pour assurer le « déploiement effectif et durable » de l’armée libanaise au sud de la rivière Litani, une région où les tensions avec l’Israël voisin se sont souvent ravivées.

Les membres ont réitéré leur soutien total à la FINUL et ont exhorté toutes les parties du pays à prendre « toutes les mesures nécessaires » pour garantir la sécurité des Casques bleus et de leurs installations. « Les Casques bleus ne doivent jamais être la cible d’une attaque », ont‑ils déclaré.

Le Conseil a appelé toutes les parties à honorer leurs engagements en vertu de l’accord de cessation des hostilités du 26 novembre 2024 entre Israël et le Hezbollah, et à respecter les principes du droit international humanitaire en assurant la protection des civils.

Saluant la volonté affichée de Beyrouth de délimiter et démarquer sa frontière avec la Syrie, ainsi que ses efforts pour freiner la contrebande transfrontalière, les membres du Conseil ont préconisé la pleine application des résolutions 1701 (2006) et 1559 (2004) du Conseil de sécurité.

Par ailleurs, Stephane Dujarric, le porte‑parole du secrétaire général, António Guterres, a annoncé que les Casques bleus de la FINUL dans le sud du Liban ont observé des violations de la résolution 1701, notamment des caches d’armes non autorisées dans leur zone d’opérations. « Jeudi, des obus de mortier ont été trouvés dans le secteur Ouest, tandis que mardi, une patrouille conjointe avec l’armée libanaise a découvert des roquettes endommagées et leurs lanceurs dans le secteur Est », a‑t‑il indiqué.

« La FINUL continue d’observer les activités militaires des forces de défense israéliennes dans la zone d’opérations, y compris mercredi, où des tirs de mortier au‑sud de la Ligne Bleue ont été détectés, frappant près de Yaroun dans le secteur Ouest. » La Ligne Bleue est une ligne de démarcation entre Israël et le Liban fixée par l’ONU en 2000 pour confirmer le retrait des forces israéliennes.

« Toujours mercredi, à Sarda dans le secteur Est, des soldats des forces de défense israéliennes ont pointé des lasers infrarouges vers des véhicules de patrouille de la FINUL », a précisé M. Dujarric. « Nous insistons une nouvelle fois : ces actes d’interférence doivent cesser. »

Parallèlement, la force maritime de la FINUL a mené cette semaine une formation avec des personnels de la marine libanaise à bord d’un navire de la force maritime. Séparément, les Casques bleus du secteur Est se sont entraînés avec des militaires de l’armée libanaise pour faire face aux menaces posées par les restes explosifs de guerre.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Trump temporise face à Zelensky et sa demande de missiles Tomahawk

Le président américain Donald Trump rencontre le président ukrainien Volodymyr Zelensky (G) dans la salle du cabinet de la Maison Blanche à Washington, le 17 octobre 2025. (AFP)
Le président américain Donald Trump rencontre le président ukrainien Volodymyr Zelensky (G) dans la salle du cabinet de la Maison Blanche à Washington, le 17 octobre 2025. (AFP)
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  • Donald Trump a temporisé face à la demande de missiles Tomahawk formulée par Volodymyr Zelensky, affichant une volonté de mettre fin au conflit sans nouvelle escalade militaire
  • La position ambivalente de Trump, entre compliments à Zelensky et échanges positifs avec Poutine, inquiète Kiev

WASHINGTON: Donald Trump, qui affiche une proximité retrouvée avec Vladimir Poutine, a temporisé vendredi face à Volodymyr Zelensky, venu à la Maison Blanche lui demander des missiles Tomahawk pour renforcer l'armée ukrainienne face aux forces russes.

"J'espère qu'ils n'en auront pas besoin. J'espère que nous pourrons mettre fin à la guerre sans avoir à penser aux Tomahawk", a déclaré à la presse le président américain, assis face à son homologue ukrainien, autour d'une grande table dressée pour le déjeuner.

En février , Volodymyr Zelensky avait quitté la Maison Blanche prématurément, après avoir été rudoyé publiquement par Donald Trump et sans participer au repas prévu.

Il était revenu en août, pour une entrevue plus cordiale. Et cette fois, il est resté près de deux heures et demie à la Maison Blanche.

"Nous avons besoin de Tomahawk", a-t-il dit à Donald Trump, à propos de ces missiles d'une portée de 1.600 kilomètres qui permettraient à l'Ukraine de frapper en profondeur et en Russie, en proposant un échange avec des "milliers" de drones ukrainiens.

Il a aussi montré au président américain, très friand de schémas et plans, des "cartes" montrant "des points de pression de la défense russe et de l'économie militaire qui peuvent être ciblés pour contraindre Poutine à mettre fin à la guerre", a expliqué une source ukrainienne à des journalistes dont ceux de l'AFP.

- Poutine "pas prêt" à la paix -

Volodymyr Zelensky a estimé que le président russe n'était "pas prêt" à la paix, mais Donald Trump a soutenu le contraire.

"Je pense que le président Poutine veut mettre fin à la guerre", a déclaré le président américain, qui a eu jeudi une longue conversation avec le maître du Kremlin.

Ce dernier en a profité pour l'avertir que la livraison de Tomahawk à l'Ukraine "nuirait considérablement" à la relation entre Washington et Moscou.

Les dirigeants russe et américain ont convenu de se voir prochainement à Budapest en Hongrie, pendant cet entretien qualifié de "très productif" côté américain, d'"extrêmement franc et empreint de confiance" côté russe.

Donald Trump a jugé "possible" que Vladimir Poutine essaie de jouer la montre, en réponse à la question d'une journaliste de l'AFP, mais il a également dit: "Pendant toute ma vie, les meilleurs ont essayé de se jouer de moi. Et je m'en suis vraiment bien sorti."

La Russie, à l'entrée de l'hiver, intensifie ses attaques sur les infrastructures énergétiques ennemies. Vendredi, elle a aussi revendiqué la prise de trois villages ukrainiens.

Dans ce contexte, la proximité retrouvée du président américain avec Vladimir Poutine a de quoi inquiéter Kiev, d'autant que Donald Trump a fait vendredi face à Volodymyr Zelensky un compte-rendu très positif de son entretien de la veille avec son homologue russe.

Il a indiqué avoir évoqué avec lui le cessez-le-feu à Gaza, dans lequel il a joué un rôle de médiation.

- "Très généreux" -

Vladimir Poutine "pense que c'est incroyable. Il a été très généreux", a dit le président américain, toujours sensible aux compliments concernant ses efforts pacificateurs.

Le milliardaire new-yorkais a toutefois aussi eu des mots aimables pour Volodymyr Zelensky: "C'est un honneur d'être avec un dirigeant très fort, un homme qui a subi beaucoup de choses et un homme que j'ai appris à bien connaître."

"J'aime résoudre des guerres", a encore lancé Donald Trump, qui assure avoir mis fin à huit conflits depuis son retour au pouvoir, un chiffre que les experts jugent très exagéré.

Son dernier sommet avec Vladimir Poutine, le 15 août en Alaska, s'était conclu sans perspective concrète de paix.

Cet échec avait temporairement irrité Donald Trump, qui s'était dit par la suite "très déçu" par son homologue russe et qui a même estimé un moment que la Russie pourrait perdre la guerre.

Le président américain n'a pas pour autant mis à exécution ses menaces de lourdes sanctions contre Moscou.

Dès son retour au pouvoir en janvier, Donald Trump a rompu l'isolement dans lequel les puissances occidentales maintenaient Moscou depuis l'invasion russe de février 2022 et remis en cause l'aide militaire accordée à l'Ukraine par son prédécesseur Joe Biden.


Des survivants après une frappe américaine au large du Venezuela 

Le Pentagone n'a pas immédiatement répondu aux sollicitations de l'AFP concernant le nombre de survivants et leur état de santé. (AFP)
Le Pentagone n'a pas immédiatement répondu aux sollicitations de l'AFP concernant le nombre de survivants et leur état de santé. (AFP)
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  • Les Etats-Unis ont déployé plusieurs navires militaires dans la zone ces dernières semaines et lancé une série de frappes navales meurtrières contre des bateaux supposés transporter de la drogue
  • Mais la dernière attaque jeudi a laissé des survivants parmi les personnes à bord, selon des télévisions comme CBS, CNN et NBC, citant des responsables américains anonymes

WASHINGTON: Une frappe menée jeudi par l'armée américaine contre un navire dans les Caraïbes a laissé des survivants, selon des médias américains, une première depuis que Washington cible des embarcations de trafiquants de drogue vénézuéliens présumés.

Les Etats-Unis ont déployé plusieurs navires militaires dans la zone ces dernières semaines et lancé une série de frappes navales meurtrières contre des bateaux supposés transporter de la drogue.

Mais la dernière attaque jeudi a laissé des survivants parmi les personnes à bord, selon des télévisions comme CBS, CNN et NBC, citant des responsables américains anonymes.

Le Pentagone n'a pas immédiatement répondu aux sollicitations de l'AFP concernant le nombre de survivants et leur état de santé.

Au moins 27 personnes au total ont été tuées lors de frappes similaires dans les Caraïbes. Caracas accuse Washington de vouloir orchestrer un changement de régime au Venezuela.

Le président américain Donald Trump a indiqué mercredi avoir autorisé des actions clandestines de la CIA et envisager des frappes sur le territoire vénézuélien. "Nous envisageons certainement des opérations terrestres maintenant, car nous contrôlons très bien la mer", a-t-il précisé.

Ces propos ont déclenché la colère de Caracas, qui s'est insurgé contre "les coups d'Etats fomentés" par la principale agence américaine de renseignement extérieur.

Mercredi, la police de Trinité-et-Tobago, archipel au large du Venezuela, a indiqué à l'AFP enquêter sur la possibilité que deux ressortissants trinidadiens figurent parmi les six personnes tuées lors d'une frappe américaine annoncée mardi par Donald Trump.