L'Allemagne sous pression face à un nouvel afflux de réfugiés

De nouveaux arrivants avec des sacs passent devant un bloc d'habitation au centre de l'Autorité centrale de l'immigration du Brandebourg (ZABH), qui héberge quelque 1 400 demandeurs d'asile à Eisenhuttenstadt, dans l'est de l'Allemagne, le 28 septembre 2023.  (Photo Odd Andersen AFP)
De nouveaux arrivants avec des sacs passent devant un bloc d'habitation au centre de l'Autorité centrale de l'immigration du Brandebourg (ZABH), qui héberge quelque 1 400 demandeurs d'asile à Eisenhuttenstadt, dans l'est de l'Allemagne, le 28 septembre 2023. (Photo Odd Andersen AFP)
Short Url
Publié le Vendredi 29 septembre 2023

L'Allemagne sous pression face à un nouvel afflux de réfugiés

  • Selon Olaf Jansen, 63 ans, directeur du centre d’Eisenhüttenstadt depuis cinq ans, la situation actuelle est comparable à celle de l'été 2015, quand Angela Merkel avait ouvert en grand les portes de son pays à plus d'un million de réfugiés
  • Les Syriens forment le plus gros groupe à Eisenhüttenstadt -entre 15 et 20%-. Viennent ensuite les Afghans (entre 12 et 15%), puis les Kurdes originaires pour la plupart de Turquie (8%)

EISENHÜTTENSTADT, Allemagne : A la frontière germano-polonaise, le centre d'accueil pour migrants de Eisenhüttenstadt est à la peine: «chaque jour, environ 100 personnes arrivent ici. Et cela devrait encore augmenter jusqu'à 120», prédit son directeur.

Le site est aux premières loges d'un afflux de réfugiés qui contraint le gouvernement d'Olaf Scholz à prendre des mesures pour limiter les entrées, provoque un vif débat dans le pays et contribue à faire monter l'extrême droite anti-immigration dans les sondages.

Cette ancienne caserne de l'Allemagne de l'Est communiste, transformée en camp d'accueil, peut héberger 1.550 personnes dans de petits immeubles en béton.

Selon Olaf Jansen, 63 ans, directeur du centre depuis cinq ans, la situation actuelle est comparable à celle de l'été 2015, quand Angela Merkel avait ouvert en grand les portes de son pays à plus d'un million de réfugiés, dont un grand nombre de Syriens.

«Si l'on additionne les demandeurs d'asile aux Ukrainiens -dispensés de demande en Allemagne-, on arrive à une situation similaire», dit-il à l'AFP.

-Deux routes-

En début de semaine, le ministre de l'Intérieur du Brandebourg, la région où se trouve Eisenhüttenstadt, Michael Stübgen, a parlé d'«explosion» du «nombre de passages illégaux par la frontière germano-polonaise. Jamais celui-ci n'a été aussi haut, «même pendant la période 2015/2016», selon lui.

Deux principales routes d'immigration aboutissent désormais en Pologne puis en Allemagne.

«Une première moitié des migrants de Eisenhüttenstadt sont passés par Moscou et le Belarus, et l'autre moitié a emprunté la route des Balkans, qui passe aussi par la Hongrie et la Slovaquie», explique-t-il.

C'est le cas d'Abdel Hamid Azraq, 34 ans, originaire d'Alep en Syrie. Parti en bateau de Turquie vers la Grèce, il a poursuivi son chemin à pied et parfois en voiture à travers la Macédoine, la Serbie, la Hongrie, la Slovaquie, la Pologne.

«De la Turquie à la Grèce, c’était 500 dollars. De la Grèce à la Serbie, 1.000 dollars, et encore la même somme pour rejoindre l'Allemagne», raconte-t-il à l'AFP.

Un voyage très bon marché, à en croire M. Jansen. Selon lui, «les prix réclamés par les passeurs vont de 3.000 à 15.000 dollars, selon le degré de confort offert».

Les Syriens, comme Abdel Hamid Azraq, forment le plus gros groupe à Eisenhüttenstadt -entre 15 et 20%-. Viennent ensuite les Afghans (entre 12 et 15%), puis les Kurdes originaires pour la plupart de Turquie (8%), suivis des Géorgiens, Russes, Pakistanais, mais aussi d'Africains, Camerounais et Kenyans principalement.

Pour M. Jansen, le renforcement des contrôles mobiles de police allemande à la frontière avec la Pologne et la République tchèque, annoncé mercredi, est une très bonne chose.

-Belarus mis en cause-

«Chaque contrôle supplémentaire permet d'arrêter davantage de passeurs. Un passeur en moins, c'est quelques centaines de personnes qui ne pourront plus franchir illégalement la frontière», se félicite-t-il.

Selon M. Jansen, le Belarus continue de faciliter le passage de migrants originaires du Moyen-Orient vers la Pologne, comme il l'avait déjà fait en 2021.

«Cela fait maintenant 12 mois que l'on a beaucoup d'arrivées en provenance de ce pays», observe-t-il. Des réfugiés ont témoigné qu'on leur avait donné au Belarus des «échelles et de grosses pinces pour faire des trous dans le grillage censé empêcher l'entrée en Pologne».

Environ 80% des migrants sont arrivés à Eisenhüttenstadt, escortés par les policiers allemands qui les avaient repérés à la frontière, 20% sont venus par leur propres moyens.

Dans ce centre, où ils restent en temps normal 3 à 4 mois avant d'être répartis ailleurs dans le pays, les migrants peuvent faire leur première demande d'asile.

Selon M. Jansen, environ 50% des migrants d'Eisenhüttenstadt ont une chance de voir leur demande d'asile acceptée.

Pour Ali Ogaili, un Irakien de 24 ans, qui affirme à l'AFP être homosexuel, les perspectives sont bonnes. A Eisenhüttenstadt, un immeuble est spécialement réservé aux femmes seules et aux membres de la communauté LGBTQ+ pour les protéger.

Tous n'ont qu'une idée en tête: rester en Allemagne, à l'image d'Abdel Hamid Azraq, qui veut «y travailler, ramener sa famille et servir le pays et la société allemande, Inch'Allah !»


Réunion sur Gaza vendredi à Miami entre Etats-Unis, Qatar, Egypte et Turquie

L'émissaire américain Steve Witkoff se réunira vendredi à Miami (Floride, sud-est) avec des représentants du Qatar, de l'Egypte et de la Turquie pour discuter des prochaines étapes concernant la bande de Gaza, a appris l'AFP jeudi auprès d'un responsable américain. (AFP)
L'émissaire américain Steve Witkoff se réunira vendredi à Miami (Floride, sud-est) avec des représentants du Qatar, de l'Egypte et de la Turquie pour discuter des prochaines étapes concernant la bande de Gaza, a appris l'AFP jeudi auprès d'un responsable américain. (AFP)
Short Url
  • Le Qatar et l'Egypte, qui font office de médiateurs autant que de garants du cessez-le-feu dans le territoire palestinien ravagé par deux ans de guerre, ont récemment appelé à passer à la prochaine phase du plan de Donald Trump
  • Celle-ci prévoit le désarmement du Hamas, le retrait progressif de l'armée israélienne de tout le territoire, la mise en place d'une autorité de transition et le déploiement d'une force internationale

WSAHINGTON: L'émissaire américain Steve Witkoff se réunira vendredi à Miami (Floride, sud-est) avec des représentants du Qatar, de l'Egypte et de la Turquie pour discuter des prochaines étapes concernant la bande de Gaza, a appris l'AFP jeudi auprès d'un responsable américain.

Le Qatar et l'Egypte, qui font office de médiateurs autant que de garants du cessez-le-feu dans le territoire palestinien ravagé par deux ans de guerre, ont récemment appelé à passer à la prochaine phase du plan de Donald Trump.

Celle-ci prévoit le désarmement du Hamas, le retrait progressif de l'armée israélienne de tout le territoire, la mise en place d'une autorité de transition et le déploiement d'une force internationale.

Le cessez-le-feu à Gaza, entré en vigueur en octobre entre Israël et le Hamas, demeure précaire, les deux camps s'accusant mutuellement d'en violer les termes, tandis que la situation humanitaire dans le territoire reste critique.

Le président américain n'en a pas moins affirmé mercredi, dans une allocution de fin d'année, qu'il avait établi la paix au Moyen-Orient "pour la première fois depuis 3.000 ans."

La Turquie sera représentée à la réunion par le ministre des Affaires étrangères Hakan Fidan.

Dans un discours, le président turc Recep Tayyip Erdogan a quant à lui affirmé que son pays se tenait "fermement aux côtés des Palestiniens".

 

 


Zelensky dit que l'Ukraine a besoin d'une décision sur l'utilisation des avoirs russes avant la fin de l'année

ze;"Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a déclaré Zelensky. (AFP)
ze;"Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a déclaré Zelensky. (AFP)
Short Url
  • Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a estimé jeudi que l'Ukraine avait besoin d'une décision européenne sur l'utilisation des avoirs russes gelés avant la fin de l'année
  • "Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a-t-il déclaré. Il avait indiqué auparavant que Kiev aurait un "gros problème" si les dirigeants européens ne parvenaient pas à un accord

BRUXELLES: Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a estimé jeudi que l'Ukraine avait besoin d'une décision européenne sur l'utilisation des avoirs russes gelés avant la fin de l'année, lors d'une conférence de presse à Bruxelles en marge d'un sommet des dirigeants de l'UE sur le sujet.

"Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a-t-il déclaré. Il avait indiqué auparavant que Kiev aurait un "gros problème" si les dirigeants européens ne parvenaient pas à un accord sur l'utilisation de ces avoirs pour financer l'Ukraine. En l'absence d'accord, Kiev sera à court d'argent dès le premier trimestre 2026.

 

 


Trump impose des restrictions d'entrée à sept autres pays et aux Palestiniens

Des personnes arrivent à l'aéroport international John F. Kennedy de New York, le 9 juin 2025. (AFP)
Des personnes arrivent à l'aéroport international John F. Kennedy de New York, le 9 juin 2025. (AFP)
Short Url
  • Donald Trump élargit les interdictions d’entrée aux États-Unis à sept pays supplémentaires, dont la Syrie, et inclut les Palestiniens munis de documents de l’Autorité palestinienne
  • La Maison Blanche invoque la sécurité nationale, tout en prévoyant des exceptions limitées, dans le cadre d’un durcissement général de la politique migratoire

WASHINGTON: Donald Trump a étendu mardi les interdictions d'entrée aux Etats-Unis aux ressortissants de sept pays, dont la Syrie, ainsi qu'aux Palestiniens.

Le président américain a signé une proclamation "restreignant et limitant davantage l'entrée des ressortissants étrangers afin de protéger la sécurité des Etats-Unis", a indiqué la Maison Blanche.

Les nouveaux pays concernés par cette mesure sont le Burkina Faso, le Niger, le Mali, le Soudan du Sud et la Syrie, tandis que le Laos et la Sierra Leone passent de restrictions partielles à totales.

Les Palestiniens disposant de documents de voyage émis par l'Autorité palestinienne sont également visés.

L'administration Trump avait déjà imposé des restrictions totales visant les ressortissants de douze pays et des dizaines d'autres pays se sont vus imposer des restrictions partielles.

S'agissant de la Syrie, la mesure intervient quelques jours après une attaque meurtrière contre des soldats américains dans le centre de ce pays.

L'administration Trump dit avoir identifié des pays où les vérifications sont "tellement insuffisantes qu'elles justifiaient une suspension totale ou partielle de l'admission des ressortissants de ces pays".

La proclamation prévoit cependant des exceptions pour les résidents permanents légaux, les titulaires de visas existants, certaines catégories de visas comme les athlètes et les diplomates, et les personnes dont "l'entrée sert les intérêts nationaux des Etats-Unis".

Depuis son retour au pouvoir en janvier, Donald Trump mène une vaste campagne contre l'immigration illégale et a considérablement durci les conditions d'entrée aux Etats-Unis et l'octroi de visas, arguant de la protection de la sécurité nationale.

Ces mesures visent ainsi à interdire l'entrée sur le territoire américain aux étrangers qui "ont l'intention de menacer" les Américains, selon la Maison Blanche.

De même, pour les étrangers qui "pourraient nuire à la culture, au gouvernement, aux institutions ou aux principes fondateurs" des Etats-Unis.

Le président américain s'en est récemment pris avec virulence aux Somaliens, disant qu'il "ne voulait pas d'eux chez nous".

En juin, il avait annoncé des interdictions d'entrée sur le territoire américain aux ressortissants de douze pays, principalement en Afrique et au Moyen-Orient (Afghanistan, Birmanie, Tchad, Congo-Brazzaville, Guinée équatoriale, Erythrée, Haïti, Iran, Libye, Somalie, Soudan, Yémen).

En revanche, le Turkménistan, pays qui figure parmi les plus reclus au monde, se voit accorder un satisfécit, la Maison Blanche évoquant mardi des "progrès significatifs" dans cet Etat d'Asie centrale.

Du coup, les ressortissants de ce pays pourront à nouveau obtenir des visas américains, mais uniquement en tant que non-immigrants.

Lors de son premier mandat (2017-2021), Donald Trump s'en était pris de façon similaire à certains pays, ciblant principalement des pays musulmans.