L’artiste irakien Adel Abidin présente son œuvre lauréate de l’Ithra Art Prize

L’œuvre Aan d’Adel Abidin, qui a remporté l’Ithra Art Prize. (Photo, Yasir Alqunais)
L’œuvre Aan d’Adel Abidin, qui a remporté l’Ithra Art Prize. (Photo, Yasir Alqunais)
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Publié le Vendredi 29 septembre 2023

L’artiste irakien Adel Abidin présente son œuvre lauréate de l’Ithra Art Prize

  • L’œuvre de l’artiste, intitulée «Aan», représente une rébellion d’esclaves qui a eu lieu au IXe siècle après J.-C. dans le sud de l’Irak
  • La grande peinture murale, empreinte de figures abstraites dessinées à l’encre sur du papier de riz japonais est exposée au Centre du roi Abdelaziz pour la connaissance et la culture

DUBAÏ: L’œuvre intitulée Aan («sur» en français), réalisée par l’artiste irakien Adel Abidin, basé à Helsinki, a été dévoilée ce mois-ci au Centre du roi Abdelaziz pour la connaissance et la culture (Ithra). Ce projet a permis à Abidin de remporter l’Ithra Art Prize au début de l’année.

La grande peinture murale, empreinte de figures abstraites dessinées à l’encre sur du papier de riz japonais, trône au centre de la grande salle d’Ithra. Selon Abidin, elle explore la relation complexe entre l’histoire, la mémoire et l’identité, abordant notamment les aspects intangibles et cruciaux de la narration orale dans le contexte de l’Histoire arabe, dont une grande partie est entourée d’ambiguïté et d’interprétations divergentes.

L’œuvre d’Abidin a été sélectionnée parmi plus de 10 000 œuvres par un jury formé de galeristes, d’universitaires, de conservateurs et d’artistes. Outre le financement total nécessaire à la réalisation de son projet, il s’est vu octroyer un prix de 100 000 dollars (1 dollar = 0,94 euro). Son œuvre fait désormais partie de la collection d’art permanente d’Ithra.

La fresque réalisée par Abidin s’attaque à la subjectivité des discours historiques en réexaminant les récits oraux de la rébellion des Zanj contre le califat abbasside, qui a débuté en 869 après J.-C. dans le sud de l’Irak. Il affirme qu’il a tenté de rendre son travail plus nuancé en incluant des perspectives précédemment négligées. L’estampillage répété du mot «Aan» en caractères arabes reflète les récits transmis de bouche à oreille qui ne figurent pas dans les archives historiques, tandis que les représentations visuelles superposées de versions variées, voire contradictoires, du récit de la rébellion aboutissent à une œuvre abstraite qui permet au spectateur de l’interpréter à sa façon.

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

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«L’œuvre examine l’intangibilité de l’histoire à travers la tradition du récit oral et de la narration de l’Histoire. Récemment, je me suis beaucoup intéressé à l’étude de l’Histoire, en particulier à ses aspects intangibles et vulnérables», explique Abidin à Arab News. «Cependant, je ne pouvais pas me contenter d’étudier l’Histoire en général; il me fallait un cas sur lequel me concentrer. J’ai trouvé cette très intéressante révolte, qui a eu lieu dans le sud de l’Irak dans le but d’émanciper les esclaves. Pour moi, ce sujet valait la peine d’être étudié en détail.» 

En 869, des esclaves (appelés «Zanj» dans différentes sources), pour la plupart d’origine africaine et asservis à Bassorah, se sont soulevés contre leurs maîtres et contre le califat abbasside, protestant contre les conditions difficiles dans lesquelles ils vivaient.

«Lorsque j’ai remporté le prix et commencé mes recherches sur cette histoire, je me suis rendu compte que chacun de nous racontait une histoire différente sur ses origines. C’est un peu comme si personne ne savait vraiment d’où il ou elle vient. C’est un sujet fascinant et passionnant», ajoute-t-il.

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

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Abidin a constaté que les récits oraux de la rébellion avaient été modifiés. C’est cette ambiguïté dans les récits qui lui a donné l’idée de baptiser son œuvre Aan.

«Ce processus crée une représentation vivante de la rébellion de quatorze ans contre le califat abbasside et offre une nouvelle perspective sur cet événement important de l’Histoire arabe», affirme-t-il. «L’installation murale qui en résulte met l’accent sur la fragilité ultime de l’histoire et la nature organique, mais peu fiable, de la mémoire.»

Abidin, qui a quitté l’Irak pour s’installer en Finlande en 2001, a, pendant une grande partie de sa carrière, créé des œuvres qui mêlent politique, art, mémoire et identité. Il utilise différents supports pour présenter ses visions audacieuses et qui donnent à réfléchir, notamment des vidéos, des installations, des sculptures et des tableaux de peinture.

L’œuvre grâce à laquelle Abidin a remporté l’Ithra Art Prize est de nature plus délicate et moins «décalée» que ses œuvres précédentes. Toutefois, comme le souligne l’artiste, elle est audacieuse à sa manière.

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

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«Lorsque j’ai commencé ce travail, je me trouvais hors de ma zone de confort; je n’avais jamais travaillé de cette manière auparavant», confie-t-il. «Je n’avais jamais utilisé cette technique auparavant; je n’avais jamais travaillé de la sorte avec de l’encre ou du papier de riz de toute ma vie.»

Abidin a fait appel à un spécialiste de l’utilisation du papier de riz japonais et des techniques de collage traditionnelles pour lui donner des cours. «J’ai appris, et maintenant je veux continuer», dit-il.

«Je voulais que l’œuvre soit la plus fidèle possible à l’Histoire, mais je ne voulais pas jouer le rôle d’historien», poursuit-il. Le meilleur moyen d’y parvenir était d’y apposer le mot aan. En apposant ce mot, j’interprète ce qui s’est passé avec mes propres émotions.»

En regardant l’œuvre, on peut remarquer qu’Abidin a appuyé plus fort avec le tampon à certains endroits, de sorte que les itérations de aan sont nuancées. «Techniquement, je tenais à créer une œuvre qui donne l’impression d’être une tapisserie d’Histoire», indique-t-il.

Mission accomplie. La nature à la fois éthérée et grandiose de Aan lui confère une importance historique, bien qu’elle soit une œuvre très contemporaine; ses lignes et ses formes abstraites s’entremêlent comme si elles dansaient, se battaient ou se rebellaient, rappelant le soulèvement qui s’est produit il y a si longtemps et qui est aujourd’hui ramené à la vie grâce au travail d’Abidin.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com

 


Le fonds saoudien de la culture célèbre l'innovation culturelle à l'occasion de l'événement « Storytellers »

Cette rencontre s'inscrit dans le cadre des efforts déployés par le fonds pour renforcer les liens, explorer de nouvelles opportunités et soutenir la dynamique du secteur. (Photo Fournie)
Cette rencontre s'inscrit dans le cadre des efforts déployés par le fonds pour renforcer les liens, explorer de nouvelles opportunités et soutenir la dynamique du secteur. (Photo Fournie)
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  • La rencontre de Riyad met en lumière de nouvelles opportunités et encourage l'entrepreneuriat culturel saoudien.
  • Ce programme permet aux chefs en herbe d'acquérir une expertise culinaire et des compétences entrepreneuriales pour lancer leurs propres projets et créer des entreprises compétitives.

RIYAD :  la troisième édition de l'événement annuel Storytellers a été organisée par le Fonds de développement culturel. Elle a réuni des responsables, des leaders culturels, des entrepreneurs et des créateurs issus d'horizons divers.

Cette rencontre s'inscrit dans le cadre des efforts déployés par le Fonds pour renforcer les liens, explorer de nouvelles opportunités et soutenir l'élan du secteur, selon l'agence de presse saoudienne.

Majed Al-Hugail, directeur général du fonds, a prononcé un discours liminaire, suivi de remarques de représentants du Elite Chefs Center, à l'origine du programme CHEF Preneur, l'une des initiatives soutenues par le fonds.

Ce programme permet aux chefs en herbe d'acquérir une expertise culinaire et des compétences entrepreneuriales pour lancer leurs propres projets et créer des entreprises compétitives.

L'assemblée a également célébré les 42 diplômés du programme qui ont achevé leur formation.

Conformément à son engagement à soutenir des projets autorisés, le fonds a présenté plusieurs projets bénéficiaires, permettant aux invités d'expérimenter leurs offres de première main.

L'événement comprenait des activités culturelles en lien avec l'Année de l'artisanat 2025. Les invités ont pris part à des activités artisanales traditionnelles telles que la fabrication de perles de prière et l'art du henné, tandis qu'une exposition d'art spéciale présentait les œuvres de l'artiste visuelle et artisane Naifah Al-Shahrani.

Inspirée par le traditionnel Al-Qatt Al-Asiri, l'exposition rendait hommage au riche patrimoine du sud de l'Arabie saoudite avec des couleurs vibrantes et des détails complexes.

L'événement visait à renforcer les partenariats stratégiques avec les entités gouvernementales, le secteur privé et les organisations à but non lucratif afin de stimuler une croissance durable dans le secteur culturel, et ainsi contribuer au développement économique et à l'amélioration de la qualité de vie.

Nawaf Al-Owain, directeur exécutif du marketing et de la communication du fonds, a déclaré à Arab News : « Cette rencontre annuelle s'inscrit dans le cadre des efforts déployés par le fonds pour favoriser des partenariats solides avec les principales parties prenantes et soutenir l'élan du secteur culturel.

Elle reflète également le rôle du fonds en tant qu'acteur financier clé et son engagement à soutenir les créateurs et l'entrepreneuriat culturel. »

Il a ajouté : « Maintenant dans sa troisième année, l'événement est devenu une pierre angulaire des efforts de sensibilisation du fonds, établissant une plateforme qui réunit les créatifs, les entrepreneurs et les influenceurs pour échanger des idées, partager des perspectives et explorer les possibilités de collaboration entre les secteurs culturels et financiers. »

En encourageant le dialogue et la collaboration, le fonds vise à promouvoir des partenariats qui favorisent la croissance et la durabilité dans le secteur culturel. » 


À Londres, l'œuvre graphique méconnue de Victor Hugo

Un dessin de l'auteur français Victor Hugo, intitulé « Octopus », est photographié lors d'un photocall à la Royal Academy of Arts (RA) à Londres, le 18 mars 2025. L'exposition se tiendra du 21 mars au 29 juin 2025. (Photo par JUSTIN TALLIS / AFP)
Un dessin de l'auteur français Victor Hugo, intitulé « Octopus », est photographié lors d'un photocall à la Royal Academy of Arts (RA) à Londres, le 18 mars 2025. L'exposition se tiendra du 21 mars au 29 juin 2025. (Photo par JUSTIN TALLIS / AFP)
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  • Monument des lettres françaises, Victor Hugo, le père des Misérables, était aussi un dessinateur prolifique.
  • Cette facette méconnue de son génie est mise en lumière dans une grande exposition organisée à Londres 140 ans après sa mort.

LONDRES : Monument des lettres françaises, Victor Hugo, le père des Misérables, était aussi un dessinateur prolifique. Cette facette méconnue de son génie est mise en lumière dans une grande exposition organisée à Londres 140 ans après sa mort.

Baptisée « Des choses étonnantes, les dessins de Victor Hugo », cette exposition a ouvert vendredi à la prestigieuse Royal Academy of Arts et doit durer jusqu'à la fin juin.

En France et à l'étranger, cet aspect du génie de l'auteur de Notre-Dame de Paris et des Châtiments reste encore confidentiel.

Mais Victor Hugo est l'auteur d'une œuvre graphique foisonnante, constituée en parallèle de ses travaux d'écriture.

Cette passion pour le dessin a longtemps été son « jardin secret », souligne Sarah Lea, l'une des curatrices de l'exposition, dans le communiqué.

Elle rappelle que ces dessins étaient autrefois réservés aux seuls intimes de l'écrivain. Même s'il s'est lui-même assuré de la postérité de cette œuvre, dont il a fait don, avec ses manuscrits, à la Bibliothèque nationale de France (BnF).

Conçue comme une déambulation dans la psyché de l'auteur, l'exposition, qui met en lumière soixante-dix dessins, s'ouvre avec une caricature. C'est ce genre qui l'a fait entrer dans l'art graphique.

Son style évolue à partir de 1834 au gré de ses voyages en Europe avec Juliette Drouet, son amante. Place désormais à des paysages bucoliques, des clochers d'église ou des châteaux de style gothique.

La diversité des techniques utilisées, mélange d'encre, de graphite et de lavis, comme celle des thèmes abordés, montre la richesse de cette œuvre. 

En effet, si son œuvre littéraire est profondément ancrée dans le réel, explorant des sujets tels que la misère sociale, la peine de mort ou les événements politiques de son temps, ses dessins transcendent le réel et ouvrent la porte de l'imaginaire.

Comme ceux qu'elle a baptisés « Tâches », des compositions abstraites et énigmatiques. Ou encore cet impressionnant champignon vénéneux monumental, surmonté d'une figure humaine, sobrement baptisé « Champignon ».

La plupart des dessins ont été réalisés entre 1850 et 1870, soit pendant son exil sur l'île de Guernesey, à la suite du coup d'État du 2 décembre 1851 perpétré par Louis- Napoléon Bonaparte.

C'est durant cette période qu'il publie ses œuvres majeures, parmi lesquelles Les Châtiments et Les Misérables.

Si ses dessins montrent son goût pour l'expérimentation, il ne tourne toutefois jamais le dos à ses combats, dont celui contre la peine de mort. En témoignent deux dessins glaçants, Le Pendu et Ecce, dont le dernier a été transformé en gravure. 


L'Iftar chez Virgin Izakaya : Un menu japonais moderne pour rompre le jeûne

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  • Au cœur de l'île Bluewaters de Dubaï, Virgin Izakaya apporte une touche originale au repas de l'Iftar ce Ramadan, en combinant l'art de la cuisine japonaise avec l'esprit du mois sacré
  • Le voyage de l'Iftar commence par la douceur de succulentes dattes, un clin d'œil à la tradition, avant de se déployer dans une gamme de plats qui équilibrent les saveurs, les textures et l'innovation

DUBAI : Au cœur de l'île Bluewaters de Dubaï, Virgin Izakaya apporte une touche originale au repas de l'Iftar ce Ramadan, en combinant l'art de la cuisine japonaise avec l'esprit du mois sacré. Connu pour sa fusion de saveurs japonaises traditionnelles et contemporaines, Virgin Izakaya propose un menu d'Iftar bien pensé qui invite les clients à se laisser tenter par une expérience d'izakaya vraiment moderne.

Le voyage de l'Iftar commence par la douceur de succulentes dattes, un clin d'œil à la tradition, avant de se déployer dans une gamme de plats qui équilibrent les saveurs, les textures et l'innovation. Chaque plat est une fusion délicate de techniques culinaires japonaises avec des ingrédients frais et des touches saisonnières subtiles.

Un apéritif savoureux : Salade d'algues et saumon nigiri

Le menu de l'Iftar débute par une salade d'algues, un mélange rafraîchissant d'algues, de pommes vertes, de noix de cajou grillées et de kimchi au sésame, le tout assaisonné d'une sauce au sésame. Le croquant des algues et la douceur subtile des pommes font de ce plat un parfait départ léger et frais pour rompre le jeûne. La saveur du sésame, bien que discrète, rehausse le profil général de la salade, lui donnant une touche satisfaisante mais délicate.

Ensuite, le Nigiri de saumon offre un goût de la mer avec son nigiri parfaitement conçu. Le saumon, associé à une délicate base de riz, à une sauce dashi et à une touche de wasabi et de gingembre mariné, offre une saveur japonaise authentique, avec une fraîcheur qui se démarque. Il s'agit d'une excellente introduction aux saveurs fraîches et nettes qui suivront.

Un délice savoureux : Roti de canard

Virgin Izakaya présente son Roti de canard, un plat plus gourmand. Ce plat associe du canard confit à un roti fin et croustillant, accompagné d'une sauce hoisin-tomate, d'un aïoli au gingembre, de concombres et d'un peu de kimchi au sésame. Le canard est tendre et l'équilibre des saveurs est tout à fait impressionnant - riche sans être envahissant. Le roti fin ajoute de la légèreté au plat, ce qui en fait un choix parfait pour un repas d'Iftar où chaque bouchée doit vous satisfaire sans vous alourdir.

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Roti de canard et Riz frit au poulet. (Photo: ANJ)

Un festin savoureux : Riz frit au poulet

Enfin, le riz frit au poulet constitue une conclusion satisfaisante à l'expérience de l'Iftar. Avec du blanc de poulet grillé, du riz aux œufs et un éventail d'ingrédients savoureux comme des graines de sésame, des oignons croustillants et de la sauce anguille, ce plat offre à la fois de la profondeur et du croquant. Le poulet moelleux apporte une texture réconfortante et le riz est imprégné de saveurs, ce qui constitue une fin de repas profondément satisfaisante.

Une ambiance parfaite pour l'occasion

L'emplacement magnifique de Virgin Izakaya sur l'île Bluewaters offre plus qu'une expérience culinaire délicieuse, c'est aussi un festin visuel. Le restaurant allie modernité et influence japonaise dans son décor, qui s'accordent avec la vivacité de ses plats, tandis que son espace extérieur offre une vue imprenable sur la plage de JBR et le port de plaisance. Que vous profitiez de l'air frais ou de la décoration japonaise, l'ambiance de Virgin Izakaya rehausse l'expérience gastronomique, ce qui en fait un lieu idéal pour un rassemblement du Ramadan.

Une expérience gastronomique unique pour le Ramadan

Le menu Iftar de Virgin Izakaya est un magnifique témoignage de la polyvalence de la cuisine japonaise, mêlant tradition et innovation créative. Dans un cadre élégant et accueillant, avec un service impeccable, c'est une invitation à vivre le Ramadan d'une manière unique et mémorable. Situé sur l'île Bluewaters, le restaurant offre une expérience culinaire où chaque bouchée est une exploration de la saveur et de la tradition.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.jp