«The Crown», «Versailles»: quand les séries déforment la réalité

Très critiquée lors de sa sortie pour ses incohérences et ses personnages caricaturaux, «Versailles» ne s'en est pas moins très bien vendue à l'étranger (Photo, AFP)
Très critiquée lors de sa sortie pour ses incohérences et ses personnages caricaturaux, «Versailles» ne s'en est pas moins très bien vendue à l'étranger (Photo, AFP)
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Publié le Mardi 22 décembre 2020

«The Crown», «Versailles»: quand les séries déforment la réalité

  • Pour l'historienne Marjolaine Boutet, «ce que recherche la fiction, ce n’est pas la vérité historique. C'est la vérité émotionnelle»
  • Les fictions historiques comme «The Crown» ont en effet un rôle pédagogique important

PARIS: Vikings, Versailles, Chernobyl… et maintenant The Crown: à chaque nouvelle série basée sur des faits réels, la polémique sur le manque de rigueur historique reprend de plus belle. 

Mise en ligne mi-novembre, la saison 4 de The Crown, série phare de Netflix sur la famille royale britannique, a mis le feu aux poudres, provoquant des réactions jusqu'au ministre britannique de la Culture, qui a demandé à la plate-forme de mentionner avant chaque épisode qu'il s'agit d'une fiction. Netflix a refusé. 

En cause: un traitement jugé partial du couple princier Charles/Diana, des dialogues totalement inventés entre des figures historiques comme Margaret Thatcher et la reine Elizabeth et autres libertés scénaristiques. 

Le créateur de la série Peter Morgan est le premier à l'admettre: il a inventé des scènes, des dialogues, des événements, et a mélangé les faits. «C'est une fiction, pas un documentaire», a-t-il rappelé au quotidien The Times, pour tenter d'éteindre la polémique outre-Manche. 

Pour l'historienne Marjolaine Boutet, «ce que recherche la fiction, ce n’est pas la vérité historique. C'est la vérité émotionnelle. La fiction a toujours une part de réalité, et une part d'invention», souligne-t-elle. 

Mais pour éviter les erreurs trop grossières, les réalisateurs peuvent faire appel à des conseillers – le plus souvent des historiens – chargés de «poser un cadre historique et de donner tous les éléments pour que la série soit la plus fidèle à l'Histoire», explique Mathieu da Vinha, historien et conseiller historique pour la série Versailles diffusée sur Canal+.  

Cette série a «respecté les grands faits et thématiques du règne de Louis XIV», estime-t-il, même si les scénaristes ont largement privilégié les intrigues amoureuses de la cour.  

Une des difficultés est d'imaginer des scènes privées et de leur donner une ampleur scénaristique, ou de se pencher sur des énigmes non résolues. C'est le cas, pour Versailles, de l’intrigue autour de l'homme au masque de fer.  

«Les scénaristes cherchent en permanence à combler les trous», confirme Mathieu da Vinha. 

«Pacte avec le spectateur»

Très critiquée lors de sa sortie pour ses incohérences et ses personnages caricaturaux, Versailles ne s'en est pas moins très bien vendue à l'étranger. Auparavant, d'autres séries comme VikingsThe Last Kingdom (l'Angleterre au temps des Saxons, fin du IXe siècle), et La Révolution ont elles aussi flirté avec les contre-vérités. 

Pour Marjolaine Boutet, «ces libertés artistiques sont nécessaires. Le but d’une fiction, historique ou pas, c’est de produire de l’émotion, du sens et de raconter une histoire. Toute fiction s’inspire du réel pour être crédible.»

Emmanuel Daucé, réalisateur de la série à succès Un village français, qui se déroule pendant l'Occupation, croit en un «pacte» avec le spectateur.  

«Il faut faire confiance à l'intelligence des spectateurs qui savent quand on est dans une série qui se veut très réaliste, ou au contraire qui permet de trahir l'Histoire», explique-t-il. 

Epaulé par l'historien Jean-Pierre Azéma, spécialiste de la Seconde Guerre mondiale, il rappelle pourtant que «toutes les situations d’Un village français étaient complètement inventées (...), mais justes historiquement dans ce que cela traduisait de la vision de l'historien et du contexte de l’époque. Le rôle du spectateur, c'est ensuite d'aller regarder, vérifier les scènes et d’aller démêler le vrai du faux», ajoute-t-il. 

Les fictions historiques comme The Crown ont en effet un rôle pédagogique important, selon Marjolaine Boutet, qui enseigne à l'université de Picardie.  

«Cela permet, par exemple, aux jeunes d'entendre parler de la guerre des Malouines qu'on a complètement oubliée, ou de la brutalité des réformes du Premier ministre de l'époque, Margaret Thatcher. Cela ouvre à la curiosité et à la complexité du monde, bien plus que ce que l'on voit dans la presse people.» 


« I like it hot ! » : J. Lo fait sensation à Abou Dhabi

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  • Jennifer Lopez, 56 ans, prouve qu’elle reste l’une des artistes les plus enflammées au monde

ABOU DHABI: De retour à Abou Dhabi après son spectacle magistral en février, Jennifer Lopez a dansé toute la soirée mardi à l’Etihad Arena sur l’île de Yas dans le cadre de sa tournée mondiale « Up All Night ».

En interprétant ses tubes cultes comme « On the Floor », « Ain’t Your Mama » et « Dance Again », Lopez a fait monter la température avec son énergie débordante et ses chorégraphies percutantes.

Même si j’ai regretté que « Jenny From the Block » n’ait pas bénéficié d’un moment à elle, Lopez l’a tout de même interprétée en medley avec « We Will Rock You » de Queen.

Pour célébrer ses 56 ans, elle a chanté « Birthday », le single sorti le 24 juillet, très applaudi par le public.

La superstar a remercié ses fans et les a encouragés à s’aimer les uns les autres et à suivre ce qu’ils aiment.

Elle a également plaisanté sur la chaleur intense des Émirats. « I like it hot ! », a-t-elle lancé en se ventilant.

Avec plusieurs changements de tenues et des plages musicales bien calibrées, le show a alterné entre titres dynamiques, ballades lentes et medleys.

Lopez a rendu hommage à sa culture latino en interprétant quelques-uns de ses succès en espagnol, notamment « Qué Hiciste » et « Si Una Vez ».

Elle a chanté en dansant le flamenco, vêtue d’une tenue inspirée du traje de flamenca, la robe traditionnelle des femmes aux festivals andalous.

L’artiste n’est pas étrangère au Golfe : elle avait déjà fait sensation en avril lors du Grand Prix d’Arabie saoudite de F1 à Djeddah, puis en novembre dernier à Riyad pour l’événement « 1001 Seasons of Elie Saab ».

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


L’artiste saoudienne met en lumière le riche paysage culturel de l’Asir à travers ses œuvres

L'artiste Arafat Al-Asimi a déclaré qu'elle se sentait le plus à l'aise dans la nature et les dessins de paysages traditionnels. (Fourni)
L'artiste Arafat Al-Asimi a déclaré qu'elle se sentait le plus à l'aise dans la nature et les dessins de paysages traditionnels. (Fourni)
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  • Arafat Al-Asimi a surmonté de nombreux défis pour s’imposer comme artiste en tant que femme

MAKKAH : Les montagnes verdoyantes de la région d’Asir en Arabie saoudite ont nourri la vision artistique d’Arafat Al-Asimi.

En évoquant ses débuts, Al-Asimi confie qu’elle aime utiliser des couleurs pastel pour représenter des paysages naturels et patrimoniaux. Les montagnes, les vallées, les nuances des forêts et le climat unique de la région ont nourri son imagination artistique.

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L’artiste Arafat Al-Asimi affirme se sentir chez elle au cœur de la nature et des paysages traditionnels. (Fournie)

Elle explique se sentir profondément liée à la nature et aux dessins de paysages traditionnels, en particulier ceux inspirés de l’Asir, car ils traduisent son fort sentiment d’appartenance et lui procurent un équilibre et un confort psychologique.

Elle partage également sa passion pour l’intégration de la calligraphie arabe dans ses œuvres, soulignant combien cette pratique allie esthétique visuelle et identité culturelle.


Le programme Saudi Game Champions soutient les talents locaux pour une portée mondiale

Le programme a proposé plus de 180 heures d'ateliers spécialisés et plus de 1 500 heures de mentorat, auxquels ont participé 25 studios de jeux saoudiens. (Fourni)
Le programme a proposé plus de 180 heures d'ateliers spécialisés et plus de 1 500 heures de mentorat, auxquels ont participé 25 studios de jeux saoudiens. (Fourni)
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  • Le programme comprenait plusieurs étapes : un Game Jam, des phases d'incubation et d'accélération, et une cérémonie de clôture célébrant les réalisations et les talents locaux
  • L'initiative vise à aider les participants à entrer sur le marché avec des normes élevées de qualité et de professionnalisme

RIYAD : Le Centre de l'entrepreneuriat numérique du ministère des communications et des technologies de l'information a conclu le programme Saudi Game Champions, une initiative de neuf mois visant à soutenir la croissance des studios de développement du pays.

Le programme comprenait plusieurs étapes : un Game Jam, des phases d'incubation et d'accélération, et une cérémonie de clôture célébrant les réalisations et les talents locaux.

L'initiative vise à aider les participants à entrer sur le marché avec des normes élevées de qualité et de professionnalisme.

Elle a offert plus de 180 heures d'ateliers spécialisés et plus de 1 500 heures de mentorat, auxquels ont participé 25 studios de jeux d'Arabie saoudite.

Lors de la cérémonie de clôture, Hussain Al-Safwan de LIMELESS Studio a remporté le prix du changement audacieux, tandis que Fahad Al-Jumaan de Hero Galaxy Studio a reçu le prix de l'inspiration.

Mostafa Fares a reçu le prix de la créativité et son collègue Ali Aseeri le prix du choix du public, tous deux représentant SYMMETRIC STUDIO.

Cette initiative s'inscrit dans le cadre des efforts plus vastes déployés par le centre pour renforcer le rôle du Royaume dans l'industrie mondiale du jeu.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com