Les auteurs de BD ont faim, l'une d'elles veut changer le système

Le dessinateur français de BD Julien Berjeaut, dit Jul (G), signe un livre à proximité d'agents de santé lors d'une visite à l'hôpital Jean Verdier de l'AP-HP (Assistance Publique - Hopitaux de Paris) à Bondy, dans l'est de Paris, le 30 novembre 2020. (JOEL SAGET / AFP)
Le dessinateur français de BD Julien Berjeaut, dit Jul (G), signe un livre à proximité d'agents de santé lors d'une visite à l'hôpital Jean Verdier de l'AP-HP (Assistance Publique - Hopitaux de Paris) à Bondy, dans l'est de Paris, le 30 novembre 2020. (JOEL SAGET / AFP)
Short Url
Publié le Jeudi 24 décembre 2020

Les auteurs de BD ont faim, l'une d'elles veut changer le système

  • Son objectif, pour lancer Exemplaire, était de lever 20 000 euros de financement participatif. La collecte sur la plate-forme Ulule s'est terminée le 13 décembre avec 101 350 euros
  • «36 % des auteurs vivent sous le seuil de pauvreté, et on voudrait que ça change»

PARIS: «Quand on fait de la BD, on est tout le temps endetté», dit la dessinatrice Lisa Mandel. Alors elle va tenter le pari, avec une maison d'édition anticonformiste, de changer le système de rémunération en triplant celle des auteurs.

Son objectif, pour lancer Exemplaire, était de lever 20 000 euros de financement participatif. La collecte sur la plate-forme Ulule s'est terminée le 13 décembre avec 101 350 euros. «Exemplaire existe désormais», a proclamé son équipe.

Un des dessins de Lisa Mandel sur Instagram, en novembre, expliquait: «36 % des auteurs vivent sous le seuil de pauvreté et on voudrait que ça change».

L'autrice d'Une année exemplaire a du succès elle-même. Cette série humoristique et autobiographique de trois cent soixante-cinq jours sur la lutte contre les addictions, publiée initialement sur Instagram, a bien marché. Mais son banquier ne voit pas forcément la couleur de cette réussite artistique.

«Le pire statut» 

«Les à-valoir [avances de l'éditeur] que j'obtiens, je n'arrive jamais à les rembourser avec mes droits d'auteurs. Auteur est un métier qui paie très mal, avec l'édition classique», raconte-t-elle.

«L'auteur aujourd'hui touche 8 à 10 % du prix de vente d'une BD. Il a des charges, il paie l'Urssaf. Il est dans le même rapport hiérarchique avec son éditeur qu'un salarié avec son patron, mais il ne bénéficie d'aucun avantage: pas de droit au chômage, pas de congés payés. C'est le pire statut qui existe», dit Lisa Mandel à l'AFP.

«Et quand on négocie on se heurte à des murs. On nous fait comprendre que si l'auteur était mieux rémunéré, l'ensemble de la filière s'effondrerait. Cela m'a donné l'envie de reprendre un projet que j'avais en tête depuis de longues années: créer une maison d'édition». D'après elle, Exemplaire compte garantir aux auteurs «des droits deux fois supérieurs sur les livres vendus en libraire, et six à sept fois supérieurs en vente directe. Donc en moyenne trois fois supérieurs.»

Le premier ouvrage de la maison doit sortir en juin ou septembre 2021.

Les revenus de misère, la dessinatrice Maud Amoretti en a eu assez. Elle est partie vers l'autoédition, et c'est également le financement participatif qui va lui permettre de sortir son prochain livre d'illustrations, Godiva.

«Avant, on pouvait gagner 12 000 euros pour un 50 pages qui prend un an de boulot. Je parle en brut, donc on était sous le Smic. C'était très peu mais pourquoi pas. Aujourd'hui on est presque en dessous de la moitié de ça», raconte-t-elle à l'AFP. Sa conclusion: «Je ne ferai plus de BD.»

Surproduction 

La bande dessinée ne se porte pourtant pas si mal dans son ensemble. Interrogé par l'AFP, le Syndicat national de l'édition (SNE) estime que, en excluant le phénomène «Astérix» qui fausse les chiffres par son ampleur, le chiffre d'affaires de ce secteur en 2020 devrait être «au moins aussi important» qu'en 2019. Or, l'année a été très perturbée par les fermetures de librairies.

Ce sont les auteurs qui trouvent peu d'écho dans les médias qui ont le plus souffert de la crise de la Covid-19. L'État y a répondu avec des aides d'urgence, via le Centre national du livre, pour compenser le manque à gagner de ceux qui ont publié en 2020. Une centaine d'auteurs de BD en ont obtenu une.

«L'État a fait ce qu'il sait faire: verser de l'argent en situation de crise. Ce n'est pas ça que les auteurs attendent. Ils attendent de pouvoir vivre de leur métier», avance le président du SNE, Vincent Montagne.

À propos des raisons à cette crise, même les auteurs sont d'accord sur un point: la surproduction est problématique.

«Là où un auteur, il y a trente ans, était sûr quand il était édité de vendre 20 000 exemplaires, aujourd'hui s'il en vend 5 000 il est content. Le nombre de nouveautés a décuplé. Même avec plus de lecteurs, tous les auteurs ne peuvent pas s'y retrouver», résume Lisa Mandel.

D'après Maud Amoretti, «avec 5 000 à 6 500 sorties par an, si on rémunérait correctement tout le monde les éditeurs ne se paieraient pas. Il reste des jeunes qui sont tellement contents qu'on leur propose d'imprimer qu'ils acceptent n'importe quel contrat. Mais mon métier disparaît lentement».


Un programme de formation artisanale lancé dans la région d’Asir

La Banque saoudienne de développement social a lancé un programme de formation à l'artisanat à Asir, en partenariat avec l'école italienne de joaillerie contemporaine Alchimia. (AFP/File).
La Banque saoudienne de développement social a lancé un programme de formation à l'artisanat à Asir, en partenariat avec l'école italienne de joaillerie contemporaine Alchimia. (AFP/File).
Short Url
  • Le programme puise son inspiration dans le patrimoine local
  • L’initiative s’inscrit dans les efforts de la banque pour soutenir l’artisanat et les industries créatives

ABHA: La Banque saoudienne de développement social a lancé un programme de formation artisanale dans la région d’Asir, en partenariat avec l’école italienne Alchimia Contemporary Jewellery School.

Cette initiative, qui s’inscrit dans le cadre du programme de formation spécialisée de la banque, propose aux artisans et professionnels indépendants une formation à la création de pièces utilisant le cuivre et la feuille d’or.

Le programme s’inspire du patrimoine local, notamment de l’art Al-Qatt Al-Asiri – inscrit au patrimoine immatériel de l’UNESCO – pour concevoir des produits de qualité, répondant aux exigences du marché et favorisant des opportunités économiques durables.

La cérémonie de lancement a été marquée par la signature d’un accord de coopération stratégique entre la banque et l’école Alchimia. Ce partenariat vise à transférer un savoir-faire international vers le marché local grâce à des formations spécialisées à l’échelle nationale, dans le but de renforcer les compétences des artisans et leur compétitivité.

L’initiative fait partie des actions de la banque pour soutenir l’artisanat et les industries créatives. Depuis son lancement en 2023, le programme de formation spécialisée a bénéficié à plus de 300 participants à travers 15 programmes, donnant naissance à 250 produits uniques.

Par ailleurs, 30 % des participants ont obtenu un financement, et plus de 150 familles actives dans l’artisanat à domicile ont pu développer leurs activités.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


« I like it hot ! » : J. Lo fait sensation à Abou Dhabi

Short Url
  • Jennifer Lopez, 56 ans, prouve qu’elle reste l’une des artistes les plus enflammées au monde

ABOU DHABI: De retour à Abou Dhabi après son spectacle magistral en février, Jennifer Lopez a dansé toute la soirée mardi à l’Etihad Arena sur l’île de Yas dans le cadre de sa tournée mondiale « Up All Night ».

En interprétant ses tubes cultes comme « On the Floor », « Ain’t Your Mama » et « Dance Again », Lopez a fait monter la température avec son énergie débordante et ses chorégraphies percutantes.

Même si j’ai regretté que « Jenny From the Block » n’ait pas bénéficié d’un moment à elle, Lopez l’a tout de même interprétée en medley avec « We Will Rock You » de Queen.

Pour célébrer ses 56 ans, elle a chanté « Birthday », le single sorti le 24 juillet, très applaudi par le public.

La superstar a remercié ses fans et les a encouragés à s’aimer les uns les autres et à suivre ce qu’ils aiment.

Elle a également plaisanté sur la chaleur intense des Émirats. « I like it hot ! », a-t-elle lancé en se ventilant.

Avec plusieurs changements de tenues et des plages musicales bien calibrées, le show a alterné entre titres dynamiques, ballades lentes et medleys.

Lopez a rendu hommage à sa culture latino en interprétant quelques-uns de ses succès en espagnol, notamment « Qué Hiciste » et « Si Una Vez ».

Elle a chanté en dansant le flamenco, vêtue d’une tenue inspirée du traje de flamenca, la robe traditionnelle des femmes aux festivals andalous.

L’artiste n’est pas étrangère au Golfe : elle avait déjà fait sensation en avril lors du Grand Prix d’Arabie saoudite de F1 à Djeddah, puis en novembre dernier à Riyad pour l’événement « 1001 Seasons of Elie Saab ».

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


L’artiste saoudienne met en lumière le riche paysage culturel de l’Asir à travers ses œuvres

L'artiste Arafat Al-Asimi a déclaré qu'elle se sentait le plus à l'aise dans la nature et les dessins de paysages traditionnels. (Fourni)
L'artiste Arafat Al-Asimi a déclaré qu'elle se sentait le plus à l'aise dans la nature et les dessins de paysages traditionnels. (Fourni)
Short Url
  • Arafat Al-Asimi a surmonté de nombreux défis pour s’imposer comme artiste en tant que femme

MAKKAH : Les montagnes verdoyantes de la région d’Asir en Arabie saoudite ont nourri la vision artistique d’Arafat Al-Asimi.

En évoquant ses débuts, Al-Asimi confie qu’elle aime utiliser des couleurs pastel pour représenter des paysages naturels et patrimoniaux. Les montagnes, les vallées, les nuances des forêts et le climat unique de la région ont nourri son imagination artistique.

--
L’artiste Arafat Al-Asimi affirme se sentir chez elle au cœur de la nature et des paysages traditionnels. (Fournie)

Elle explique se sentir profondément liée à la nature et aux dessins de paysages traditionnels, en particulier ceux inspirés de l’Asir, car ils traduisent son fort sentiment d’appartenance et lui procurent un équilibre et un confort psychologique.

Elle partage également sa passion pour l’intégration de la calligraphie arabe dans ses œuvres, soulignant combien cette pratique allie esthétique visuelle et identité culturelle.