Le dirigeant du Nagorny Karabakh promet de rester jusqu'à la fin des opérations de secours

Des réfugiés arméniens du Haut-Karabakh sont aperçus au centre de la ville de Goris le 30 septembre 2023 avant d'être évacués dans différentes villes arméniennes. (Photo de Diego Herrera Carcedo / AFP)
Des réfugiés arméniens du Haut-Karabakh sont aperçus au centre de la ville de Goris le 30 septembre 2023 avant d'être évacués dans différentes villes arméniennes. (Photo de Diego Herrera Carcedo / AFP)
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Publié le Mardi 03 octobre 2023

Le dirigeant du Nagorny Karabakh promet de rester jusqu'à la fin des opérations de secours

  • L'offensive de 24 heures lancée par Bakou les 19 et 20 septembre dans cette enclave peuplée majoritairement d'Arméniens a fait, au total, près de 600 morts
  • Selon le responsable séparatiste Artak Beglaryan, « quelques centaines » de représentants arméniens demeurent au Karabakh

EREVAN: Le dirigeant de l'enclave séparatiste du Nagorny Karabakh, qui a capitulé face à l'Azerbaïdjan, a promis lundi de rester dans la capitale de ce territoire jusqu'à la fin des opérations de secours pour les victimes du conflit.

L'Arménie a de son côté rapporté des "victimes" dans ses rangs après des tirs de l'armée azerbaïdjanaise sur une voiture transportant de la nourriture dans une région frontalière entre les deux pays, un type d'incident qui n'est pas rare.

Un groupe de responsables séparatistes, dont le dirigeant Samvel Chahramanian, "restera à Stepanakert jusqu'à la fin des opérations de recherche et de secours pour les morts et les personnes disparues à cause des opérations militaires" et de l'explosion meurtrière d'un dépôt de carburant fin septembre, a déclaré le gouvernement de cette République autoproclamée dans un communiqué.

L'offensive de 24 heures lancée par Bakou les 19 et 20 septembre dans cette enclave peuplée majoritairement d'Arméniens a fait, au total, près de 600 morts.

Elle a aussi poussé sur la route plus de 120 000 habitants du Nagorny Karabakh, qui ont fui vers l'Arménie par crainte de représailles de l'Azerbaïdjan.

Mais, en tentant de partir, au moins 170 d'entre eux ont péri dans l'explosion d'un dépôt de carburant situé sur l'unique route reliant le territoire à l'Arménie.

De nombreux automobilistes avaient fait une halte dans cette station située en périphérie de Stepanakert, l'une des rares encore en service.

Selon le responsable séparatiste Artak Beglaryan, "quelques centaines" de représentants arméniens demeurent au Karabakh, dont des "responsables, services de secours, bénévoles et personnes avec des besoins spécifiques".

La chaîne Al Jazeera a pu accéder dimanche à la capitale du Nagorny Karabakh, dont Bakou interdit pourtant l'accès aux journalistes.

Les images montrent une ville fantôme, sonnée par un silence de plomb. Sur la place principale, des chaises, cartons et effets personnels semblent avoir été abandonnés à la hâte.

Washington renouvelle son appel à une mission d'observation

Les Etats-Unis ont réitéré lundi leur appel en faveur d'une mission internationale d'observation au Haut-Karabakh, afin de garantir le droit au retour de dizaines de milliers d'Arméniens ayant fui l'ex-région séparatiste.

"Nous réitérons notre appel à une mission d'observation internationale et indépendante" dans l'ex-enclave, afin de "rassurer la population et garantir le droit et la sécurité de tous ceux qui souhaitent y retourner", a déclaré à la presse le porte-parole du département d'Etat, Matthew Miller.

Or, a-t-il ajouté, "l'Azerbaïdjan a donné des garanties en ce sens. Nous pensons qu'il devrait y avoir une mission de surveillance internationale sur place pour les observer et les garantir".

Incident frontalier

Déjà au cœur de deux guerres entre l'Arménie et l'Azerbaïdjan, l'une dans les années 1990 et l'autre en 2020, l'indépendance proclamée du Nagorny Karabakh n'avait été reconnue par aucun Etat membre de l'ONU.

Depuis l'exode massif des populations, Erevan accuse Bakou de mener un "nettoyage ethnique" dans le territoire.

L'Azerbaïdjan nie, et assure au contraire vouloir "réintégrer" les résidents arméniens du Nagorny Karabakh, qu'il appelle à rester.

Lundi, des journalistes de l'AFP ont vu un convoi chargé d'eau et de matériel de télécommunication entrer dans Stepanakert, en étant escorté par l'armée azerbaïdjanaise.

Les journalistes ont également observé l'arrivée d'un bus transportant des responsables qui prévoient d'ouvrir dans la ville un bureau de "réintégration" pour enregistrer les habitants d'origine arménienne qui souhaitent rester.

Les enfants de l'ancien dirigeant séparatiste du Nagorny Karabakh, Rouben Vardanian, placé en détention provisoire par l'Azerbaïdjan, ont eux affirmé lundi "craindre pour sa vie et sa santé".

Dans un message Telegram, ils ont dit ne pas avoir pu le contacter et ignorer tout de ses conditions de détention.

Parallèlement, le ministère arménien de la Défense a accusé lundi l'armée azerbaïdjanaise d'avoir "ouvert le feu" avec des armes légères sur un véhicule transportant de la nourriture pour les troupes d'Erevan dans les environs de Kout, à une dizaine de kilomètres de la frontière.

L'incident a fait "des victimes" côté arménien, selon le ministère.

Le ministère azerbaïdjanais de la Défense a "réfuté fermement" cette information dans un communiqué.


Nucléaire: Paris, Berlin et Londres exhortent Téhéran à négocier «au plus vite, sans préconditions»

 Le président du Conseil européen António Costa, le Premier ministre japonais Shigeru Ishiba, le Premier ministre italien Giorgia Meloni, le président français Emmanuel Macron et le Premier ministre canadien Mark Carney arrivent pour une photo de famille lors du sommet du Groupe des Sept (G7) au Kananaskis Country Golf Course à Kananaskis, Alberta, Canada, le 16 juin 2025. (AFP)
Le président du Conseil européen António Costa, le Premier ministre japonais Shigeru Ishiba, le Premier ministre italien Giorgia Meloni, le président français Emmanuel Macron et le Premier ministre canadien Mark Carney arrivent pour une photo de famille lors du sommet du Groupe des Sept (G7) au Kananaskis Country Golf Course à Kananaskis, Alberta, Canada, le 16 juin 2025. (AFP)
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  • Dans la nuit de lundi à mardi, le ministère iranien des Affaires étrangères avait fait état de l'appel entre le chef de la diplomatie iranienne et chef négociateur pour le nucléaire avec ses homologues français, britannique et allemand
  • Jean-Noël Barrot, David Lammy et Johann Wadephul, qui se sont entretenus lundi soir avec la cheffe de la diplomatie de l'Union européenne Kaja Kallas, ont "appelé l'Iran à éviter toute fuite en avant contre les intérêts occidentaux"

PARIS: Les chefs de la diplomatie française, britannique et allemand ont "incité l'Iran à revenir au plus vite, sans préconditions, à la table des négociations" sur le programme nucléaire iranien, selon une source diplomatique française.

Jean-Noël Barrot, David Lammy et Johann Wadephul, qui se sont entretenus lundi soir avec la cheffe de la diplomatie de l'Union européenne Kaja Kallas, ont en outre "appelé l'Iran à éviter toute fuite en avant contre les intérêts occidentaux, toute extension régionale et toute escalade nucléaire" comme la non-coopération avec l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA), la sortie du Traité sur la non-prolifération (TNP) ou le franchissement de seuils d'enrichissement, selon la même source.

Dans la nuit de lundi à mardi, le ministère iranien des Affaires étrangères avait fait état de l'appel entre le chef de la diplomatie iranienne et chef négociateur pour le nucléaire avec ses homologues français, britannique et allemand ainsi que Kaja Kallas.

Abbas Araghchi a estimé que les frappes israéliennes contre son pays "portent un coup" à la diplomatie.

"L'agression israélienne contre l'Iran en pleine négociation (sur le nucléaire avec les Etats-Unis, NDLR) porte un coup à la diplomatie", a-t-il déclaré.

La France, l'Allemagne et le Royaume Uni et l'UE sont membres avec la Chine et la Russie d'un accord sur le nucléaire conclu en 2015 et dont les Etats-Unis s'étaient unilatéralement retirés.

Paris, Berlin et Londres, qui forment le groupe E3, avaient entrepris des discussions avec Téhéran l'an passé pour tenter de trouver un nouvel accord sur le nucléaire.

Parallèlement, les Etats-Unis avaient entamé des négociations indirectes en début d'année qui butaient sur la question de l'enrichissement d'uranium iranien.

Un nouveau cycle de négociations devait avoir lieu la semaine dernière avant qu'Israël ne frappe l'Iran.

Les Etats-Unis et leurs alliés occidentaux, ainsi qu'Israël, considéré par des experts comme la seule puissance nucléaire au Moyen-Orient, accusent depuis longtemps la République islamique d'Iran de chercher à se doter de l'arme atomique, ce qu'elle a toujours nié.

Par ailleurs, des messages ont été passés par les ministres français, britannique et allemand à Israël "sur la nécessité de ne pas cibler les autorités, infrastructures et populations civiles", selon la source diplomatique française.

 


Les forces américaines restent «dans une posture défensive» au Moyen-Orient annonce la Maison Blanche

Les forces américaines "sont dans une posture défensive" au Moyen-Orient "et cela n'a pas changé", a indiqué lundi un porte-parole de la Maison Blanche, Alex Pfeiffer, sur X. (AFP)
Les forces américaines "sont dans une posture défensive" au Moyen-Orient "et cela n'a pas changé", a indiqué lundi un porte-parole de la Maison Blanche, Alex Pfeiffer, sur X. (AFP)
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  • "Ce que vous voyez en temps réel, c'est la paix par la force et l'Amérique d'abord. Nous sommes en position défensive dans la région, pour être forts, dans la poursuite d'un accord de paix, et nous espérons certainement que c'est ce qui se passera"
  • "Et le président (Donald) Trump l'a dit clairement, c'est sur la table. La question est de savoir si l'Iran l'acceptera"

WASHINGTON: Les forces américaines "sont dans une posture défensive" au Moyen-Orient "et cela n'a pas changé", a indiqué lundi un porte-parole de la Maison Blanche, Alex Pfeiffer, sur X.

"Nous défendrons les intérêts américains" dans la région, a-t-il ajouté, alors que le conflit entre Israël et l'Iran se poursuit pour la cinquième nuit consécutive.

"Ce que vous voyez en temps réel, c'est la paix par la force et l'Amérique d'abord. Nous sommes en position défensive dans la région, pour être forts, dans la poursuite d'un accord de paix, et nous espérons certainement que c'est ce qui se passera", a déclaré de son côté le ministre de la Défense, Pete Hegseth, interrogé sur la chaîne Fox News.

"Et le président (Donald) Trump l'a dit clairement, c'est sur la table. La question est de savoir si l'Iran l'acceptera", a-t-il ajouté.

Le président américain va écourter sa participation au sommet du G7 au Canada pour rentrer à Washington dans la soirée en raison de la situation au Moyen-Orient, a indiqué la Maison Blanche.

Ces déclarations sur la posture "défensive" des forces américaines surviennent alors que des informations diffusées par des médias israéliens ont fait état d'une supposée participation directe des Américains aux frappes contre l'Iran.

Entretemps, le porte-avions américain Nimitz, qui croisait en mer de Chine méridionale, a mis le cap à l'ouest et prend la direction du Moyen-Orient, a confirmé un responsable du Pentagone.

Il remonte actuellement le détroit de Malacca, entre l'île indonésienne de Sumatra et la Malaisie.

Des sites qui géolocalisent en temps réel les positions des avions dans le monde entier ont identifié pour leur part dans la nuit de dimanche à lundi le mouvement d'une trentaine d'avions ravitailleurs américains, qui ont décollé des Etats-Unis et se sont dirigés vers différentes bases militaires en Europe.

Israël, allié des Etats-Unis, a lancé vendredi une campagne aérienne massive d'une ampleur sans précédent contre l'Iran, en ciblant des centaines de sites militaires et nucléaires, avec l'objectif affiché de l'empêcher de se doter de l'arme nucléaire. L'Iran tire depuis des salves de missiles en riposte.

Le président américain a appelé sur son réseau Truth Social "tout le monde à évacuer Téhéran immédiatement".

"L'Iran aurait dû signer l'+accord+ quand je leur ai dit de signer. Quel dommage et quel gâchis de vies humaines. Pour le dire simplement, L'IRAN NE PEUT PAS AVOIR D'ARME NUCLEAIRE", a-t-il aussi écrit.

Les Etats-Unis aident déjà Israël à intercepter les missiles iraniens visant son territoire.

 

 


Conflit Israël-Iran: Trump quitte prématurément le G7

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  • Le président américain, dont le séjour dans les Rocheuses canadiennes devait se prolonger jusqu'à mardi en fin de journée et se conclure par une conférence de presse, "rentre à Washington pour s'occuper de nombreux sujets importants"
  • Cette annonce vient peu après que Donald Trump a écrit sur son réseau Truth Social: "Tout le monde devrait évacuer Téhéran immédiatement."

KANANASKIS: "A cause de ce qui se passe au Moyen-Orient, le président Trump va partir ce soir après le dîner" avec les autres dirigeants du sommet du G7 au Canada, un jour plus tôt que prévu, a annoncé lundi sa porte-parole Karoline Leavitt sur X.

Le président américain, dont le séjour dans les Rocheuses canadiennes devait se prolonger jusqu'à mardi en fin de journée et se conclure par une conférence de presse, "rentre à Washington pour s'occuper de nombreux sujets importants", a-t-elle déclaré par ailleurs dans un court communiqué.

Cette annonce vient peu après que Donald Trump a écrit sur son réseau Truth Social: "Tout le monde devrait évacuer Téhéran immédiatement."