Nagorny Karabakh: rassemblements de soutien aux Arméniens

Un manifestant tient une pancarte indiquant « S.O.S Arménie » tandis que d'autres brandissent des drapeaux arméniens lors d'une manifestation de soutien aux Arméniens à Bruxelles, le 1er octobre 2023. (AFP)
Un manifestant tient une pancarte indiquant « S.O.S Arménie » tandis que d'autres brandissent des drapeaux arméniens lors d'une manifestation de soutien aux Arméniens à Bruxelles, le 1er octobre 2023. (AFP)
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Publié le Dimanche 01 octobre 2023

Nagorny Karabakh: rassemblements de soutien aux Arméniens

  • Le maire de Marseille, Benoit Payan, également présent, a notamment appelé la France à «bloquer les avoirs» du président de l'Azerbaïdjan, Ilham Aliev
  • Il a estimé que l'Europe «trahit ses valeurs quand elle décide d'acheter aux Azéris le gaz qu'elle ne peut plus acheter en Russie, (... qui) est derrière cette manipulation»

MARSEILLE: Des rassemblements se sont tenus dimanche à Marseille, Lyon, Clermont-Ferrand ou Châteauroux pour soutenir les Arméniens ayant fui le Nagorny Karabakh, l'enclave séparatiste récemment reprise par l'Azerbaïdjan, et réclamer une action plus forte de la communauté internationale.

A Marseille, plus d'un millier de personnes selon la police et "près de 5.000" selon les organisateurs se sont rassemblées au Vieux-Port. "Nous sommes ici pour dénoncer le silence de la communauté internationale", a lancé Julien Harounyan, président du conseil de coordination des associations arméniennes de France pour le sud du pays. "Le message est clair : le Karabakh c'est l'Arménie".

De son côté, le maire de Marseille, Benoit Payan, également présent, a notamment appelé la France à "bloquer les avoirs" du président de l'Azerbaïdjan, Ilham Aliev, et estimé que l'Europe "trahit ses valeurs quand elle décide d'acheter aux Azéris le gaz qu'elle ne peut plus acheter en Russie, (... qui) est derrière cette manipulation".

A Lyon, environ 500 personnes ont participé. "Emmanuel Macron a pris position contre le gouvernement azéri. Mais il manque d'actions. Aujourd'hui, on attend que ce soit la France, l'UE, (qui) réagissent réellement à ce qui est en train de se passer parce que c'est alarmant", a dit à la presse Annabelle Jallud, 38 ans, présidente de la maison de la culture arménienne à Décines (Rhône).

Environ 80 personnes ont participé à Clermont-Ferrand et entre 100 et 150 à Châteauroux, selon les organisateurs.

Les participants, à l'appel du réseau d'organisations "Europeans for Artsakh", nom arménien du Nagorny Karabakh, accusent l'Azerbaïdjan de mener un "nettoyage ethnique" dans cette région, dont la quasi-totalité de la population arménienne a fui en quelques jours. L'Azerbaïdjan réfute ces accusations et assure que les habitants de l'enclave sont libres de partir ou de rester.

Des milliers de personnes ont manifesté dimanche à Bruxelles, siège des institutions de l'UE, avec les mêmes mots d'ordre.

Marseille compte une importante communauté d'origine arménienne, généralement estimée à quelque 80.000 personnes, arrivée notamment dans les années 1920 après les massacres et déportations par les troupes de l'empire ottoman.

Le Nagorny Karabakh, région à majorité arménienne, avait fait sécession de l'Azerbaïdjan à la désintégration de l'URSS, et s'est opposée pendant plus de trois décennies à Bakou.

Mais une offensive éclair de l'Azerbaïdjan, a conduit les séparatistes à capituler. Près de 600 morts sont à déplorer et l'enclave séparatiste a été presque entièrement désertée par ses habitants.

Dans une tribune publiée dimanche sur le site du journal Le Monde, des maires de grandes villes françaises et d'autres élus appellent "la France et l'Union européenne (à) poser des actes forts en faveur de la protection des populations et du processus de paix".

"Si le président azerbaïdjanais n'entend ni les appels du secrétaire général des Nations unies ni ceux des chefs d'Etats européens, des sanctions économiques devront être prises", réclament les signataires, dont les maires de Paris Anne Hidalgo (PS), Marseille Benoît Payan (divers gauche), Lyon Grégory Doucet (EELV), Nice Christian Estrosi (Horizons) ou Strasbourg (Jeanne Barseghian (EELV), ainsi que les présidents de plusieurs régions.

Etablir «des conditions décentes»

L'ambassadrice d'Arménie en France a appelé dimanche la communauté internationale et les Nations Unies à établir "des conditions décentes" pour un retour des réfugiés arméniens dans le Nagorny Karabakh.

"Il y a une autre alternative que d'être réfugié", à savoir le retour de ces populations, a déclaré Hasmik Tolmajian sur la radio France Info, soulignant que "personne ne souhaite être réfugié quand il peut rester dans son pays".

Une mission des Nations Unies est arrivée dimanche au Nagorny Karabakh pour évaluer les besoins humanitaires sur place après l'exode de plus de 100.000 Arméniens vers l'Arménie suivant l'offensive éclair et victorieuse de l'Azerbaïdjan contre les séparatistes.

"On pourrait attendre de la communauté internationale qu'elle assure le retour (de ces réfugiés) dans des conditions dignes, décentes, c'est à dire qu'il y ait une sécurité", a souligné Hasmik Tolmajian.

La diplomate a par ailleurs pointé du doigt l'échec de la communauté internationale dans ce conflit.

"Si la communauté internationale, avec tous les mécanismes internationaux, le système des Nations Unies, tout le système de préventions, n'a pas pu empêcher le crime, on ne peut pas dire que la communauté internationale ait été à la hauteur, qu'elle n'ait pas manqué à sa mission", a-t-elle réagi.

Elle a aussi exhorté à des sanctions alors que "l'histoire de l'humanité a montré que l'impunité favorise la récurrence du crime".

"Pour stopper les agresseurs, le crime, il faut des sanctions qui peuvent être économiques, diplomatiques. Sans une action, les autocrates, les criminels ne s'arrêtent jamais", a-t-elle insisté.

"Depuis la création des Nations Unies, c'est la première fois que l'on voit une république disparaître sous nos yeux", a déploré la diplomate, mettant en garde sur le fait que cela puisse créer un précédent.

Karabakh: des milliers d'Arméniens à Bruxelles pour dénoncer la «complicité» de l'Europe

Des milliers d'Arméniens, venus de plusieurs pays européens, ont convergé dimanche à Bruxelles pour dénoncer la "complicité" de l'Europe après l'opération militaire azerbaïdjanaise au Nagorny Karabakh, une enclave désormais quasiment vidée de ses habitants arméniens.

Les dirigeants européens sont "des criminels envers le peuple arménien, ils font couler le sang du peuple arménien", a lancé l'une des organisatrices de cette manifestation, Talline Tachdian, devant ces milliers de personnes, souvent des jeunes, venues de France, Belgique, Pays-Bas et Allemagne.

Une cinquantaine de cars ont fait le voyage depuis l'Île-de-France, où vit une partie de la communauté arménienne de France, l'une des plus importantes d'Europe.

Regroupés Rond-Point Schumann, au cœur de l'Europe des institutions, ces manifestants s'en sont pris avec émotion et colère à l'Union européenne, coupable, selon eux, de fermer les yeux sur le drame des Arméniens en échange du gaz azerbaïdjanais que l'UE achète pour compenser en partie la perte du gaz russe.

"Vends 2000 ans de civilisation arménienne contre du gaz azéri", pouvait-on lire sur une pancarte brandie par un manifestant.

Sur une autre, affichant une photo de la présidente de la Commission européenne serrant la main du président azerbaïdjanais Ilham Aliev, c'est la complicité de l'UE avec Bakou qui est dénoncée.

Tous partis 

"Rendez ce qui est à nous !", lance une jeune manifestante, Anita Kervakian, 21 ans, venue des Pays-Bas.

"J'ai beaucoup d'amis au Karabakh, ils sont tous partis, tous sans exception", affirme de son côté à l'AFP une Arménienne de France, Karine Narazyan, 40 ans, venue de la région parisienne dire sa tristesse et sa colère.

Sur le podium, le président des Arméniens de Belgique, Karen Tadevosyan, dit son amertume à la lecture de la réponse faite par les dirigeants européens aux demandes arméniennes.

"Une cinquantaine d'organisations ont adressé une lettre le 17 juillet" à Josep Borrell, le chef de la diplomatie européenne.

"Nous prenons note des mesures proposées", a-t-il répondu le 14 août, selon M. Tadevosyan. "Et quand ils appellent au dialogue, ce ne sont que des mots !", lance-t-il encore, appelant à des sanctions contre l'Azerbaïdjan.

"Et s'il n'y a pas de sanctions, alors ils seront vraiment complices", a-t-il ajouté, encouragé par les cris de la foule, brandissant pancartes et drapeaux aux couleurs rouge, bleue et jaune de l'Arménie.

"Nous sommes à Bruxelles pour rompre le mur de silence", qui entoure l'Arménie, a encore dit Mme Tachdian.

En ouverture de la manifestation, une cinquantaine d'enfants ont chanté l'hymne européen, puis celui de l’Arménie, repris par la foule.

Quelque 10.000 personnes étaient présentes à Bruxelles, selon les organisateurs, plus de 3.000, selon la police de Bruxelles, précisant qu'il s'agit d'une estimation faite en début de rassemblement.

L'ancien ministre français des Affaires étrangères Bernard Kouchner a fait le déplacement pour apporter son soutien à la cause arménienne.

L'Europe "doit participer à la surveillance ou à la protection même des frontières de l'Arménie. Préserver, ou surveiller, protéger les frontières de l’Arménie, c'est très important maintenant", a-t-il déclaré.

Quant au Nagorny Karabakh, que les Arméniens appellent Artsakh, "il n'existe plus, hélas", a ajouté l'ancien chef de la diplomatie française.

La France «condamne l'action de l'Azerbaïdjan»

"La France condamne l'action de l'Azerbaïdjan" au Nagorny Karabakh, a déclaré dimanche le porte-parole du gouvernement Olivier Véran.

"Les choses doivent se faire dans le cadre des Nations unies", a ajouté M. Véran, évoquant trois priorités: "la restauration des conditions humanitaires, le soutien à la population et la mobilisation de la communauté internationale".

"Il faut discuter de la relation de l'UE avec l'Azerbaidjan", alors que Bruxelles a signé en janvier avec Bakou un important contrat gazier, a relevé sur France Inter la présidente de l'Assemblée nationale, Yaël Braun-Pivet.

"Ne faudrait-il pas prendre des sanctions contre les Azéris ? Nous ne pouvons pas rester les bras croisés. Il faut continuer, aller plus loin".

Le président des sénateurs LR Bruno Retailleau a fustigé dimanche le silence de la Commission européenne face à ce qu'il a dénoncé comme une "épuration ethnique et religieuse" au Nagorny Karabakh. 

"Aujourd'hui, on assiste à une véritable épuration ethnique et religieuse", a dénoncé M. Retailleau lors d'une intervention devant le Forum des jeunes LR, dimanche à Valence.

"Pendant que les Arméniens meurent, l'Europe se tait. L'Europe est complaisante", a-t-il assuré, rappelant l'important contrat gazier signé en janvier entre la Commission européenne et l'Azerbaïdjan.


Pourparlers sur l'Ukraine: Kiev et l'Europe voient des avancées mais encore beaucoup de travail

Le président américain avait initialement donné jusqu'au 27 novembre au président ukrainien Volodymyr Zelensky pour répondre à son plan, comprenant notamment la cession de territoires ukrainiens et s'apparentant à une capitulation de Kiev. Il a ensuite précisé que ce n'était pas sa "dernière offre". (AFP)
Le président américain avait initialement donné jusqu'au 27 novembre au président ukrainien Volodymyr Zelensky pour répondre à son plan, comprenant notamment la cession de territoires ukrainiens et s'apparentant à une capitulation de Kiev. Il a ensuite précisé que ce n'était pas sa "dernière offre". (AFP)
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  • Les discussions entre Ukrainiens, Américains et Européens, convoquées dimanche dans l'urgence, se sont tenues sur la base du projet de plan en 28 points de Donald Trump, considéré comme largement favorable à Moscou
  • Américains et Ukrainiens ont affirmé qu'un "futur accord" de paix devrait respecter la souveraineté de l'Ukraine

KIEV: Le chancelier allemand a insisté lundi pour que la Russie rejoigne la table des négociations sur un plan de paix pour l'Ukraine, au lendemain de pourparlers à Genève ayant donné lieu à un "nouvel élan", mais qui nécessitent encore "du travail" selon Kiev et l'UE.

Les discussions entre Ukrainiens, Américains et Européens, convoquées dimanche dans l'urgence, se sont tenues sur la base du projet de plan en 28 points de Donald Trump, considéré comme largement favorable à Moscou. Américains et Ukrainiens ont affirmé qu'un "futur accord" de paix devrait respecter la souveraineté de l'Ukraine.

L'Ukraine, qui lutte depuis près de quatre ans contre l'invasion de la Russie, est de nouveau au coeur d'échanges lundi à Luanda en marge d'un sommet entre l'UE et l'Union africaine. Et la "Coalition des volontaires", qui réunit les alliés de l'Ukraine, se réunira mardi en visioconférence.

"La Russie doit être présente à la table (des négociations)", a affirmé le chancelier allemand Friedrich Merz, jugeant néanmoins improbable "une percée" diplomatique cette semaine.

Le président américain avait initialement donné jusqu'au 27 novembre au président ukrainien Volodymyr Zelensky pour répondre à son plan, comprenant notamment la cession de territoires ukrainiens et s'apparentant à une capitulation de Kiev. Il a ensuite précisé que ce n'était pas sa "dernière offre".

Salué par le président russe Vladimir Poutine, le texte initial du plan Trump reprenait plusieurs exigences cruciales pour Moscou. Le Kremlin a dit lundi n'avoir aucune information à l'issue des pourparlers de Génève, mais savoir que des "modifications" avaient été apportées.

Si M. Zelensky a salué lundi des avancées, il a estimé qu'il fallait "beaucoup plus" pour parvenir à une "paix réelle" avec la Russie et mettre fin au conflit le plus meurtrier en Europe depuis la Seconde Guerre mondiale.

Atmosphère "constructive"

Le dirigeant ukrainien s'est néanmoins félicité de l'inclusion d'éléments "extrêmement sensibles": la libération totale des prisonniers ukrainiens selon la formule de "tous-contre-tous" et des civils, et le retour des "enfants ukrainiens enlevés par la Russie".

Un haut responsable ukrainien a indiqué à l'AFP que l'hypothèse d'une visite de Volodymyr Zelensky à Washington était "au stade de la discussion", sans date fixée.

L'atmosphère à Genève était "parfois tendue, parfois plus légère mais dans l'ensemble constructive", a-t-il décrit, évoquant une ambiance "typique des négociations extrêmement importantes".

Depuis Luanda, les alliés européens de Kiev se sont dit prudemment optimistes.

"Il reste encore du travail à faire mais il y a une base solide pour avancer", a dit la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen. Le président du Conseil européen, Antonio Costa, a lui salué un "nouvel élan".

Le Premier ministre britannique, Keir Starmer, a aussi noté les "progrès significatifs" réalisés à Genève.

Aucune nouvelle version du texte n'a pour l'heure été publiée.

"Nous continuons tous à travailler avec nos partenaires, en particulier les États-Unis, et à rechercher des compromis qui nous renforcent et ne nous affaiblissent pas", a dit M. Zelensky lors d'une conférence virtuelle en Suède, ajoutant que son pays se trouve à un "moment critique".

Le président américain a semblé se réjouir de l'issue de la rencontre à Genève. "Est-ce vraiment possible que de grands progrès soient réalisés dans les pourparlers de paix entre la Russie et l'Ukraine??? Ne croyez que ce que vous voyez, mais quelque chose de bon pourrait bien se produire", a-t-il écrit sur son réseau Truth Social.

A Genève, son secrétaire d'Etat Marco Rubio s'était dit dimanche "très optimiste" sur la possibilité de conclure "très vite" un accord, estimant que "les points qui restent en suspens ne sont pas insurmontables".

Les Russes auront "leur mot à dire", avait-il aussi assuré.

Lors d'un entretien téléphonique lundi entre Vladimir Poutine et son homologue turc Recep Tayyip Erdogan, le dirigeant russe a réitéré son opinion selon laquelle le plan initial des États-Unis pourrait "servir de base à un règlement de paix final".

La poussée lente, mais progressive, des troupes russes accentue la pression sur Kiev.

Moscou a revendiqué lundi la prise d'un village dans la région de Zaporijjia (sud), tandis que des frappes aériennes russes ont fait au moins quatre morts à Kharkiv.

La Russie cible quasi quotidiennement le pays au moyen de drones ou de missiles. Les infrastructures énergétiques sont particulièrement visées, faisant craindre un hiver difficile en Ukraine. Kiev vise de son côté régulièrement des dépôts et raffineries de pétrole et d'autres installations côté russe.

 


L'IA générative, un potentiel «Frankenstein des temps modernes», prévient le chef des droits humains de l'ONU

Les droits humains risquent d'être les premières victimes du déploiement de l'intelligence artificielle (IA) générative par les géants de la tech, a déclaré le Haut Commissaire de l'ONU aux droits de l'homme lundi, mettant en garde contre le potentiel "monstrueux" de tels systèmes. (AFP)
Les droits humains risquent d'être les premières victimes du déploiement de l'intelligence artificielle (IA) générative par les géants de la tech, a déclaré le Haut Commissaire de l'ONU aux droits de l'homme lundi, mettant en garde contre le potentiel "monstrueux" de tels systèmes. (AFP)
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  • "Le modèle économique actuel des plateformes de médias sociaux alimente déjà la polarisation, l'extrémisme et l'exclusion. De nombreux pays peinent à endiguer ce phénomène", a souligné M. Türk
  • Et si l'IA générative est porteuse d'"immenses promesses", les droits humains peuvent en "être les premières victimes", a-t-il estimé

GENEVE: Les droits humains risquent d'être les premières victimes du déploiement de l'intelligence artificielle (IA) générative par les géants de la tech, a déclaré le Haut Commissaire de l'ONU aux droits de l'homme lundi, mettant en garde contre le potentiel "monstrueux" de tels systèmes.

"L'IA générative recèle un immense potentiel, mais son exploitation à des fins purement politiques ou économiques peut manipuler, déformer et détourner l'attention", a déclaré le Haut Commissaire Volker Türk lors d'une réunion à Genève (Suisse), soulignant que "sans garanties et réglementations adéquates, les systèmes d'IA pourraient se transformer en un monstre de Frankenstein des temps modernes".

"Le modèle économique actuel des plateformes de médias sociaux alimente déjà la polarisation, l'extrémisme et l'exclusion. De nombreux pays peinent à endiguer ce phénomène", a souligné M. Türk lors d'un forum sur les entreprises et les droits humains.

Et si l'IA générative est porteuse d'"immenses promesses", les droits humains peuvent en "être les premières victimes", a-t-il estimé.

L'exploitation de cette technologie "à des fins purement politiques ou économiques" fait peser une menace "sur plusieurs droits humains, notamment le droit à la vie privée, la participation politique, la liberté d'expression et le droit au travail".

Le Haut Commissaire a averti que ces menaces "pourraient se concrétiser en préjudices qui compromettent les promesses des technologies émergentes et pourraient engendrer des conséquences imprévisibles".

"Il est de la responsabilité des gouvernements de s'unir pour éviter un tel scénario", a insisté M. Türk.

Par ailleurs, le chef des droits humains de l'ONU a mis en évidence une autre menace représentée par la concentration croissante du pouvoir des entreprises et l'"accumulation massive de richesses personnelles et d'entreprises entre les mains d'une poignée d'acteurs".

"Dans certains cas, cela dépasse le poids économique de pays entiers", a-t-il déclaré, insistant sur le fait que lorsque "le pouvoir n'est pas encadré par la loi, il peut mener à des abus et à l'asservissement".

 


L'UE promet 88 millions d'euros en faveur de l'Autorité palestinienne

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  • "Nous avons signé plus de 82 millions d'euros", qui viennent s'ajouter aux six millions d'euros déjà annoncés, s'est félicitée devant la presse la commissaire européenne chargée de la Méditerranée, Dubravka Suica
  • Quelque soixante délégations rassemblant les 27 de l'UE, les pays arabes et plusieurs organisations internationales se sont retrouvées jeudi à Bruxelles, sans la présence d'Israël

BRUXELLES: Les pays de l'Union européenne vont verser quelque 88 millions d'euros pour aider l'Autorité palestinienne, pressée de se réformer par les Européens, soucieux de son rôle futur dans le cadre du plan Trump pour la région.

"Nous avons signé plus de 82 millions d'euros", qui viennent s'ajouter aux six millions d'euros déjà annoncés, s'est félicitée devant la presse la commissaire européenne chargée de la Méditerranée, Dubravka Suica, à l'issue d'une conférence des donateurs à Bruxelles.

Quelque soixante délégations rassemblant les 27 de l'UE, les pays arabes et plusieurs organisations internationales se sont retrouvées jeudi à Bruxelles, sans la présence d'Israël.

"Aujourd'hui, nous avons présenté les progrès réalisés dans le cadre de notre programme de réforme nationale, qui est mis en œuvre, pas seulement promis, mais mis en œuvre et en avance sur le calendrier, ce qui a été reconnu par nos partenaires", a indiqué de son côté le Premier ministre palestinien Mohammed Mustafa.

Et cela "en dépit d'un environnement défavorable", a-t-il ajouté, accusant Israël de chercher "à affaiblir l'Autorité palestinienne ainsi que sa capacité à fonctionner".

Mme Suica a réitéré sur ce point les appels lancés par l'Union européenne pour qu'Israël accepte de libérer les recettes fiscales dues à l'Autorité palestinienne, indispensables à son fonctionnement.

"Cela a été dit par tous les participants", a-t-elle assuré.

Concernant Gaza, M. Mustafa a assuré que l'Autorité palestinienne avait un plan, soutenu par les pays arabes pour sa reconstruction. "Nous gouvernerons, nous réformerons et nous dirigerons la reconstruction de Gaza", a-t-il assuré.

L'Union européenne est le principal soutien financier de l'Autorité palestinienne. Elle conditionne toutefois le versement futur de cette aide à des réformes, qu'elle juge indispensables pour que cette Autorité soit en mesure de jouer pleinement son rôle dans le cadre de la solution à deux États, israélien et palestinien, que les Européens défendent depuis des années.

"Tout notre soutien à l'Autorité palestinienne est lié aux efforts pour poursuivre l'agenda des réformes", a rappelé Mme Suica.