Dans l'ancien grenier à blé de la Syrie, le solaire a sauvé les agriculteurs

"L'énergie solaire a sauvé l'agriculture et les agriculteurs de l'extinction", assure Abdallah al-Mohammed. (AFP).
"L'énergie solaire a sauvé l'agriculture et les agriculteurs de l'extinction", assure Abdallah al-Mohammed. (AFP).
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Publié le Mercredi 04 octobre 2023

Dans l'ancien grenier à blé de la Syrie, le solaire a sauvé les agriculteurs

  • Il y a trois ans, à la suite d'un épisode de sécheresse qui menaçait les champs de coton, de blé et d'orge, cet homme de 38 ans a installé des dizaines de panneaux solaires
  • Le solaire lui a permis d'irriguer ses récoltes "car il n'y avait pas d'électricité" pour faire fonctionner les pompes, "ni de fioul" pour les générateurs

AL  HADDADIYA: Dans le nord-est de la Syrie, ancien grenier à blé du pays, l'énergie solaire a constitué une planche de salut pour les agriculteurs, leur permettant d'irriguer leurs récoltes mises à mal par la sécheresse et les pénuries d'électricité.

"L'énergie solaire a sauvé l'agriculture et les agriculteurs de l'extinction", assure Abdallah al-Mohammed en ajustant un large panneau solaire dans son champ de coton en fleurs, dans la province de Hassaké.

Il y a trois ans, à la suite d'un épisode de sécheresse qui menaçait les champs de coton, de blé et d'orge, cet homme de 38 ans a installé des dizaines de panneaux solaires, tout comme les autres agriculteurs de son village d'Al Haddadiya.

L'énergie solaire lui a permis d'irriguer ses récoltes "car il n'y avait pas d'électricité" pour faire fonctionner les pompes, "ni de fioul" pour les générateurs, explique ce père de trois enfants. "Nous essayons de redonner vie à notre terre".

La région contrôlée par l'administration autonome kurde était autrefois le grenier à blé du pays, avant que le pouvoir ne réprime en 2011 un soulèvement populaire, déclenchant un conflit qui a fait plus de 500.000 morts et déplacé des millions de personnes.

L'Etat fournit désormais à peine quatre heures de courant par jour, le conflit ayant ravagé les infrastructures du pays, alors qu'une hausse des coûts du carburant a impacté les agriculteurs.

La hausse des températures et la baisse des précipitations se sont ajoutées aux malheurs des agriculteurs.

Auparavant, "on trouvait de l'eau à 30 mètres", mais il faut aujourd'hui creuser à 60 mètres pour en trouver, rendant l'irrigation plus difficile, explique Abdallah al-Mohammed.

Le nord-est de la Syrie pourrait connaître des périodes de sécheresse tous les trois ans et les précipitations devraient diminuer de 11% au cours des trois prochaines décennies, selon un rapport de l'ONG iMMAP publié en 2022.

Survie 

Entre 2011 et 2021, la production d'électricité de l'Etat syrien "a chuté de manière significative, à près de 57%", selon un rapport des Nations Unies de 2022, poussant les Syriens à rechercher des alternatives.

La région agricole de Hassaké est désormais parsemée de milliers de panneaux solaires, dominant terrains, habitations et commerces.

A dix kilomètres d'Al Haddadiya, Hamid al-Awda, a installé 272 panneaux solaires sur ses vastes terres agricoles.

"Les agriculteurs qui n'ont pas les moyens d'utiliser l'énergie solaire et les générateurs ont vu leurs récoltes dépérir", déclare à l'AFP cet homme de 60 ans en irriguant ses champs.

Pour lui comme pour les autres agriculteurs syriens, le recours à l'énergie renouvelable est une question de survie et non une préoccupation environnementale.

Il utilise l'énergie solaire pour pomper l'eau des nappes phréatiques, qui diminue, explique-t-il.

Grâce au solaire, il a planté quatre hectares de coton et espère pouvoir produire une récolte suffisante de blé et d'orge pendant l'hiver.

Le contraste entre son champ verdoyant et les herbes asséchées faute d'irrigation quelques mètres plus loin est saisissant.

Plus au nord, dans les environs de la ville kurde de Qamichli, Mohammed Ali al-Hussein raconte que, lorsqu'il devait attendre plusieurs jours avant d'obtenir du carburant, la terre s'asséchait.

"Aujourd'hui, nous arrosons la terre du matin jusqu'au soir, grâce aux panneaux solaires", ajoute ce jeune homme de 22 ans qui tente de préserver les terres héritées de son père. "De plus, ce système est silencieux, ne tombe pas en panne et n'a pas besoin de carburant".

Déchets

Cependant, l'iMMAP a mis en garde contre le coût environnemental du recours au photovoltaïque en Syrie.

Selon le rapport, "les pompes à eau fonctionnant à l'énergie solaire (...) sont responsables d'une augmentation de l'extraction qui entraîne une baisse de la nappe phréatique".

Un constat partagé par Didar Hasan, de la société d'énergie solaire Wanlan, selon lequel "les gens continueront à dépendre largement de l'énergie solaire" dans les années à venir, "non pas parce qu'elle est renouvelable (...) mais parce qu'ils ont besoin d'électricité".

La plupart des équipements disponibles sont soit des "panneaux usagés et usés, importés d'Europe", soit de mauvaise qualité, estime-t-il.

De tels équipements ont une durée de vie de quelques années, explique-t-il. "Après cela, nous nous retrouverons avec des dizaines de milliers de panneaux solaires inutilisables, essentiellement des déchets", dans une région dépourvue d'installations adéquates pour les traiter.


Israël rejette une enquête de l'ONU l'accusant de «génocide» à Gaza

Les représailles israéliennes ont fait au moins 64.905 morts dans la bande de Gaza, selon le ministère de la Santé du territoire palestinien. (AFP)
Les représailles israéliennes ont fait au moins 64.905 morts dans la bande de Gaza, selon le ministère de la Santé du territoire palestinien. (AFP)
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  • "Israël rejette catégoriquement ce rapport biaisé et mensonger et appelle à la dissolution immédiate de cette commission d'enquête", a indiqué le ministère des Affaires étrangères dans un communiqué
  • Une commission d'enquête internationale indépendante de l'ONU a accusé mardi Israël de commettre un "génocide" à Gaza depuis octobre 2023 avec l'intention de "détruire" les Palestiniens

JERUSALEM: Israël a "rejeté catégoriquement" mardi le rapport d'une commission d'enquête internationale indépendante des Nations unies qui l'accuse de commettre un "génocide" dans la bande de Gaza depuis octobre 2023.

"Israël rejette catégoriquement ce rapport biaisé et mensonger et appelle à la dissolution immédiate de cette commission d'enquête", a indiqué le ministère des Affaires étrangères dans un communiqué.

Une commission d'enquête internationale indépendante de l'ONU a accusé mardi Israël de commettre un "génocide" à Gaza depuis octobre 2023 avec l'intention de "détruire" les Palestiniens, mettant en cause le Premier ministre Benjamin Netanyahu et d'autres responsables israéliens.

En riposte à une attaque sans précédent du Hamas en Israël le 7 octobre 2023, Israël a lancé une offensive dans la bande de Gaza qui a fait des dizaines de milliers de morts et détruit une grande partie du territoire palestinien, où le mouvement islamiste palestinien a pris le pouvoir en 2007.

La commission, qui ne s'exprime pas au nom de l'ONU et est vivement critiquée par Israël, est arrivée "à la conclusion qu'un génocide se produit à Gaza et continue de (s'y) produire", a déclaré à l'AFP sa présidente, Navi Pillay.

Elle a conclu que les autorités et les forces de sécurité israéliennes avaient commis "quatre des cinq actes génocidaires" définis par la Convention de 1948 pour la prévention et la répression du crime du génocide.

A savoir: "meurtre de membres du groupe; atteinte grave à l'intégrité physique ou mentale de membres du groupe; soumission intentionnelle du groupe à des conditions d'existence devant entraîner sa destruction physique totale ou partielle; et mesures visant à entraver les naissances au sein du groupe".

Cette commission a conclu que le président israélien, Isaac Herzog, Benjamin Netanyahu et l'ancien ministre de la Défense, Yoav Gallant, avaient "incité à commettre un génocide et que les autorités israéliennes (n'avaient) pas pris de mesures" pour les en empêcher.

Le ministère des Affaires étrangères israélien a accusé les auteurs du rapport de "servir de relais au Hamas", affirmant qu'ils étaient "connus pour leurs positions ouvertement antisémites — et dont les déclarations horribles à l'égard des Juifs ont été condamnées dans le monde entier."

L'attaque du 7-Octobre a entraîné la mort de 1.219 personnes côté israélien, en majorité des civils, selon un décompte de l'AFP basé sur des données officielles.

Les représailles israéliennes ont fait au moins 64.905 morts dans la bande de Gaza, selon le ministère de la Santé du territoire palestinien.

L'ONU y a déclaré la famine, ce qu'Israël dément.


«Gaza brûle», déclare le ministre israélien de la Défense après des frappes intenses

Le ministre israélien de la Défense Israël Katz a affirmé la détermination d'Israël à poursuivre son offensive dans la bande de Gaza après des frappes nocturnes intenses de l'armée israélienne aux abords et dans la ville de Gaza. (AFP)
Le ministre israélien de la Défense Israël Katz a affirmé la détermination d'Israël à poursuivre son offensive dans la bande de Gaza après des frappes nocturnes intenses de l'armée israélienne aux abords et dans la ville de Gaza. (AFP)
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  • "Gaza brûle. Tsahal frappe d'une main de fer les infrastructures terroristes, et les soldats de Tsahal se battent vaillamment pour créer les conditions nécessaires à la libération des otages et à la défaite du Hamas"
  • "Nous ne céderons pas et ne reculerons pas jusqu'à ce que la mission soit achevée"

JERUSALEM: Le ministre israélien de la Défense Israël Katz a affirmé la détermination d'Israël à poursuivre son offensive dans la bande de Gaza après des frappes nocturnes intenses de l'armée israélienne aux abords et dans la ville de Gaza.

"Gaza brûle. Tsahal frappe d'une main de fer les infrastructures terroristes, et les soldats de Tsahal se battent vaillamment pour créer les conditions nécessaires à la libération des otages et à la défaite du Hamas", a déclaré M. Katz sur X.

"Nous ne céderons pas et ne reculerons pas jusqu'à ce que la mission soit achevée", a-t-il ajouté.

 


Le Qatar est le seul pays capable d'être un médiateur concernant Gaza, souligne Rubio

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  • Le secrétaire d'Etat américain Marco Rubio a estimé mardi que le Qatar était le seul pays capable de jouer le rôle de médiateur pour Gaza
  • "Evidemment, ils doivent décider s'ils veulent le faire après la semaine dernière ou non, mais nous voulons qu'ils sachent que, s'il existe un pays dans le monde qui pourrait aider à mettre fin à cela par une négociation, c'est le Qatar"

TEL-AVIV: Le secrétaire d'Etat américain Marco Rubio a estimé mardi que le Qatar était le seul pays capable de jouer le rôle de médiateur pour Gaza, malgré une frappe israélienne ciblant des dirigeants du Hamas dans l'émirat.

"Evidemment, ils doivent décider s'ils veulent le faire après la semaine dernière ou non, mais nous voulons qu'ils sachent que, s'il existe un pays dans le monde qui pourrait aider à mettre fin à cela par une négociation, c'est le Qatar," a déclaré M. Rubio aux journalistes alors qu'il se rendait à Doha depuis Israël.