Sans touristes, ambiance solitaire pour le père Noël dans son village de Laponie

La Finlande est fermée aux voyages non essentiels et les vols charters pour trois jours autorisés exceptionnellement pour sauver la saison n'ont pas suffi à ramener beaucoup d'étrangers (Photo, AFP)
La Finlande est fermée aux voyages non essentiels et les vols charters pour trois jours autorisés exceptionnellement pour sauver la saison n'ont pas suffi à ramener beaucoup d'étrangers (Photo, AFP)
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Publié le Lundi 21 décembre 2020

Sans touristes, ambiance solitaire pour le père Noël dans son village de Laponie

  • «Cette année, les gens m'ont surtout demandé du bonheur, la santé... et encore une petite louche de bonheur»
  • Faute de visiteurs, le parc d'attractions concurrent, «Santa Park», a lui carrément choisi d'arrêter la saison et de ne rouvrir qu'à l'hiver 2021

ROVANIEMI: Dans son « village » aux confins du Grand Nord finlandais, les derniers préparatifs sont beaucoup plus solitaires que d'habitude pour le Père Noël, privé cette année d'une grande partie des touristes étrangers pour cause de Covid-19. 

Derrière un écran de plexiglas destiné à le protéger - même lui - des germes des visiteurs, l'homme en rouge et blanc explique que 2020 restera pour lui et ses rennes une année noire. 

« Ca a été une année exceptionnelle et difficile », reconnaît-il dans une interview depuis sa grotte de Rovianiemi, en Laponie finlandaise, sur le cercle polaire. 

« Cette année, les gens m'ont surtout demandé du bonheur, la santé... et encore une petite louche de bonheur », mais les enfants, eux, ont continué à demander des jouets et des jeux, explique le fameux barbu.  

A cause des restrictions, le parc d'attractions du « Village du Père Noël », qui se revendique être sa résidence officielle, a vu les habituels flots touristiques de décembre se réduire à un petit ruisseau. Quelques dizaines de personnes ce jour-là, à peine plus que les employés, visitent les lieux enneigés.  

« Normalement on s'attendrait à des milliers de personnes, mais nous sommes globalement seuls », constate Teppo Karjalainen, venu du sud de la Finlande avec son épouse Andrea et leurs deux enfants. 

La Finlande est fermée aux voyages non essentiels et les vols charters pour trois jours autorisés exceptionnellement pour sauver la saison n'ont pas suffi à ramener beaucoup d'étrangers. 

Conséquence: pas beaucoup d'attente pour passer un peu de temps en personne avec le père Noël. Certains se paient même le luxe d'un tête à tête de cinq minutes - même si à 79 euros ce n'est pas exactement un cadeau. 

La Laponie finlandaise, dont Rovaniemi est le centre touristique, avait atteint en 2019 un record de 2,9 millions de nuitées, poursuivant sa progression entamée depuis sa conversion au tourisme dans les années 1980. 

Cette année, les chiffres ont été divisés par six, dont l'essentiel début 2020 avant l'arrivée du virus. 

« Survivre l'été prochain » 

« Les communautés locales sont réellement en danger », s'inquiète Sanna Kärkkäinen, la présidente de l'office du tourisme, qui estime à 5.000 emplois détruits et 700 millions d'euros de manque à gagner l'effet du Covid-19 sur l'activité. 

« Nous avons déjà été informés des premiers dépôts de bilan et il y en aura d'autres », anticipe la responsable.  

Faute de visiteurs, le parc d'attractions concurrent, « Santa Park », a lui carrément choisi d'arrêter la saison et de ne rouvrir qu'à l'hiver 2021.  

Plus de 90% des effectifs ont été supprimés, et bientôt encore davantage: l'hôtel resté ouvert va également terminer prématurément sa saison. 

« Toute l'équipe était là, on avait vraiment de grands espoirs », se désespère Ilkka Läntinen, propriétaire du complexe touristique avec sa femme Katja. 

Dans son viseur: des allégements des restrictions, évoqués par le gouvernement, qui ne se sont pas matérialisés. 

Le couple se console avec des premières bonnes réservations pour l'hiver 2021, date à laquelle le monde espère en avoir presque fini avec le virus. 

La voix couverte par les aboiements de ses 90 chiens de traîneau, Kristian Erkkilä a lui choisi de rester ouvert, même si les 600 visiteurs quotidiens habituels ne sont plus qu'un souvenir. 

« Nous sommes ravis d'accueillir tout le monde, mais nous passons notre temps à penser à ce que nous allons devoir faire pour survivre l'été prochain », concède-t-il. 

A une demi-heure de route de là, par un bon -15 degrés, Ville Hääviko et son équipe mettent un dernier coup de tronçonneuse pour achever leur Arctic Snow Hotel, un hôtel de glace reconstruit chaque hiver, autre incontournable de la région. 

La saisonnalité du matériau donne une certaine flexibilité: cette année, ils ont construit deux fois plus petit, avec 11 pièces seulement, toutes décorées de superbes sculptures de glace. 

« Nous avons essayé de maintenir l'activité et les gens au travail, car nous avons des employés permanents, avec leurs familles et leurs emprunts », explique le patron. 

Derrière l'hôtel, lors des très longues nuits de décembre, les locataires peuvent espérer apercevoir à travers le toit transparent de leur igloo l'autre star de la saison: une aurore boréale. 


Renault chute en Bourse après avoir abaissé ses prévisions financières annuelles

Cette photographie montre le symbole emblématique de Renault vu à l'usine Renault Trucks de Saint-Priest, près de Lyon, dans le centre-est de la France, le 22 mai 2025. (Photo de JEFF PACHOUD / AFP)
Cette photographie montre le symbole emblématique de Renault vu à l'usine Renault Trucks de Saint-Priest, près de Lyon, dans le centre-est de la France, le 22 mai 2025. (Photo de JEFF PACHOUD / AFP)
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  • « Renault a publié des résultats préliminaires pour le premier semestre 2025 inférieurs aux attentes du consensus, contraignant l'entreprise à abaisser ses prévisions annuelles », résument les analystes de Natixis dans une note.
  • « Tout l'enjeu pour le constructeur dans les prochaines semaines et les prochains mois sera de convaincre de la réalité de l'amélioration promise pour le second semestre », a souligné Marc Lavaud, analyste chez Oddo BHF.

PARIS : L'action de Renault a lourdement chuté mercredi matin à la Bourse de Paris, après l'annonce, la veille, par le groupe, d'un abaissement de ses prévisions financières annuelles, l'entreprise pointant du doigt la « détérioration de la dynamique du marché automobile ».

Vers 9 h 30, le titre du constructeur automobile français dévissait de 17,28 %, à 34,12 euros. Depuis le début de l'année, la valeur de l'action avait déjà fondu de plus de 25 %.

« Renault a publié des résultats préliminaires pour le premier semestre 2025 inférieurs aux attentes du consensus, contraignant l'entreprise à abaisser ses prévisions annuelles », résument les analystes de Natixis dans une note.

Selon eux, c'est notamment en raison d'un mois de juin décevant en termes de volumes et de la performance des véhicules commerciaux (utilitaires) en Europe que Renault vise désormais une marge opérationnelle autour de 6,5 % de son chiffre d'affaires, contre une marge supérieure ou égale à 7 % précédemment ciblée.

Le flux de trésorerie disponible (free cash flow) devrait se situer entre 1 et 1,5 milliard d'euros, alors qu'il était prévu qu'il se situe entre 2 et 3 milliards d'euros. 

« Tout l'enjeu pour le constructeur dans les prochaines semaines et les prochains mois sera de convaincre de la réalité de l'amélioration promise pour le second semestre », a souligné Marc Lavaud, analyste chez Oddo BHF.

« Si des éléments tangibles nous semblent indispensables (volumes, lancements, prises de commandes d'utilitaires, réduction des coûts, des stocks notamment), la nomination rapide d'un nouveau directeur général nous semble également un prérequis nécessaire (mais sans doute insuffisant), avec en ligne de mire une présentation du futur plan stratégique Futurama, toujours espérée en fin d'année », a-t-il poursuivi.

Le constructeur doit donner plus de précisions sur son plan de réduction des coûts le 30 août, lors de la présentation complète de ses résultats semestriels.

Mi-juin, la direction de Renault avait été prise de court par l'annonce du départ surprise de son patron, Luca de Meo, pour le groupe de luxe Kering. Elle avait immédiatement lancé le processus de désignation d’un nouveau directeur général.

Mardi soir, le constructeur automobile a nommé Duncan Minto, son directeur financier actuel, directeur général par intérim, le temps de trouver un remplaçant à Luca de Meo.

Écossais âgé de 50 ans, Duncan Minto a commencé sa carrière chez Renault en 1997 et est devenu directeur financier du groupe en mars de cette année.


Droits de douane: l'UE veut négocier mais s'impatiente face à Trump

La décision du président américain, annoncée dans une lettre rendue publique samedi, a jeté un froid alors que les négociations commerciales étaient toujours en cours entre Bruxelles et Washington, avant la date butoir du 1er août. (AFP)
La décision du président américain, annoncée dans une lettre rendue publique samedi, a jeté un froid alors que les négociations commerciales étaient toujours en cours entre Bruxelles et Washington, avant la date butoir du 1er août. (AFP)
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  • "J'ai l'intention de m'entretenir à nouveau avec mes homologues américains dans le courant de la journée, car je ne peux pas m'imaginer en rester là sans effort véritable"
  • "Nous devons nous préparer à toutes les éventualités, y compris, si nécessaire, à des contre-mesures proportionnées et bien calibrées pour rétablir l'équilibre de notre relation transatlantique" a dit Maros Sefcovic

BRUXELLES: L'Union européenne espère toujours obtenir un accord avec les Etats-Unis après les nouvelles menaces de Donald Trump d'imposer le 1er août des droits de douane de 30%, mais la patience s'amenuise, ont indiqué lundi le négociateur en chef de l'UE et des ministres européens du Commerce.

"J'ai l'intention de m'entretenir à nouveau avec mes homologues américains dans le courant de la journée, car je ne peux pas m'imaginer en rester là sans effort véritable", a déclaré le commissaire européen chargé du Commerce Maros Sefcovic.

Mais, a-t-il ajouté, "nous devons nous préparer à toutes les éventualités, y compris, si nécessaire, à des contre-mesures proportionnées et bien calibrées pour rétablir l'équilibre de notre relation transatlantique".

La décision du président américain, annoncée dans une lettre rendue publique samedi, a jeté un froid alors que les négociations commerciales étaient toujours en cours entre Bruxelles et Washington, avant la date butoir du 1er août.

"Changer de méthode" 

"L'incertitude actuelle causée par des droits de douane injustifiés ne peut pas durer indéfiniment", a souligné M. Sefcovic.

"Évidemment, la situation depuis samedi doit nous amener à changer de méthode", a renchéri lundi à Bruxelles le ministre français chargé du Commerce extérieur Laurent Saint-Martin, avant une réunion des ministres de l'UE. Et il ne faut avoir "aucun tabou", a-t-il martelé, y compris en annonçant dès lundi de premières représailles.

"Nous voulons un accord, mais il y a un vieux dicton qui dit: +si tu veux la paix, tu dois te préparer à la guerre+", a déclaré de son côté le ministre danois des Affaires étrangères, Lars Lokke Rasmussen, dont le pays assure actuellement la présidence tournante de l'UE.

La présidente de la Commission européenne - qui négocie au nom des Etats membres de l'UE -, Ursula von der Leyen, a choisi pour le moment de temporiser, sous pression notamment de pays, comme l'Allemagne, dont les ventes vers les Etats-Unis représentent la part la plus importante du total des exportations de l'UE.

Elle a annoncé dimanche que l'Union européenne n'allait pas riposter pour l'instant aux droits de douane américains sur l'acier et l'aluminium, dans l'espoir d'obtenir un accord qui s'avérerait moins douloureux.

"Nous avons toujours été très clairs sur le fait que nous préférons une solution négociée. Cela reste le cas et nous utiliserons le temps dont nous disposons maintenant jusqu'au 1er août", a déclaré Mme von der Leyen.

Des diplomates ont néanmoins souligné qu'un paquet de mesures de représailles supplémentaires serait présenté aux ministres lundi, mesures qui pourraient être mises en oeuvre si Donald Trump optait effectivement pour des taxes de 30% sur les importations en provenance de l'Union européenne.

100 milliards d'euros

L'UE a déjà menacé en mai d'imposer des droits de douane sur des produits américains d'une valeur d'environ 100 milliards d'euros comprenant des automobiles et des avions, si les négociations échouaient - quand bien même un diplomate a laissé entendre que la liste finale avait été réduite à une valeur de 72 milliards.

Les pays européens essayent de rester unis dans cette affaire, bien que leurs économies ne soient pas exposées de la même façon aux foudres douanières du président américain.

Emmanuel Macron a exhorté samedi la Commission européenne à "défendre résolument les intérêts européens" et à "accélérer la préparation de contre-mesures crédibles".

Le chancelier allemand Friedrich Merz s'est dit dimanche d'accord avec le président français, précisant avoir discuté avec lui, avec Mme von der Leyen et Donald Trump ces derniers jours. Il assure vouloir s'impliquer "intensivement" pour tenter d'arriver à une solution.

La Première ministre italienne Giorgia Meloni a quant à elle mis en garde dimanche contre la perspective d'une "guerre commerciale" au sein du monde occidental.

"L'Europe dispose de la puissance économique et financière nécessaire pour affirmer sa position et parvenir à un accord équitable et de bon sens. L'Italie fera sa part. Comme toujours", a-t-elle dit dans un communiqué, tandis que son opposition l'accuse de manquer de fermeté face à Washington.

Depuis son retour à la présidence des Etats-Unis en janvier, Donald Trump a imposé des droits de douane fluctuants et généralisés à ses alliés et ses concurrents, perturbant les marchés financiers et alimentant les craintes d'un ralentissement économique mondial.


Les expatriés du CCG peuvent désormais investir directement sur le marché principal saoudien

Les mises à jour devraient renforcer l'attrait du marché des capitaux saoudien pour les investisseurs locaux et internationaux. Fichier/Reuters
Les mises à jour devraient renforcer l'attrait du marché des capitaux saoudien pour les investisseurs locaux et internationaux. Fichier/Reuters
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  • Cette mesure favorise l'ouverture du marché à l'échelle internationale.
  • Le projet a été soumis à la consultation publique pendant 30 jours.

RIYADH : Les résidents des pays du Conseil de coopération du Golfe, y compris les expatriés, peuvent désormais, pour la première fois, investir directement sur le principal marché boursier d'Arabie saoudite, en vertu d'une nouvelle réglementation annoncée par l'Autorité du marché des capitaux.

La réforme, dévoilée par le président de la CMA, Mohammed El-Kuwaiz, supprime les restrictions antérieures qui limitaient l'accès aux accords de swap ou obligeaient les investisseurs à passer par des intermédiaires agréés. Elle s'applique aux résidents actuels et anciens d'Arabie saoudite ou d'autres États du CCG, selon une annonce officielle.

Ces initiatives s'alignent sur les objectifs de diversification économique du Royaume dans le cadre de Vision 2030, qui vise à approfondir les marchés de capitaux et à attirer les capitaux mondiaux. En rationalisant les ouvertures de compte et en élargissant l'accès, la CMA vise à améliorer la liquidité, la transparence et la confiance des investisseurs.  

Dans un message publié sur X, M. El-Kuwaiz a déclaré que cette mesure "favorise l'ouverture du marché à l'échelle internationale, tout en établissant une relation d'investissement à long terme avec des segments plus larges d'investisseurs dans le monde entier, dans le cadre d'un environnement réglementaire plus souple et plus attrayant".

Dans une déclaration séparée, la CMA a déclaré que les mises à jour "amélioreraient l'attractivité du marché des capitaux saoudien pour les investisseurs locaux et internationaux, augmenteraient le niveau de protection des investisseurs et renforceraient la confiance des participants au marché".

Les amendements ont été approuvés suite à la publication par la CMA du projet le 20 novembre 2024, intitulé "Faciliter les procédures d'ouverture et de fonctionnement des comptes d'investissement pour diverses catégories d'investisseurs".

Le projet a été ouvert à la consultation publique pendant 30 jours calendaires via la Plateforme électronique unifiée pour la consultation du public et des entités gouvernementales, affiliée au Centre national de la compétitivité, et le site web de la CMA.

L'expansion des investisseurs du CCG fait partie d'une révision réglementaire plus large dévoilée par la CMA la semaine dernière pour moderniser le paysage des fonds d'investissement en Arabie saoudite.

Les réformes clés comprennent l'élargissement des canaux de distribution, permettant aux unités de fonds d'investissement d'être distribuées par le biais de plateformes numériques agréées et d'entreprises fintech approuvées par la Banque centrale saoudienne.

Des mesures de gouvernance plus strictes ont également été introduites, y compris de nouvelles garanties pour les transitions des gestionnaires de fonds, qui nécessitent l'approbation de la CMA et une période de transfert de 60 jours pour protéger les investisseurs.

Les FPI cotées sur le marché parallèle disposent désormais d'une plus grande flexibilité, puisqu'elles peuvent investir dans des projets de développement sans limites strictes d'allocation d'actifs, ce qui peut potentiellement améliorer les rendements.

Les derniers changements réglementaires représentent une autre étape stratégique pour accroître la liquidité, attirer les capitaux étrangers et positionner la bourse saoudienne comme un marché monétaire de premier plan dans la région.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com