Israël-Gaza: L'impact du conflit dans le monde

Des manifestants défilent pour soutenir les Palestiniens à New York le 8 octobre 2023 (Photo, AFP).
Des manifestants défilent pour soutenir les Palestiniens à New York le 8 octobre 2023 (Photo, AFP).
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Publié le Lundi 09 octobre 2023

Israël-Gaza: L'impact du conflit dans le monde

  • La sécurité a été renforcée dès samedi autour des lieux de culte et établissements scolaires juifs en France, notamment à Paris
  • L'Allemagne a renforcé la sécurité autour des édifices de la communauté juive et de la représentation israélienne après les attaques sans précédent du Hamas

PARIS: Les mesures de sécurité ont été renforcées samedi et dimanche autour des lieux juifs en France, en Allemagne, au Royaume-Uni et au Canada, en raison du conflit entre Israël et le Hamas, tandis que des manifestations de soutien aux Palestiniens ont eu lieu dans plusieurs pays du Proche-Orient.

Sécurité renforcée pour les lieux juifs en Europe et en Amérique du nord
France
La sécurité a été renforcée dès samedi autour des lieux de culte et établissements scolaires juifs en France, notamment à Paris et sa banlieue, a annoncé le ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin, précisant qu'il n'y avait actuellement "aucune menace".

Allemagne
L'Allemagne a renforcé la sécurité autour des édifices de la communauté juive et de la représentation israélienne après les attaques sans précédent du Hamas en territoire israélien, a annoncé samedi la ministre allemande de l'Intérieur Nancy Faeser.

Les autorités allemandes surveillent aussi "de très près de potentiels partisans du Hamas dans la sphère islamiste", a souligné la ministre.

La police de Berlin a mentionné des photos sur X (ex-Twitter) qui "montrent des personnes célébrant les attaques contre Israël en distribuant des pâtisseries sucrées sur la Sonnenallee", une avenue du quartier de Neukölln connue pour son importante population musulmane.

Dimanche à Berlin, une manifestation de solidarité avec Israël a rassemblé 2.000 personnes devant la Porte de Brandebourg, selon la police. Des élus locaux de tous bords, dont le maire de la capitale allemande, ont participé à ce rassemblement, organisé par des associations de la communauté juive.

La porte de Brandebourg, symbole de l'Allemagne réunifiée, a été illuminée samedi soir aux couleurs du drapeau d'Israël, et le drapeau israélien a été hissé devant la Chancellerie, le Bundestag et la présidence de la République.

Royaume-Uni
La police de Londres a augmenté dimanche ses patrouilles dans certains quartiers de la capitale britannique après des "incidents" liés à la guerre entre Israël et le Hamas, et la ministre de l'Intérieur a appelé à la "tolérance zéro" contre "la glorification du terrorisme".

"La police a augmenté ses patrouilles dans certaines parties de Londres afin d'assurer une présence visible et de rassurer nos communautés", a annoncé la Metropolitan Police.

Le secrétaire d'Etat à l'Immigration Robert Jenrick a partagé sur le réseau social X une vidéo montrant des personnes brandissant des drapeaux palestiniens dans la rue et faisant retentir le klaxon de voitures.

Le drapeau israélien a été projeté dans la soirée sur la façade de Downing Street.

Canada
La police canadienne a annoncé dimanche avoir renforcé sa présence autour des bâtiments religieux, synagogues et mosquées.

Etats-Unis
La sécurité a été renforcée près des synagogues à New York, Los Angeles, Miami et Houston. "Même s'il n'y a pas de menace crédible pour la ville de New York (...) nous avons demandé à la police de déployer des ressources supplémentaires dans les communautés juives et les lieux de culte dans toute la ville", a déclaré le maire Eric Adams.
Iran
En Iran, où le président a dit soutenir "la légitime défense de la nation palestinienne" et tenir Israël pour "responsable", plusieurs centaines de personnes ont manifesté dimanche dans plusieurs grandes villes, dont Téhéran, brandissant des drapeaux palestiniens.

"La grande opération de libération a commencé", pouvait-on lire sur de grandes affiches dans la capitale iranienne. Des drapeaux israéliens ont été brûlés.

Dans les rues des automobilistes avec des drapeaux palestiniens klaxonnaient pour exprimer leur joie, et des feux d'artifices ont été tirés dans plusieurs localités, selon des images de l'agence officielle IRNA.

Liban
Au Liban, le Hezbollah a organisé dimanche un rassemblement dans son fief de la banlieue sud de Beyrouth pour soutenir l'offensive palestinienne.

Un haut responsable du mouvement libanais, Hachem Safieddine, a rendu hommage "aux héros de Gaza" et affirmé que "le temps de la vengeance est venu", acclamé par ses partisans qui scandaient "Mort à Israël".

Syrie
A Damas, des jeunes ont distribué des pâtisseries aux voitures sur une place centrale de la capitale syrienne en signe de joie.

Turquie
Des milliers de Turcs ont participé à Istanbul à une marche pour soutenir les Palestiniens. "Le peuple palestinien ne fait que défendre sa patrie, cela n'a rien à voir avec le terrorisme", a déclaré à l'AFP Sahin Ocal, 54 ans, militant d'une des associations organisatrices de la marche.

Yémen
A Sanaa, des manifestants se sont également réunis en soutien aux Palestiniens et ont brûlé des drapeaux israélien et américain. Des miliciens houthis, soutenus par l'Iran et qui contrôlent Sanaa, chantaient "Mort à l'Amérique, mort à Israël".

Irak
Des partisans d'un groupe pro-iranien ont organisé dimanche un cortège de voitures dans le centre de Bagdad. Menant le défilé, certains hommes encagoulés et en treillis militaire, juchés sur les plateformes de plusieurs pick-up, brandissaient des drapeaux palestiniens et des portraits et du guide suprême iranien.

Une manifestation de soutien aux Palestiniens devait être organisée en fin d’après-midi dans la ville sainte chiite de Kerbala.

Samedi, une centaine de manifestants se sont rassemblés dans le centre-ville de Bagdad, brandissant des drapeaux palestiniens. Des manifestants ont piétiné et mis le feu à des drapeaux d’Israël et scandé "non aux Etats-Unis, non à Israël".

Afrique du Sud
Entre 600 et 800 personnes, appartenant à la communauté musulmane du Cap, se sont rassemblées dans la mosquée Al-Quds en solidarité avec les Palestiniens. Le mouvement de libération sud-africain "a aussi été forcé (...) de prendre les armes", a justifié Shaykh Shahid Esau, un ancien parlementaire.


Liban: deux morts dans une frappe israélienne à Baalbeck 

Israël mène régulièrement des attaques au Liban, affirmant cibler le Hezbollah, malgré un accord de cessez-le-feu qui a mis fin en novembre 2024 à plus d'un an de conflit, dont deux mois de guerre ouverte, entre Israël et le mouvement libanais pro-iranien. (AFP)
Israël mène régulièrement des attaques au Liban, affirmant cibler le Hezbollah, malgré un accord de cessez-le-feu qui a mis fin en novembre 2024 à plus d'un an de conflit, dont deux mois de guerre ouverte, entre Israël et le mouvement libanais pro-iranien. (AFP)
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  • L'agence nationale d'information ANI a rapporté que la frappe avait été menée par un "drone israélien" dans la ville millénaire qui abrite un ensemble de temples romains classés au patrimoine mondial de l'Unesco
  • Ni ANI ni le ministère n'ont fourni d'autres précisions sur ce raid ou sur l'identité des victimes

BEYROUTH: Au moins deux personnes ont été tuées mercredi dans une frappe israélienne contre une voiture dans la ville de Baalbeck, dans l'est du Liban, a indiqué le ministère libanais de la Santé.

L'agence nationale d'information ANI a rapporté que la frappe avait été menée par un "drone israélien" dans la ville millénaire qui abrite un ensemble de temples romains classés au patrimoine mondial de l'Unesco.

Ni ANI ni le ministère n'ont fourni d'autres précisions sur ce raid ou sur l'identité des victimes.

Israël mène régulièrement des attaques au Liban, affirmant cibler le Hezbollah, malgré un accord de cessez-le-feu qui a mis fin en novembre 2024 à plus d'un an de conflit, dont deux mois de guerre ouverte, entre Israël et le mouvement libanais pro-iranien.

Sous pression américaine et craignant une intensification des frappes israéliennes, le gouvernement libanais a ordonné le mois dernier à l'armée d'élaborer un plan visant à désarmer le Hezbollah, sorti très affaibli par la guerre.

Selon Beyrouth, l'armée libanaise doit achever ce désarmement d'ici trois mois en ce qui concerne le sud du pays, proche de la frontière avec Israël.

 


Attaques israéliennes à Doha: le Qatar s'entretient avec la présidente de la CPI

L'émir du Qatar, Cheikh Tamim bin Hamad Al Thani, préside le sommet sur l'urgence arabo-islamique 2025 à Doha, au Qatar. (QNA/AFP)
L'émir du Qatar, Cheikh Tamim bin Hamad Al Thani, préside le sommet sur l'urgence arabo-islamique 2025 à Doha, au Qatar. (QNA/AFP)
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  • Le Qatar explore des recours légaux contre Israël après une frappe à Doha ayant tué plusieurs membres du Hamas et un agent de sécurité qatari
  • Bien que simple observateur à la CPI, Doha intensifie ses démarches diplomatiques et judiciaires pour demander des comptes à Israël

DOHA: Un haut représentant du Qatar a rencontré mercredi la présidente de la Cour pénale internationale (CPI) alors que Doha cherche à engager des poursuites contre Israël après des frappes sans précédent sur son territoire, selon un communiqué du ministère des Affaires étrangères qatari.

Mohammed Al-Khulaifi, qui a été chargé d'entreprendre d'éventuelles démarches légales après l'attaque israélienne, s'est entretenu avec la juge Tomoko Akane à La Haye, a indiqué le ministère.

Le pays du Golfe explore "toutes les voies juridiques et diplomatiques disponibles pour s'assurer que les responsables de l'attaque israélienne contre le Qatar rendent des comptes", a précisé jeudi auprès de l'AFP un responsable qatari, s'exprimant sous couvert d'anonymat en raison de la sensibilité des discussions.

Le Qatar, en tant qu'État observateur à la CPI, ne peut pas saisir directement la cour.

La frappe meurtrière menée la semaine dernière à Doha, visant des dirigeants du mouvement islamiste palestinien Hamas, a déclenché une vague de critiques à l'international, les Nations unies condamnant une "violation choquante du droit international". Elle a aussi valu à Israël une rare réprobation du président américain Donald Trump.

Israël et le Qatar, pays médiateur dans les négociations en vue d'une trêve à Gaza, sont tous deux alliés des États-Unis.

Le Hamas a affirmé que ses principaux dirigeants politiques, installés au Qatar avec l'aval de Washington depuis 2012, avaient survécu à l'attaque qui a tué cinq de ses membres, ainsi qu'un membre des forces de sécurité qataries.

À l'issue d'un sommet extraordinaire lundi à Doha, la Ligue arabe et l'Organisation de la coopération islamique ont appelé "tous les Etats (...) à revoir les relations diplomatiques et économiques avec Israël et à engager des poursuites à son encontre".

En 2024, la CPI a émis des mandats d'arrêt contre le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu, pour crimes de guerre et de crimes contre l'humanité à Gaza.

L'offensive israélienne, qui a fait plus de 65.000 morts dans le territoire palestinien selon les chiffres du Hamas, fiables selon l'ONU, a été déclenchée par l'attaque sans précédent du mouvement islamiste le 7 octobre 2023 sur le sol israélien.

La CPI a également émis des mandats d'arrêt contre l'ancien ministre israélien de la Défense Yoav Gallant et le commandant militaire du Hamas Mohammed Deif, tué depuis par Israël.


L'Arabie saoudite et le Pakistan signent un pacte de défense mutuelle

Le chef de l'armée pakistanaise, le maréchal Syed Asim Munir (à droite), le prince héritier saoudien Mohammed ben Salmane (2e à droite), le Premier ministre pakistanais Shehbaz Sharif (2e à gauche) et le ministre saoudien de la Défense photographiés après la signature d'un pacte de défense historique à Riyad, le 17 septembre 2025. (PMO)
Le chef de l'armée pakistanaise, le maréchal Syed Asim Munir (à droite), le prince héritier saoudien Mohammed ben Salmane (2e à droite), le Premier ministre pakistanais Shehbaz Sharif (2e à gauche) et le ministre saoudien de la Défense photographiés après la signature d'un pacte de défense historique à Riyad, le 17 septembre 2025. (PMO)
Le prince héritier d'Arabie saoudite Mohammed ben Salmane reçoit le Premier ministre pakistanais Shehbaz Sharif au palais d'Al-Yamamah à Riyad, mercredi. (SPA)
Le prince héritier d'Arabie saoudite Mohammed ben Salmane reçoit le Premier ministre pakistanais Shehbaz Sharif au palais d'Al-Yamamah à Riyad, mercredi. (SPA)
Le prince héritier d'Arabie saoudite Mohammed ben Salmane reçoit le Premier ministre pakistanais Shehbaz Sharif au palais d'Al-Yamamah à Riyad, mercredi. (SPA)
Le prince héritier d'Arabie saoudite Mohammed ben Salmane reçoit le Premier ministre pakistanais Shehbaz Sharif au palais d'Al-Yamamah à Riyad, mercredi. (SPA)
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  • Le pacte marque une étape majeure dans le renforcement des liens sécuritaires et économiques entre deux alliés de longue date
  • L'accord de Riyad transforme des décennies de coopération militaire en un engagement sécuritaire contraignant

​​​​​ISLAMABAD : Le Pakistan et l’Arabie saoudite ont signé mercredi un « Accord stratégique de défense mutuelle », s’engageant à considérer toute agression contre l’un des deux pays comme une attaque contre les deux, renforçant ainsi la dissuasion conjointe et solidifiant des décennies de coopération militaire et sécuritaire.

Cet accord intervient moins de deux semaines après les frappes aériennes israéliennes à Doha visant des dirigeants du Hamas, un événement ayant intensifié les tensions régionales et souligné l’urgence pour les États du Golfe de renforcer leurs partenariats sécuritaires.

L'accord de Riyad marque également une volonté des deux gouvernements de formaliser leurs liens militaires de longue date en un engagement contraignant.

Le pacte a été signé lors de la visite officielle du Premier ministre Shehbaz Sharif à Riyad, où il a rencontré le prince héritier et Premier ministre Mohammed ben Salmane au palais Al-Yamamah. Accompagnés de ministres et responsables militaires de haut niveau, les deux dirigeants ont passé en revue ce que le bureau de Sharif a qualifié de relation « historique et stratégique » entre les deux nations, en discutant également des développements régionaux.

« L’accord stipule que toute agression contre l’un des deux pays sera considérée comme une agression contre les deux », a déclaré le communiqué conjoint.

Il décrit le pacte comme un reflet de l’engagement commun des deux gouvernements à renforcer la coopération en matière de défense et à œuvrer pour la sécurité et la paix dans la région et dans le monde.

Depuis des décennies, l’Arabie saoudite et le Pakistan entretiennent des liens étroits sur les plans politique, militaire et économique. Le Royaume accueille plus de 2,5 millions de ressortissants pakistanais — la plus grande communauté d’expatriés pakistanais — et a souvent soutenu financièrement Islamabad lors de crises économiques. La coopération en matière de défense a inclus des formations, des achats d’armes et des exercices militaires conjoints.

Le nouvel accord formalise cette coopération sous la forme d’un engagement de défense mutuelle, une étape qui, selon de nombreux analystes, place cette relation au même niveau que d’autres partenariats stratégiques dans la région.

Bien que le communiqué n’ait pas précisé les mécanismes de mise en œuvre, il a souligné que l’accord visait à développer les aspects de la coopération en matière de défense et à renforcer la dissuasion conjointe face à toute agression.

Cette visite intervient également alors que le Pakistan cherche à renforcer ses liens avec les États du Golfe, dans un contexte de défis économiques persistants.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.pk