En Egypte, la pandémie attise la passion du oud

L'atelier produit 750 objets par mois et exporte vers 12 pays, de la Suède à la Tunisie en passant par les Etats-Unis et l'Arabie saoudite (Photo, AFP)
L'atelier produit 750 objets par mois et exporte vers 12 pays, de la Suède à la Tunisie en passant par les Etats-Unis et l'Arabie saoudite (Photo, AFP)
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Publié le Lundi 21 décembre 2020

En Egypte, la pandémie attise la passion du oud

  • «On a une quinzaine d'élèves pour chaque instrument (...) mais pour le oud, on en a environ 25 avec les cours en ligne»
  • «Nous fabriquons le oud de A à Z (...) mais l'Egypte n'a pas de forêts, alors tous les bois que vous trouvez ici sont importés»

LE CAIRE: En attendant le début de son cours de oud à Guizeh dans l'ouest du Caire, Maïssara Mohamed, voûté sur son instrument, joue de mémoire un air de musique soudanaise qui le transporte loin des tracas de la pandémie de Covid-19. 

Passionné, cet ingénieur et musicien de 27 ans est venu de Khartoum en septembre pour perfectionner sa maîtrise du luth oriental à l'école de musique Kipa, qui a ouvert en pleine pandémie. 

A l'origine, son « stage était prévu en février, mais avec le coronavirus, tout s'est arrêté », dit-il. Il a finalement pu venir au Caire plus tard mais plus longtemps que prévu pour se « consacrer entièrement au oud". 

L'école dispense des cours de sept instruments mais le oud est sans conteste celui qui a le plus de succès, selon Romani Armis, son fondateur.  

« On a une quinzaine d'élèves pour chaque instrument (...) mais pour le oud, on en a environ 25 avec les cours en ligne », assure le mélomane dont c'est l'instrument de prédilection. 

La « plupart des élèves »  sont des débutants, ajoute la professeure Hagar Aboul Kassem, se réjouissant qu'il y ait "quatre filles parmi eux », dans une discipline dominée par les hommes. 

Avec ses origines remontant à plusieurs millénaires, le oud est une des pièces maîtresses de la musique arabe classique, basée sur de complexes échelles de sons nommées maqamât. Longtemps resté un instrument d'accompagnement, il est peu à peu sorti de l'ombre depuis la fin du XIXe siècle. 

Fort de ses 25 ans de carrière, le luthier Khaled Azzouz a constaté un engouement « inédit » pour le oud pendant la pandémie, avec une « pression sans précédent sur la demande ». 

A la tête du plus grand atelier de fabrication d'Egypte avec ses 32 ouvriers dans le quartier d'al-Marg, dans le nord de la capitale, l'artisan fournit la branche cairote de « Beit al-oud », une école dédiée et dotée de plusieurs antennes dans le monde arabe. 

Occasionnellement, des enfants du quartier viennent abattre de menues besognes aux côtés des artisans pour gagner un peu d'argent de poche, explique M. Azzouz en montrant des petits garçons enlevant des agrafes de la voûte d'instruments inachevés. 

« Instrument qu'on enlace » 

L'atelier produit 750 objets par mois et exporte vers 12 pays, de la Suède à la Tunisie en passant par les Etats-Unis et l'Arabie saoudite, son plus gros client depuis 2017. 

« Le problème du oud, c'est qu'il faut le travailler trois ou quatre heures par jour et d'habitude, les gens n'ont pas le temps. Mais avec le coronavirus, tout le monde s'ennuie (...) et me contacte par internet pour des commandes », se réjouit-il. 

Au 20 décembre en Egypte, plus de 125.500 infections -dont 7.098 décès- ont été officiellement enregistrées et les restrictions (couvre-feu, fermetures) adoptées durant les premiers mois de l'épidémie ont pour la plupart été levées. 

Si M. Armis assure que l'ouverture d'une école de musique par temps de pandémie est un « succès », le virus a eu un impact sur l'industrie du oud. 

Selon M. Azzouz « l'arrêt du fret » a affecté les importations de bois nécessaires à la fabrication des luths entre mars et juillet, ralentissant la production.  

« Nous fabriquons le oud de A à Z (...) mais l'Egypte n'a pas de forêts, alors tous les bois que vous trouvez ici sont importés » d'Inde, d'où viennent les « meilleurs » comme le Sesham ou le Palissandre, de Chine, d'Afrique ou d'Amérique du Nord pour les autres (ébène, acajou, bois de rose, hêtre), précise-t-il.  

Bien avant la pandémie, Maïssara Mohamed, était déjà « attiré comme un aimant » par la capitale égyptienne, raconte-t-il, évoquant l'héritage de maîtres égyptiens comme Riyad al-Sonbati et Mohamed al-Qasabgi, qui a composé et joué les plus grands succès de la diva de la musique arabe Oum Kalthoum.  

« Je joue de quatre instruments mais le oud est sûrement mon préféré parce c'est un instrument qu'on enlace (...) Il traduit tout ce qu'il y a à l'intérieur de vous », ajoute-t-il, l'air rêveur, en accordant son luth. 

A Kipa, les groupes ont été limités à deux élèves dans une même pièce et M. Armis veille à ce qu"il y ait « toujours de l'air frais » dans les locaux. 

« Ainsi, les élèves viennent en confiance (...) se débarrasser via la musique de leurs soucis en cette période »  difficile, résume le trentenaire. 

« On a su résister »  , affirme-t-il fièrement. 


« I like it hot ! » : J. Lo fait sensation à Abou Dhabi

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  • Jennifer Lopez, 56 ans, prouve qu’elle reste l’une des artistes les plus enflammées au monde

ABOU DHABI: De retour à Abou Dhabi après son spectacle magistral en février, Jennifer Lopez a dansé toute la soirée mardi à l’Etihad Arena sur l’île de Yas dans le cadre de sa tournée mondiale « Up All Night ».

En interprétant ses tubes cultes comme « On the Floor », « Ain’t Your Mama » et « Dance Again », Lopez a fait monter la température avec son énergie débordante et ses chorégraphies percutantes.

Même si j’ai regretté que « Jenny From the Block » n’ait pas bénéficié d’un moment à elle, Lopez l’a tout de même interprétée en medley avec « We Will Rock You » de Queen.

Pour célébrer ses 56 ans, elle a chanté « Birthday », le single sorti le 24 juillet, très applaudi par le public.

La superstar a remercié ses fans et les a encouragés à s’aimer les uns les autres et à suivre ce qu’ils aiment.

Elle a également plaisanté sur la chaleur intense des Émirats. « I like it hot ! », a-t-elle lancé en se ventilant.

Avec plusieurs changements de tenues et des plages musicales bien calibrées, le show a alterné entre titres dynamiques, ballades lentes et medleys.

Lopez a rendu hommage à sa culture latino en interprétant quelques-uns de ses succès en espagnol, notamment « Qué Hiciste » et « Si Una Vez ».

Elle a chanté en dansant le flamenco, vêtue d’une tenue inspirée du traje de flamenca, la robe traditionnelle des femmes aux festivals andalous.

L’artiste n’est pas étrangère au Golfe : elle avait déjà fait sensation en avril lors du Grand Prix d’Arabie saoudite de F1 à Djeddah, puis en novembre dernier à Riyad pour l’événement « 1001 Seasons of Elie Saab ».

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


L’artiste saoudienne met en lumière le riche paysage culturel de l’Asir à travers ses œuvres

L'artiste Arafat Al-Asimi a déclaré qu'elle se sentait le plus à l'aise dans la nature et les dessins de paysages traditionnels. (Fourni)
L'artiste Arafat Al-Asimi a déclaré qu'elle se sentait le plus à l'aise dans la nature et les dessins de paysages traditionnels. (Fourni)
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  • Arafat Al-Asimi a surmonté de nombreux défis pour s’imposer comme artiste en tant que femme

MAKKAH : Les montagnes verdoyantes de la région d’Asir en Arabie saoudite ont nourri la vision artistique d’Arafat Al-Asimi.

En évoquant ses débuts, Al-Asimi confie qu’elle aime utiliser des couleurs pastel pour représenter des paysages naturels et patrimoniaux. Les montagnes, les vallées, les nuances des forêts et le climat unique de la région ont nourri son imagination artistique.

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L’artiste Arafat Al-Asimi affirme se sentir chez elle au cœur de la nature et des paysages traditionnels. (Fournie)

Elle explique se sentir profondément liée à la nature et aux dessins de paysages traditionnels, en particulier ceux inspirés de l’Asir, car ils traduisent son fort sentiment d’appartenance et lui procurent un équilibre et un confort psychologique.

Elle partage également sa passion pour l’intégration de la calligraphie arabe dans ses œuvres, soulignant combien cette pratique allie esthétique visuelle et identité culturelle.


Le programme Saudi Game Champions soutient les talents locaux pour une portée mondiale

Le programme a proposé plus de 180 heures d'ateliers spécialisés et plus de 1 500 heures de mentorat, auxquels ont participé 25 studios de jeux saoudiens. (Fourni)
Le programme a proposé plus de 180 heures d'ateliers spécialisés et plus de 1 500 heures de mentorat, auxquels ont participé 25 studios de jeux saoudiens. (Fourni)
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  • Le programme comprenait plusieurs étapes : un Game Jam, des phases d'incubation et d'accélération, et une cérémonie de clôture célébrant les réalisations et les talents locaux
  • L'initiative vise à aider les participants à entrer sur le marché avec des normes élevées de qualité et de professionnalisme

RIYAD : Le Centre de l'entrepreneuriat numérique du ministère des communications et des technologies de l'information a conclu le programme Saudi Game Champions, une initiative de neuf mois visant à soutenir la croissance des studios de développement du pays.

Le programme comprenait plusieurs étapes : un Game Jam, des phases d'incubation et d'accélération, et une cérémonie de clôture célébrant les réalisations et les talents locaux.

L'initiative vise à aider les participants à entrer sur le marché avec des normes élevées de qualité et de professionnalisme.

Elle a offert plus de 180 heures d'ateliers spécialisés et plus de 1 500 heures de mentorat, auxquels ont participé 25 studios de jeux d'Arabie saoudite.

Lors de la cérémonie de clôture, Hussain Al-Safwan de LIMELESS Studio a remporté le prix du changement audacieux, tandis que Fahad Al-Jumaan de Hero Galaxy Studio a reçu le prix de l'inspiration.

Mostafa Fares a reçu le prix de la créativité et son collègue Ali Aseeri le prix du choix du public, tous deux représentant SYMMETRIC STUDIO.

Cette initiative s'inscrit dans le cadre des efforts plus vastes déployés par le centre pour renforcer le rôle du Royaume dans l'industrie mondiale du jeu.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com