Algérie: Vers la création d’un Haut-Commissariat à la numérisation?

Nazim Sini, enseignant agrégé d’économie à l’université d’Aix-en-Provence et spécialiste du numérique. (AFP).
Nazim Sini, enseignant agrégé d’économie à l’université d’Aix-en-Provence et spécialiste du numérique. (AFP).
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Publié le Lundi 09 octobre 2023

Algérie: Vers la création d’un Haut-Commissariat à la numérisation?

  • «Le secteur de la numérisation, qui est à forte connotation transversale, a besoin d’une entité de haut niveau qui sera un organe consultatif en matière de transformation numérique»
  • «Nombre de détracteurs se plaignent des lenteurs dans la mise en place de cette stratégie nationale; dorénavant, cette instance sera dotée d’une mission claire et surtout tangible»

PARIS: L’annonce a été faite par le président algérien, Abdelmadjid Tebboune; un Haut-Commissariat à la numérisation, placé sous tutelle de la présidence, sera créé prochainement en Algérie. Cet organe, dont la mission consistera à être un catalyseur d’une transformation numérique plus rapide et plus efficace, sera coordonné par les ministères de la Numérisation et des Statistiques, de la Poste et des Télécommunications et de l’Économie de la connaissance, des Start-up et des Microentreprises. Son objectif: établir une stratégie adaptée aux spécificités des secteurs économiques, des organisations et des administrations ainsi que des entreprises publiques et privées.

«Le secteur de la numérisation, qui est à forte connotation transversale, a besoin d’une entité de haut niveau qui sera un organe consultatif en matière de transformation numérique, venant renforcer et coexister avec le cadre organisationnel existant, à l’image du Conseil national des statistiques», explique Hassen Derrar, professeur à l’École supérieure de management et spécialiste du numérique lors d’une déclaration à la presse. Il souligne que de grands projets numériques ont été réalisés notamment dans les administrations publiques (numérisation de l’état civil, de la justice, du travail, de la Sécurité sociale et de l’enseignement supérieur).

Catalyseur pour la transformation numérique

Sollicité par Arab News en français sur le rôle de catalyseur que pourrait jouer le Haut-Commissariat à la numérisation pour assurer une transformation numérique efficiente dans le pays, Nazim Sini, enseignant agrégé d’économie à l’université d’Aix-en-Provence et spécialiste du numérique, déclare: «La création de ce haut-commissariat arrive à point nommé, puisque l’Algérie tend à accélérer le processus de numérisation de ses administrations, mais aussi de toutes les démarches que pourrait réaliser le citoyen. C’est une excellente chose car cet organe va non seulement piloter, mais aussi s’assurer que les délais et les mécanismes annoncés soient respectés.» Il ajoute que «cet organisme va offrir également une meilleure lisibilité de l’action du gouvernement en matière de numérique».

Interrogé sur la stratégie à adopter pour rattraper le retard de l’Algérie en matière de numérisation des activités et des services, M. Sini précise: «Nombre de détracteurs se plaignent des lenteurs dans la mise en place de cette stratégie nationale. Dorénavant, cette instance sera dotée d’une mission claire et surtout tangible. Au-delà d’être un catalyseur, je dirais que le haut-commissariat sera un véritable propulseur pour permettre à l’Algérie de rattraper son retard, mais surtout d’être à la hauteur des enjeux du XXIe siècle.»

«Ce projet de transformation du pays relève plus de la révolution culturelle que d’une véritable transformation technologique», déclare Nazim Sini.

Numérisation des secteurs stratégiques

Quant à la numérisation des secteurs stratégiques, Nazim Sini plaide pour «l’élaboration d’une stratégie qui s’articule autour de trois axes que l’on déclinerait sous forme de plans d’action opérationnels. D’abord, renforcer nos infrastructures réseau. Nous devons absolument augmenter le débit et la qualité de notre connexion Internet. C’est un préalable pour bâtir une économie basée sur le numérique. Des efforts notables sont à mettre à l’actif du ministère de la Poste et des Télécommunications, mais cela reste insuffisant au vu du besoin prégnant des acteurs économiques.» L’expert préconise ainsi que la deuxième phase soit orientée vers «l’accompagnement du changement» via la sensibilisation et la formation des équipes concernées par la transformation numérique, notamment aux enjeux de la numérisation.

Enfin, M. Sini évoque la phase de déploiement, qui, indique-t-il, «passe par l’adoption de solutions locales, mais aussi, pourquoi pas, par une législation qui assouplirait certaines règles. Il est aujourd’hui par exemple impossible de signer un acte juridique en ligne. À l’heure de la signature électronique, cela ne devrait même pas être un sujet en Algérie.» Il ajoute que les secteurs prioritaires concernent le médical, l’éducation, l’administration fiscale et les services de l’État ainsi que le secteur bancaire qui reste, selon lui, «le point noir de notre économie».


IA: Microsoft annonce 15,2 milliards de dollars d'investissements aux Emirats arabes unis

Microsoft a annoncé lundi des investissements de 15,2 milliards de dollars, essentiellement dans l'intelligence artificielle (IA), aux Emirats arabes unis d'ici à 2029, en affirmant avoir obtenu une licence pour importer des puces avancées dans le pays du Golfe. (AFP)
Microsoft a annoncé lundi des investissements de 15,2 milliards de dollars, essentiellement dans l'intelligence artificielle (IA), aux Emirats arabes unis d'ici à 2029, en affirmant avoir obtenu une licence pour importer des puces avancées dans le pays du Golfe. (AFP)
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  • Le géant technologique américain a investi 7,3 milliards de dollars dans le pays depuis 2023, dans le cadre d'une initiative soutenue par les gouvernements des Etats-Unis et des Emirats arabes unis
  • Ce montant inclut l'investissement de 1,5 milliard dans la société d'intelligence artificielle G42

ABOU DHABI: Microsoft a annoncé lundi des investissements de 15,2 milliards de dollars, essentiellement dans l'intelligence artificielle (IA), aux Emirats arabes unis d'ici à 2029, en affirmant avoir obtenu une licence pour importer des puces avancées dans le pays du Golfe.

Le géant technologique américain a investi 7,3 milliards de dollars dans le pays depuis 2023, dans le cadre d'une initiative soutenue par les gouvernements des Etats-Unis et des Emirats arabes unis, a indiqué son président Brad Smith, dans une lettre publiée en marge d'une visite à Abou Dhabi.

Ce montant inclut l'investissement de 1,5 milliard dans la société d'intelligence artificielle G42, dirigée par le conseiller à la sécurité nationale et frère du président émirati, Tahnoon ben Zayed.

"Du début de l'année 2026 à la fin de l'année 2029, nous dépenserons plus de 7,9 milliards de dollars" supplémentaires pour continuer à développer l'infrastructure d'IA et de cloud dans le pays, portant l'enveloppe totale à 15,2 milliards, a-t-il ajouté.

L'Etat du Golfe, qui figure parmi les principaux exportateurs de pétrole au monde, a fait de l'IA l'un des piliers de sa stratégie de diversification économique, avec l'ambition de devenir un leader mondial d'ici 2031.

Il subit toutefois les règles imposées par les Etats-Unis pour restreindre les exportations de certaines puces d'IA avancées vers la Chine, dont l'une prévoit des autorisations pour toute exportation ou réexportation afin de limiter toute opération consistant à contourner les restrictions en passant par des pays tiers.

Des exemptions sont prévues pour des pays considérés comme amis des Etats-Unis, mais la plupart se voient imposer des plafonds.

Lors de la visite du président américain Donald Trump à Abou Dhabi en mai, les Emirats et les Etats-Unis ont conclu un partenariat stratégique dans l'IA, laissant espérer un assouplissement de ces règles à l'égard du pays.

Sous l'administration de Joe Biden, Microsoft avait été "l'une des rares entreprises" à obtenir des licences d'exportation pour les Emirats, permettant d'accumuler dans le pays l'équivalent de 21.500 puces A100 de la compagnie Nvidia, selon son président.

Et pour la première fois depuis l'arrivée de M. Trump, elle a obtenu en septembre des licences "permettant d'expédier l'équivalent de 60.400 puces A100 supplémentaires", impliquant dans ce cas des technologies encore plus avancées, a-t-il ajouté en soulignant que ces autorisations étaient basées sur "des mesures de protection technologique strictes".


Saudi Eksab et le Guyana s’allient pour développer des investissements dans des secteurs clés

Saudi Eksab et le gouvernement de la Guyane ont signé un protocole d'accord afin d'envisager une collaboration en matière d'investissement dans des secteurs stratégiques clés. (Fourni)
Saudi Eksab et le gouvernement de la Guyane ont signé un protocole d'accord afin d'envisager une collaboration en matière d'investissement dans des secteurs stratégiques clés. (Fourni)
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  • Saudi Eksab et le gouvernement du Guyana ont signé un MoU pour développer des investissements conjoints dans des secteurs stratégiques clés
  • L’accord, conclu en marge de la Future Investment Initiative à Riyad, vise à renforcer la coopération économique et la diversification durable

RIYAD : Saudi Eksab et le gouvernement du Guyana ont signé un protocole d’accord (MoU) visant à explorer une collaboration en matière d’investissements dans des secteurs stratégiques clés, en marge de la Future Investment Initiative (FII) à Riyad.

Le protocole a été signé par Yazeed Alyahya, PDG de Saudi Eksab, et Zulfikar Ally, ministre guyanais du Service public, de l’Efficacité gouvernementale et de la Mise en œuvre, en présence du président du Guyana, Mohamed Irfaan Ali.

Selon un communiqué, cet accord ouvre la voie à un renforcement de la coopération pour promouvoir des opportunités d’investissement stratégiques et identifier de nouveaux domaines d’intérêt commun. Il consolide également le rôle de Saudi Eksab en tant que partenaire de confiance soutenant la croissance durable et la diversification économique.

« Le Guyana entre dans une phase de développement transformateur. À travers cette collaboration avec Saudi Eksab, nous souhaitons explorer des partenariats capables d’accélérer le développement des infrastructures et la diversification économique tout en favorisant la coopération mondiale », a déclaré Ally dans le communiqué.

De son côté, AlYahya a ajouté : « Ce partenariat marque une étape prometteuse dans notre mission visant à identifier des initiatives d’investissement à fort impact, génératrices d’une croissance économique partagée. Nous sommes impatients de concrétiser des opportunités significatives. »

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Le PIF en passe d’atteindre 1 000 milliards de dollars d’actifs d’ici la fin de l’année, selon Al-Rumayyan

M. Al-Rumayyan a indiqué que le fonds a lancé plus de 100 entreprises dans un large éventail de secteurs afin de combler les lacunes du marché et de favoriser la diversification économique. (Argaam)
M. Al-Rumayyan a indiqué que le fonds a lancé plus de 100 entreprises dans un large éventail de secteurs afin de combler les lacunes du marché et de favoriser la diversification économique. (Argaam)
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  • Les actifs du PIF ont triplé depuis 2015 et devraient atteindre 1 000 milliards de dollars d’ici la fin de l’année, avec plus de 100 entreprises créées pour diversifier l’économie
  • Une nouvelle stratégie du fonds, centrée sur six secteurs clés dont le tourisme, la logistique et l’énergie renouvelable, vise à renforcer la transformation économique du Royaume

RIYAD : Yasir Al-Rumayyan, gouverneur du Fonds public d’investissement (PIF), a déclaré que les actifs du fonds ont triplé depuis 2015, ajoutant que l’objectif d’atteindre 1 000 milliards de dollars d’actifs d’ici la fin de cette année est presque atteint.

Le PIF constitue la pierre angulaire de la Vision 2030 de l’Arabie saoudite. Son effectif est passé d’environ 40 employés en 2015 à quelque 4 000 aujourd’hui, et le fonds dispose désormais de bureaux dans plusieurs grandes capitales mondiales.

Al-Rumayyan a indiqué que le PIF a lancé plus de 100 entreprises dans un large éventail de secteurs afin de combler les lacunes du marché et de stimuler la diversification économique.

Il a révélé qu’une nouvelle stratégie du PIF sera annoncée prochainement, celle-ci étant actuellement dans les dernières étapes d’approbation. Cette stratégie se concentrera sur six secteurs clés : le tourisme, les voyages et le divertissement, le développement urbain, la fabrication avancée et l’innovation, la logistique, l’énergie renouvelable et NEOM.

Cet axe stratégique, a-t-il souligné, permettra au fonds de hiérarchiser ses investissements selon des calendriers précis : « Nous ne voulons pas aborder tous les investissements avec le même niveau de priorité, » a-t-il ajouté.

Al-Rumayyan a également mis en avant le succès du PIF dans la relance de la King Abdullah Economic City, qui fait partie de son portefeuille. Il a expliqué que le PIF a augmenté sa participation de minoritaire à majoritaire, transformant une entreprise restée largement inactive pendant près de deux décennies en un pôle dynamique attirant ports, entreprises et industries automobiles, entre autres.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com